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Chapitre 29, ou comment négocier la révolution

- Waouh, les gars, faut vraiment que vous arrêtiez les films de SF.

Silence. Pas un mouvement de la part de mes quatre mystérieux interlocuteurs. Je n'avais aucune idée de ce qu'ils pouvaient bien penser, le seul morceau de visage que je voyais étant leurs yeux, mais il faisait bien trop sombre pour que j'y lise quoi que ce soit. Le silence s'éternisa.

- Cela fait des décennies que plus personne ne regarde de films, finit par dire une voix grave.

J'étais incapable de savoir qui avait parlé. J'étais plus troublée que je ne voulais le montrer. Mais j'imaginais que c'était là tout le but de leur mise en scène tellement théâtralisée qu'elle en devenait presque risible. Déstabiliser leurs interlocuteurs pour avoir l'avantage. Je souris. Ils ne savaient pas qui ils avaient en face d'eux.

- Bonjour, Cyanna, reprit une voix de femme. Cela faisait longtemps que nous voulions te voir.

- Il fallait que je vienne avec mon masque ? dis-je, cynique.

Nouveau silence. Personne n'avait prévenu ces gens que j'étais impossible à vivre ? Surtout que j'avais devant moi la tête de la résistance. Ceux qui dirigeaient une partie de ma vie depuis toujours. Et j'avais globalement envie d'aller leur foutre quelques baffes pour leur remettre les idées en place.

- Nous sentons que tu as du ressentiment. Dis-nous ce que tu as sur le cœur.

- Tiens, vous avez l'option psy en plus ?

Je les vis s'échanger quelques regards. Je serrai les bras.

- J'ai un peu de ressentiment, oui, continuai-je. Ma petite sœur de sept ans est morte à cause de vous. À cause de votre inaction. Depuis que je suis enfant je vous aide, je vole pour vous, j'espionne, je fais des combats pour que vous puissiez faire votre petit trafic et il y a quelque temps j'ai carrément risqué ma vie. Et tout ce que je reçois en échange, c'est la mort de ma sœur. Alors oui, j'ai un peu de ressentiment.

Qu'est-ce que ça faisait du bien de leur cracher ma rancœur au visage ! Je n'avais pas oublié qu'ils avaient promis de sauver mes sœurs. Et qu'ils ne l'avaient pas fait. L'un d'eux secoua la tête.

- Ta sœur n'est pas morte par notre faute, Cyanna Macghille, mais par celle de ce gouvernement que tu chérissais tant. Ils l'ont enfermée et l'ont éliminée.

- Vous aviez promis ! criai-je. Vous aviez promis et vous n'avez rien fait !

- Tu as été impatiente. Crois-tu qu'un mouvement comme le nôtre se préserve sans prendre de précautions quant aux actions hautement risquées que nous prenons ? Quelques jours de plus enfermées n'auraient pas tués tes sœurs. Mais ton impatience l'a fait, en plus d'une nette propension de la garde à tirer sur tout ce qui bouge.

Je tressaillis. Si je lisais entre les lignes, ils étaient en train de dire que ma sœur était morte seulement à cause de moi et de mon impatience. Comme si l'on ne me l'avait pas assez fait comprendre ! Une personne se leva. Une femme de toute évidence, qui venait adoucir les propos de son collègue.

- Cyanna Macghille. Cette mort, bien que tragique, n'a pas qu'un responsable. Il est vrai que de par notre lenteur, nous le sommes, comme tu l'es par ton impatience. Mais ceux qui ont la plus grande part de responsabilité sont ceux qui ont mis tes sœurs dans cette position, non ? Ceux qui les ont arrachées à leur famille, jetées en prison et surtout, ceux qui ont ouvert le feu sur elles. Ne peut-on pas se mettre d'accord au moins sur ce point ?

Je restais muette une seconde, puis acquiesçai. La femme continua :

- Alors ne peut-on pas, avant de se rejeter mutuellement la faute dessus, se tourner ensemble vers les véritables coupables et leur faire payer ? Leurs crimes sont impunis depuis trop longtemps. Sous prétexte de sauver la race humaine, ils ont exterminé ce qu'il nous restait d'humanité. Il y a quelque cent cinquante ans, l'univers entier a réalisé que nous étions trop nuisible. Trop destructeurs. Les étoiles nous ont permis de tout effacer et de recommencer. Et regarde ce que nous en faisons, de notre deuxième chance ! L'être humain a encore choisi la destruction plutôt que la vie, la peur plutôt que l'amour. En continuant ainsi, nous allons reproduire les erreurs du passé, encore et encore. Mais si nous sommes là aujourd'hui et si tu es là aussi, Cyanna, c'est que rien n'est perdu. Nous pouvons encore sauver ce qui peut l'être. Nous pouvons choisir la vie et l'amour.

- En passant par la mort et la destruction, c'est ça ?

Je me frottais les bras. Je n'étais pas insensible aux grandes idées qu'ils prônaient, au contraire. J'étais d'accord concernant cette idée de seconde chance que nous avions tous gâchée. Seulement, les rebelles semblaient trop souvent penser que la fin justifiait les moyens. L'un d'eux confirma cette idée :

- Nous ne pouvons renverser les choses actuelles en restant pacifiques. Il nous faut nous battre pour atteindre nos idéaux et pour rétablir un climat bon et juste. Et dans cette lutte, une seule personne peut faire la différence entre victoire et défaite. Tu peux faire la différence, Cyanna Macghille. Es-tu prête à te battre à nos côtés ?

- Je le suis, affirmai-je avec gravité, avant d'esquisser un petit sourire. À quelques conditions.

Je les sentis frémir. Ils devaient pourtant bien se douter que ce moment arriverait. L'un d'eux fit un signe de tête et je pris une courte inspiration.

- Déjà, je veux le moins de morts possible. Aucun civil ne doit être tué, vous devez les protéger. Tous. Les gardes seront faits prisonniers. La plupart d'entre eux font ce boulot pour survivre et pourront donc être relâchés. À moins d'extrêmes conditions, personne ne meurt.

- Accordé. Quoi d'autre ?

- Vous prônez la justice. Je veux un procès juste et équitable pour tous, surtout le gouvernement. Ensuite, je veux une place importante dans la nouvelle société qui sera créée. Je veux pouvoir m'assurer que les choses ne dégénèrent pas à nouveau. Autre chose, je veux la fin de la classification. Ce jugement par nos atomes crée des inégalités, brise des familles et des amitiés et met à des rangs importants ceux qui ne le méritent pas. Ce système n'a rien d'une république démocratique mais tout d'une dictature.

Il y eut un léger silence. Ils devaient réfléchir à ce qu'impliquaient toutes mes requêtes.

- Tu en demandes beaucoup, finit par lâcher l'un d'eux.

- C'est ça ou vous devrez vous passer de moi, rétorquai-je aussitôt. À vous de voir.

Nouveau silence. La femme qui s'était levée un peu avant interrogea ses compagnons du regard, puis se retourna vers moi.

- C'est d'accord.

- Je n'ai pas fini. Je veux que ma famille soit mise à l'abri et éloignée des risques. Mais je veux que mon père ait une place auprès de moi tout le temps, ainsi que Horace. Je vais avoir besoin d'eux.

- Très bien, soupira un homme. Encore autre chose ?

La liste arrivait à sa fin. Une toute dernière requête. Je redressai la tête.

- Vous me laissez m'occuper de la directrice.

J'entendis quelques rires légers, étouffés derrière les masques. J'arquai un sourcil.

- Tu ne voulais pas des procès équitables pour tout le monde ? s'enquit une femme d'un ton légèrement sarcastique.

- C'est le seul procès pour lequel je me sens en droit d'être juge et bourreau. Personne ne voudra la sauver. Laissez-la-moi.

Cette dernière clause m'était venue un peu comme ça. Mais je ne permettrais pas qu'on me vole ma vengeance ultime. Depuis le début, tout ça n'était qu'un dialogue entre elle et moi. Quand elle tuait, elle me passait un avertissement. Quand elle accordait une faveur, c'est à moi qu'elle souriait. Il était obligatoire que cela se finisse entre nous deux.

- Très bien, répondirent-ils après un moment. Tes conditions sont acceptées. Nous allons dès à présent te parler de révolution. De notre révolution.

- Faites-moi rêver.

- Tu n'es pas sans savoir que dans huit jours aura lieu la fête des étoiles ?

J'arquai un sourcil. Sans l'ignorer, cette fête était bien le cadet de mes soucis. Tous les 16 février, nous fêtions la chute des étoiles qui avait eu lieu à cette date-ci, mais cent-vingt-neuf ans plus tôt. Les premières dizaines d'années, il s'agissait plus d'une commémoration pour les milliards de morts qui ont suivis. Pour les 99,99 % de la population qui ont été décimés. C'était un jour de deuil et de désespoir. À présent, les choses étant ce qu'elles sont, la chute des étoiles est considérée comme une purge bénéfique de l'humanité. Alors, si la journée commençait par de nombreuses prières et désolations, elle finissait toujours par des fêtes dans tout l'AND. Tous les enfants adoraient cette journée. La mort de tous ces gens paraissait tellement lointaine qu'on en retenait que le plus bénéfique : la fête.

Les occasions de s'amuser étaient devenues bien rares. Nous étions autorisés à faire la fête deux fois par an : la veille de la classification et le jour de la fête des étoiles. Alors, autant dire que, excepté pour les anciennes générations, cette journée n'a plus grand-chose de morbide et de sacré. Je haussai les épaules.

- Oui, et ?

- En cette occasion, tu dois savoir que tout le gouvernement et la grande majorité des gens se réunissent au matin dans la salle de prières. Nous voulons profiter de ce moment pour agir. Dans huit jours, nous voulons prendre le contrôle des sept premiers étages de l'AND. Par « prendre contrôle », nous entendons y exclure tous les gardes et taupes du gouvernement et en empêcher l'accès. Ces territoires nous appartiendront. Ensuite, nous monterons étage par étage jusque chez les ors. Nous avons besoin du septième en premier pour avoir les prisons. Nous pourrons libérer les nôtres et enfermer nos ennemis. De plus, c'est la place stratégique pour la classification.

- Pourquoi forcément ce jour-là ?

Ça me paraissait risqué. Ils voulaient prendre le septième étage le jour où, justement, il y aurait le plus de gens là-bas. Dont les gardes et une majorité du gouvernement.

- L'attention de tout le monde sera détournée vers la sécurité. Ils te chercheront toi, principalement. Cela nous laissera l'accès à tous les étages inférieurs. Ensuite, nous les prenons par surprise. L'idée de mettre en danger le gouvernement et la directrice les fera paniquer. Il nous suffira de les pousser vers le haut et l'étage sera à nous.

- Ça ne marche jamais aussi bien dans la vraie vie.

- Ça marchera. Aucun dirigeant n'a de réel pouvoir face à la volonté du peuple en entier. Si nous nous soulevons, ils tomberont. Fais-nous confiance.

J'eus un léger rire sarcastique à cette dernière phrase et les pointai du doigt.

- Que je vous fasse confiance ? C'est un sentiment qui doit aller dans les deux sens. Et vous ne me faites même pas assez confiance pour me montrer vos visages ! Alors j'ai un peu de mal à...

Je me tus. La femme de toute à l'heure s'était relevée. Avec des gestes rapides, elle détacha son masque et le laissa tomber. Je découvris une femme assez jeune, au visage strié de marques de fatigues. Elle avait des yeux marron et quelques taches de rousseur sur le nez. Je fronçai les sourcils.

- Je vous connais...

- Oui, sourit-elle. Ta mère et moi sommes amies. Je m'appelle Laurence Donnel. Je te dévoile mon identité car j'ai toute confiance en toi. Hélas, mes confrères et consœurs ne peuvent faire de même, car c'est donner trop d'informations précieuses à une même personne. Si tu te fais arrêter, il n'y a aucun doute sur le fait que la garde réussira à arracher les moindres secrets de ton esprit. Je te demande ta confiance, Cyanna. Je sais que c'est beaucoup. Mais nous œuvrons dans le même but. Et le dévoilement de tous nos plans devrait te convaincre que nous avons foi en toi.

Laurence... Oui, je me souvenais d'elle. Parfois, quand j'étais enfant, c'est elle qui nous gardait quand nos parents étaient trop occupés par leurs travaux respectifs. Puis Jamie et Leyla avaient été en âge de gérer la fratrie et nous ne l'avions plus revue. Je soupirais.

- Ok. Admettons que je vous fasse confiance. Dis-moi ce que je fais, dans votre plan de soulèvement.

Et ils me racontèrent comment j'allais aider à sauver le monde.
Ou du moins... notre monde.

Les jours passèrent. On aurait plus se dire que, étant donné que j'allais avoir un rôle important à jouer dans le bouleversement de ce qui restait de notre monde dans peu de temps, que je venais de perdre une de mes sœurs et que j'étais une rebelle recherchée activement, j'allais pouvoir passer ces jours cachée quelque part sans rien faire d'autre que me reposer. Hélas, quelle était la formule ? Pas de repos pour les héros. Je n'étais certes pas une héroïne, mais il était clair que le calme et la tranquillité n'étaient pas au programme.

Les rebelles me préparèrent un programme complet pour ces huit jours, avec toute une option « remise en forme ». Selon eux, ces deux semaines passées à me morfondre dans un coin sans bouger avaient affecté mon état physique. Et bien sûr, il fallait que je sois au top de ma forme. Ce fut Horace qui s'en occupa, comme avant. Si l'on omettait l'intermédiaire Evan, c'est lui qui s'était toujours occupé de mon entrainement physique.

Il me fit courir pendant des heures en rond dans une salle, me fit cogner sans arrêt, me donna des adversaires pour m'entrainer, me fit porter des poids et autre pratiques du genre. S'il était vrai que je savais toujours me débrouiller, ma force et mon endurance avaient pris un certain coup dernièrement. Alors je suivis le programme sans broncher. Et, au fil des jours, je retrouvais toute ma force. Toute ma colère. Toute ma compétitivité. En gros, je retrouvais cette étincelle qui me permettait de mettre à terre (presque) n'importe qui en quelques minutes. Je redevenais celle que j'étais avant que la vie ne me terrasse. Mais si, physiquement, j'étais comme avant, à l'intérieur j'avais perdu quelque chose. J'avais comme une fissure qui refusait de se remplir, une faiblesse que je ne pouvais fortifier. J'avais l'impression qu'en moi, il n'y avait qu'un gouffre noir abyssal et sans fond. Des fois, j'essayais d'y plonger et je ne faisais que m'y noyer, m'enfonçant jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Comme un puits dans lequel je ne finissais jamais de tomber.

Parfois, je parlais avec quelqu'un et, subitement, m'interrompais et perdais le fil. J'allais m'asseoir et restais immobile de longues minutes. Parfois, je faisais une activité toute simple et fondais en larmes d'un coup, lâchant tout ce que je faisais. Parfois, quelqu'un prononçait juste un mot ordinaire et je déchainais ma rage, je hurlais et frappais tout ce qui se trouvait à ma portée. J'étais aussi instable qu'une grenade, prête à exploser au moindre mot, au moindre courant d'air. Je voyais bien que mon état inquiétait mes proches. Pour tout dire, il m'inquiétait moi-même. Mais j'étais bien incapable de me maîtriser, comme un marionnettiste dont les marionnettes auraient pris le pouvoir.

Mais j'avais peu de temps pour penser et ça, c'était précieux. Je me demandais d'ailleurs si ce n'était pas le but du conseil en me faisant faire tant de choses. Essayer de me gérer un peu. De calmer la bête qui jaillissait parfois des profondeurs des abysses de mon être. Ainsi, quand je n'étais pas occupée à me remettre en forme avec Horace, j'avais pleinement de quoi m'occuper. On me faisait gérer des détails stratégiques avec le conseil, accompagnée de mon père qui avait toujours été meilleur que moi à ce jeu-là, on me faisait parcourir quasiment tous les étages de l'AND (à force de grande discrétion et accompagnée d'une dizaine de gardes du corps) pour aller voir les gens, les préparer à ce qui allait arriver, voir qui était dans notre camp ou non, les motiver sur le bien-fondé de notre action. Et sur ce dernier point, je me trouvais étrangement bonne.

Le plus étonnant était que les gens m'écoutaient. Ils m'écoutaient même avec une attention extrême et buvaient mes paroles, ce qui était parfois un peu déstabilisant. Comme promis, mon père et Horace m'accompagnaient à temps plein. Ils étaient les seuls en qui j'avais vraiment confiance pour me protéger. Ils étaient également des beaux parleurs et, quand je disjonctais, ils prenaient le relais auprès des gens.

La veille de la fête des étoiles, on m'avait enfin accordé un peu de repos. On m'avait donné ma soirée pour que je puisse me reposer afin d'être en forme le lendemain. J'avais demandé à passer la soirée avec mes proches parce que mon avenir était plus incertain que jamais. Et pas seulement le mien. Demain allait être un jour décisif pour l'histoire de notre monde. Nous étions réunis dans un appartement qui devait être protégé à l'extérieur d'une dizaine de rebelles. J'étais encore épatée de voir à quel point ils prenaient à cœur ma protection.

- Cyanna ! m'appela une voix. Viens boire un coup !

Je clignai plusieurs fois des yeux, sortie de mes pensées. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais restée bloquée devant l'évier depuis une dizaine de minutes. Je me retournai face à Millie. Elle tenait un verre à la main et, à l'odeur, j'en déduisis que c'était de la bière, le seul alcool dont nous ayons possession à ces étages. Elle me le tendit.

Je lui pris, puis l'accompagnai jusque dans le salon où tout le monde était déjà là. L'ambiance paraissait détendue, mais nous avions tous le cœur lourd. Meurtris par le passé et angoissés par le futur. Voilà à quoi l'on en était réduit, la peur et la douleur. Je m'installai à terre, croisant les jambes et m'adossant au canapé où étaient assis mes parents et Millie. Mes deux frères étaient dans des fauteuils et Johanna était aussi par terre, en retrait dans un coin. Se trouvait aussi Horace, debout contre un mur. Il ne manquait que Rob et Flore pour compléter le tableau de mes proches. Hélas, ils étaient à l'étage des ors et j'avais du mal à imaginer comment ça se passait pour eux là-haut. Avaient-ils des ennuis à cause de moi ? Avaient-ils idée de ce qui se tramait ? J'espérais que, si nous arrivions à monter jusque chez les ors, j'aurais la possibilité de les rapatrier avec moi. Mais Rob étant le fils d'un ministre, j'ignorais si les rebelles me laisseraient faire.

- J'aimerais dire quelques mots, lançai-je en haussant la voix.

Aussitôt, les conversations se turent et les regards se tournèrent vers moi. Je bus une longue gorgée, puis levai la tête et posai le regard sur chacun, tour à tour.

- Je voudrais vous remercier, repris-je d'une voix cassée. Vous savez que c'est pas quelque chose que je fais souvent, mais... plus que jamais, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Peut-être que je n'aurai plus l'occasion de le dire. Peut-être que nous allons tous être arrêtés, torturés ou tués. Alors je veux vous dire merci d'avoir été là. D'avoir supporté mon sale caractère et de vous être tous soutenus les uns les autres. Et je veux aussi... m'excuser.

Je levai les yeux vers mes parents. Mon père posa une main rassurante sur mon épaule et ma mère m'adressa un sourire un peu triste. Puis mon regard alla jusque Johanna. Je croisai le sien, meurtri, et ma voix se brisa.

- On a tous beaucoup souffert. Et l'on souffrira encore sans nul doute. Je voudrais que rien de tout ça ne soit arrivé et que nous puissions être en paix et... tous ensemble. Mais ce ne serait que repousser un problème qui finira par toujours nous retomber dessus. Je veux vous promettre de... de faire ce que je peux pour que vous n'ayez plus à subir tout ça. Pour Jamie. Pour... Pour Aline. Et pour vous tous. Pour tous ceux qui sont morts, ceux qui vivent et souffrent et ceux qui vivront et ne méritent pas de souffrir comme nous. Je vous promets que nous allons tout faire pour que les choses changent.

Un silence suivit mes paroles. Je vis des regards émus, tristes, désespérés, heureux, fiers. Mon père fut le premier à rompre le silence, sa main caressant mon épaule.

- Bien dit ma fille. Je n'aurais pas fait mieux.

On m'adressa quelques mercis, on me félicita pour mes paroles, mais je l'entendis à peine. Toute mon attention était fixée sur Johanna. Elle s'était levée et approchait de moi, son regard planté dans le mien. Elle s'arrêta juste devant sans me lâcher des yeux.

- Promets-moi quelque chose.

- Tout ce que tu veux.

J'étais prête à accepter n'importe quoi pour elle. J'avais perdu Aline, je ne voulais pas la perdre aussi. Elle s'accroupit à ma hauteur.

- Je veux que tu le tues. Le garde qui a tiré sur Aline. Promets-moi de le retrouver et de le tuer.

Mon sang se glaça. Elle parlait d'Evan. Est-ce que j'étais prête à le trouver ? Oh que oui. Mais à le tuer ? Je n'étais pas sûre. Pas sûre d'en être capable. J'avais beaucoup partagé avec lui. Beaucoup trop. Mais je repensais à son visage impassible quand il nous avait tirés dessus. Sur moi et mes sœurs. Ses yeux durs, d'un bleu profond. Son geste alors que j'allais me rendre. Je serrais les poings et échangeais un long regard avec ma sœur.

- Je te le promets.

Les yeux humides, elle acquiesça de soulagement. Elle vint se blottir contre notre mère sur le canapé, et je finis ma bière cul sec. Oh oui Evan, j'allais te retrouver. Et j'allais venger notre famille. De toute manière, je comptais bien trouver la directrice et je n'avais nul doute qu'il serait à côté. Pour la protéger. C'était quoi l'expression déjà ? Ah oui. Une pierre deux coupe.

Le reste de la soirée se déroula dans une relative bonne ambiance, étant donné les circonstances. Il y eut de nombreuses discussions, des rires, de l'affection et des tonnes de phrases qui sonnaient comme des adieux. Je n'aimais clairement pas ça et j'étais plus que motivée à faire en sorte que ce ne soit que des au revoir. Je fus la première à partir me coucher. Si ma sociabilité s'était nettement améliorée depuis l'épisode Millie, j'avais toujours du mal à supporter trop de présence. Et l'air était si lourd que ça en devenait presque étouffant. Prétextant une fatigue extrême, je disparus dans mon lit.

...

Coucou ! 😘👍

J'espère que vous allez tous bien ?
Pour ma part ça roule 👌

Je suis désolé je ne poste pas beaucoup en moment (je n'écris pas beaucoup d'ailleurs ) mais j'ai une bonne excuse : j'ai commencé à travailler sur le tome 2 de Mémoire en Cavale ! Et oui👍✊. Je ne vous donne pas encore de date de publication mais dans quelques semaines je pense😎😘

Sinon, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

De la discussion avec le conseil ? Vous les pensez fiables ?

De la suite ?

Bon, biz à vous, bon courage pour la suite des évènements 😘👌

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