Un repas de famille
« - Papa, tu dois te lever.
- Hum... Mais on est dimanche et je ne travaille pas aujourd'hui... Hum...
- Mais si tu ne te lèves pas, on va être en retard chez les Marine ! »
Rocinante essayait d'émerger du sommeil mais ce que disait son fils n'avait aucun sens pour son esprit embrumé. Il tenta de remettre les informations dans l'ordre, en y ajoutant de nouveaux concepts. En retard. Chez les Marine. Un repas. Sengoku. Invitation. Oh.
« Aaaaah, pardon Law ! »
Le photographe se leva en toute hâte sous le regard désespéré de son fils qui souffla du nez. C'était toujours ainsi. Parfois, Law avait l'impression que c'était lui l'adulte responsable de cette maison. Avait-il tort de penser cela ? C'était un autre débat ! En tout cas, Rocinante courut d'un bout à l'autre de la maison avec l'énergie du désespoir et il fut prêt très rapidement. L'homme avait troqué son style habituellement décontracté, d'artiste selon son frère, pour des vêtements un peu plus formels. Law était aussi plutôt bien habillé. Après tout, ils allaient manger chez le maire.
« - Bon, je pense qu'on peut y aller. Tu vois Law, en partant maintenant, on sera pile à l'heure.
- Oui, heureusement, souffla le garçon.
- Merci de m'avoir réveillé, tu m'as vraiment sauvé la vie !
- Je ne sais pas ce que tu ferais sans moi, papa.
- Honnêtement, moi non plus, mon fils. Bon allons-y. Et tâchons de bien nous tenir.
- Tu dis ça pour te rassurer, je me trompe ?
- Ne joue pas à plus malin que tu n'es ! Oh les gosses, je vous jure. »
Rocinante ne put retenir un éclat de rire et Law l'accompagna, plus timidement. Le garçon avait beau être un enfant de six ans, il n'était pas du tout spontané. En fait, il gérait ses émotions en les cachant, comme une personne beaucoup plus vieille aurait pu le faire. Son père essayait de lui permettre de s'ouvrir un peu plus au monde mais cela ne fonctionnait hélas pas très bien. Cependant, il avait noté des avancées positives récemment, depuis que Law était devenu ami avec un certain Luffy.
« Il est solaire ce gamin, lui avait dit Shanks. C'est impossible de ne pas l'aimer. »
Le photographe avait décidé de voir ce fameux Luffy par curiosité, à la sortie de l'école, et il avait compris. Ce gamin semblait naturellement joyeux et avenant avec les autres. Il saluait absolument tout le monde et débordait d'une énergie qui faisait vraiment du bien. Il avait sans doute hérité du charisme de son grand-père, ce qui était une très bonne chose. Law parlait parfois de Luffy à son père et son visage s'illuminait un peu dans ces moments-là. C'était si rare et si précieux, Rocinante espérait que cette amitié perdurerait et permettrait à son enfant d'être moins renfermé.
Une fois prêts, le duo prit la voiture et partit en direction de la maison du maire. Elle se trouvait dans un quartier plutôt classe de la ville, un lieu huppé proche de là où vivait Doflamingo. Rocinante n'envisageait même pas d'acheter le plus petit appartement du secteur, de toute façon, ce luxe ne l'intéressait pas. En revanche, Sengoku avait acheté ici parce qu'il avait trois fils et lorsqu'ils étaient enfants, il voulait absolument disposer d'un grand jardin. C'était une belle pensée et la demeure était aussi somptueuse que bien entretenue. Law était admiratif.
« Bienvenue les garçons ! »
Sengoku les attendait, un grand sourire sur le visage. En voyant que sa barbe était toujours aussi bien tressée, Rocinante ne pouvait qu'admirer cet ancien voisin de ses parents. Son grand frère n'avait jamais réussi à créer une telle relation avec lui et c'était à son sens bien dommage, il ratait probablement quelque chose. Le maire prit le photographe dans ses bras et fit de même avec l'enfant. Law n'était pas très à l'aise, mais de toute façon, il n'avait pas le choix. Le garçon se contenta de subir cette affection débordante.
« - Je suis heureux que vous ayez pu venir.
- C'est super gentil de nous avoir invité, Sengoku, s'inclina Rocinante. Nous ne sommes pas trop en retard, quand-même ?
- Vous êtes les derniers, déclara le maire, avec un sourire malicieux.
- Quoi ? Oh, je suis vraiment désolé, pardon.
- Papa, tu es gênant, grommela Law.
- Ce n'est pas grave, Roci. Tu es arrivé avec ton fils à l'heure où je t'avais invité. C'est parfait. Allez, viens, ça fait longtemps que tu n'as pas vu mes enfants. »
En entrant dans la maison, ils furent rapidement accueillis par Tsuru. Elle avait beau avoir la réputation d'être intransigeante, la femme avait aussi bon cœur que son mari. Rocinante se demanda depuis combien de temps ils étaient ensemble. Depuis son enfance, il les avait toujours vus tous les deux, ils étaient un couple qui fonctionnait vraiment très bien, avec une alchimie parfaite.
« - Tu as drôlement grandi, Law, sourit Tsuru.
- Je suis en CP, maintenant, répondit le gosse avec évidence.
- Law, ne manque pas de respect à nos invités, s'il te plaît.
- Ce n'est rien, Roci. Il n'a rien dit de mal, assura la maîtresse de maison. J'aime bien un gamin avec du répondant, comme ma chère petite-fille. »
Ils entrèrent dans l'immense salle à manger et Rocinante retrouva la famille Marine. Sengoku et Tsuru avaient eu trois fils, une sacrée famille compte tenu de la moyenne de Sabaondy. L'ainé n'était autre que Sakazuki, probablement le pompier le plus connu de toute la ville. C'était un homme à l'aspect particulièrement froid et à la sévérité reconnue, mais qui était toujours prêt à rendre service, quoi qu'on en dise. Il avait divorcé avec sa femme dont il ne souhaitait jamais parler il y a quelques années. Depuis, il élevait seule sa fille Bonney, une demoiselle au caractère bien trempé qui était dans la classe de Law. Elle avait l'air d'apprécier son père, même sans le montrer. On voyait bien qu'elle ressentait une forme d'admiration pour lui, ne serait-ce que grâce à son métier.
Le deuxième fils de la famille n'était rien de moins qu'inspecteur de police. Il s'appelait Borsalino et il avait un côté très posé, extrêmement lent en réalité. Pourtant, son esprit s'avérait incroyablement plus vivace qu'il ne voulait bien le montrer. Il avait eu des relations avec de nombreuses femmes, Rocinante en avait entendu parler, mais jamais Borsalino n'avait réussi à garder une relation bien longtemps. Cela ne l'avait pas empêché d'avoir un fils, le sérieux Drake, qu'il élevait seul. Le garçon était dans la classe de Law également et les enfants s'entendaient bien.
Enfin, le dernier fils de la famille était encore différent. Kuzan était marchand de glaces, un commerce extrêmement lucratif. Ses parents avaient été surpris de le voir réussir. L'homme savait garder la tête froide. Il n'avait jamais eu de relation sérieuse, du moins il n'en avait jamais parlé, et il n'avait pas eu d'enfant non plus. C'était un choix totalement assumé, Rocinante avait d'ailleurs eu l'occasion d'en parler avec lui et il appréciait la sagesse de cette personne. C'était sans doute son frère préféré sur les trois, même si le photographe ne détestait absolument pas les autres, bien au contraire. Parfois, il se sentait même plus proche d'eux que de son propre frère. C'était ainsi.
« Bonjour tout le monde ! »
Les salutations furent échangées rapidement, puis tout le monde passa à table. Les enfants étaient installés sur une table à part, pour pouvoir manger plus rapidement et aller jouer ensuite. Law était content, car il lui arrivait régulièrement d'être avec Drake lors des récréations. Bonney était une demoiselle très sympathique aussi, ne se laissant pas marcher sur les pieds, exactement comme son père. Ce trio fonctionnait très bien et les parents n'étaient pas obligés de les avoir à l'œil tout le temps, pouvant profiter de leur repas tranquillement.
Cela faisait bien longtemps que Rocinante n'avait pas profité de la cuisine généreuse du couple Marine. Il se régala comme rarement, de l'entrée jusqu'au dessert. Le repas commença par une crème brûlée aux champignons, pour se poursuivre sur un filet mignon à la pêche et aux riz, pour se terminer par une tarte au citron et un thé vert. Les discussions étaient animées, parlant des enfants comme de la politique, sans partir dans des débats trop violents. Rocinante se sentait particulièrement à l'aise, même si cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu certaines personnes, comme Sakazuki par exemple. C'était agréable de converser avec cette famille.
« - Dis-moi Sakazuki, j'ai une question.
- Tu veux te remettre à lire et tu veux que je te conseille un livre ?
- Comment est-ce que tu as deviné ?
- C'est facile, Rocinante, tu abordes ce sujet quasiment à chaque fois, s'amusa le pompier.
- Eh bien, tu as totalement raison, Sakazuki. J'ai adoré le dernier que tu m'as recommandé. L'histoire du musicien et de la baleine était très poétique !
- Je suis content que tu aies bien aimé. Hum... Pour le suivant, je te conseille Coucher de soleil sur Baterilla, du même auteur. C'est une histoire psychologique intéressante.
- Oh, je prends des notes alors.
- Cela raconte aussi l'histoire d'une région peu connue, en tout cas de Sabaondy.
- Tu aimes beaucoup l'auteure Rouge Gol, s'exclama Rocinante.
- Oui, son écriture est fine et pertinente » déclara simplement Sakazuki.
Un léger silence survint, avant que Sengoku ne change la conversation et décide de parler de ses propres goûts en matière de lecture. Tsuru déclara qu'il était démodé et ses fils soutinrent autant leur père que leur mère dans cette histoire. Rocinante nota le nom de l'ouvrage, sachant que ce serait sa prochaine lecture et qu'il apprécierait probablement, comme toujours. Sakazuki était de bons conseils et leurs goûts semblaient étonnements similaires.
« - Au fait, comment ça se passe pour toi, la photographie ? demanda Sengoku.
- Oh, plutôt très bien. L'agence a toujours beaucoup de clients dont on s'en sort facilement. Je crois que le chiffre est encore meilleur que l'année dernière. »
En continuant de donner quelques informations sur le studio Corazon, Rocinante en profita pour regarder le jardin, où se trouvait son fils. Law jouait avec Drake et Bonney, avec un ballon. C'était si rare de le voir jouer à un jeu aussi physique mais il avait l'air de vraiment s'amuser. Bonney se donnait à fond et Drake tâchait de ne pas trop tirer avantage de sa force physique, sans rendre la vie des autres trop facile. En tout cas, Law semblait heureux et épanoui, c'était tout ce qui comptait.
« - Et Belmer alors ?
- Quoi ? sursauta Rocinante à cette intervention de Sengoku.
- Belmer... Comme Belmer Mandarine ? demanda Tsuru, suspicieuse. Pourquoi parle-t-on d'elle ?
- Notre cher Roci est intéressé, avoua son mari.
- Comment, c'est vrai ? s'étonna sa femme. Eh ben ça pour une nouvelle incroyable !
- Le célibat te pèse trop ? demanda Borsalino, une cigarette allumée.
- Eh bien, c'est gênant... Et il ne s'est rien passé ! »
Au départ, le photographe ne voulait absolument rien dire, beaucoup trop gêné d'aborder un sujet aussi sensible devant ces personnes qu'il estimait tant. Cependant, à force de supplication et grâce à un verre de vin supplémentaire, Rocinante finit par raconter tout ce qui s'était passé récemment dans sa vie, en lien avec Belmer. Sa propre sincérité le surprit mais son auditoire se montra aussi attentif qu'empathique et cela le mit à l'aise. Il pensait ne pas avoir grand-chose à raconter mais l'après-midi était déjà bien avancé quand il eut terminé son monologue.
« - Et depuis, je ne sais pas trop ce que je dois faire, conclut-il.
- Eh ben, quelle histoire, soupira Kuzan, en pleine réflexion.
- J'ai une seule question, déclara Tsuru. Est-ce que tu l'aimes ?
- Eh bien... Je crois sincèrement que oui.
- Alors, mon petit Roci, il n'y a pas à tergiverser. Tu dois lui avouer ce que tu as sur le cœur !
- Mais j'ai... j'ai peur qu'elle me rejette, qu'elle trouve ma demande stupide. Elle aurait totalement raison. Qui suis-je pour oser lui demander une telle chose ?
- Tu es Rocinante Donquixote, réplique Sengoku. Et cela suffit largement, ne l'oublie pas. Ce serait dommage d'avoir des regrets non ? Alors fonce ! »
Les trois fils inclinèrent la tête en signe d'approbation et Tsuru se leva même pour donner une claque dans le dos de Rocinante. Le message était clair : toute la famille Marine le soutenait à deux mille pour cent dans l'expression de ses sentiments pour Belmer. Cela rendit le photographe songeur. Ils avaient tous bien raison. S'il n'essayait rien, jamais il ne saurait s'il avait une chance. Son esprit était plus clair, maintenant, l'homme savait exactement ce qu'il voulait et devait faire.
« - Je crois que cet après-midi, j'ai envie d'aller me promener. Est-ce que ça vous tente ?
- Hum, pourquoi pas, Roci, approuva Tsuru. Vers où ?
- Je propose tout simplement d'aller au parc de Marie-Joie, intervint Borsalino. C'est pratique pour les enfants, il y a des jeux... et du monde.
- Oui, c'est parfait, sourit le photographe. C'est l'endroit que j'imaginais
- Dans ce cas, allons-y ! » s'exclama Sengoku en se levant.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la famille fut prête au départ. Rocinante était heureux que Borsalino ait choisi un tel endroit, puisque c'était justement le parc de prédilection de Belmer. Peut-être qu'il pourrait la rencontrer ? Et alors... Ses joues rougirent, son souffle devint court et il sentit son cœur danser une samba de tous les diables. Non, il ne devait pas anticiper les événements. C'était simplement une balade pour le moment, une sortie calme et agréable. Si des surprises survenaient sur le chemin, ce n'était pas encore le moment d'y penser.
Dans le parc, Olivia Nico était en train de lire tranquillement le journal, tandis qu'à ses côtés, sa fille Robin dévorait un livre d'horreur... pour enfants ! La petite n'avait que six ans et elle était pourtant très mature pour son âge. Cela n'empêchait pas sa mère de faire attention à ce que l'enfant lisait. Peut-être que Robin avait su lire très tôt parce que sa mère était journaliste et passionnée par les romans imposants ? C'était une théorie à creuser et plutôt crédible. Olivia vit soudain Belmer arriver avec ses deux filles, droit vers elle. L'ex-militaire semblait un peu pressé.
« - Bonjour Olivia et Robin !
- Bonjour Belmer, comment vas-tu ? Salut les filles !
- Dis-moi, est-ce que ça t'embête de surveiller mes filles quelques minutes ? J'ai... une affaire à régler.
- Une affaire à régler ? Tu dois partir loin ?
- Non, non, c'est dans le parc... Hum, il m'a donné rendez-vous.
- Il... Oh, le photographe..., commença-t-elle, avant que son interlocutrice ne lui fasse signe de se taire. Eh bien, il n'y a pas de problème. Robin, tu veux bien jouer avec Nami et Nojiko ?
- Oui, maman ! » sourit la demoiselle en posant son livre.
Les trois filles allèrent naturellement vers l'air de jeux qui se trouvait juste en face, à quelques mètres à peine d'Olivia. C'était parfait. Belmer semblait particulièrement soulagée. Elle remercia encore une fois la journaliste et s'en alla prestement... Pas très loin en fait. Olivia découvrit que l'ex militaire se trouvait juste un peu plus loin, sous un arbre, et qu'elle semblait en pleine discussion avec Rocinante ! La journaliste le connaissait bien, elle avait travaillé à plusieurs reprises avec lui pour des articles. Ainsi donc, il y avait quelque chose entre ces deux-là ? Cela promettait d'être intéressant à observer !
« Eh, Olivia ! »
Un peu embêtée parce qu'on l'empêchait d'espionner la scène, Olivia retrouva bien vite le sourire en découvrant qu'il s'agissait d'Hancok et de son fils Cavendish. Ce dernier rejoignit les filles sur l'aire de jeux, tandis que sa mère venait s'asseoir à côté de la journaliste. Olivia connaissait Hancok extrêmement bien, plus que quiconque aurait pu s'en douter en vérité. Les deux femmes célibataires s'entendaient excessivement bien et passaient beaucoup de temps ensemble. Ce qu'il y avait exactement entre elles ? La journaliste n'aurait pu le dire à voix haute, parce qu'elle n'avait jamais encore posé de mot dessus, pas plus que l'autre femme.
« - C'est rare de te voir au parc, Hancok. Tu n'aimes guère la nature.
- Moi non, avec mes allergies... Mais c'est là où j'ai le plus de chance de te trouver.
- Hum, j'aurais dû m'en douter. Je suis vraiment contente de te voir.
- Moi aussi, Olivia. Tiens, tu gardes d'autres enfants aujourd'hui ?
- Oui ! Justement ! Ce sont les enfants de Belmer, tu vois qui c'est ?
- Belmer... Ah oui, son style me revient. Pourquoi donc ?
- Eh bien, si tu regardes discrètement par là-bas, tu la verras, juste un peu plus loin. Tu vois ? Elle est avec... Tu connais Rocinante ?
- Bien évidemment, c'est un photographe. Et donc, il... Oh, il va lui faire sa déclaration ?
- Je crois bien que c'est ça ! Je suis tellement impatiente. Tu veux bien regarder la scène avec moi ?
- Bien sûr, Olivia ! C'est une occupation absolument parfaite. »
Les deux femmes s'installèrent à leur aise sur le banc et se mirent à regarder fixement en direction de Rocinante et Belmer, sans chercher à masquer leur intérêt. Cela n'avait aucun sens, elles étaient beaucoup trop loin pour que le duo leur prête une quelconque attention et l'aire de jeux pour enfants les camouflait un peu. Dans un autre coin du parc, la famille Marine faisait de même, installée sous un arbre pour le goûter mais épiant les moindres faits et gestes du duo.
Au départ, ils semblèrent simplement se parler et ce n'était pas vraiment intéressant. Puis, Rocinante devint beaucoup plus rouge et il se mit à faire de grands gestes avec ses bras. C'était sans doute la partie confession et les spectateurs retenaient leur souffle. Maintenant, absolument tout pouvait se produire, le meilleur comme le pire. Cette partie confession dura étonnamment longtemps. Le photographe parlait vite et quand il eut terminé, il était littéralement à bout de souffle. Son visage était en revanche toujours aussi rouge.
De son côté, Belmer semblait extrêmement sérieuse, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Au fur et à mesure des aveux, son teint devenait rouge aussi, mais elle attendait patiemment, ne coupant pas la parole à Rocinante. Quand il eut terminé de parler, elle regarda le ciel et laissa passer quelques secondes de suspense incroyable. Puis, elle se rapprocha de lui et, comblant leur différence de taille en se mettant sur la pointe des pieds, elle l'embrassa.
« OUI ! »
Le cri venait de divers endroits du parc, à la fois de la famille Marine, du duo Olivia-Hancok et même des enfants. Rocinante et Belmer ne semblèrent pas l'entendre, trop occupé à partager un moment de tendresse. C'était bon, ils avaient enfin pu s'avouer leurs sentiments et découvert qu'ils partageaient une même passion l'un pour l'autre. C'était un très beau jour dans la ville de Sabaondy et cela rendit bien plus que deux personnes de bonne humeur. Le bonheur des uns peut tout à fait conduire au bonheur des autres, c'est une magie dont il ne faut pas douter.
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