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Logbook#19 : Jongho


Jongho toqua à la porte de la cuisine et attendit patiemment qu'on lui dise d'entrer en regardant à travers le vitre ronde et opaque de la porte. Jongho l'avait conçu ainsi pour que la cuisine reçoive de la lumière de l'extérieur, sans pour autant que quiconque puisse deviner ce qu'il s'y passait. Yunho lui ouvrit lui-même avec un grand sourire excité.

— Alors, comment ça s'est passé ?

L'abordage, facile et rapide, avait quand même donné naissance à quelques blessures. Ne jamais sous-estimer l'énergie du désespoir, en avait conclu Jongho. L'équipage adverse s'était bien battu. De fait, la cuisine avait été réquisitionnée par Yunho afin qu'il puisse tranquillement traiter les diverses petites blessures.

Lorsque le médecin avait fait mine d'entrer dans le sain temple de l'art culinaire, Seonghwa s'était appuyé sur la porte fermée, faisant barrière de son corps en le fusillant de son œil valide, un sourire aux lèvres qui ne cachait rien de son énervement. Le Capitaine, encore sur le pont supérieur pour apprécier la prise, avait mis fin à ce surprenant combat de regard à sens unique, son propre charisme amplifié par Mingi deux pas derrière lui. Le Coq avait finalement essayé de négocier pour rester dans la cuisine pendant les soins, mais le Capitaine et son Second étaient restés intransigeants. De mauvaise grâce mais la tête haute, Seonghwa avait laissé les clés de son domaine et s'était réfugié sur le pont du gaillard d'arrière.

— J'ai besoin d'une consultation, marmonna faiblement Jongho.

Le regard de Yunho se fit tout de suite plus grave et il l'observa des pieds à la tête. Jongho reportait tout son poids sur sa jambe droite, et ne chercha pas à le cacher. Ce n'était certainement pas pour cette petite coupure sur la joue qu'il aurait consulté le médecin.

Le regard de Yunho s'assombrit quand il comprit et il fit passer un bras de Jongho par-dessus son épaule pour l'aider à entrer et à s'asseoir, les jambes tendues, sur la table de la cuisine à côté de la sacoche du médecin, face aux fenêtres ouvertes. Des tissus trempaient dans de l'eau bouillante sur le fourneau, rappelant à Jongho l'arrivée de Hongjoong et Mingi dans sa propre chambre, à Soleï. Tout cela lui paraissait déjà si loin, et Jongho n'avait fait qu'un tout petit pas vers son chantier naval rêvé avec la prise du jour. Un si petit pas... Le charpentier n'avait jamais eu que deux rêves dans sa vie, et il avait déjà renoncer à l'un d'eux, réalisa-t-il avec un pincement au cœur. Il ne supporterait de ne pas voir le deuxième se réaliser.

— Je pense que ce n'est qu'une petite entorse.

— Laisse-moi juger, c'est moi...

— Le médecin, termina Jongho à sa place. Oui, je sais...

Yunho rit doucement, et Jongho rayonna de satisfaction tandis que le médecin palpait doucement et avec précaution la cheville gauche du charpentier, hochant plusieurs fois la tête.

— Je crois que tu as raison. Comment tu t'es fait ça ?, demanda Yunho en sortant une crème, des bandages et deux cales de bois de son sac.

— L'autre capitaine a essayé de me plaquer au sol, il m'avait attrapé par la taille et me poussait comme un bœuf... Je me suis dégagé, mais mon pied n'a pas suivi, dit Jongho en se remémorant les événements.

Il avait été assez surpris par son calme dans la voilerie. Tout s'était déroulé selon ses plans, à l'exception de cette cheville... Il avait été déterminé à faire ses preuves après son humiliante défaite sur le pont, et il avait eu un peu de mal à admettre qu'il s'était blessé. Cela entachait l'héroïsme de la situation, et il avait peur de baisser à nouveau dans l'estime de Hongjoong. Il ne voyait que cette raison pour qu'il l'appelle soudain « matelot » plutôt que par son prénom.

— Ah ! Le capitaine m'a raconté ce moment ! Tu l'as vraiment impressionné, termina le médecin avec un grand sourire.

Jongho accusa le coup.

— Est-ce que tu pourrais faire le bandage discret ?, demanda-t-il timidement.

Yunho hocha innocemment la tête et termina rapidement son attelle.

— Je vais regarder ta plaie aussi, tu as l'air d'avoir bien saigné... Tu me promets qu'il n'y a rien d'autre ?

Jongho lui lança un regard noir. Il n'était pas un enfant. Mais il avait failli ne rien dire pour sa cheville, après tout... La question était plus que légitime, et sa réaction inadéquate.

— Oui, répondit-il en baissant la tête d'un air coupable.

— Et sinon ? Que s'est-il passé d'autre ?, demanda Yunho en s'approchant de son visage.

— Je n'aime pas les lames dans les mains des autres, murmura Jongho, essayant malgré lui d'apercevoir la coupure brulante sur sa joue. Ça me terrifie.

— C'est très mature de le reconnaître, approuva Yunho avec un fin sourire.

Jongho laissa sortir un seul éclat de rire, mi-désolé mi-sarcastique.

— Si tu le dis...

— Je le dis, et je le pense.

Le regard de Yunho s'adoucit en croisant celui de Jongho et il lui ébouriffa affectueusement les cheveux.

— Je vais nettoyer ta joue avec un linge.

Jongho eut l'impression que son cœur se gonflait d'amour, et laissa son regard vagabonder dans la cuisine pour se distraire de cette sensation oubliée. Sans succès.

Il avait eu un frère, il y avait très, très longtemps... Il chassa les regrets et la culpabilité de son esprit. Il avait quitté son père pour le retrouver, petit rebelle de 10 ans, persuadé de pouvoir réussir seul si personne ne voulait l'aider. Voilà quel avait été son premier rêve. Retrouver son frère. Et voilà où il en était, après avoir ratissé le Conglomérat pendant plus de la moitié de sa vie... Être sur ce bateau pirate, c'était renoncer définitivement à le revoir un jour. Mais, comment aurait-il pu le retrouver aujourd'hui ? Ils avaient tous les deux trop changé pour se reconnaître, de toute façon.

Yunho grommela en récupérant un linge dans le pot de fonte et Jongho se reconcentra sur le présent pour comprendre les grognements de Yunho.

— Ce cuisinier est... particulier... Il fait preuve de si peu de coopération... Du jour au lendemain, il m'a laissé le soigner, sans raison, après que je lui ai proposé pendant trois jours ! Est-ce que je suis sensé comprendre que le harceler fonctionne plutôt bien ? Qu'est-ce qu'il fait là s'il n'a pas envie d'y être ? Personne ne l'a forcé que je sache, qu'il arrête de se comporter comme notre victime...

Jongho avait sa théorie concernant le Coq : il avait refusé son domaine à Yunho simplement parce qu'il aurait dû le quitter et qu'il n'osait pas se mélanger avec le reste de l'équipage. Il n'avait pas eu vraiment l'occasion d'analyser son personnage, précisément pour cette dernière raison, mais il savait qu'il pouvait compter sur son instinct.

— Yeosang l'aime bien, je crois. Il va souvent le voir, et il ne se laisse pas décourager par ses rebuffades.

— Yeosang est un ange, rit Yunho.

Jongho approuva d'un sourire. Il fallait l'être pour supporter un tel personnage.

Yunho essuya doucement la joue de Jongho dans un premier temps, avant d'asperger un nouveau tissu d'alcool pour nettoyer la plaie.

— Un ange n'est pas suffisant pour plaire à Raven, songea Jongho. Elle a l'air de connaître Mi... le Vice-Capitaine. Elle l'appelle « Mousse » quand ils se croisent. Pas que cela arrive souvent... Il n'a pas l'air d'aimer ça.

— Tu fais très attention au Vice-Capitaine, n'est-ce pas ?, sourit Yunho.

— Oui ! Il est incroyable ! Il est classe, il est beau, un peu mystérieux, il a du charisme, il m'a sauvé de la noyade...

— Il n'était pas seul sur ce coup !, rit Yunho. Bon, c'est moins profond que ce que je craignais, il n'y a pas besoin de recoudre, soupira-t-il de soulagement.

— J'y pense, et toi, que fais-tu là ?, réalisa soudain Jongho. Tu m'avais dit que tu ne partirais pas...

Jongho se savait un peu accusateur. Il se demandait bien ce qui avait pu faire changer Yunho, qu'il osait considérer comme son ami, si ce n'était pas lui. A sa connaissance, il ne connaissait personne d'autre sur ce bateau.

Yunho fixa pensivement l'étagère de bouteilles derrière Jongho.

— Je cherche ma famille, dit-il doucement.

Jongho fronça les sourcils, son ridicule petit accès de jalousie se transformant en choc. Comment ça ?

— Mon mentor... Il m'a laissé une lettre...

— Et tu viens seulement de la trouver ?, le coupa Jongho sans réussir à se retenir.

Yunho tourna la tête vers lui et éclata de rire. Jongho devait avoir une expression pour le moins comique, supposa-t-il, mais le vieux médecin était décédé presque deux ans plus tôt. Le charpentier avait le droit d'avoir les yeux qui lui sortaient de la tête à cette nouvelle ! Yunho s'essuya une larme au coin de l'œil et respira profondément pour reprendre son sérieux. Son expression devint subitement triste, toute trace de joie effacée.

— Il l'avait cachée dans l'un de mes livres, que je n'ai pas ouvert depuis qu'il est parti. Enfin bref, dit-il en se relevant pour poser son sac sur la table de la cuisine, apparemment, j'ai peut-être une famille sur Brisande.

Jongho cligna plusieurs fois des yeux, encore stupéfait.

— Je ne comprends pas... Comment est-ce que tu es arrivé au Conglomérat ? Il t'a enlevé ? Pourquoi « peut-être » ?

Yunho prit une grande inspiration, et continua d'une voix incertaine.

— Non, il ne m'a pas enlevé...Il m'a retrouvé blessé, et personne n'est venu le voir pour me récupérer, malgré ses recherches. Il ne pouvait pas rester à Brisande plus longtemps, donc il m'a emmené avec lui. Il a supposé que j'étais un enfant de la rue, mais...

— Il n'y a pas d'enfants de la rue à Brisande, fit Jongho d'un air agacé. Ils travaillent tous dans les plantations et sont étroitement surveillés s'ils n'ont pas de famille.

— Comment le sais-tu ?

— Je viens de là-bas, répondit rapidement Jongho sans s'étendre sur les détails.

— Voilà l'histoire, conclut lui aussi Yunho après un long silence.

— C'est quand même un enlèvement..., grogna Jongho en s'asseyant sur le bord de la table.

Yunho leva les yeux au ciel, et ferma brusquement sa sacoche.

— Ce n'est pas...

La voix de Yunho était devenue grave, légèrement menaçante, et il se tut brusquement.

— Je ne cherche pas à juger quiconque, reprit-il plus doucement en fixant son sac. Surtout pas après la mort de la personne incriminée. Ça ne sert à rien, il n'est plus là, je vais bien, et je vais retrouver ma famille.

Son sourire était forcé, et le Maître-Charpentier se maudit d'avoir manqué de tact. Il savait à quel point Yunho aimait le vieux médecin, et peu importait que ce soit réellement un enlèvement d'enfant ou pas, ou ce que Jongho pouvait bien en penser, cela ne changerait pas. Il avait été son toit, son cuisinier, son instructeur, son guide lors de sa croissance. Yunho ne voulait certainement pas remettre en doute une si grande part de sa vie, ni la souiller d'une telle constatation.

Jongho descendit de la table et posa une main rassurante et compréhensive sur l'épaule de Yunho.

— Je suis désolé. Je peux essayer de t'aider, si tu veux.

Même s'il n'était pas particulièrement doué avec ça, pensa amèrement Jongho.

Une idée lui traversa l'esprit et allégea son cœur meurtri. Il n'avait pas retrouvé son frère, certes, mais au moins pourrait-il se regarder en face après sa mort s'il avait aidé quelqu'un dans la même situation que lui.

Yunho attrapa la main du charpentier, et Jongho retint son souffle. Il respira à nouveau quand Yunho la serra dans les siennes.

— Merci, murmura-t-il avec reconnaissance.

Quelqu'un toqua à la porte et Yunho pressa la main de Jongho une dernière fois avant de regarder par la vitre et d'ouvrir la porte.

— Ce tricorne, c'est le capitaine, chuchota-t-il d'abord d'un air complice à Jongho. Capitaine, le salua-t-il. Que puis-je faire pour vous ?

— Je dois parler à Jongho.

La voix de Hongjoong était monotone, et Yunho se décala en observant Jongho avec inquiétude et incompréhension. Hongjoong contourna la table, lança sa sacoche à Yunho, et s'appuya finalement sur le meuble, les pieds croisés devant lui. Il ne dit rien, se contentant de fixer Jongho, laissant le pauvre charpentier dans l'incertitude et l'inconfort.

— Le nom du bateau..., commença-t-il finalement d'une voix froide.

Bien sûr, voilà pourquoi il était là !

— Je me suis fait une entorse à la cheville, lâcha précipitamment Jongho en remontant la jambe de son pantalon pour montrer la discrète attelle.

Yunho sourit en fronçant les sourcils, et le charpentier voulut disparaître : son ami n'avait pas été si innocent, se rendit compte Jongho. Il avait très bien compris pourquoi Jongho lui avait demandé un bandage aussi peu visible que possible. Mais en une seconde, ses priorités avaient changé, et il devait paraître bien inconsistant à Yunho. Mais il ne pouvait admettre qu'il...

— Oh, lâcha Hongjoong avec l'air franchement surpris et désolé. Je n'avais pas remarqué...

— C'est faire preuve de maturité, dit doucement Yunho. Mais je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'en ai fini pour aujourd'hui... si vous allez bien ?, demanda le médecin au dernier moment.

Hongjoong hocha la tête.

— Merci pour tes services, dit-il en lui tendant quelque chose.

Jongho reconnut les pétales au dégradé de rose, foncé au centre et presque transparent aux pointes, d'une fleur en verre avec de longs pistils jaunes. C'était le contenu de la première caisse que le Capitaine avait ouverte, leur premier trésor officiel. Un fragile ouvrage, magnifique et intriguant de l'avis de Jongho, dont il aurait aimé posséder un exemplaire.

— Il y en a assez pour que tout le monde en ait une, ajouta le Capitaine, exauçant le vœu de Jongho.

Les deux hommes acceptèrent leur présent, et Yunho termina de ranger, avec l'aide de Jongho, tout ce qu'il avait utilisé avant de se diriger vers la porte.

— Reste là, matelot.

Jongho se figea. Il avait suivi Yunho aussi naturellement que possible, en espérant que le Capitaine l'avait oublié. Il appela Yunho à l'aide d'un regard, mais le médecin disparut derrière la porte fermée avec un dernier sourire encourageant.

Le charpentier se retourna doucement. Il ne comprenait pas pourquoi Hongjoong le retenait. Il s'était déjà expliqué... Non, c'était plutôt qu'il avait déjà inventé une excuse...

— Je tenais à m'excuser de t'avoir embarqué dans la soute, dit-il après s'être raclé la gorge, un peu embarrassé. Je ne savais pas que tu avais été blessé...

Jongho se décevait lui-même... La sincérité de Hongjoong crevait les yeux, alors que lui n'était pas honnête du tout... Il prit une grande inspiration.

— J'aurais pu le faire avant, décida de commencer Jongho. J'ai eu du temps avant aujourd'hui. Mais si je vous dis pourquoi, s'il vous plaît... Je n'ai pas envie de partir. Ne m'abandonnez pas à notre prochaine escale, je vous en prie...

— Brisande ?

— C'est notre prochaine escale ? Oh non, encore moins là-bas...

— Pourq... Non, je ne veux pas savoir. Que disais-tu ?

— Je sais que c'est une honte en tant que pirate, on est tout le temps sur l'eau, donc ça fait partie des bases, mais... je ne sais pas nager, avoua Jongho en baissant la tête. J'ai déjà failli me noyer une fois, et j'ai peur de tomber dans l'eau en peignant les lettres sur la coque.

Hongjoong serra les lèvres, les yeux rivés sur Jongho, et un long silence s'installa.

— Qu'est-ce qui te fait croire que tous les pirates savent nager ?, demanda-t-il finalement.

— Ça parait être assez évident...

Hongjoong sauta légèrement pour s'asseoir franchement sur la table devant Jongho, mettant leurs yeux au même niveau.

— Je te rassure alors, ce n'est pas suffisant pour que je te révoque. En revanche, ne pas obéir aux ordres sans daigner exposer ses raisons...

Tous les traits de Jongho exprimèrent la compréhension, les regrets, puis une franche et terrible inquiétude, mais il maintient son regard dans celui du Capitaine.

— Tous les pirates ne savent pas nager, reprit Hongjoong. Je peux affirmer avec certitude que Raven n'a aucune capacité dans ce domaine, par exemple. Mais ce bateau a besoin d'un nom, et tu dois le nommer. Tu le regretteras si tu ne le fais pas. Si cela peut te rassurer, on peut jeter l'ancre, faire descendre un canot pour te récupérer au cas où tu tomberais, et je peux même superviser moi-même les cordes qui te soutiendront. Alors... matelot ?

Distrait par son propre soulagement, Jongho n'avait réussi à saisir qu'une seule information du regard troublé du capitaine : sa place dans son estime, si importante aux yeux de Jongho, n'avait pas changé. Il y avait donc autre chose, une autre explication à cette appellation impersonnelle. Mais il restait sur le navire. Il aurait tout le temps de la découvrir. Et finalement, un mois, ce n'était rien. Il n'avait pas envie que son aventure s'arrête de si tôt.




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Ce travail est aussi disponible, sous le même nom, sur mon compte AO3. J'en suis l'unique auteure.

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