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1er désASTRE

Être libre. N'avoir rien qui nous rattache au monde. N'avoir aucune obligation, aucun devoir. Que les choses matérielles nous semblent futiles.

C'est trop cruel. Trop dur à supporter.

On se sent tellement seul. Et il fait si froid...

Il ne sait plus depuis combien de temps il est dehors, à attendre un miracle qui n'est jamais venu. Le temps, il ne peut pas le compter, car il n'a ni montre ni smartphone. Il n'a plus rien. Mais ce qu'il lui reste lui est précieux. Une couverture sale, des habits déchirés, et un carnet. Ce carnet est inutile.

Il ne possède pas de stylo.

Alors parfois il imagine qu'il écrit avec ses pensées des mots si beaux qu'ils doivent rester invisibles. Ou si terrifiants qu'il ne veut pas les voir.

Il fait froid et sombre. On doit sûrement être en hiver. Il a du mal à se souvenir du soleil. Il n'y a plus que des arbres nus et un ciel hostile. Les étoiles sont belles mais glaciales.

Il a été obligé de s'installer. Il ne voulait pas s'installer, parce que c'est dangereux de rester longtemps au même endroit. Il ne doit pas se faire remarquer. Mais tant pis. Il fait trop froid.

Il a trouvé un toit qui protège du vent et de la pluie. Près d'une gare. C'est pratique pour demander de l'argent, il y a vraiment beaucoup de personnes qui passent. Mais justement, elles ne font que passer ! Ils ont tous peur de lui, comme s'il avait un drôle de virus qui les contaminerait. Jamais ils ne s'arrêtent. Ils ont honte, ils détournent le regard, mais il a l'impression qu'ils le narguent, qu'ils se moquent de sa malchance.

Ces gens qui marchent fièrement.

Pendant que lui reste assis. Il attend. Quoi ? Que tout redevienne normal. C'est quoi normal ? C'est une vie digne, avec une maison. Dans cette maison, il y a des toilettes. Fini de pisser sur le trottoir, comme un clébard pouilleux. Il y a aussi une cuisine. Il ne veut même pas y penser. La faim, ça s'oublie, mais le seul mot ''cuisine'' lui rappelle cette sensation désagréable de tiraillement, la salive, les gargouillis infâmes... Et la peau sur les os. La fatigue.

Parfois, il voudrait s'endormir dans sa tente fluo et ne plus se réveiller. La mort, est-ce un rêve éternel ? Il voudrait savoir. Mais il garde encore l'espoir de cette vie perdue, si brillante de confort. Il se sent déchu de sa place d'être humain. Il n'est plus qu'une ombre.

Mais il existe une solution. Un palliatif. L'alcool.

Un collègue lui en a donné, hier soir : "Joyeux Noël !", qu'il a dit. Il a passé la meilleure nuit depuis... depuis... Il ne sait plus. Mais il n'en a as bu assez, il de nouveau les idées claires, des idées de souffrance et de désespoir.

Il doit boire.

Et puisque c'est Noël, peut-être que le père Noël lui apportera une bouteille ? L'espoir fait vivre. Mais ces gens qui sont si riches, ne pourraient-ils pas..? Lui qui est si oisif, il doit tenter, il doit essayer. Il n'a rien d'autre à faire de toute façon. Plus de travail, plus de famille, plus d'amis.

– Monsieur, de l'argent ? Vous avez de l'argent ? Une pièce, s'il vous plaît ! Demanda-t-il.

– Je suis désolé, je n'ai rien. Répondit l'homme, tout en resserrant son grand manteau.

Qu'il avait l'air chaud et confortable, ce manteau. Un habit de prince.

"Menteur ! Lâche !"

Il passa plusieurs heures à supplier les gens. Chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps. Par fierté. Il n'était plus qu'une loque. Parce qu'il lui restait de l'espoir.

– Monsieur ! S'il vous plaît, je meurs de faim ! C'est Noël ! Vous avez bien une pièce pour un misérable ?

– Attendez...

L'homme fouilla ses poches et en sortit un billet de vingt tout froissé.

– Joyeux Noël, Monsieur. J'espère que... que vous... pourrez retrouver une vie digne un jour.

Et il partit sans attendre. Même les plus courageux finissent par fuir.

Le sans-abris regarda avec des étoiles dans les yeux ce billet bleu. Enfin ! Une lueur dans ces ténèbres ! Il va pouvoir acheter un sandwich ! Ou du chocolat ! Ou les deux !

Ou un sursis.

Il entra rapidement dans un magasin. La caissière renifla de dégoût quand il passa. Depuis quand n'avait-il pas pris de douche ? Impossible à dire. Le temps n'avait plus d'importance.

Il ressortit avec une bouteille colorée à la main.

Il bu comme on respire après avoir retenu trop longtemps sa respiration. Il bu comme si c'était la dernière fois qu'il buvait. Il bu avec un si grand désespoir, une si grande envie de vivre, une telle exaltation, qu'il finit la bouteille en moins d'une minute. L'effet fut immédiat. Une chaleur l'enveloppa et il n'eut plus de pensée cohérente.

Il voulut retourner à son habitation de fortune.

Les couleurs et les bruits se mélangeaient dans une bouillie floue.

Il traversa alors qu'une camion passait.

Aucun des deux ne s'arrêta.

Le pauvre homme qui n'en était plus un mourut sur le coup.

Pour lui, ce Noël était le dernier.

Les étoiles avaient été témoins de cette scène pathétique. Elles contemplèrent la foule, l'ambulance, l'horreur. Il avait fallu que cette homme déchu soit tué pour qu'on le voit, qu'il ne soit plus possible de le sauver pour qu'on veuille l'aider.

Les humains sont fous.



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