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CHAPITRE 8 Sophie Narton

Sophie Narton est une femme épanouie. A seulement 34 ans, cette brillante patronne du restaurant préféré des touristes de la Côte d'Azur, a tout pour elle. Elle est belle, jeune, sait se faire respecter de sa fille en pleine crise d'adolescence, et possède de l'argent.

Beaucoup d'argent.

Cette femme parfaite se marie dès ses 18 ans avec l'homme parfait (héritier d'une riche famille cannoise et 40 ans de plus). Elle en profite pour faire un enfant dans la foulée (Amy).

Les bases de la vie parfaite posée, Sophie y mord déjà à pleine dent. Restaurant tous les soirs, croisière, vacances aux « states », la jeune femme ne peut qu'être heureuse. Mais elle en veut plus.

Toujours plus.

Quand sa belle-mère meurt (enfin), c'est son mari qui hérite évidemment de toute la fortune. Ce dernier, doué en placements financiers qui rapportent gros, fait vite monter son capital à quelques millions d'euros. L'homme parfait était heureux de pouvoir dépenser son argent pour faire plaisir à sa fille (âgée à ce moment de quatre ans), et à sa bien-aimée.

Mais Sophie n'en n'avait toujours pas assez.

Heureusement pour elle, son mari ne tarda pas à rejoindre sa mère, et notre femme parfaite se retrouva rapidement riche comme Crésus.

C'est fou ce qu'une simple chute dans les escaliers peut modifier drastiquement le contenu du portefeuille de quelqu'un.

Peu après, la veuve racheta Le Balcon, à l'époque en faillite. Sauvant l'entreprise et ses employés, la femme était vue comme un véritable miracle. Bref, la femme parfaite menait irrévocablement une vie parfaite.

Cependant, une petite tâche venait se glisser dans ce tableau sans bavure apparente.

En effet, il semblerait que la petite chute de l'homme parfait dans les escaliers aurait été provoquée, non pas par l'inadvertance de ce dernier, mais qu'il aurait plutôt été aidé par sa femme. C'est du moins ce qu'affirme le frère de madame parfaite dans sa lettre adressée aux Astrea Messengers.

Et c'est donc pour ça que je me retrouve, en ce dimanche 20 septembre 2020, 23 heures 46, devant le restaurant de Sophie.

Bien que les cours aient déjà recommencé, il semblerait que l'entreprise marche quand même à un rythme estival, étant donné que les derniers clients sont partis il n'y a que quelques minutes.

- Ça va être l'heure, me chuchote Leila en observant le dernier employé de Sophie quitter le bâtiment.

J'attends que l'homme dépasse notre voiture garée à quelques mètres du restaurant, et réponds enfin :

- Ça y est.

Ma cousine m'embrasse sur le front, comme avant chaque mission, puis je sors dans la rue.

- A tout à l'heure, je t'attendrai garée à 300m d'ici, me lance-t-elle alors que je me dirige vers l'entrée.

Pour une fois, je devrai réaliser cette mission complètement seul. Sans Leila pour m'aider en cas d'urgence (à vrai dire ce « cas d'urgence » n'est jamais arrivé, mais on n'est jamais trop prudent).

Je pousse la porte, elle est fermée - évidemment. Je rentre grâce au double des clés que j'ai récupéré la dernière fois, et pénètre dans la salle principale. La pièce est plongée dans les ténèbres, mais une lumière provenant de la cuisine m'indique que ma cible n'est pas encore montée dans son appartement. Tant mieux, je risquerai moins de réveiller Amy.

Je m'approche discrètement du bar, situé à côté des escaliers, et écoute à la porte ce qui se passe dans la cuisine.

- Stupides ouvriers !

Sophie a vraiment l'air énervée !

- Ils auraient au moins pu faire la vaisselle ! C'est quand même leur boulot !

Je l'entends frotter tellement fort son assiette que je me demande comment elle ne l'a pas encore cassée.

- Enfin, bon, tant pis pour eux, ce sera déduis de leur salaire !

Elle marmonne ensuite quelque chose d'inaudible pour moi, et le bruit de frottement s'arrête. Je comprends qu'elle s'apprête à sortir quand j'entends des bruits de pas approcher.

Je retourne de l'autre côté du bar, m'accroupit, et prépare mon couteau de combat. A choisir, j'aurais préféré autre chose, mais bon, ça aussi c'était une idée de Karen, qui trouve que pour « quelqu'un d'entraîné au combat au corps à corps, tu utilises rarement d'armes à courte portée ».

Je coupe ma respiration quand j'entends ma cible ouvrir la porte. L'obscurité de ce côté du restaurant m'empêche de la voir, mais je sais qu'il est temps d'attaquer quand sa chaussure frappe le sol à quelques centimètres de moi.

Je me redresse et lui porte un coup de tête à la mâchoire. Les dents claquent, elle trébuche, et manque de tomber.

Mes yeux commencent enfin à s'habituer à l'obscurité, et je remarque qu'elle est plus petite que ce que je pensais. Ma cible s'apprête à crier quelque chose, mais le couteau que je plante dans sa gorge ne lui laisse échapper qu'un râle silencieux.

Elle vacille, je l'accompagne dans sa chute pour éviter qu'elle ne réveille sa fille, puis sors ma lampe torche pour m'assurer qu'elle est bien morte. J'appuie sur le bouton et...

- Amy ? C'est bon t'as trouvé ?

La voix de Sophie provenant de la cuisine est presque aussi horrible que le visage de ma camarade que la lumière éclaire. Merde, mais qu'est-ce que j'ai fait ? Je murmure pour moi-même.

Je décroche lentement l'arme de la gorge d'Amy et me relève péniblement. La jeune fille a un dernier spasme et s'immobilise. Je l'observe quelques secondes, mais la voix de sa mère me sort de la contemplation.

- Tu ne te souviens plus où sont les produits vaisselles ? Ils sont rangés dans le...

Sophie allume la lumière de la salle et se paralyse à ma vue.

- Comment êtes-vous...

Son regard se porte sur mon couteau, puis sur le corps de sa fille, gisant sans vie à côté du bar.

Elle a tout juste le temps de pousser un gémissement avant que la lame ne l'atteigne en pleine tête. J'ai toujours été doué en lancer de couteau, elle ne se relèvera pas.

Mais ce n'est pas le moment de me vanter. J'éteins la lumière et viens me poster auprès d'Amy.

Voilà la partie que je hais le plus dans ce « boulot ». Des visages morts d'innocents, que je ne pourrai jamais oublié. Et c'est bien fait pour moi.

Le sang de ma camarade a déjà bien commencé à couler sur le tapis lorsque je décide de quitter les lieux.


Dimanche 20 septembre 2020

Elles s'appelaient Sophie et Amy Narton. La première était ma cible, et je ne m'attarderai pas plus dessus. La seconde cependant, était une camarade de classe.

Innocente.

Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, malheureusement. Je me souviens que la première fois que ça s'était passé comme ça, je ne m'étais même pas fait réprimander.

Cette fois-là, et aujourd'hui aussi, Karen m'a seulement dit « tant pis ».

« Tant pis »... est-ce vraiment suffisant pour mesurer le poids d'une vie ? Les Astrea Messengers sont censés servir la justice, alors pourquoi considérer les innocents morts comme des « accidents du métiers ». Ce ne sont pas les mots de ma tante, mais ce « tant pis » veut-il vraiment dire quoi que ce soit d'autre ?

Pourtant, autant que ces mots peuvent me faire douter, je ne pourrai pas quitter les Astrea Messengers. J'ai une dette envers Karen, et je compte bien la remplir, quoi que cela puisse vouloir dire. Elle m'a sauvé quand même.

Mais je me demande parfois si je n'aurais pas été plus heureux de mourir dans cet accident de voiture avec mes parents...


Je referme le carnet et le dépose dans ma table de nuit. Je ramasse celui que j'ai fini avec l'histoire d'Alexandra Blinov et sors, je vais le déposer avec les autres.

Leila et Karen sont déjà parties dormir, comme me l'indique l'absence de lumière dans leurs chambres. Je descends les escaliers, traverse le salon et me retrouve dans la cuisine.

Je tourne le thermostat du four sur 5 et règle le réfrigérateur sur 6°c. Au moment où j'appuie sur le bouton de l'allume-gaz, une porte dérobée dans le mur du salon -à côté de la télé, plus précisément- s'ouvre.

Je traverse le couloir fraîchement ouvert sans faire attention aux armes accrochées sur tout le long des murs, et ouvre la porte du fond. La pièce est assez petite, contrairement au reste de la maison ; on n'y trouve que trois mallettes.

La première contient toutes les lettres envoyées par les clients.

La deuxième, la réserve d'argent de la famille Migi (ma tante n'en dépose qu'une partie à la banque).

La troisième contient mes carnets.

Je l'ouvre et dépose le dernier complété avec les autres. Peut-être que je les relirai un jour...

Je retourne dans la cuisine, remet le thermostat à 0, le frigo à 4°. La porte se referme.

Je croise Karen dans les escaliers. Tiens, tu n'étais pas censée dormir ?

- T'as trouvé la mission difficile ? me demande-t-elle d'un air sérieux qui ne lui est pas propre.

- Si on fait pas attention à Amy, c'était très facile.

Ma tante étouffe un rire avec sa main. Puis me regarde droit dans les yeux en faisant bien attention de faire ressortir toutes les syllabes de sa phrase :

- Tant mieux. Parce que ce sera de plus en plus dur.

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