Mingi était ébloui par le lever de Queya à travers ses paupières fermées. Il ne savait pas où il était, mais il n'était pas censé être là. Il n'y avait pas d'ouverture dans les quartiers de l'équipage, il aurait dû être dans le noir complet, et se balancer dans son hamac. Son cerveau désorienté le ramena à la tempête. A la sensation d'étouffement, la tête coincée sous l'eau, entraînée sans douceur par les vagues. A la terreur suscitée par la perte totale de contrôle. Aussi brusquement qu'il avait paniqué, Mingi réalisa qu'il était dans un lit. Ce n'était pas une plage. Il n'avait pas échoué à nouveau.

Sa gorge se desserra et il ouvrit prudemment les yeux. La cabine du Capitaine.

Bien sûr. Il était venu lui tenir compagnie la veille, et avait essayé de le sortir de son antre tant que l'équipage était éveillé et de bonne humeur. Il avait dû s'endormir face à l'obstination de Hongjoong.

Il balança ses pieds chaussés hors du lit en grognant et écrasa une partition de musique sans faire attention.

— Zut...

Il avait le plus grand respect pour les compositions de Hongjoong. Il ramassa la partition, l'essuya et scruta la cabine à la recherche du Capitaine. Personne. Où pouvait-il bien être ?

Mingi baissa les yeux sur la partition et la déchiffra en fredonnant. De nombreuses ratures barraient la portée, rendant les anciennes notes complètement illisibles. La mélodie, sans nom, ne lui disait rien mais lui plaisait beaucoup.

Quand il eut terminé de lire la partition de musique dont il n'avait pas la suite, il la rangea dans un tiroir du bureau tout neuf que Lolly avait fini de décorer la veille.

Il ouvrit la porte de la cabine, pour voir Yunho trébucher hors de la cale. Mingi referma aussitôt et prit une grande inspiration.

Depuis le début, son opinion de Yunho n'avait fait que fluctuer. Adorable, plein de volonté et d'énergie. Inoffensif et trop altruiste, mettant potentiellement en danger l'équipage. Courageux et compétent. Désagréablement naïf, à voir le monde en blanc et noir uniquement. Il s'était attendu à un peu plus d'ouverture d'esprit de la part d'un médecin sur une île de pirates.

Mingi ne regrettait pas d'avoir été direct, dans la cale du Tempête. Il n'avait pas le temps de s'occuper des états d'âme de Yunho, surtout pas pendant un abordage. Le ATEEZ était immobilisé, l'équipage divisé sur deux bateaux. S'ils se faisaient prendre dans cette position de faiblesse par la Marine, ils ne pourraient leur échapper. Alors une fois les combats terminés, il fallait agir vite. Sans compter que Mingi avait déjà perdu du temps en demandant au médecin de remettre le père de la gamine sur pied.

Mingi expira longuement, décidant tout de même qu'en tant que Vice-Capitaine, il devait sûrement parler à Yunho, maintenant qu'ils voguaient paisiblement. Du moins, il l'aurait fait s'il avait été dans la Marine.

Il sortit mais ne vit personne sur le pont. Il monta sur le gaillard d'arrière, et découvrit Yunho, assis et lui tournant le dos. Il avait enlevé son manteau et remonté les manches de sa chemise noire, profitant de la chaleur de Queya à côté du Capitaine. Réveillé et à la barre, Hongjoong salua Mingi d'un hochement de tête quand leurs regards se croisèrent.

Le long silence avait beau être confortable, Mingi estimait que Hongjoong devait aller dormir. Il était sûr qu'il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il allait lui dire, quand Yunho commença à parler.

— Je suis... Je ne sais pas vraiment comment le dire... Est-ce que je peux me confier à vous, Capitaine ?, demanda Yunho. Vous n'allez pas me jeter par-dessus bord ?

— Non, répondit Hongjoong fermement. Du moment que tu ne travailles pas contre nous.

— Je ne crois pas, rit Yunho, hésitant. C'est juste que je suis perdu ? Je ne sais plus pourquoi je suis venu sur ce bateau.

— Je comprends, répondit Hongjoong. Ce n'est pas comme tu l'imaginais...

— Non.

— Qu'est-ce qui est différent ?

— Vous tuez des gens.

— Oui, approuva Hongjoong.

— Vous êtes du mauvais côté.

Le ton de Yunho était plus las qu'accusateur, comme s'il en avait assez de répéter la même phrase en boucle sans qu'on le comprenne. Mingi voulait argumenter mais Hongjoong le coupa dans son élan, et le Vice-Capitaine s'appuya contre le bastingage pour écouter plus confortablement.

— Oui.

Yunho tressaillit, probablement surpris. Ou effrayé. Cette dernière pensée peina Mingi, mais il ne pouvait rien y faire. Après tout, il ferait n'importe quoi pour protéger ce qui lui était cher.

— Pourquoi vous ne vous défendez pas ?, murmura Yunho.

— Parce que c'est vrai. C'est un fait. On vole des innocents.

— Mais pourquoi ?

Hongjoong sourit tristement.

— Pour survivre.

— Donc vous n'avez pas le choix.

C'était probablement pour se sentir mieux, mais il semblait sincèrement vouloir faire de l'équipage la victime d'une machination. En un sens, c'était vrai pour Hongjoong et Mingi....

— Je ne sais pas. A partir de quel moment tu estimes que tu n'as plus le choix ? Je pense qu'il y a toujours une autre solution. Cette autre solution a aussi ses implications. Et comme tu l'as remarqué, parfois...

— On ne se rend compte de ces fameuses implications que plus tard, compléta Yunho.

Hongjoong hocha la tête.

— Mais une fois qu'on est lancé, on ne veut pas faire marche arrière, reprit son ami en regardant Mingi dans les yeux

Oui. Même s'il avait pu, Mingi ne l'aurait pas fait. Lorsqu'ils étaient revenus dans leur rang, Hongjoong et Mingi n'espéraient pas être accueillis en héros. Ils étaient prêts à être punis, mis au pas ou envoyés quelques jours au trou, peut-être même rétrogradés. Ils avaient gardé foi en leur patrie et leur travail. Ils voulaient avertir que les pirates s'étaient alliés, et venger leurs compagnons.

Un entretien avec leur supérieur de l'époque avait mis fin à tous leurs espoirs : il savait déjà. Il avait toujours été au courant, il les avait consciemment envoyés vers leur mort pour mater l'alliance. Ils n'avaient été que des appâts. En mémoire de leurs bons et loyaux services, bien qu'ils soient devenus pirates, ils auraient la vie sauve à condition qu'ils se fassent oublier. S'ils venaient à se recroiser cependant...

Mingi s'était senti désorienté, étourdi, par ce rejet. Il voulait voir sa mère. Tout abandonner ici, l'emmener loin, essayer de refaire leur vie ailleurs. Contrairement à leur habitude quand ils rentraient de mission, Hongjoong et lui s'étaient précipité dans la base militaire pour nettoyer leur nom plutôt que de s'arrêter chez la mère de Mingi, et il le regrettait. Leur ancien supérieur l'avait retenu quand il avait voulu sortir. Il avait failli oublier de lui dire que sa mère était décédée pendant son absence et étant femme et mère de soldats, elle avait eu l'immense honneur d'être enterrée dans le cimetière militaire de Œdie. Mingi ayant été déclaré mort par la Marine, cette dernière avait récupéré les biens de la défunte et la maison de son enfance ne lui appartenait donc plus.

C'était la rage, l'injustice, et l'immense tristesse qu'il avait ressenties à ce moment qui le nourrissaient encore aujourd'hui. Il n'y avait rien que la Marine détestait plus que les pirates ? Soit. Il en était déjà un, après tout. Il n'aspirait plus à être bon. Juste à ennuyer, contrecarrer, énerver aussi longtemps que possible.

— ... Ou on ne peut plus, reprit Yunho, tirant Mingi de ses pensées.

Mingi attendait la réponse du Capitaine, mais elle ne vint pas. A la place, Hongjoong s'effondra, entraînant le gouvernail avec lui et les faisant brusquement virer de bord. Mingi en perdit l'équilibre alors qu'il se précipitait vers le Capitaine pour le rattraper, et manqua de tomber.

Yunho amortit la chute d'Hongjoong avec succès et s'empressa de l'allonger correctement. Il était entre de bonnes mains, Mingi reprit donc la barre.

— Il dort simplement, le rassura Yunho.

Un petit ronflement confirma rapidement ses dires et Yunho lui sourit. Il ne semblait pas du tout surpris par la présence du Vice-Capitaine, ce qui l'étonna. N'allait-il pas lui demander depuis quand il était là ? N'était-il pas embarrassé ou agacé que quelqu'un l'ait épié ?

— Je ne suis même pas surpris, marmonna Mingi. Prends la barre, je vais le descendre dans sa cabine.

Yunho tendit une main hésitante et attrapa le gouvernail.

— Je n'ai jamais fait ça, murmura-t-il.

— Là, dit Mingi en attrapant l'autre main de Yunho pour la positionner correctement. Les deux mains sur le gouvernail, la poigne ferme.

Yunho hocha la tête avec une mine concentrée et une vague de douceur fit légèrement sourire Mingi.

— Je reviens vite, ne t'inquiète pas, dit-il à Yunho. Allez, viens Hongjoong.

Comme s'il était encore réveillé, Hongjoong referma les bras autour du cou de Mingi, qui le tira sur son dos.

Une fois Hongjoong allongé, Mingi lui retira ses bottes, parce qu'il avait du respect pour la literie, lui, et recouvrit son ami du drap.

— Evite de te rendormir comme ça, à l'avenir, murmura Mingi. Je m'inquiète pour toi.

Pour toute réponse, Hongjoong humidifia son palais de quelques claquements de langue et se retourna dans le lit avec un soupir d'aise. Mingi ne s'attendait pas à plus et il rit tristement en ressortant de la cabine pour rejoindre Yunho.

— Alors ? Comment ça se passe ?

— Bien, répondit Yunho.

Il avait la même expression concentrée que plus tôt, ce qui amusa Mingi.

— Tu veux que je reprenne ?

— Non, c'est bon, sourit Yunho, son visage se détendant une seconde. J'aime bien. C'est impressionnant.

— Tu n'as jamais navigué avant ?

— Pas sur un aussi gros bateau. Mon maître et moi n'avions qu'une petite barque avec une voile pour rejoindre Soleï.

— Ton maître ?

— Mon mentor. Mon... mon presque-père, continua Yunho après une douloureuse hésitation. Il m'a transmis sa vocation, c'est lui qui m'a tout appris du métier de médecin.

— Je n'ai jamais connu mon père. Il est mort en accomplissant son devoir dans la Marine.

Mingi se tut brusquement. Il y avait quelque chose dans la mer tranquille, le calme du navire et la douceur de la voix de Yunho qui lui avait fait oublier ses secrets, et il avait parlé sans réfléchir. Mingi se souvint de la gentillesse de Yunho, quand Hongjoong et lui portaient des uniformes, et se détendit à nouveau.

— C'est admirable, répondit Yunho.

— Ma mère s'est occupée de moi seule. Ça n'a pas été facile mais on a réussi à s'en sortir.

— Est-ce que je peux poser une question plus personnelle ?, demanda Yunho en hésitant. Comment elle a réagi quand elle a appris que t-vo-t-t-tu étais devenu pirate ?

— Elle ne le sait pas, répondit Mingi amèrement. Elle est décédée alors que j'étais loin...

— Oh. Je suis désolé, dit Yunho en posant une main sur son épaule.

A cet instant, une vague plus forte vint frapper le navire et le gouvernail échappa des mains de Yunho. Mingi et lui se précipitèrent dessus, s'emmêlant les bras de manière improbable.

— Les deux mains, la poigne ferme, j'ai dit !, rit Mingi.

— Pardon, je suis désolée, rougit Yunho. Je tiens, t-t-vous pouvez lâcher...

Mingi s'exécuta, analysant le bégayement de Yunho. Est-ce qu'il hésitait entre le tutoiement et le vouvoiement ? Dans la cale la veille, il était rapidement passé de l'un à l'autre. Il en était si conscient maintenant...

— Tu t'inquiètes de l'opinion de ton père ?

Yunho hocha la tête.

— Il était pirate aussi, non ?

— Je ne sais pas... Oh, attends. Je crois qu'on ne parle pas de la même personne, rit Yunho en voyant le visage de Mingi se peindre d'incompréhension. Je ne connais pas mes parents biologiques. Mais dernièrement, j'imagine ce que ça ferait de les rencontrer... et comment ils réagiraient à tout ça, termina Yunho en désignant le gouvernail d'un mouvement de tête.

Mingi réfléchit un instant aux deux histoires familiales qu'il connaissait : la sienne et celle de Hongjoong. De retour de leur séjour de piraterie forcée, ils ne savaient plus quoi faire et avaient cherché secours dans la famille de Hongjoong. Mingi avait assez entendu de la conversation mouvementée entre père et fils pour avoir un avis arrêté sur la question.

— Les liens du sang ne font pas la famille, dit-il fermement. Je pense que si une opinion peut avoir un effet sur nous, c'est celle des personnes que nous apprécions, les seules que l'on peut considérer comme de la famille. Mais pas de celles d'inconnus...

Juste à ce moment, Yunho sembla perdre l'équilibre sans raison apparente et Mingi l'attrapa par le coude pour l'aider à se stabiliser.

— C'est sorti plus dur que je ne l'avais imaginé, désolé, grimaça Mingi. Je ne connais pas tes circonstances, je ne voulais pas donner l'impression de juger...

— Non, non, ce n'est pas ça...

— Quelque chose ne va pas ?

— J'étais un peu préoccupé, je n'ai pas dormi... Mais ça va mieux maintenant, sourit Yunho.

— Tu devrais y aller, fit Mingi d'un ton un peu bourru en récupérant la barre.

— Je n'ai pas envie, marmonna Yunho en s'appuyant contre le garde-fou du gaillard d'arrière, les yeux fermés pour profiter du soleil dans le dos de Mingi.

— Qu'est-ce que j'ai fait pour être entouré ainsi de personnes si désinvoltes avec leur sommeil ?, dit Mingi en levant les yeux au ciel.

Le rire de Yunho compléta le roulement des vagues pour former une apaisante mélodie aux oreilles de Mingi. Il vérifia la direction que prenait le navire, ne réussit pas à la trouver et s'excusa mentalement auprès de Yeosang. Il espérait qu'il n'avait pas trop dévié de leur route, il n'avait pas fait très attention alors qu'il discutait avec Yunho.

— D'ailleurs, pourquoi le Capitaine était-il au gouvernail ?

— Il a renvoyé au lit celui qui était là avant, je crois.

Mingi soupira et le médecin lui répondit avec un sourire mi-amusé, mi-désolé.

— Comment je me débrouillais à la barre ?, demanda Yunho après plusieurs minutes de silence.

— Plutôt bien pour un début, répondit Mingi.

Ce n'était pas un mensonge, même s'ils étaient peut-être perdus. Et le sourire que lui médecin lui envoya était si brillant de joie et de fierté que Mingi ne regretta pas. Il réalisa en rougissant légèrement que le médecin donnait du poids à son opinion. Il se sentit brusquement coupable d'avoir écouté la conversation qu'il avait eu avec Hongjoong, sans y avoir été invité.

— J'étais là depuis le début de la discussion, je crois, lâcha Mingi, n'y tenant plus.

— Je sais. T-t..., commença Yunho, avant de soupirer. Votre présence ne me dérangeait pas, termina-t-il, toute contenance retrouvée. Navré pour hier, je...

— Arrête de t'excuser, par Vatix, le coupa Mingi embarrassé, ou je vais devoir le faire aussi.

Contrairement à plus tôt, Mingi se sentait un peu mal d'avoir été aussi sec. Yunho avait été maladroit dans sa manière de réagir, mais il n'avait probablement pas cherché à le prendre particulièrement en faute. Il voulait comprendre, et alléger sa conscience. Si Mingi se sentait au-dessus de ce dernier point, il savait qu'il ne pouvait attendre la même chose des autres. C'était normal. C'était humain.

— Tu étais dans la Marine comme ton père, n'est-ce pas ?

Ce n'était pas vraiment une question, et Mingi se figea. Qu'avait-il fait qui l'avait vendu ?

— Tu as parlé de Vatix...

Oh. Bien sûr. Vatix. Le Dieu Protecteur des militaires. Il ne s'était pas attendu à être celui qui ferait cette erreur, étant donné qu'il n'était pas croyant. Mais « Arrête de t'excuser, par Vatix » était une expression qu'il tenait de sa mère. La propension de Mingi à s'excuser pour tout et pour rien envers elle lui rappelait son mari, et elle avait continué d'utiliser cette formulation avec douceur.

Mingi pouvait simplement lui répondre ainsi, et son secret serait sauf...

— Oui, lâcha-t-il. Le changement de carrière a été soudain et imprévu.

Il essaya de croiser le regard de Yunho pour mieux juger sa réaction mais le médecin plissait les yeux pour distinguer Mingi malgré le soleil. Le Vice-Capitaine lui fit signe d'approcher pour lui poser son tricorne sur la tête, et ne décela aucun changement dans son regard. Un poids fut aussitôt levé de sa poitrine : il savait que ce n'était pas si rare, pour des membres de la Marine de devenir pirates, mais quelque chose lui semblait si faux dans le fait de voir ses deux mondes ennemis se retrouver ainsi. Finalement, il comprenait mieux le trouble du médecin qu'il ne l'aurait crû.

— Un chapeau fait définitivement partie de l'attirail du parfait petit pirate...

Yunho le retira pour l'observer avec un sourire avant de l'enfoncer franchement sur son crâne. Il lui allait vraiment bien.

Sans son tricorne, Mingi se sentait léger. La brise soulevait ses cheveux un peu trop longs. Elle les emmêlait aussi, mais il s'en moquait. Il respira longuement l'air salé de la mer. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi calme et apaisé.

Bientôt, Raya et Sinaya, les deuxième et troisième soleils, se levèrent, et les pirates commencèrent à sortir des quartiers de l'équipage. Mingi récupéra son tricorne et laissa la barre à Yunho, le temps de répartir les tâches. Il fallait gratter le pont, vérifier l'état des cordages, raccommoder une voile rongée par des rats, trouver les dit-rats... Le travail ne manquait pas.

Yeosang accompagna Mingi lorsqu'il rejoint Yunho et il trouva avec une facilité déconcertante la position exacte du navire. Comme Mingi l'avait craint, ils avaient bien dévié de leur route originelle, et Yunho se sentit responsable.

— T'inquiète, répondit Yeosang en lui tapotant l'épaule avant de reprendre la barre. Tu apprends, c'est tout ! J'ai fait pire sur mon premier navire...

— C'est vrai ?

— Non, rit Yeosang. Mais je l'aurais probablement fait si Edwin ne m'avait pas formé.

— Edwin ?

— Un ami, dit Yeosang avec un sourire énigmatique.

Le navigateur redirigea le navire, et utilisant un cordage, il la noua au gouvernail de manière à le maintenir dans la position voulue.

— On peut faire ça ?, demanda Yunho avec de grands yeux. Simplement coincer le gouvernail ?

— Il faut quand même rester attentif aux vents et à la mer, mais oui, sourit Yeosang.

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?, demanda Yunho en se tournant vers Mingi.

Le tutoiement rendit Mingi stupidement heureux et il répondit de manière un peu bourrue :

— Tu ne me l'as pas demandé. Et le but, c'était que tu t'amuses un peu, non ?

Yunho sembla hésiter à répondre, prenant une inspiration, mais aucun son ne sortit de sa bouche et il se contenta de sourire béatement.

— Tu as l'air d'aller mieux, rit Yeosang. Quelques heures de sommeil et plus personne ne croira que tu t'es enfermé dans la voilerie toute la soirée...

— Tu n'es pas obligé de le dire, marmonna Yunho en baissant les yeux. C'est embarrassant...

— Allez, raison de plus pour laisser ça derrière toi au plus vite !, s'exclama Mingi en attrapant le médecin par le poignet.

Yunho n'opposa aucune résistance et alla docilement s'allonger dans son hamac. Mingi hésita à écrire dans le journal à sa mère. Il en avait toujours été très proche, lui envoyant des lettres dès qu'il le pouvait. Parfois, il revenait au sol avant que sa lettre ne soit arrivée, et cela les amusait. Après le décès de sa mère, il avait continué de lui écrire des lettres dans un journal qu'il tenait à jour. Mais le son des vagues et la respiration calme du médecin, à deux couchettes de la sienne, le bercèrent vite au sommeil.

________

J'ai été un peu prise pas mes études ces derniers temps, mais enfin, enfin ! j'en ai terminé avec les examens. Pour fêter ça, je publie les deux derniers chapitres de la partie 1 de ATreaZure ce soir ! XD Le dernier arrivera un peu plus tard dans la soirée !

Ce travail est aussi disponible, sous le même nom, sur mon compte AO3. J'en suis l'unique auteure.