Un coeur à prendre
Rocinante était particulièrement heureux ce samedi parce qu'il ne travaillait pas et c'était assez rare pour le souligner, avec son métier de photographe. C'était une journée qu'il allait pouvoir passer en compagnie de son fils adoré, Law, et cela suffisait pour lui donner le sourire. N'étant pas très matinal, il ne s'était pas réveillé très tôt. Son garçon s'était déjà levé, avait pris son petit déjeuner et s'était même déjà lavé. Si jeune et déjà tellement autonome ! Il était tellement fier qu'il en aurait pleuré.
« Papa, arrête, tu me fais honte. »
Même si Law disait toujours cela, Rocinante savait qu'il n'était pas insensible aux compliments de son père, fort heureusement. Il n'était juste pas du genre à exprimer sa joie, réservé comme il était. Cela n'empêchait pas ses joues de rosir légèrement de plaisir quand il était content. Law n'était pas un garçon facile à comprendre mais Rocinante le connaissait depuis toujours et commençait à bien savoir comment il devait réagir maintenant.
« - Papa... Est-ce que tu veux bien te lever ?
- On avait prévu de faire quelque chose, Law ?
- Eh bien oui.
- Mais c'est cet après-midi qu'on doit passer chez mon frère.
- Oui, mais ce matin, on devait passer chez Nami !
- Chez Nami... Oh, c'est une fille de ta classe ?
- Oui. Elle n'était pas là hier et c'est moi qui doit lui donner ses devoirs. Tu te souviens ?
- Ah oui, je me rappelle maintenant... Oh, oui, je me dépêche, Law. »
Le petit garçon soupira et regarda son père courir à travers l'appartement alors qu'il était lui-même parfaitement prêt. Comment un enfant si organisé pouvait-il avoir un père si bordélique ? Un miracle de la génétique probablement. Le photographe fut heureusement prêt rapidement et il décida que comme la camarade de classe de Law n'habitait pas très loin, ils pouvaient bien y aller à pied. Ce serait une bonne occasion pour faire un peu de sport.
Finalement, cette Nami habitait beaucoup plus loin qu'il n'en avait eu l'impression en regardant rapidement sur internet. Law ne se plaignait pas mais Rocinante pestait contre lui-même. Au moins, le duo avait fait une très belle balade, c'était indéniable. Heureusement, il faisait plutôt beau, malgré le vent. Il ne pleuvait pas déjà, c'était un beau progrès.
« - Dis Law, pourquoi c'est à toi que la maîtresse a demandé pour les devoirs de Nami ?
- Je ne sais pas. Elle joue parfois avec Luffy et les autres... et moi aussi. C'est tout.
- Bon, j'imagine qu'il fallait bien quelqu'un. »
Le petit garçon hocha simplement la tête et Rocinante eut la désagréable impression que son fils lui cachait quelque chose. Est-ce cette Nami était son amoureuse ? Cela lui paraissait bien improbable compte tenu du garçon mais il n'écarta pas cette théorie qu'il appréciait beaucoup. Law arrivait quand même à se faire des amis dans cette école, c'était une excellente chose. Bientôt, le duo se retrouva sur le pas de la porte d'une petite maison fort sympathique. Une douce odeur de café flottait dans l'air et le photographe fut enchanté par l'endroit, observant un peu partout. Heureusement, son enfant eut le réflexe de sonner à la porte à sa place.
C'est une femme qui vint ouvrir et le cœur de Rocinante s'emballa alors sans raison. Elle devait avoir à peu près son âge et elle avait l'air d'une personne qui a beaucoup voyagé. Son sourire avait quelque chose de vrai. Cela faisait bien longtemps que l'homme n'avait pas ressenti une telle impression mais il la chassa de son esprit avec violence, choqué par ses propres pensées. C'était inutile de toute façon, elle devait déjà avoir un mari. En deux secondes, il se sentait déjà stupide.
« - Bonjour, je suppose que tu es Law ? sourit-elle. Et vous son père ?
- Exact, je suis Rocinante, madame...
- Belmer, ça suffira. Nami, viens, il y a du monde pour toi ! »
La petite rouquine arriva, suivie par sa grande sœur Nojiko, qui venait par curiosité. Elles étaient drôlement mignonnes et souriaient aux visiteurs. Law ne paraissait ni particulièrement à l'aise ni mal à l'aise, ce qui était plutôt impressionnant. Le garçon tendit la pochette de devoirs à sa camarade qui les prit bien vite, avec un petit merci. C'était adorable.
« - Merci beaucoup à tous les deux, s'inclina Belmer.
- Ce n'est rien. Nous n'allons pas vous embêter plus longtemps, pas vrai, Law ?
- Oh, mais vous ne nous embêtez pas. Je ne travaille pas.
- Ah oui ? Oh, vous devez être en weekend.
- Exact ! J'ai été militaire mais je suis réformée maintenant. Une blessure à la jambe idiote. Enfin, au moins, je peux passer du temps avec mes enfants.
- C'est tout ce qui compte, c'est sûr. Je profite de mon samedi avec Law, moi aussi.
- Vous avez bien raison. Quelle profession ?
- Photographe... Hum, Law, on doit y aller, sinon, on va être en retard chez ton oncle. Dis au revoir.
- Au revoir, marmonna le gamin.
- A bientôt ! » salua Nami.
Après l'échange des salutations pour se quitter, le duo reprit rapidement sa route à pied. Les pensées de Rocinante tourbillonnaient, il n'arrivait pas à se sortir Belmer de la tête. C'était vraiment une belle femme... Non, il était idiot de penser ainsi, il n'avait aucune chance ! Pourtant, le sourire naturel et franc de cette personne lui revenait sans cesse en tête. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle émotion, il avait l'impression d'avoir rajeuni de dix ans au moins. Les papillons dans le ventre à son âge, ce n'était pourtant plus d'actualité.
« - Papa, tu as l'air un peu bizarre...
- Pas du tout, Law, je vais bien. Dis-moi, elle a l'air gentil, ta petite camarade.
- Oui, ça va. Mais tu sais, tu regardais sa maman un peu bizarrement.
- Ah oui, tu trouves ? C'était mon regard normal pourtant, se justifia rapidement Rocinante.
- Nami m'a dit qu'elle n'avait jamais connu son père. D'aussi loin qu'elle se souvienne, sa maman l'a toujours élevée seule avec sa sœur Nojiko.
- Ah oui ? Tu en sais des choses. Tu discutes souvent avec Nami ?
- Un peu comme on est dans la même bande d'amis. Elle parle surtout à Robin et moi des fois, je suis là et j'écoute ce qu'elles disent. C'est tout.
- Hum, je vois. En tout cas, ce sont des personnes charmantes. Je t'autorise à les fréquenter.
- Tu dis ça parce que tu aimes bien Belmer.
- Tu ne comprends rien aux adultes, Law. Laisse tomber ! »
Pourtant, le garçon se montrait d'une compréhension incroyable pour son jeune âge et cela troublait grandement son père. En apprenant que Belmer était célibataire, il n'avait pu empêcher un sourire d'illuminer son visage. Cependant, il se faisait très certainement des illusions. Ce n'était qu'un petit coup de foudre sur une belle personne, rien de plus. Il l'avait vue une fois, la recroiserait peut-être au détour de l'école, mais c'était tout. Son espoir n'allait pas plus loin. Pourtant, au fond de son cœur, une petite étincelle s'était rallumée après bien des années.
Finalement, Rocinante et Law allèrent manger chez Doflamingo, le frère du photographe. Pour être honnête, les deux ne s'appréciaient pas particulièrement. Ils avaient des visions de la vie bien différentes. Pourtant, ils avaient passé leur enfance ensemble et leur lien de sang restait très fort. Rocinante vivait beaucoup plus modestement que son aîné mais il avait renoncé à le faire comprendre à Doflamingo qui n'arrivait à se complaire que dans le luxe.
C'était pour cela que Rocinante emmena Law en voiture, pour rejoindre un quartier pavillonnaire à l'autre bout de Sabaondy. Une grande maison, un grand jardin, une grande voiture, tout était grand chez cet agent immobilier qui avait particulièrement bien réussi sa vie. Tout rappelait qu'il possédait de l'argent et qu'il n'hésitait pas à le dépenser. Cela avait longtemps mis Rocinante mal à l'aise mais il s'en moquait à présent. Law n'y avait jamais fait vraiment attention, la sagesse incarnée.
Le maître des lieux les reçut avec un grand sourire et portant toujours ses lunettes de soleil, même en intérieur. Une blessure à l'œil l'avait rendu complexé et il ne pouvait pas ne pas les porter. Law avait souvent questionné son père sur les causes de l'accident, mais Rocinante n'avait jamais voulu en parler. C'était arrivé, cela ne regardait pas son fils. En plus de Doflamingo, il y avait également sa femme, Monet, une chimiste renommée de Sabaondy et qui se complaisait dans le luxe prodigué par son mari, tout en restant une personne étonnement simple. Leur fille, Sugar, dans la même classe que Law, était bien élevée et adorable. Pour Rocinante, c'était impressionnant compte tenu de la façon dont son frère gâtait sa fille, accédant à presque toutes ses demandes.
« - Mon vieux Roci et le petit Law, quel plaisir de vous avoir.
- Je suis content de te revoir Doffy, cela fait un moment.
- Héhé. Entre donc ! »
Le repas était constitué de plats hors de prix. Ce n'était pas forcément de la cuisine compliquée, mais les ingrédients utilisés étaient toujours les meilleurs qu'on puisse trouver sur le marché. Doflamingo ne se refusait jamais rien et le vin qu'il présenta à son frère était un grand cru. La discussion tourna beaucoup autour du travail de l'agent immobilier et de ses dernières ventes. Rocinante savait que son grand frère adorait parler de ses réussites et le laissa faire. Il parvint quand-même à montrer à quel point il était fier de Law qui avait de très bons résultats scolaires, avant que son aîné ne lui explique à quel point il trouvait sa fille extraordinaire. Cette famille aimait être au centre de l'attention, c'était ainsi. Pourtant, Doflamingo finit par s'intéresser à lui.
« - Au fait, Roci, tu n'as personne en vue ? Vraiment personne ?
- Moi ? Non, je... Je suis très bien avec seulement Law. »
Pendant quelques secondes, il craignit que son fils décide de parler de Belmer. Heureusement, Law ne dit pas un seul mot, trop occupé à écouter sa cousine lui parler de l'école. Rocinante hésita d'ailleurs à aborder le sujet avec son frère mais il craignait trop que ce dernier le trouve stupide. Doflamingo n'était pas très tendre quand il s'y mettait et il ne connaissait pas le tact. Non, le mieux était de se taire pour le moment, cela ne valait pas la peine de raconter ce petit coup de foudre.
« - Oh, tu ne changeras pas, hein Roci ? Tu deviens un célibataire endurci.
- Chéri, laisse ton frère, intervint Monet. S'il est heureux ainsi, c'est ce qui compte.
- C'est vrai, mais quand-même... J'aimerais qu'il connaisse le bonheur tout comme moi.
- Ne t'en fais pas, mon cher Doffy. Je suis très heureux.
- Bon, tant mieux. Sinon, j'ai quelques noms de personnes que tu pourrais rencontrer si le cœur t'en dit. De belles femmes célibataires.
- L'intention est louable mais ce n'est vraiment pas la peine. »
Doflamingo connaissait beaucoup de femmes, cela, personne n'en doutait. Rocinante remettait en revanche particulièrement en question sa fidélité. Avait-il déjà trompé Monet ? La réponse était certainement oui. Peut-être même que la femme le savait mais qu'elle fermait les yeux, simplement pour continuer à profiter du luxe que son époux lui offrait. C'était une situation bien triste et bien fragile, mais Rocinante préférait ne pas se mêler à ces histoires de couple.
La fin du repas arriva rapidement, avec un café particulièrement fort, mais le photographe ne fit aucune remarque, cela ne servait à rien. Monet mit un dessin animé aux enfants, Onigashima, l'histoire du combat entre un samouraï et un dragon, puis partit avec un prétexte léger, laissant les deux hommes seuls. Ils n'avaient rien de très confidentiel à se dire, mais passer du temps avec la famille se révélait plutôt agréable, même avec un tel frère.
« - Dis-moi Roci, tu ne devais pas aller quelque part cet après-midi ?
- Hum ? De quoi est-ce que tu parles ?
- Tu sais, tu m'as demandé si je pouvais garder un peu Law en début d'après-midi et je t'avais dit oui. Donc comme on est le début de l'après-midi...
- Oh, mon rendez-vous à la mairie, j'ai failli oublier !
- Tu es vraiment tête en l'air, petit frère, c'est incroyable.
- Merci grand frère, je te laisse Law et je file. Merci.
- Je t'en prie. C'est important de s'entraider dans la famille. »
Rocinante ne prit pas le temps de relever le sourire inquiétant de son aîné. Il demanda à Law d'être sage, recommandation parfaitement inutile au demeurant, puis quitta en trombe la maison et prit sa voiture. Heureusement, avec une conduite sportive, la mairie n'était pas très loin, à peine cinq minutes. Le photographe avait rendez-vous pour recevoir sa carte d'identité. Ce n'était pas une procédure longue mais il devait au moins être à l'heure, la moindre des politesses.
« Eh, mais c'est ce cher Roci ! Quel plaisir ! »
En voyant Sengoku, un sourire étira naturellement le visage de Rocinante. Le maire était autrefois le voisin de ses parents et le photographe se rendait très souvent chez lui à l'époque. Cela avait créé un lien très fort entre eux, à tel point que Rocinante considérait l'homme comme un deuxième père. Ce n'était sans doute pas un hasard que ce soit lui qui doive lui remettre sa carte d'identité. En tout cas, ils étaient tous les deux très contents de se revoir.
« - Sengoku, cela faisait longtemps ! Comment vas-tu ?
- Ma foi, plutôt bien ! La routine. Et toi ?
- Eh bien, ça va... Hum, est-ce qu'on pourrait avoir une discussion en privé ?
- Oh ? D'accord, allons dans mon bureau, alors. »
Sans savoir pourquoi, Rocinante avait décidé de s'ouvrir à son aîné. Il avait besoin de parler à quelqu'un des sentiments qu'il avait éprouvés le matin-même. C'était peut-être stupide mais au moins, cela ne tournerait plus en boucle dans sa tête. Il raconta son histoire sans jamais donner le nom de la personne et le maire l'écouta avec attention, hochant simplement la tête de temps à autre.
« - Eh bien mon petit, voilà longtemps que tu n'avais pas été si passionné !
- Ah, c'est un peu gênant dis comme ça...
- Dis-moi plutôt le nom de cette charmante personne que je puisse t'aider.
- Elle s'appelle... Belmer.
- Attends, Berlmer comme Belmer Mandarine ?
- Oui, c'est exactement elle, rougit le photographe.
- Mais dans ce cas, c'est parfait ! De ce que je sais, c'est une bonne personne et en plus, elle est célibataire ! Fonce, mon petit Roci, tu as toutes tes chances !
- Tu crois vraiment que quelqu'un peut s'intéresser à un type comme moi ?
- Ne te dévalorise pas si facilement ! Dis-toi qu'au pire... Tu auras essayé ! »
Les paroles de Sengoku tournèrent dans la tête de Rocinante durant tout le weekend. Il partit de la mairie, manquant d'oublier sa carte d'identité. Ensuite, il passa récupérer Law et passa le reste de la journée à jouer avec lui, ainsi que le dimanche. Cependant, le photographe n'y était pas et passait son temps à rêvasser. Son fils l'avait bien remarqué mais ne posa pas de question. L'enfant avait additionné les différents éléments de l'histoire et il était certain d'être parvenu à la bonne conclusion. Restait à savoir quoi faire pour aider son père à présent.
« Nami, est-ce que je peux te parler ? »
Dès le lundi midi, Law prit les choses en main et décida d'avoir une conversation sérieuse avec Nami. Forcément pour une école primaire, certains lancèrent des rumeurs comme quoi ces deux-là étaient amoureux, ce que des regards glacials ne manquèrent pas de détruire. Afin de prouver que ces ragots étaient faux, Nojiko rejoignit le duo et cela fit taire la plupart des idiots. Les deux filles se demandaient ce que le garçon avait à leur dire de si important.
« - Hum, c'est un peu bizarre, je ne sais pas trop par où commencer.
- Eh bien, va à l'essentiel, suggéra Nojiko.
- C'est drôle à dire mais je crois que mon papa est amoureux de votre maman.
- Quoi ? Lui aussi ? s'exclama Nami.
- Comment ça lui aussi ? s'étonna Law en fronçant les sourcils.
- Depuis que vous êtes passés samedi matin, elle n'arrête pas de parler de lui, c'est insupportable. Elle dit qu'il a l'air gentil et charmant... Ce n'est pas du tout son genre !
- Nojiko a raison, ça nous a beaucoup inquiété.
- C'est la même pour mon papa. Il pense que je n'ai pas compris mais je sais très bien qu'il y a eu quelque chose ! Je ne pensais pas que ce serait réciproque.
- Ils sont amoureux tous les deux, c'est fou ! » conclut Nojiko.
Cette déclaration les laissa sans voix. Leurs parents étaient amoureux l'un de l'autre, cela paraissait assez étonnant pour des enfants et cela aurait pu grandement les perturber. Pourtant, ce n'est pas cette vision des choses néfaste qu'ils choisirent d'avoir. Tout ce qu'ils voulaient, c'était le bonheur de leurs parents et ils se demandaient ce qu'ils pouvaient faire dans cette situation. Pendant un court instant, un silence de réflexion s'abattit sur le petit groupe.
« - Bon ok, ils s'aiment, on fait quoi ? demanda Nami.
- Il faut qu'ils se rencontrent, déclara Nojiko. Mais comment ? A part à la sortie de l'école, je ne vois pas comment on peut faire...
- Mon papa est photographe... Eh, peut-être que votre maman peut prendre une séance photo avec lui ! Comme ça, ils pourraient se voir !
- C'est une bonne idée, Law... Mais comment on achète ça ?
- Je pense que c'est super cher, grimaça Nami.
- Non, je sais ! Papa a des invitations pour avoir des séances gratuites ! Je vais me débrouiller pour en avoir une, vous l'offrez à Belmer et ce sera bon ! »
Les enfants sourirent, heureux d'avoir un plan, et unirent leurs poings en signe de collaboration. C'était bien évidemment un plan d'enfant, avec des failles et aucune considération pour les conséquences à long terme. Cependant, cela allait offrir l'occasion à Rocinante et Belmer de se voir à nouveau, peut-être même de réaliser quelque chose entre eux. Pour les trois enfants, c'était ça l'important, que leurs parents puissent être heureux. Ils ne réalisaient pas que cela pouvait potentiellement impliquer qu'ils fassent tous partie de la même famille plus tard. Ils n'avaient pas pensé si loin.
Le plan fut bientôt mis à exécution et le résultat fut vite connu.
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