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Chapitre 6 ou comment perdre sa liberté [Corrigé]

Toujours ce même garde. Pourquoi diable fallait-il que ce soit encore lui ? M'avait-il dénoncée ? Allait-il le faire ? Sous mon regard, il se posta devant la porte, jambes écartées, une main le long du corps et l'autre sur son arme. Il était rigide, un parfait petit soldat obéissant. Que faisait-il là ? Une nouvelle démonstration de force ? Il ne répondit pas, les yeux fixés droit devant lui. Je soufflai, agacée. J'avais besoin de me défouler. De faire sortir toutes ces émotions. Mais ici, je ne pouvais rien faire.

— Vous saviez ce qui allait se passer, lançai-je à mi-voix.

Il s'agissait plus d'une affirmation que d'une question. Encore une fois, il ne réagit pas et je pris cela pour un aveu. Je repensai au moment au le carré marqué [AU] s'était illuminé, à la manière dont personne sur l'estrade n'avait eu l'air surpris. Bien sûr qu'ils savaient...

Je me levai d'un bond en continuant mon interrogatoire :

— Comment vous pouviez savoir ? C'est impossible. C'est un coup monté ?

Cette fois-ci, son regard se posa sciemment dans le mien. Il me fixa un moment en silence, comme s'il hésitait à me donner les réponses, puis arqua les sourcils et reprit sa contemplation du mur derrière moi. Le message était clair : il ne dirait rien. Je m'approchai de lui en le fusillant des yeux.

— Vous n'avez pas le droit de m'enfermer ici ! Je connais mes droits, et je dois assister à la fin de la Classification ! Vous devez me laisser sortir !

Il ricana sans bouger, l'air de signifier qu'il avait tous les droits pour m'enfermer ici. Il savait que j'étais avec les terroristes. Pourtant, il ne semblait pas m'avoir dénoncée. Pourquoi ? Encore une question à résoudre. Avec un soupir, je retournai m'allonger sur le canapé. Toutes ces émotions m'avaient épuisée et m'avaient créée un sale mal de crâne.

Le temps passa. Je me levai, tournai en rond autour du canapé, me rasseyai, m'allongeai, cherchai en vain à faire défiler les minutes plus vite. Le garde, lui, resta dans une immobilité totale. J'avais l'impression d'avoir une statue en face de moi. Comment était-ce possible d'être immobile aussi longtemps ? Alors que j'étais assise sur l'accoudoir du canapé, les coudes sur les genoux, l'homme bougea soudainement et me désigna les vêtements dorés que j'avais laissés sur la table basse.

— Il faut que tu te changes, ordonna-t-il.

— Va crever.

Oups. C'était sorti tout seul. C'était plus fort que moi, je détestais qu'on me donne des ordres. Garde ou pas garde, Or ou pas Or, je resterais toujours fidèle à moi-même. Il fronça les sourcils, sa mâchoire se contracta et sa main se resserra sur son fusil. Je soutins son regard sans ciller. Ces moments de méditation forcée m'avaient fait comprendre quelque chose. Si j'étais vraiment une Or, je devenais importante. Très importante. Et je comptais bien m'en servir. Le garde leva quelque peu son arme en me dévisageant.

— Fais-le ou je devrai t'y forcer.

Je ne pu m'empêcher d'esquisser un léger sourire puis lui adressai un regard doux en papillonnant des yeux.

— C'est une proposition ?

Je savais que j'étais loin d'être une beauté fatale comme Millie. Mes nombreux kilos en moins me rendaient plus chétive et mes os, parfois saillants, n'avaient rien à envier aux courbes généreuses de mon amie. Mais je savais aussi que j'avais des formes, des hanches et une poitrine qui pouvaient plaire. Et j'adorer en jouer. Après tout, c'était ça la vie, non ? S'adapter et profiter des atouts que l'on possédait.

Je passai sensuellement la langue sur mes lèvres en le dévisageant. Mais son attitude sembla se durcir à nouveau. Dans son regard, pas une trace d'attendrissement ou de désir. Ce qu'ils étaient ennuyants, ces gardes ! Il avança d'un pas en levant son fusil. Arrêtant mon jeu de séduction, je sautai sur mes pieds.

— Tu crois que c'est ton arme qui va me faire peur ? Je sais très bien que tu ne me tireras pas dessus. Alors vas-y, force-moi si tu le peux.

Ses yeux brillèrent et je me rendis compte que j'avais touché un point sensible. La fierté masculine. Allait-il faire la même erreur que mes nombreux adversaires en ring en me sous-estimant, parce que j'étais petite et que j'étais une femme ? Il lâcha son arme, la laissant suspendue à son cou en approchant de moi. Je ricanai. Oui, il allait faire cette erreur. Je me tendis légèrement, mon esprit passant instinctivement en mode combat. Je ne le quittai pas des yeux en cherchant ses points faibles. Il était en uniforme et en avait donc peu : son visage, à moitié découvert par son casque, son menton, les interstices au milieu de son armure de plastique.

Il était maintenant tout près de moi et je ne lui fis pas le plaisir de reculer. Je soutins son regard, la tête haute, accueillant avec plaisir l'adrénaline dans mes veines. Sans me laisser distraire par ses beaux yeux bleus, je fondis en avant et frappai.

Je visai sa mâchoire d'un uppercut qui aurait mis KO n'importe qui. N'importe qui ayant été touché. Il recula d'un pas juste à temps et ma main le frôla à peine. Déséquilibrée, je fis une enjambée en avant pour me stabiliser. Avant que je n'aie le temps de m'en rendre compte, il passa derrière moi et balaya mes jambes, me faisant tomber à terre. Une seconde plus tard j'étais immobilisée, la tête écrasée contre le plancher et les bras tordus dans le dos. Son corps appuyait sur le mien, m'empêchant d'esquisser le moindre mouvement. Sur mon crâne, je sentis le contact froid du canon de son arme.

Sa respiration était calme et mesurée alors que la mienne était saccadée. Il me fallut un moment avant de réaliser que ce type avait réussi ce qu'aucun autre n'avait jamais réussi. Me mettre à terre sans que je ne puisse me relever et le tout en moins de trois secondes. Je jurai dans ma barbe. Mon égo venait de prendre un violent coup. Sans compter mes côtes qui me faisaient souffrir, vestiges de mon combat récent qui venait de se réveiller et la douleur qui vrillait mon crâne depuis que j'étais enfermée dans cette pièce.

— Maintenant, tu vas m'écouter, ordonna l'homme au-dessus de moi avec un net agacement, son souffle se répercutant sur ma nuque. Tu n'es qu'une gamine insolente. Si je te dis de te changer, tu te changes et tu la fermes. En effet, je ne peux pas te tirer dessus. Mais si tu t'avises de me...

— Mais enfin, que se passe-t-il ici ?

Il fut coupé par une voix féminine pleine de stupeur. Il s'immobilisa sur moi, la pression sur mes bras diminuant aussitôt. Difficilement, je tournai la tête du côté de la porte et mes yeux se perdirent sur des escarpins et une jupe droite qui ne laissaient aucun doute sur l'identité de la femme présente. La directrice.

— Un léger souci d'autorité, souffla le garde, visiblement gêné.

Tout à coup, il s'éloigna de moi et me rendis ma liberté de mouvements. Je poussai un long râle, pris appui sur mes bras et me relevai à mon tour. J'époussetai tranquillement mes vêtements, remis mes cheveux en ordre et, enfin, me tournai vers la directrice. Le garde avait repris place devant la porte, dans une posture si identique à celle d'avant que j'aurais presque pu croire que tout ceci venait de se passer dans ma tête. Je grimaçai.

— Un léger souci de fierté masculine, corrigeai-je d'une voix fluette.

Le sourire que m'adressa la directrice ne comportait pas une once de joie mais plutôt une menace silencieuse. Je frissonnai. Si elle était ici, ça ne pouvait signifier qu'une chose : la Classification était finie. Sans moi. Et Millie... j'ignorai même où elle avait atterri ! Une colère sourde grandit à nouveau en moi. J'approchai de la directrice, furieuse. Ce n'est pas son statut qui allait m'empêcher de lui dire ce que j'avais sur le cœur. Le garde fit un pas en avant, mais la femme l'arrêta d'un geste. Je me plantai devant elle.

— Vous n'avez aucun droit de me retenir ici, lui crachai-je à la figure. Vous m'avez fait louper la Classification ! Pourquoi ? Je veux des réponses à mes questions et si je dois pour ça me mettre à dos tout le gouvernement, pas de soucis !

Elle ne cilla même pas. Derrière elle, le garde me fixait, sans doute prêt à me sauter dessus au moindre mouvement suspect envers sa supérieure. La femme resta un moment silencieuse, son visage ne manifestant pas la moindre émotion, avant de hocher la tête.

— Et si nous nous asseyons pour discuter un peu ? proposa-t-elle d'une voix douce.

Elle fit un geste de la main en direction du canapé. Sans tenir compte de ma grimace, elle sourit et s'installa, le dos droit, les mains croisées sur ses jambes. Je restai debout de l'autre côté de la table basse, bien décidée à ne pas lui obéir. Elle ne sembla pas s'en soucier.

— Mademoiselle MacGhille, reprit-elle. En effet, la situation n'est pas très orthodoxe, mais je suis sûre que tu as compris plus de choses que tu ne laisses en voir. Depuis la chute des Étoiles tu n'es que la deuxième personne qui, née de parents Sodium, se révèle être Or. C'est très surprenant et nous devons agir en conséquence. Désormais, il va falloir te protéger et t'éduquer car tu vas faire partie de l'élite de notre société. Bientôt, tu seras une des personnes le plus importantes de notre monde. Je te demande donc de comprendre dans quelle situation délicate nous nous trouvons.

Je ne sus que dire, ne m'attendant pas à cette entrée en matière. Je comprenais bien à quel point la situation n'était pas orthodoxe, et que j'étais loin d'avoir le niveau pour débarquer chez les Ors. Dès leur enfance, les nobles avaient une très bonne éducation. On leur apprenait la politique, la rhétorique, le respect des autorités, la façon de se tenir en société. Tous ces points me manquaient cruellement. Je croisai les bras en la toisant.

— Admettons. Alors répondez à cette question. Vous saviez ce qui allait arriver et ne mentez pas, je le sais. Comment ?

— Cyanna, tu sais bien que le mensonge est proscrit chez nous.

Je ne pus retenir un ricanement. Vraiment ? Pas de mensonge ? C'était vrai, c'était bien connu que le gouvernement ne mentait jamais. La directrice me prenait pour une idiote si elle voulait que j'y crois. Elle me sourit et continua :

— De fait, je n'ai aucune raison de te mentir. Nous faisons des tests de pré-classification un an avant la cérémonie. Généralement, nous récupérons le sang prélevé lors de l'examen médical annuel. Cette mesure préventive est souvent inutile, mais nous permet de repérer les jeunes qui, comme toi, viennent des étages défavorisés et sont destinés à aller bien plus haut. Cela nous permet de garder un œil sur eux pour assurer leur sécurité jusqu'à ce qu'ils soient entre de bonnes mains le jour de la Classification. Ces tests nous ont permis de reconnaître ton potentiel et aujourd'hui tu es là, en bonne santé. C'est tout ce qui compte.

Je jetai un regard au garde derrière moi. J'aurais presque mis ma main à parier que c'était lui qui gardait un œil sur moi. Était-il possible que cela fasse un an et que je ne l'avais jamais remarqué avant ces deux derniers jours ? Derrière moi, la directrice sourit.

— Non, Evan ne te surveille que depuis peu. Nous avons augmenté la protection suite à une fuite d'informations qui aurait pu te mettre en danger.

Je portai un doigt à ma bouche, songeuse. Cet Evan me surveillait donc, il n'était pas venu pour rien dans la salle de combat. Seulement, j'avais du mal à comprendre pourquoi je n'avais pas d'ennuis à propos de cette histoire. Peu importait leur rang, le gouvernement n'avait aucune pitié pour les terroristes. La seule explication plausible était que le garde n'en avait pas informé ses supérieurs. Mais alors, pourquoi ?

— Bon, poursuivit la directrice. Je ne vais pas te retenir plus longtemps. Evan va t'accompagner jusque chez toi pour que vous y récupériez les affaires que tu veux emmener avec toi. Ensuite, vous remonterez à l'étage des Or. Et ta nouvelle vie commencera.

Sa voix était faussement enjouée et je grimaçai devant tant d'hypocrisie. Rien dans cette femme ne semblait sincère, du moindre mot qu'elle prononçait à chaque émotion qu'elle manifestait. Je hochai cependant la tête, avec la seule envie de quitter cette salle. Le garde ouvrit la porte et s'écarta pour me laisser passer. Sans un regard en arrière, je sortis et il m'emboîta le pas. Je le jaugeai du coin de l'œil. Est-ce que si je partais en courant, j'avais une chance de lui échapper ? Je me rappelai comment il avait réussi à me maitriser en quelques secondes et oubliai l'idée.

Il m'emmena sans un mot jusqu'à la salle de Classification, déserte. Ainsi vidés, les lumières partiellement éteintes et la Classifieuse laissée en plan au milieu de l'estrade, les lieux étaient lugubres. Voyant que je ralentissais, le garde m'attrapa par l'épaule et me fit avancer jusqu'à la sortie de la pièce de l'autre côté des gradins. Je lui lançai un regard agacé.

— Être désagréable, ça fait partie du job ou c'est juste toi ?

Il roula des yeux, mais resta silencieux, manifestement agacé. Nous sortîmes de la salle et, quelques couloirs plus loin, arrivâmes devant les ascenseurs. Plutôt que de nous diriger vers la cabine principale, le garde me fit tourner et s'arrêta devant une plus petite, à gauche.

— Cet ascenseur est réservé aux nobles, m'expliqua l'homme.

— Je sais, rétorquai-je, blasée. Tu devrais me laisser faire alors.

Je désignai le bouton pour appeler l'élévateur d'un signe de tête. Un rictus étira les lèvres du garde et il posa son doigt sur la plateforme prévue à cet effet. Une goutte de sang perça son doigt et, aussitôt, l'interrupteur s'illumina. Tiens donc. Les gardes étaient rarement des nobles mais celui-ci semblait faire exception. Il devait être haut gradé. Un « ding ! » retentit et la porte s'ouvrit. Il me poussa à l'intérieur, appuya sur le bouton le plus bas et croisa les bras.

Je ne faisais déjà plus attention à lui, prenant seulement conscience de ce que signifiait ma nouvelle condition. J'étais Or ; j'allais manger de la vraie nourriture, dormir dans un vrai lit, prendre de vraies douches chaudes. J'allais être entourée de richesses, de plus de diamants que je n'aurais pu en rêver. J'avais toujours détesté les nobles. Combien de fois m'étais-je moquée d'eux avec Millie ? Alors, pourquoi cette terrible excitation naissait-elle au fond de moi ? Passées la peine, la stupeur, la colère, j'étais excitée de cette nouvelle vie qui s'offrait à moi.

Perdue dans mes pensées, je n'aperçus pas tout de suite le regard de l'homme qui, à l'autre bout de la cabine, était posé sur moi. Mais du peu que j'en savais, ce n'étaient pas mes beaux yeux qu'il fixait ainsi. J'arquai un sourcil en relevant la tête et, lentement, son regard remonta jusqu'à croiser le mien. Le visage indéchiffrable, il esquissa un sourire en coin presque imperceptible. Et moi qui pensais n'avoir eu aucun effet sur lui !

Profitant d'avoir son attention, j'avançai d'un pas vers lui :

— J'ai une question, lâchai-je à mi-voix. Tu ne leur as pas dit, n'est-ce pas ?

— Je ne sais pas de quoi tu parles.

Son ton sec n'invitait clairement pas à la discussion. Je fronçai les sourcils alors que ses yeux dérivèrent vers le plafond avant de revenir à moi. Je suivis son regard et aperçus, au-dessus de ma tête, une petite caméra de surveillance. Je m'adossai contre le mur. À l'évidence, il savait très bien de quoi je parlais. Et pour une raison qui m'était inconnue, il ne tenait pas plus que moi à ce que ça se sache. Je lançai la première excuse à me venir à l'esprit :

- Je parlais du fait que je t'ai démasqué. Tu ne leur as pas dit que je savais que tu me suivais.

- Non.

Son regard me quitta et ne croisa plus le mien avant l'arrivée au dernier étage. Les portes s'ouvrirent et je sortis de l'ascenseur en première, désireuse de voir ma famille au plus vite. Aussitôt, le garde me rattrapa et ferma sa main sur mon bras, m'empêchant de m'enfuir. Je grimaçai mais ne dis rien, prenant sur moi. Le couloir était comme je le connaissais : bruyant, bondé et sale. Seulement, alors que j'avançai avec le garde, les conversations s'éteignirent peu à peu. Les regards s'attardaient sur nous, les gens échangeaient des commentaires en chuchotant et, à notre passage, s'éloignaient du centre du couloir pour nous laisser passer.

Un frisson me parcourut. Je n'aimais pas cette ambiance. Je n'aimais pas ces regards qui me dévisageaient comme si j'étais une inconnue. Tous ces gens, je les connaissais depuis ma naissance. Et voilà que, en quelques heures, je n'étais plus une des leurs. Voilà qu'ils me considéraient comme leur ennemie. Et j'avais horreur de ça. Le silence de plomb nous accompagna jusque mon appartement. Là, je me figeai d'effrois. Toute ma famille était regroupée à l'extérieur, serrés les uns contre les autres face à un mur. Ils étaient entourés de trois gardes qui pointaient leurs armes sur eux.

Je fis un bond en avant dans leur direction, le cœur battant à tout rompre. Seulement, la poigne du garde me retint en arrière.

— Pas de contact avec la famille.

J'entrouvris la bouche, partagée entre la colère et le choc. De quel droit faisaient-ils ça ? Ils ne pouvaient pas ! Je me tournai vers le garde et essayai de me débarrasser de sa prise.

— Vous n'avez pas le droit ! hurlai-je. Je suis sensée pouvoir leur dire au revoir ! Ils sont... ils sont innocents, baissez vos armes !

— Pas de contact, répéta l'homme. On récupère tes affaires et on s'en va.

Je me retournai vers ma famille. Mon père et ma mère pleuraient en me fixant, leurs mains liées. En croisant mon regard, mon père articula quelques mots silencieux : « Ne t'en fais pas pour nous ». Je tremblais. Mes frères et sœurs étaient silencieux, leurs yeux trahissant leur peur et le sentiment de trahison qu'ils ressentaient. Je secouai la tête.

— On parle de ma famille. Je dois...

—Non, ce n'est plus ta famille. Plus maintenant.

J'eus envie de hurler. Jamais un seul des atomes de mon corps ne changerait mon appartenance à ma famille. Jamais. Renforçant sa prise sur mon bras, le soldat me traina à l'intérieur. Là se trouvaient deux gardes qui avaient retourné tout l'appartement. Qu'est-ce qu'ils croyaient, qu'un terroriste se cachait sous le canapé ? L'homme me lâcha.

- Tu as deux minutes.

Je lui lançai un regard agacé et disparus dans ma chambre, claquant la porte comme une gamine énervée. Je m'assis sur le lit, soupirai et caressai le drap de lin du bout des doigts. Qu'est-ce qu'ils s'attendaient à me voir récupérer ici ? Je n'avais rien, ou presque. M'agenouillant au bord du lit, j'en soulevai le matelas et enlevai une latte. Là, je retrouvai mon livre fétiche, qui avait survécu à l'inspection. En fouillant pour trouver les quelques babioles que je cachais là, je sentis un morceau de métal froid. Je tombai sur mes talons en sortant le téléphone qu'Horace m'avait proposé un peu plus tôt. Je le retournai entre mes doigts, tremblante, et repensai à ses mots dans l'ascenseur, à son sourire quand on annonça que j'allais rejoindre les Ors. Il savait. Evidemment qu'il savait.

Sans plus hésiter, je saisis un sac et jetai l'appareil au fond, avant de le recouvrir de quelques vêtements bons pour la poubelle et autres babioles sans importance. Quant au livre, je le glissai sous l'oreiller d'Aline. Il était temps de passer l'héritage.

Sans plus m'attarder – je risquais de devenir trop sentimentale –, je sortis de la pièce.

Je glissai mon sac sur une épaule et soupirai face à l'homme qui n'avait pas bougé.

- C'est bon.

- Bien.

Mon garde attitré m'attrapa à nouveau le bras et me tira à l'extérieur. Je roulai des épaules, nettement agacée. Il ne pouvait pas me laisser marcher seule, pour changer ? Il avait sans doute trop peur que je rejoigne ma famille ou que je m'enfuis dans les recoins sombres du bâtiment. Et il avait bien raison.

Il me tira dans le couloir menant vers les ascenseurs. Je me débattis entre ses mains, voulant à tout prix retourner près de ma famille. Ils étaient toujours mis en joue, acculés contre le mur.

— Papa ! Maman... Je suis désolée !

J'aurais voulu en dire plus, tellement plus ! Mais le garde me tira en avant et, cette fois, je ne pus que me laisser faire tandis qu'il m'emmenait à l'ascenseur. Après avoir appelé l'appareil, il me poussa à l'intérieur, la mâchoire contractée. Quoi, il était agacé ? Il venait de m'arracher sauvagement à ma famille et il était agacé ?

Les portes commencèrent à se refermer et je me tournai vers lui.

- Tu sais quoi ? lançai-je d'un ton faussement léger. Je crois que je préfère les escaliers.

Lui adressant un large sourire, je bondis et sautai hors de l'ascenseur,  juste avant que les portes ne se referment.

...

Coucou :)

Ça va bien ?

Qu'avez-vous pensé du chapitre ? On en apprends un peu plus sur le mystérieux garde, la directrice et les évènements un peu flous. Sans compter le nouveau départ de Cyanna ! Comment pensez-vous que cela va se passer ?

Merci à tous pour vos votes et vos commentaires. ❤

Biz 😘

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