Nuit sibylline
Dehors le crépuscule a couvert les baliveaux de son fin manteau d'aniline
Les confins de l'empyrée se brouillent et les étoiles me sont sibyllines
Les nébuleuses et les comètes qui m'étaient si pétales à l'univers
Ne sont plus que lointaines fleurs dans ce profond dédale de chimères
L'aquilon surgit derrière les jeunes sapins aux aiguilles d'émeraude
Comme un pinceau de la sorgue il caresse les épines et corrode
L'ivraie bistrée de brunes salissures gorgées d'espace et de nuit
Le souffle glacé de la bise alumine les champs des éclats de minuit
Voilà que je m'enivre des tardives esquisses de ce peintre à la pénombre
De ses farandoles de couleurs et de ses brillances aux heures sombres
Mes prunelles s'abreuvent de ces morceaux de ciel sous les nuages
L'éden s'embrume et je vois le divin cosmos dans tous les ramages
Que les parfums de la brise caressent et les plantes sont les buvards
De mes olympes à la poussière astrale et de mes songes musards
Les feuilles perlent mes rêves et miroitent les beaux éthers du soir
Mes yeux constellés de rayons lunaires s'évanouissent dans le noir
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