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Chapitre 10, ou comment affronter une première journée de cours [Corrigé]

Je me figeai, stupéfaite. Avais-je bien entendu ? La ministre se redressa et, avec un sourire innocent, se fondit à nouveau dans la foule. Je restais immobile, sous le choc. Cette femme voulait me voir ici en pleine nuit ? Peut en importait la raison, j'étais quasiment sûre qu'elle n'était pas légale. Mais alors, pourquoi ? Une hypothèse commença à se former dans mon cerveau mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir que la directrice vint vers moi. D'un signe, elle m'indiqua de retourner m'asseoir vers les deux autres classifiés. J'obéis docilement en adressant un petit sourire à Flore. Pour la première fois, elle n'y répondit pas. Quant à Rob, à ses côtés, il semblait faire la tête -comme d'habitude.

Perplexe, je me réinstallai sur ma chaise tandis que la directrice s'éclaircissait la gorge, attirant l'attention de tout le monde.

— Bien. Maintenant que les présentations sont faîtes, on va pouvoir passer aux choses sérieuses. Je vous invite à vous asseoir autour de la table pour qu'on puisse, ensemble, expliquer la tâche de chacun au sein du gouvernement et, plus globalement, au sein de L'And. Je vous laisse la parole.

Les ministres prirent place autour de la table. La directrice s'assit à notre opposé, le dos droit. Je jetai un regard en biais à Flore. Elle semblait avoir perdu toute sa bonne humeur naturelle. Je commençai à douter que ce soit même possible !

— Je vais commencer si vous le permettez, annonça le ministre des Atomes en se levant. Mon travail se répartit dans plusieurs domaines. La science, où tout ce que nous savons sur les atomes évolue chaque jour. Je coordonne des équipes de scientifiques chargés d'alimenter notre connaissance de nous-mêmes et de la grâce des étoiles. La Classification. Nous faisons chaque année les tests de pré-classifications, améliorons la Classifieuse et prenons soin que tout se passe au mieux lors de la cérémonie. Nous travaillons également sur...

— Qu'est-ce que tu as ? chuchotai-je en me penchant vers Flore.

J'arrêtai d'écouter le ministre. Bien que je ne doute pas que son discours soit passionnant – notez l'ironie-, je saurais tout ça bien assez vite. Et je n'avais jamais été du genre très assidue en classe. La jeune femme me lança un regard en biais et soupira en me toisant.

— Tu m'agaces ! râla-t-elle à voix basse tandis que le ministre continuait à déblatérer. Je suis chez les Or, bon Dieu, chez les Or ! Je fais tout bien comme il faut et je suis contente d'être là. Et toi, tu te pointes avec tes mauvaises manières, ta seule gueule et ton attitude orgeuilleuse. Mais tout le monde te mange dans la main ! Tu es « le clou du spectacle ». Juste parce que tu viens de chez les mendiants. Ce n'est pas juste.

Je restai un instant immobile, la bouche entrouverte. Elle venait quand même de me traiter de mendiante, de sale gueule et d'orgueilleuse. Je ne savais pas lequel des trois points était le plus douloureux. Mais d'un autre côté, j'arrivais à comprendre ce besoin de reconnaissance. Millie aurait réagi exactement pareil, à sa place. Je me rendis compte que j'avais accaparé l'attention, à mon retour des toilettes. Alors que cette fille le méritait bien plus que moi. Aussi, je me laissai retomber contre mon dossier, toute colère évanouie.

— J'suis désolée, ok ? Ça ne m'amuse pas plus que toi, tout ça. Comprends bien que je préfèrerais mille fois passer inaperçue.

Je repensais au regard du ministre des Atomes sur moi et frissonnai. Oh oui, je me serais bien passé de son attention à lui. Flore me fixa sans rien dire et hocha lentement la tête. Peut-être avait-elle compris à quel point il était rare que je m'excuse mais, dans tous les cas, elle sembla plus détendue. Elle se redressa sur son siège et, soudain, leva la main en l'air. Le ministre– toujours en train de parler – s'interrompit au milieu d'une phrase et la dévisagea.

— Oui, Mademoiselle...

— Flore, monsieur. J'avais une question. Vous évoquez la mise en place de la cérémonie de la Classification, mais est-ce également vous qui avez décidé des couleurs des étages ? Je crois avoir lu quelque part que c'est un changement assez récent ?

Je haussai les sourcils, impressionnée. Cette fille avait réussi à discuter avec moi tout en restant concentrée sur ce que le ministre disait ? Je n'avais pas écouté un traitre mot de son déblatérage. Quelques personnes hochèrent la tête devant la pertinence de la question et Flore eut droit à des regards satisfaits. Voilà ce que chacun attendait de nous : de la culture, des questions intelligentes et de la politesse. C'était tout moi, ça.

— Oh oui ! s'exclama l'homme, ravi. En effet, cette idée vient de moi. Avec mon équipe, nous avons longuement travaillé sur la symbolique de chaque couleur. Vous apprendrez tout ça bientôt. Allez, je laisse la parole à mes collègues.

Et un autre homme se leva pour monopoliser l'attention avec des phrases sans fins et de grands mots que personne ne comprenait. Le reste de la matinée se passe ainsi, ministre après ministre. Si j'avais essayé de suivre au début, ça ne dura pas. Tout ça était si soporifique ! Mon regard ne cessait de dévier sur la ministre de l'Éducation, me concentrant plutôt à essayer de comprendre ce qu'elle me voulait, et pourquoi diable j'accepterais de la rencontrer ici au milieu de la nuit. M'attirer encore plus d'ennuis, seulement le lendemain de mon arrivée ici ? Je connaissais une bonne dizaine de personnes qui me le déconseillerais. Et pourtant, je savais que j'aurais bien du mal à résister à cette curiosité qui ne me lâchait pas.

La dernière ministre s'arrêta de parler et se rassis, me coupant dans mes interrogations. Bon dieu, dîtes moi que c'est enfin fini. Ça faisait quoi, deux heures que j'avais le cul coincé sur cette chaise ? La directrice se leva en souriant :

— Bien, nous avons fait le tour. Chacun va pouvoir retourner vaquer à ses occupations. Pour les classifiés, nous vous laissons deux heures pour aller manger et vous reposer. Soyez à l'heure dans le couloir éducatif pour vos premiers cours. Frederik va vous emmener à une salle commune où vous mangerez tous les trois ensemble chaque jour pour vous aider à tisser des liens.

Je roulai des yeux. Elle y tenait vraiment, à ces liens ! Ça aurait été bien plus facile si je pouvais continuer à détester tout le monde. À la tête que fit Rob, il semblait en avoir autant envie que moi. Seule Flore me paraissait heureuse à cette éventualité. Les ministres commencèrent à se lever et sortirent de la salle. Nous leur emboitâmes le pas et, une fois dans le couloir, Frederik désigna la direction inverse de celle que prenaient les ministres.

— La salle est par là, si vous voulez bien me suivre.

— Je sais où c'est, râla Rob en le dépassant. J'ai pas besoin qu'un Platine me guide chez moi.

Je fronçai les sourcils en entendant son ton dédaigneux. S'il éprouvait autant de mépris pour quelqu'un en Platine, qu'est-ce qu'il devait penser de moi ? Je le rejoignis à grands pas, laissant Fred et Flore en arrière. Mon épaule cogna contre la sienne.

— Hé, t'as pas besoin d'être un connard juste pour nous rappeler que tu étais déjà ici avant. Ta façon de te promener comme si tu étais le propriétaire le fait assez bien pour toi.

— Oh, s'étonna faussement le garçon. Ne serait-ce pas celle qui n'a pas manifesté le moindre signe de gentillesse ou de joie depuis qu'elle est là qui me fait des leçons de morale ? Étonnant.

— Et ne serait-ce pas celui qui s'est fait battre en deux minutes par une fille Sodium qui se croit supérieur au reste du monde ? repris-je en l'imitant. Étonnant. Je me demande ce que les gens d'ici penseront en sachant que tu fais des combats illégaux.

Il me fusilla du regard. J'avais touché un point sensible, je le savais. Si les Or apprenaient qu'il s'était rendu à ce genre de manifestations interdites, son avenir professionnel en prendrait un sale coup. Peut-être même toute sa vie. Le jeune homme se tourna vers moi avec un sourire malsain :

— Et je me demande ce qu'ils penseront en apprenant que leur chère « protégée » est une terroriste.

— Tu étais là ? m'étonnai-je en me raidissant.

— Eh oui. « Le cœur avant les atomes », bla bla. J'ai tout vu.

Je pinçai les lèvres. Je m'imaginais déjà envoyée dehors, mourir de faim et de soif en quelques jours si jamais les radiations ne m'avaient pas tuée avant. Je m'arrêtai et il fit de même sans me quitter des yeux.

— Je crois qu'on a un deal, soufflai-je.

Il comprit facilement ce qui je lui proposais : je me taisais s'il se taisais. Et si je tombais, bon dieu, je le ferais tomber avec moi. Mais Rob était le genre de mec à tout faire pour sauver sa peau. Il hocha la tête avec entendement.

— Je crois aussi.

Je levai la main pour serrer la sienne et il me fusilla d'un regard, m'intimant de ne pas en faire trop. Je souris et, pour la première fois, son expression sembla un tant soit peu aimable. Nous continuâmes à marcher côte à côte et j'éprouvai un drôle de sentiment, comme si je venais de désamorcer une bombe. Sans cet accord, j'étais persuadée que notre haine n'aurait fait qu'augmenter avec le temps. Et pourtant, nous venions de prononcer un gage de paix.

— Tu sais, je crois qu'on est pas si différent en fin de compte, me lança-t-il en me jetant un coup d'œil. Je veux dire, on aime se battre et ne pas se laisser marcher sur les pieds. On pourrait presque coopérer pour faire chier tout le monde à cet étage. On ferait une bonne équipe. Tu n'es juste pas comme moi à cause de l'endroit d'où tu viens, mais...

— Je ne suis pas comme toi grâce à l'endroit d'où je viens, corrigeai-je. Et ne va pas croire que ça fait de nous des amis.

— Moi, ami avec une mendiante ? Plutôt mourir. Je ne sers que mes intérêts personnels.

— Bien sûr.

Il ricana et je roulai des yeux, amusée. Bientôt, il poussa la porte d'une petite salle où se trouvaient plusieurs tables, un coin repos avec des fauteuils et canapés et une cuisine dans le fond. Les lieux étaient déserts. J'entrai. Flore me suivit alors que Frederik se campa près de la porte :

— Je dois vous laisser. Le cuisinier va arriver d'une minute à l'autre, ne vous en faîtes pas. Je vous souhaite un agréable repas et je reviens vous chercher dans deux heures.

Sur ces quelques mots, il quitta la pièce. La porte se referma automatiquement derrière lui. Aussitôt, Rob s'allongea dans un fauteuil en faisant bien attention à poser les pieds sur l'accoudoir et je dus remarquer que, en effet, nous n'étions pas si différents. Flore sautillait toujours partout et elle finit par se laisser aller dans un canapé.

— On fait un beau trio, je trouve ! La mendiante, le psychopathe et la folle !

— Mais c'est quoi cette histoire de mendiant à la fin ? m'exclamai-je en m'approchant d'eux.

La première fois, j'avais cru que c'était seulement une insulte lancée comme ça par Flore. Mais plus tard, Rob l'avait répétée avec tant de naturel que c'en était louche. Flore esquissa un sourire moqueur, imitée par Rob. Elle leva les yeux vers moi.

— Les gosses des derniers étages aiment donner des surnoms aux autres. Ça les amuse. Alors, heu... c'est resté dans les esprits. Les Sodium sont les mendiants. Tu sais, ce sont ces gens, avant, qui vivaient dans la rue et demandaient de l'argent aux passants parce qu'ils n'en avaient pas assez pour vivre.

— Belle comparaison, soupirai-je en me laissant à mon tour tomber dans un fauteuil. On ne vaut pas plus que ça à vos yeux ?

— Ce sont un peu les rejets de notre monde, répondit Rob, les yeux fermés. Plus des poids lourds qu'autre chose, ils apportent beaucoup d'ennuis pour peu de bénéfices.

Je lui lançai un regard méchant et il leva les mains en l'air.

— Hé, c'est ce que disent les gens ici, ça vient pas de moi. Mais rassure-toi, les autres surnoms ne sont pas beaucoup mieux. Les Platine, reprit-il en dévisageant Flore, sont appelés les lèches-bottes.

— Et les Or, les culs-serrés, rétorqua celle-ci d'un air pincé.

J'éclatai de rire. Nous faisions en effet un bon trio. Une mendiante, une lèche-bottes et un cul-serré rentrent dans un bar... je n'étais pas sûre de vouloir connaître la chute de la blague, cette fois-ci. Je me redressai.

— Vous savez, nous sommes plus utiles que ce que vous croyez. C'est grâce à nous que vous pouvez manger des produits frais ici, que votre air est respirable. Les étages supérieurs dénigrent les plus bas alors que nous vous permettons de vivre.

— Cyanna, murmura Flore en regardant autour d'elle, inquiète. Il faut que tu arrêtes de dire « nous ». Ça va t'attirer des ennuis. La loyauté ici... c'est plus important que tout. Surtout chez les Ors. Ils ne veulent plus qu'on voit nos familles, plus qu'on retourne à notre étage. Tu dois oublier ton passé pour être acceptée ici.

Son ton me fit comprendre que le sujet était bien sérieux. Et la tristesse dans son regard montrait qu'elle n'était pas plus prête à ça que moi. Je soupirai. Oublier ma famille ? Ils étaient mes racines, mon support, ce qui m'aidait à tenir et avancer. Comment pourrais-je les délaisser du jour au lendemain ? J'étais bien décidée à retourner les voir, et ça le plus tôt possible.

Je me tournai vers Rob, inquisitrice :

— Et toi alors, c'est qui tes parents ?

Parce que, pour lui, ce que nous venions de dire ne s'appliquait pas. Il était déjà chez les Or avant, ce qui signifie que sa famille se trouvait ici. Le garçon grimaça.

— Le ministre de l'Intérieur, et sa ... sa femme. Mais je t'assure que j'aurais largement préféré les oublier.

— Pourquoi ? s'étonna Flore.

— Ça ne vous regarde pas.

Je me rappelais ma rencontre avec le ministre de l'Intérieur. Le regard qu'il m'avait lancé, sa main froide et dure, puis son discours « nous sommes là pour faire régner l'ordre le plus total et sauver notre monde de la vermine qui le contamine, le terrorisme... » bla bla bla. Je soufflai :

— Ton père a l'air d'être un vrai con.

— T'imagines même pas.

Nous fûmes interrompus par l'arrivée du cuisinier, un homme de petite taille portant une grande toque blanche. Il nous salua respectueusement et se mit aux fourneaux sans un mot. Une dizaine de minutes plus tard, j'étais assise à table devant un steak saignant et ce qui ressemblait à des haricots verts. Flore et Rob se jetèrent sur le plat avec avidité et j'hésitai, la fourchette suspendue en l'air. Mon premier vrai repas. Non pas un bout de pain, de la charcuterie ou de quoi grignoter, mais un repas complet avec de la vraie nourriture. Les gens de mon étage tueraient pour ça. Flore loucha sur mon assiette.

— Tu ne manges pas ? A ta place, si j'avais passé ma vie à manger de la bouffe synthétique, j'en aurais fait qu'une bouchée.

— Si si, c'est juste que... rien, oublie.

C'est juste que ça parait trop normal, ici, complétai-je en silence. On mange de la vraie nourriture sans même y penser. On cuisine, on agrémente, on fait de belles assiettes. Aucun d'eux ne se rendait compte de la chance qu'ils avaient. Dans les étages les plus bas, chaque miette représentait un festin. Sentant le regard pesant des deux autres sur moi, je m'attaquai à mon plat en prenant soin de savourer chaque bouchée. J'eus l'impression de me nourrir pour la première fois, que mon palet découvrait enfin le goût des choses, de ces ingrédients milles fois plus savoureux que ce que je n'avais jamais gouté. Je me régalais.

Nous finîmes de manger et trainâmes dans les fauteuils, discutant de tout et de rien jusqu'à ce que Fred ne revienne nous cherche. Il nous guida jusqu'au couloir éducatif et nous fis entrer dans une salle de cours assez vide. Il n'y avait que quelques tables alignées devant un tableau blanc immaculé et, entre les deux, un bureau où se trouvait un ordinateur. Je m'en approchai, curieuse. C'était la première fois que j'avais l'occasion d'en voir un vrai, en dehors de mes vieux livres à images. La ministre de l'Éducation arriva derrière moi et je m'éloignai brusquement, comme si le fait de m'en approcher était un délit à lui seul.

Voyant Rob et Flore assis derrière deux tables, je les imitai tandis que la ministre prenait place à son bureau.

— Re-bonjour à tous. En tant que ministre de l'Éducation, vous me croiserez souvent pendant la durée de votre phase d'adaptation. D'ordinaire, je ne m'occupe pas d'enseigner directement mais je fais des exceptions quand il y a des nouveaux classifiés dont le niveau est plus bas que d'ordinaire. Je suis désolée, Cyanna, mais tu dois te douter que tu dois avoir plus à rattraper que les autres.

Je lui adressai un sourire crispé. C'était épatant comme tous ces gens aimaient me rappeler à quel point j'étais nulle et ignorante. Mais au moins elle avait fait l'effort de me nommer, elle. Je hochai la tête.

— J'enseignerai les cours d'histoire, d'histoire de la vie politique, de culture générale et de sociologie. Un adjoint de la directrice viendra en personne pour les cours de politique, et un autre professeur vous enseignera la gestion et le droit. Et, heu... Cyanna, un autre intervenant se chargera de tes cours de savoir-vivre.

Je lâchai un petit grognement pour toute réponse. J'étais vraiment flattée dis donc. Un prof particulier, mais quelle chance ! J'en rigolais toute seule, épuisée à l'avance de ce programme intensif. Fred, qui était près de la porte, avança jusque nous et nous donna à chacun une tablette transparente.

— Voilà, vous trouverez le contenu de vos cours là-dessus ainsi que vos emplois du temps. Durant la première phase, vous resterez ensemble toute la journée. Durant la deuxième, vous serez séparés le matin afin d'aller travailler indépendamment avec chaque ministre. Le reste du temps, vous êtes libres. Le ministre de l'Intérieur me demande également de vous rappeler que vous ne devez pas quitter cet étage sans une demande de garde rapprochée auprès de lui, pour votre propre sécurité. Pour ce même but, il vous conseille également de ne pas sortir de votre lieu de résidence après vingt-deux heures.

On pouvait dire beaucoup de choses de moi, mais je n'étais pas dupe. Je savais lire entre les lignes : notre sécurité importait peu. Ils voulaient surtout pouvoir nous contrôler, savoir où nous étions à chaque heure du jour et de la nuit. Ils voulaient nous garder à leur botte, c'est tout. La ministre sourit.

— Merci, Frederik.

Celui-ci hocha la tête et s'en alla. Je jetai un coup d'œil à mon emploi du temps et lâchai un petit rire nerveux. J'avais deux heures de savoir-vivre tous les deux jours, entre dix-sept et dix-neuf heures. Ça, ça craignait à mort. Moi qui étais contente d'avoir des moments libres, j'allais devoir les passer avec un type aussi rigide qu'un rat mort qui allait m'apprendre à bien me tenir. Programme exaltant. Après quelques minutes, la ministre commença son premier cours d'histoire.

Nous ne fûmes libérés que trois heures plus tard, après le résumé des dernières guerres mondiales de l'histoire. La première et la deuxième me parurent assez horrifiante, mais ce n'était rien comparée à la troisième, peu avant la chute des étoiles. A croire que quand les gens apprennent qu'une pluie de météorites va détruire le monde, ils ne trouvent rien de mieux à faire que s'entretuer à l'avance. Si l'entraide avait prédominé au départ, amenant à la création de l'AND par plusieurs pays, la panique et la volonté d'y avoir une place avaient poussés les dirigeants à appuyer sur le fameux bouton rouge. De là, entre les bombes nucléaires, les guerres civiles et les armées qui s'affrontaient, ce fut le début de la fin. Nous avions signé notre arrêt de mort avant même la chute des étoiles.

Pour un premier cours, je fus surprise de le trouver particulièrement intéressant. J'avais toujours été fascinée par la vie d'avant, par le monde comme il l'était avant de finir enfermé dans ce fichu bâtiment. Et si dans les étages les plus bas c'était très mal vu, considéré comme une caractéristique des terroristes, il semblait qu'il était important ici de s'y connaitre.

À dix-sept heures, le cours fut terminé et la ministre s'en alla, suivit de Rob et Flore.

— Bon courage, Cycy ! me lança cette dernière en passant la porte. On se voit demain !

Rob m'encouragea d'un signe de tête et disparut à son tour. Je soufflai un bon coup, fit le tour de la pièce pour me dégourdir les jambes puis finit par me rasseoir. Je basculai ma chaise en arrière et, les pieds posés sur la table, regardai les minutes défiler. Je roulai des yeux. Un prof de savoir-vivre qui avait du retard ? C'était bien parti ! Je me rongeai lentement un ongle, commençant à trouver le temps long.

— Première règle, lança une voix derrière moi, une chaise n'a pas quatre pieds pour rien. Deuxième règle : tu laisses tes pieds sales par terre.

Je sursautai et ma rassis de manière convenable, tout en roulant des yeux. Je n'avais pas besoin de me retourner pour reconnaître l'homme qui venait d'entrer. Je ricanai :

— Pourquoi je ne suis même pas surprise ?

— Tu dois commencer à t'habituer à ce que je sois partout où tu ne t'y attends pas ? supposa Evan.

...

Bonjour à tous 😘🙂

Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Du trio Cyanna/Rob/Flore ? 🙂

De l'apparition de notre cher Evan  ?😏

Des idées de la suite ? Petit indice, ça va vous plaire 😄

Et vous, comment-allez-vous ?

Je vous souhaites un agréable week-end, n'hésitez pas à commenter ou à voter, ça me fais très plaisir 😋😍

Biz😘

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