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Chapitre 42


Au premier palier, l'escorte continua de descendre par un escalier en pierre jusqu'au sous-sol du bâtiment plongé dans la pénombre. Seules des torches, accrochées aux murs, éclairaient cette partie de la bâtisse plus ancienne, creusée dans la roche et dépourvue de fenêtre. Une odeur puissante d'humidité et de renfermé flottait dans l'air. L'intuition d'Astia lui hurlait de fuir le plus vite possible cet endroit malsain.

Le cri déchirant d'une bête résonna à travers les longs couloirs.

Des salles de torture, voilà où ils m'emmènent songea Astia, terrifiée.

Ils longèrent durant plusieurs minutes une coursive qui desservait de part et d'autre, d'horribles cachots sales et puants. Sa cellule à l'étage avait des airs d'hôtel de luxe. Astia, qui ne put s'empêcher d'y jeter un rapide coup d'œil, remercia le ciel que les cachots soient vides.

Mais les cris de détresse de l'animal se répercutaient encore dans les profondeurs des corridors. Que lui faisait-on pour qu'il soit dans une telle détresse ? Elle sentit la panique l'envahir au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de ces hurlements. Jamais elle ne sortirait d'ici... Elle allait subir le même sort que ce pauvre animal.

Au détour d'un second couloir, une immense cellule apparut, renforcé par de doubles barreaux. Elle contenait une bête gigantesque allongée sur le flanc qui gémissait faiblement. Malgré son pelage terne et sale, Astia la reconnut instantanément : il s'agissait du Gorrac de la zone fantôme.

La jeune fille, le cœur battant, eut instantanément envie de l'appeler mais quelque chose la retint. Elle jeta un regard furtif aux gardes. Qu'allaient-ils lui faire s'ils comprenaient que le Gorrac était important pour elle ? Ils pourraient s'en servir comme moyen de pression pour la faire parler. Il serait alors, par sa faute, bien plus en danger. C'était hors de question !

Heureusement ses geôliers, trop occupés à parler entre eux, n'avaient pas prêté attention à ses hésitations. Mais l'animal, lui, avait reconnu l'odeur de son ancienne maîtresse. Il se leva immédiatement et la fixa intensément avec les yeux brillants d'espoir, en émettant un doux feulement de joie.

Astia lui sourit discrètement, pour lui montrer qu'elle ne l'avait pas oublié.

— Que lui prend-il à cette bestiole ? s'interrogea un des gardes, suspicieux.

— Probablement rien, mais accélérons quand même le pas. Le lieutenant Tarus n'aime pas attendre répondit son acolyte, en poussant Astia pour qu'elle marche plus vite.

Les regardant partir, le Gorrac poussa une longue plainte.

Au bout de l'interminable couloir, ils débouchèrent sur une lourde porte fermée. Ils frappèrent, entrèrent et saluèrent respectueusement le jeune homme assis derrière un bureau.

Astia crut défaillir en jetant un regard circulaire dans la pièce : la salle devant elle, avait tout d'une salle de consultation médicale. Elle comportait un lit d'examen équipé de sangles de contention ainsi qu'une petite table où reposait une multitude d'outils médicaux et de seringues mais la jeune Terrienne, lucide, savait parfaitement qu'elle n'était pas là pour un simple examen médical. Les cris de détresses du Gorrac lui revinrent en mémoire. Une salle de torture. Elle allait être interrogée et torturée...

— Je crois qu'elle vient de comprendre où elle avait mis les pieds ! s'exclama cruellement l'un des gardes en remarquant la pâleur de sa prisonnière.

Le lieutenant jeta un regard à son garde puis à la jeune fille en se levant.

— Mettez-la sur la table d'examen.

Astia, prise de panique, tenta de s'opposer en se débattant violemment mais les militaires bien plus forts qu'elle, n'eurent aucun mal à la maîtriser. Ils lui saisirent simultanément les bras, l'empêchant d'avoir recours à son Don et l'immobilisèrent sans difficulté sur la table d'examen glaciale.

Ils détachèrent alors d'un geste ses chaînes et lui entravèrent de nouveaux les poignets avec des cuirs fixés de chaque côté du lit.

— Monstre ! hurla-t-elle en tirant de toutes ses forces sur ses attaches.

Le lieutenant, à peine plus vieux qu'elle, toisa ses gardes.

— Vous pouvez disposer maintenant !

Ces derniers, fixèrent Astia puis le regardèrent sans rien dire, visiblement anxieux.

— Mais lieutenant... osa timidement un garde.

— Allez-y, ne vous inquiétez pas ! Restez derrière la porte si cela vous tranquillise, je ne risque rien. Elle est enchaînée et je doute qu'elle mette la vie de ses amis en danger, n'est-ce pas ? interrogea-t-il en regardant sévèrement la prisonnière, qui acquiesça rapidement.

Les deux gardes jetèrent un œil soupçonneux à la jeune fille puis consentirent à sortir, sans un mot. Astia allongée, essayait toujours de tirer de toutes ses forces sur ses liens solidement fixés, mais elle ne parvint qu'à se faire mal aux poignets. Et impossible de parvenir à faire appel à sa magie dans cette position. La situation se présentait très mal.

— Ce que tu fais est complètement inutile, tu sais. Cependant, je ne peux t'en vouloir d'essayer reconnut l'inconnu, un léger sourire aux lèvres. Je me présente, je suis Tarus, lieutenant de la forteresse frontière déclara-t-il en se rapprochant encore plus. Et toi qui es-tu ?

Astia fixa son interlocuteur d'un regard plein de mépris sans répondre. Il paraissait extrêmement calme et ne semblait pas assoiffé de sang comme les autres soldats ni même agressif. Son regard aussi la perturbait.... C'était la première fois qu'elle voyait un regard franc et honnête chez un homme de ce peuple. Quelque chose n'allait pas, elle en était certaine. Allait-il réellement la torturer ?

— Je me nomme Astia avoua la jeune fille déboussolée et angoissée.

Il lui sourit.

— Mes hommes ont eu très peur de toi hier. Tu les as grandement impressionnés et ce n'est pas chose facile, crois-moi.

— Ces monstres ont tué une des miennes sans aucune raison ! s'écria Astia en gesticulant.

Elle fronça les sourcils, interdite : elle aurait juré que le visage de l'homme s'était figé quelques secondes en entendant la nouvelle. Non, elle avait dû rêver. L'air suffisant qu'il affichait maintenant ne semblait pas le moins du monde attristé.

— Je suis désolé pour ton amie, leurs méthodes... manquent de finesse dirons-nous mais tu ne me dis pas la vérité. Apparemment, ce n'était pas une femme de ton peuple puisque tu n'appartiens visiblement pas au peuple des damnés continua-t-il en s'approchant de la jeune terrienne.

Le corps d'Astia se raidit en voyant l'homme s'arrêter à quelques centimètres d'elle et lui soulever les cheveux en faisant pivoter légèrement sa tête pour voir la base de sa nuque.

— Mes hommes avaient raison. Tu n'as rien d'une Imienne. Qui es-tu ? Une métia ?

Astia ne répondit rien et fixa l'homme en plissant les yeux d'un air de défi. Le lieutenant fronça les sourcils et lui serra violemment le bras.

— Alors ?

— Vous me faites mal ! hurla Astia en essayant de se débattre, pour se dégager malgré ses mains attachées. Non, je ne suis pas une métia !

— Alors qui es-tu ? De toute façon, la reine est déjà prévenue, dans quatre jours au plus tard, elle sera là !

Le lieutenant saisit une seringue contenant un liquide vert sur la tablette d'ustensiles médicaux et se retourna vers sa captive.

— On va voir si tu deviens plus loquace avec ça, dit-il sèchement.

D'un mouvement sec, il saisit le bras d'Astia, retroussa la manche de son haut et lui injecta le contenu de la seringue. Astia, sous le choc de l'attaque, se mit à hurler au moment où elle sentit le liquide se répandre dans son corps.

— Que m'avez-vous injecté, monstre !

— Rassure-toi, rien de dangereux. Ce sérum, inventé par notre reine, va juste m'aider à te délier la langue...

— Un... un sérum de vérité ! s'écria bouche bée la terrienne.

Astia, horrifiée, tenta de se concentrer sur des choses sans importance. Mais plus les minutes passaient, plus son esprit embrumé par la drogue commençait à avoir du mal à réfléchir efficacement. À demi-consciente, elle entendait encore les questions de Tarus.

— Alors reprenons où nous nous étions arrêtés, ma belle. Es-tu une métia ?

En entendant les paroles du lieutenant, Astia tenta de se concentrer davantage pour ne rien divulguer mais son corps empoisonné ne lui répondait plus et elle entendit malgré elle sa voix affirmer.

— Non, je... je suis d'un autre monde. Je viens de la Terre.

Le lieutenant, surpris, haussa un sourcil et resta quelques secondes à fixer la jeune étrangère.

— Je ne m'attendais pas à cela... Je comprends mieux pourquoi la reine paraît si pressée de mettre la main sur toi. Mon commandant va être satisfait ! se réjouit-il.

Il réfléchit.

— Mais... comment es-tu arrivée là ? Pourquoi tout le monde désire-t-il t'attraper ?

Un silence pesant empli la pièce. La lutte intérieure que menait Astia pour ne rien révéler l'épuisait. Des gouttes de sueur perlaient de son front, ses mains commençaient à trembler.

— Je repose ma question : pourquoi tout le monde s'intéresse-t-il à toi ?

— Je ne sais pas, réussit à mentir Astia, en serrant les dents.

Tarus, énervé par la résistance de sa captive, saisit une autre seringue de sérum vert et l'approcha du bras d'Astia :

— Tu ne résisteras plus longtemps avec cela !

— Non, non !

L'esprit d'Astia sombra.

Incapable de réfléchir et de s'opposer à son tortionnaire, la jeune fille n'était plus que l'ombre d'elle-même. À demi-inconsciente, tel un automate, elle répondit d'une voix désincarnée :

— Mes pouvoirs, ils veulent mes pouvoirs. Ils viennent de l'arbre sacré, avoua-t-elle, avant de sombrer dans le néant.

* * *

Astia émergea, la tête lourde et douloureuse. Une étoffe humide était posée sur son front. Voulant se lever, elle comprit qu'elle était toujours maintenue à la table d'examen. Le lieutenant assis sur une chaise, non loin d'elle, parut soulagé de la voir reprendre ses esprits, ce qui intrigua Astia au plus haut point.

— Vous m'avez veillée ?

— Moi ? Non que crois-tu là ! s'insurgea le jeune lieutenant en haussant un sourcil. Je tiens à la vie ! Que penses-tu que la reine me ferait, si je tuais celle qu'elle recherche depuis si longtemps ?

Astia essaya de se remémorer les instants précédant sa perte de connaissance, l'interrogatoire... le sérum de vérité. Mais seuls des bribes de souvenirs refaisaient surface.

— Vous m'avez drogué... Je ne me souviens plus de rien.

— N'aie crainte, l'assura le lieutenant d'un sourire appuyé, je sais tout ce que je voulais savoir.

Astia, horrifiée, sentit les larmes monter.

— Non, jamais je n'aurais parlé ! C'est impossible...Pourquoi votre reine s'acharne-t-elle sur moi ? Je n'appartiens même pas à votre monde !

Elle détourna les yeux, profondément meurtri et angoissée. Qu'avait-elle pu lui révéler contre son gré avant de s'évanouir ? Par sa faute, ses amis étaient tous en danger. Jamais elle ne se le pardonnerait s'il leur arrivait malheur.

Son tortionnaire, sourit malicieusement.

— J'ignore les projets de la reine mais son savoir est immense. Elle connaît tout. Ne sais-tu pas qu'elle est la reine de tous les royaumes ? Elle nous protège des autres peuples et de leurs démoniaques pouvoirs.

Astia ne sut plus quoi ajouter, face à cet étrange individu. Elle avait la forte impression qu'il se moquait d'elle. Il paraissait évident qu'il n'avait aucune envie de répondre à ses questions. Lasse, elle n'eut pas la force d'insister. De toute façon, il paraissait plus judicieux d'aller dans son sens. Peut-être pouvait-il devenir une aide plus tard ?

Reprenant son sérieux, l'homme continua :

— J'avoue que je ne sais pas ce que la reine te veut, mais la connaissant, il y a peu de chance pour que ce soit positif pour toi. Elle interdit les pouvoirs magiques. Je présume que tes dons ainsi que ton origine mystérieuse ne sont pas étrangers à tout ceci. Maintenant que tu te sens mieux, tu dois retourner à ton habitation ajouta-t-il avec ironie en se dirigeant vers la porte.

* * *

De retour à sa cellule, Astia encore nauséeuse, se rendit compte que de nombreuses heures s'étaient écoulées. Il faisait nuit noire dehors et la prison était plongée dans le silence. Seule la respiration légère des prisonniers troublait le calme.

Irfric, trop inquiet pour dormir, s'était accoudé aux barreaux en somnolant. Le teint extrêmement pâle de son ami et ses yeux rougis l'inquiétèrent mais il attendit pourtant le départ des soldats pour la questionner.

— Astia, enfin ! J'ai cru que tu ne reviendrais jamais... Tu vas bien ?

Lirria qui dormait au fond de la cellule, se retourna en entendant Irfric.

— Astia ! s'écria-t-elle en la prenant dans ses bras, que je suis heureuse de te revoir indemne !

La jeune fille tremblante, les larmes aux yeux, resta sans bouger, les bras pliés sur sa poitrine.

— Je...je vais bien.

Irfric, inquiet du son de sa voix, se contorsionna pour tenter de voir dans la cellule de ses amies.

— Qu'est-ce que tu as ? Ta voix tremble, parle-moi.

Astia s'écroula au sol, en pleurs.

— Je suis désolée... Le lieutenant m'a injecté un sérum de vérité. J'ai essayé de résister, je te jure que j'ai essayé le plus possible mais...

La voix d'Irfric monta dans les aigus. Il était pris de panique.

— De quoi parles-tu ? Qu'est-ce qu'un sérum de vérité ?

— Une... une substance crée pour détruire la volonté lors d'interrogatoires. Comme votre vérétas.

Irfric se tut. Astia l'entendit se laisser tomber au sol.

— Tu... tu n'es pas responsable, dit-il après quelques secondes, si ce produit est aussi efficace que tu le prétends, n'importe qui aurait parlé. Te souviens-tu au moins de ce que tu as dit ?

— Non, avoua-t-elle en reniflant. Je n'ai aucun souvenir. Je me suis évanouie...

— Peut-être alors n'as-tu rien dit de très important ? essaya de temporiser Lirria, en essuyant les larmes d'Astia.

La jeune fille aurait voulu partager le même optimisme que sa codétenue, mais le mal-être persistant qu'elle ressentait depuis son interrogatoire ne lui laissait que peu de doute... Ils étaient tous une fois de plus en grand danger par sa faute. Qu'allait-il advenir de la forteresse de roche ?

Épuisée et angoissée, elle se recroquevilla surelle-même et s'endormit sans un mot.

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