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Chapitre 26 ou comment se noyer dans le désespoir [Corrigé]

Bien que je ne l'entendisse pas, je compris qu'il prononçait mon nom. Je ne me rendis compte que des larmes dévalaient mes joues qu'à l'instant où j'appuyai sur la gâchette de mon arme. Visant autant bien l'autre garde qu'Evan, je tirai coup après coup avec une lenteur détachée, sans bien réussir à saisir l'horreur de la situation.

La femme fut touchée et s'écrasa à terre. Evan garda son fusil à moitié levé sans appuyer sur la gâchette. Il me regardait sans bouger, comme s'il doutait que je puisse réellement essayer de le tuer. Refusant de croiser ses yeux, je tirai à nouveau et visai son crâne. Il esquiva puis, devant mes autres tirs, il fut obligé de battre en retraite derrière le mur le plus près. Je restai un moment immobile, le bras tendu en direction de l'endroit d'où il venait de disparaitre. Mais il ne revint pas et, quelque part, j'étais persuadée de ne pas le revoir de sitôt. Un cri de Johanna, derrière moi, me sortit de ma torpeur et je retournai auprès d'elle en courant.

La petite fille était debout, les joues baignées de larmes et couverte du sang de sa sœur, observant cette dernière avec horreur. Je me laissai retomber auprès d'Aline et glissai mes bras sous son corps pour la serrer contre moi. Mes mains tremblaient en voyant l'étendue des dégâts et son air si pâle.

— Aline... Aline s'il te plaît, reste réveillée... Il faut que tu restes réveillée. s... s'il te plaît...

Elle battit plusieurs fois des paupières, puis posa ses grands yeux sur moi. Elle leva le bras vers mon visage, mais le laissa retomber à mi-chemin, à bout de force.

— J'ai si mal... gémit-elle du bout des lèvres.

— Je sais, je sais. Ça va aller. Ça va aller...

Tout se brouillait dans ma tête. Je ne ressentais même plus la douleur dans mon épaule, tant la souffrance qui empreignait mon cœur prenait toute la place. La petite fille dans mes bras fus prise de conviction et, se tordant en deux, elle recracha du sang. Je ne sus que faire, paralysée par l'horreur.

— Je... Je savais que tu reviendrais... murmura Aline en se serrant contre moi. Je le savais...

— Non ! criai-je, désespérée. À l'aide ! Aidez-moi !

Moi qui avais tant voulu fuir les gardes, voilà que j'implorais la déesse pour qu'ils nous retrouvent. S'ils arrivaient, ils pourraient au moins sauver ma sœur. Je secouai Aline, la forçait à rester éveillée. Je ne voulais pas la voir fermer les paupières de peur qu'elle ne les rouvre jamais. Après ce qui me parut être une éternité à appeler à l'aide, j'entendis des bruits de pas. Je relevai le visage, implorante, les yeux baignés de larmes. Je vis un groupe d'une dizaine de personnes débarquer dans le couloir. S'ils n'avaient pas l'uniforme des gardes, ils étaient néanmoins armés jusqu'aux dents. À leur tête se trouvait Horace, un fusil entre les mains. C'étaient les rebelles. Il accourut jusque moi.

— Horace ! hurlai-je. Fais quelque chose !

— On va vous sortir de là, me répondit-il d'un ton calme et assuré sans avoir l'air de comprendre l'urgence de la situation.

Il adressa un signe à ses soldats. L'un d'eux s'empara d'une Johanna en larme qui ne se débattis même pas et la porta dans ses bras. Un deuxième fit mine de faire la même chose avec Aline et je poussai un cri aigu en l'attirant jusqu'à moi.

— Non !

Horace poussa l'homme et, plutôt que d'essayer de me prendre Aline, m'aida à me relever avec la petite fille entre les bras. En me murmurant des paroles rassurantes, il nous fit avancer dans le couloir. Les rebelles nous entouraient, nous protégeant des attaques extérieures et, par une ou deux fois, ils réussirent à repousser des patrouilles de gardes. Bientôt, nous débouchâmes hors de la prison et nous retrouvâmes au milieu de la foule du marché. Les gens crièrent en nous voyant débouler, armés et pour certains couverts de sang, et nous libérèrent le passage. À coup de plusieurs détours et quelques ralentissements, nous atteignîmes les escaliers. Horace nous fit descendre, sans s'arrêter de courir, jusque l'étage des Sodium. Là, il se tourna vers moi.

— Nous allons vous emmener chez un de nos membres qui est médecin. Il pourra vous aider et vous héberger quelques nuits. Mes hommes sont partis chercher ta famille.

Je levai des yeux brouillés de larmes vers lui. Il s'approcha.

— La guerre est déclenchée, Cyanna. Ils l'ont officiellement déclenchée en tirant sur une fillette en connaissance de cause. Nous allons nous battre, Cyanna. Et nous allons gagner.

Je clignai plusieurs fois des yeux. Pourquoi me parlait-il de guerre, de bataille et de victoire ? Ma sœur était en danger. Je n'arrivais à penser à rien d'autre qu'à son corps frêle dans mes bras et sa respiration qui ralentissait un peu plus chaque seconde.

— Sauve-la, Horace...

C'est tout ce à quoi j'aspirais. La guerre, la vengeance, tout ça passait au second plan. Rien n'était plus important que le petit cœur que j'avais entre les mains et qui vacillait entre vie et mort. Horace acquiesça et nous reprîmes notre chemin. Notre escorte faisait s'écarter la foule et nous atteignîmes une porte devant laquelle Horace s'arrêta. Il troqua trois coups rapides, puis deux lents. Quelques secondes après, la porte s'ouvrit sur un homme en blouse, aux cheveux grisonnants et aux yeux fatigués. Horace lui glissa quelques mots. Il hocha la tête et nous fit signe d'entrer.

Dans son appartement, je reconnus le même agencement que celui de mes parents, si ce n'est qu'une des chambres semblait avoir été transformée en salle d'opération médicale. Le docteur s'y précipita.

— Vite, vite ! Entrez, posez-la ici.

J'obéis et lâchai délicatement ma petite sœur sur le lit d'hôpital. L'homme enfila des gants, ordonna à quelqu'un d'aller chercher ses infirmiers, puis se pencha au-dessus d'Aline. Il releva la tête, comme s'il venait de se rappeler de notre présence.

— Tout le monde sort d'ici ! J'ai besoin d'espace et de calme. Allez attendre dehors.

— Non ! m'exclamai-je.

Il était hors de question que je la laisse seule ici. Mais Horace ne semblait pas être de cet avis puisqu'il m'attrapa les bras et me tira en dehors. Il était bien plus fort que moi et j'étais trop faible pour essayer de résister. Une fois dans la pièce principale, il me força à m'asseoir sur le canapé. Je m'écroulai dessus, repliai mes jambes et pris ma tête entre mes mains tremblantes. Peu à peu, je commençai à réaliser ce qu'il se passait, à réaliser que j'avais mis ma sœur en danger de mort... j'étais horrifiée, tellement effrayée à l'idée de la perdre que je n'arrivais pas à être en colère. Des infirmiers passèrent, entrèrent dans la chambre et refermèrent la porte sans un mot. Un silence angoissant s'installa.

Toute l'escorte de rebelles était partie, ne laissant plus que moi, Johanna et Horace. La jeune fille était sur le canapé à mes côtés, les joues ruisselantes de larmes et le corps tremblant. Dans le même état, je l'attrapai par l'épaule et l'attirai dans mes bras. Elle se blottit contre moi, le visage trempé et ensanglanté. Je vérifiai d'un coup d'œil qu'elle n'avait pas de blessure, essuyant mes propres larmes d'un geste. Je devais être forte, pour elle. Bon dieu, comme j'aurais aimé qu'elle ne soit pas assez grande pour comprendre la gravité de la situation ! Je caressai ses cheveux et lui murmurai des paroles rassurantes qui, même à mes propres oreilles, sonnaient fausses. Nous restâmes un moment ainsi, avant que la porte d'entrée ne s'ouvre brutalement.

Mon père apparut, visiblement anxieux. A ses cheveux humides et sa combinaison grise, je compris qu'il sortait tout juste des serres. Derrière lui se trouvaient ma mère et mes frères, ainsi que Millie. Jo et moi nous relevâmes d'un bond et je me précipitai vers eux.

— Papa !

Je me jetai dans ses bras et il me serra contre lui. L'inquiétude se lisait sur son visage, comme sur celui du reste de la famille. Je les saluai rapidement, observant avec un pincement au cœur Johanna se réfugiant dans les bras de ma mère, puis me retournai vers mon père.

Je leur racontai tout brièvement, sans m'attarder sur les détails. Tous m'écoutaient attentivement, même Horace dans son coin. Je leur parlais de mon excursion pour retrouver mes sœurs, de mon arrivée à la prison, de notre fuite et de l'arrivée de ces deux soldats que je ne nommais pas. Quand j'eus fini, mon père alla rejoindre Horace pour en parler avec lui et le reste de la famille se dispersa dans la pièce, s'effondrant sur chaque assise disponible, leurs visages défaits.

M'éloignant d'eux, j'allais m'asseoir sur la table et, la tête entre les mains, luttais de toutes mes forces pour ne pas retomber dans les larmes. J'étais horrifiée par la manière dont la vie avait réussi à me mettre au plus mal, à m'écraser la tête au sol et, alors que je croyais ne pas pouvoir tomber plus bas, elle continuait à me démonter coup après coup. Il y avait d'abord eu ma montée chez les ors, me forçant à abandonner ma famille, puis l'attaque sur Millie, mon agression, la trahison d'Evan et, peut-être, la mort d'un des être que j'aimais le plus au monde. Qu'est-ce qui m'attendait d'autre ? Je croyais déjà avoir touché le fond et je me rendais compte que je n'avais fait que l'effleurer. Je sentis une présence et, relevant la tête, croisai le regard de Millie. Elle s'assit à côté de moi en silence, puis posa sa main sur ma jambe.

— Ce soldat... commença-t-elle. C'était Evan, n'est-ce pas ?

— Comment tu le sais ? m'étonnai-je.

— J'ai vu ta façon d'en parler... ou de ne pas en parler, plutôt. Je te connais assez pour savoir quand tu me cache des choses.

Je relevai la tête, serrant sa main dans la mienne. Si ses yeux brillaient de tristesse et de compassion, elle ne s'épanchait pas en « désolé » ou en « tout va bien se passer ». C'est ce que j'aimais chez elle : elle ne mentirait jamais pour me rassurer. J'avais besoin de quelqu'un de présent pour moi et pas d'une fausse pitié. Je laissai tomber mes yeux sur mes doigts tremblants entrelacés aux siens.

— Il... Il a... Je voulais me rendre, je te le jure ! Je m'apprêtais à le faire. Et... tu aurais vu son regard quand il a tiré... pas une once d'émotion. Rien. Tu sais, je... je voulais vraiment lui faire confiance. Je lui faisais confiance, il avait réussi à me convaincre qu'il était plus que le bras droit de la directrice. J'ai été tellement conne. Tout ce qu'il a fait... ce qu'il a dit... c'était simplement pour mieux me manipuler.

Ma voix se brisa. Je me rappelai notre discussion qui, bien que ne datant que de la veille, me semblait avoir eu lieu dans un autre espace-temps. Qu'est-ce qu'il avait dit, déjà ? « Je ferais tout ce que je peux pour t'aider et te protéger, aussi longtemps que tu le voudras bien. ». Comment avais-je pu ne pas voir que ses paroles étaient complètement creuses ? Comment avais-je pu passer toutes ces nuits contre lui en me pensant en sécurité ? Certains se jetaient dans la gueule du loup, moi je m'étais simplement jetée dans ses bras. J'avais envie de hurler, de casser quelque chose, de frapper quelqu'un. J'avais envie de frapper Evan comme jamais je ne l'avais fait, de le frapper pour lui faire mal. Pire, pour le tuer.

Millie resta un moment silencieuse, méditant mes paroles. Elle me serra contre elle avec une tristesse évidente.

— Je t'avais prévenue, les gens là-haut sont des pourris. Ils ne servent que leurs seuls intérêts et suivent les ordres de la directrice à la lettre. Tu veux que je te rappelle le nombre de personnes qu'on a connu et qui ont vu leur famille entière être décimée à cause d'un simple désaccord avec elle ? Evan est un garde. Il fait son boulot et ne fera jamais rien d'autre.

Je pinçai les lèvres et restai silencieuse. Elle avait raison, bien sûr. J'avais voulu croire qu'Evan était bien plus qu'un soldat et j'avais eu tort. Et dire que j'étais montée chez les Ors en étant certaine de ne jamais faire confiance à quiconque qui côtoyait de près ou de loin la directrice ! Je fermai les yeux en voulant oublier tous mes regrets, mais c'était encore pire. Je revoyais sans cesse la scène où Evan me tirait dessus, tirait sur ma sœur avec un visage impassible et des yeux incroyablement dur.

— Tu t'étais vraiment attachée à ce type, lança Millie d'un ton légèrement agacé, pas vrai ?

— N'en rajoute pas, maugréai-je.

Ça suffit à la faire taire et elle se mura dans le silence, sachant très bien que ma réponse était un aveu à elle seule. Dans la pièce, personne ne parlait ou ne bougeait, chacun plongé dans son propre désarroi. Je croisai les yeux humides de ma mère et, alors qu'elle me dévisageait, elle me fit signe de la rejoindre dans le coin salon. J'obéis comme un automate et, une fois à côté d'elle, la laissai écarter ma cape et ma manche pour inspecter les dégâts sur mon épaule. Son air horrifié en dit assez sur mon état.

— Il faut faire quelque chose, tu es blessée.

Plongée comme je l'étais dans l'horreur, j'en avais oublié la balle qui m'avait traversé l'épaule. Etrangement, la douleur qui s'en dégageait me permettait de garder les idées claires. Elle me rappelait que j'étais vivante alors que ma petite sœur était en train d'agoniser dans une salle d'opération. A cause de moi. Comment pouvais-je envisager de me plaindre dans ces conditions ?

— C'est rien.

— Cyanna, gronda ma mère. Arrête de faire ton enfant. Ce qui arrive à Aline... ce n'est pas ta faute.

— C'est ma faute, rétorquai-je aussi sec.

— Quand bien même, soupira-t-elle. On a trop perdu dans cette famille pour que tu ne meures d'une blessure à l'épaule qui s'infecte, tu ne crois pas ?

Je la dévisageai un moment, impassible, puis finis par acquiescer. Ma mère m'enleva ma cape gorgée de sang et écarta le haut de mon tee-shirt. Ce ne fut que quand elle entreprit de nettoyer ma blessure que je me rendis compte d'à quel point elle me faisait souffrir. Je serrai les dents, m'empêchant de crier ma douleur. Je ne voulais pas émettre la moindre plainte, pas ici et maintenant. Ma mère, qui avait des maigres connaissances en médecine, inspecta la plaie avec attention.

— Je crois que la balle a traversé et que tu n'a pas perdu trop de sang. Ce n'est pas trop grave. Je vais désinfecter. On demandera au médecin de t'examiner après... après.

Je la soupçonnai de surtout vouloir s'occuper pour éviter de penser à la probable mort de sa petite fille. Ses yeux étaient rouges et humides et ses doigts tremblaient alors qu'elle nettoyait ma blessure à l'alcool. Je ne pu retenir un hurlement alors que j'avais l'impression que mon épaule prenait feu, puis me murai à nouveau dans le silence alors que ma mère posait une compresse dessus et serrait un morceau de tissu autour. Ne pouvant pas faire plus, elle me déposa un baiser sur le crâne et retourna s'asseoir.

A nouveau, le silence retomba. Non pas un silence classique mais tant chargé de tant de tension, de peur et d'espoir qu'il en devenait étouffant.

Une heure passa. Puis une autre. Personne ne bougea, ne parla ou ne fit quoi que ce soit. Parfois, nous échangions des regards angoissés qui ne faisaient que monter la pression. Les enfants commençaient à avoir du mal à tenir en place et surtout Tiago, qui ne mesurait pas bien l'ampleur de la situation. Finalement, alors que la tension était à son comble, la porte de la salle d'opération s'ouvrit. Comme des automates parfaitement reliés les uns aux autres, nous nous levâmes d'un bond. Une seconde plus tôt amorphes et immobiles, nous étions maintenant bien éveillés.

Je fus la première à arriver près du docteur, devançant même mes parents. Je m'arrêtai devant lui. Il paraissait épuisé, la tête baissée, les épaules affaissés et les traits tirés. Sa blouse était couverte de sang et, lentement, il enleva ses gants rougeâtres. Mes parents nous rejoignirent et l'homme releva le visage vers nous. Ses yeux étaient brillants.

— Je suis désolé. J'ai fait tout ce que j'ai pu mais... ce n'était pas assez. On est arrivés trop tard.

Je clignai plusieurs fois des yeux, la bouche entrouverte, partagée entre l'effroi et l'incompréhension. Ma mère fut la première à réagir et poussa un cri d'horreur en fondant en larme, ne tenant plus sur ses jambes. Mon père la rattrapa avant qu'elle ne s'effondre et ils se serrèrent longtemps dans les bras l'un de l'autre. Ce ne fut qu'en entendant les hurlements de tristesse et de douleur qui se propagèrent dans la salle que je commençai à réaliser. Mais je n'arrivais pas à y croire.

— Non ! Criai-je en attrapant le docteur par le col de sa blouse, tapant sans vergogne contre son torse. Vous vous trompez, vous ne pouvez pas abandonner. Retournez-y ! Sauvez-la !

— Je... Il est trop tard. Elle est morte.

— Non ! Sauvez-la ! Elle n'est pas morte !

Je continuai de cogner contre lui, me rendant à peine compte que mes coups faiblissaient à mesure que les larmes m'aveuglaient et m'étouffaient. Des mains m'agrippèrent par-derrière pour m'immobiliser et, une seconde plus tard, je me retrouvai dans les bras de Millie. Arrêtant aussitôt de me débattre, je fondis en larme.

— Elle n'est pas morte. Elle ne peut pas...

Des évènements traumatisants de ma vie, je n'en retenais que les mots qui les avaient précédés. Le « Or ! » lancé à ma Classification et le « À toi d'en subir les conséquences » du ministre des Atomes étaient en tête de cette liste. Ajoutez-y le « Je suis désolé » du docteur et vous aurez le récit de ma mise à mort lente et douloureuse, de ma déchéance, de ma chute vers des profondeurs abyssales. Je savais que je ne pourrais jamais ressortir de là. J'allais m'enfoncer encore plus, couler, me noyer dans cette noirceur. Plus rien ne pourrait me sauver. Je restai un moment qui me sembla une éternité dans les bras de Millie, tout mon corps frigorifié et tremblant.

— C'est ta faute ! hurla une voix.

Je me figeai, écarquillai les yeux et me redressai. La vision trouble, j'aperçus Johanna plantée devant moi. Son visage était trempé de larmes et, dans son regard, je ne vis que de la tristesse et de la haine.

— Jo... gémis-je en faisant un pas vers elle.

— C'est ta faute ! répéta-t-elle. Tu aurais pu te débarrasser des gardes ! Tu aurais pu les tuer mais tu as voulu te rendre ! Tu as abandonné et tu les as laissés la tuer !

— Jo... écoute-moi, je...

— Je te déteste ! hurla-t-elle. Je te déteste ! Tu l'as tuée ! Tu as abandonné, et tu l'as tuée ! Je te déteste !

Elle se détourna et, éclatant en sanglots, sortit en courant de l'appartement. Je restai un moment figée d'effroi. J'aurais voulu protester, dire que ce n'était pas vrai, que rien de tout ça n'était ma faute. Seulement, je ne le pouvais pas. Elle avait raison, et personne ici n'était prête à la contredire.

— Il faut... reniflai-je. Il faut aller la ramener. Les gardes doivent la chercher...

— J'y vais, annonça Horace en se redressant, comme s'il n'attendait que ça pour pouvoir quitter cette pièce anxiogène. Je vous la ramène.

Je le remerciai d'un signe de tête et, du coin de l'œil, aperçus les infirmiers quittant la chambre d'opération. Là, un corps gisait sur la table, immobile dans une mare de sang, les yeux encore grands ouverts. Des yeux qui exprimaient à la fois tant d'innocence et de sagesse, tant d'amour et de bonté. Des yeux d'enfant, bien trop jeune pour connaître la mort. Les yeux de ma petite sœur, qui m'avait tant fait confiance et que j'avais laissé tomber.

Sans m'en rendre compte, mes jambes lâchèrent et je m'effondrai par terre au milieu de la pièce. Je geignis, tirai mes cheveux, en arrachant des mèches entières, griffai mes bras jusqu'à en saigner. Ce n'était pas juste... j'avais fait de nombreuses choses mauvaises dans ma vie.

J'aurais mérité de mourir dans ce couloir.

Pas elle.




...

Et on continue, dans un courant de joie et de bonne humeur 😅😎

Qu'avez-vous pensé du chapitre ? De la tristesse de Cyanna, réaliste ? De la mort d'Aline ? La réaction de Johanna ?

Merci pour votre lecture. J'espère que vous allez bien 😁

Bonne journée à vous tous !


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