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Chapitre 4

Hello! 

Comme promis, voici le 4eme chap! 

J'espère qu'il vous tarde de savoir où Astia a bien pu atterrir.

N'hésitez pas à me donner vos impressions sur ce nouveau monde et sur l'héroïne.

Bonne lecture,




Astia émergea difficilement d'un sommeil lourd, sa tête la faisait énormément souffrir. La douleur lui enserrait le crâne, irradiant jusqu'à l'intérieur de sa mâchoire et sur ses tempes, tel un étau, d'une telle force qu'elle était incapable d'émettre la moindre pensée construite, pas plus qu'elle n'était en capacité d'ouvrir les yeux. Sa jambe blessée était encore chaude et douloureuse.

Désorientée et nauséeuse, elle tenta de reprendre le contrôle de son corps en expirant longuement et calmement comme elle avait l'habitude de le faire mais ce fut un échec. Ses membres étaient engourdis et pesants, ses muscles très sensibles. Essayant de se concentrer sur ses autres sensations physiques, elle réalisa soudain avec étonnement, qu'elle reposait sur une surface moelleuse et qu'un tissu épais et doux recouvrait son corps. Il ressemblait à sa couverture en patchwork.

— Maman... Maman ! s'écria-t-elle le cœur battant en ouvrant les yeux, tu es là ?

Mais ce qu'elle vit la plongea dans une profonde déception : elle reposait bien sur une sorte de lit mais il s'apparentait plus à une simple paillasse posée au sol et n'avait rien à voir avec le lit de sa chambre.

N'arrivant pas à bouger, elle pleura de longues minutes, sans pouvoir s'arrêter, puis terrassée par la fatigue et la tristesse, elle sombra de nouveau dans le sommeil.

À son réveil, un linge humide reposait sur son front. Se sentant mieux, elle remarqua que ses vêtements en lambeaux avaient été remplacés par un haut et un pantalon fait d'une matière qui lui était inconnue. Souple et résistante, elle sentait l'herbe fraîchement coupée.

Ses douleurs s'étaient grandement apaisées.

La pièce de dimension réduite, semblait creusée dans une roche relativement tendre à la teinte ocre. Malgré l'absence de fenêtre, une lumière tamisée provenant de cristaux colorés disséminés sur les murs, éclairait suffisamment et créait de superbes jeux de lumière. Une étagère, très rudimentaire en bois, remplie d'objets et de livres poussiéreux, occupait l'un des pans de murs, non loin d'une table, elle aussi, en bois. Un feu crépitait dans un foyer creusé à même le sol, dégageant une douce et agréable chaleur.

Une grimace lui échappa lorsqu'elle essaya de se redresser, son corps meurtri n'était visiblement pas d'accord pour la laisser faire. Pourtant, elle se força à se mettre assise et à analyser la situation, aussi calmement que possible.

Elle ne savait pas où elle était mais elle aurait parié n'importe quoi, qu'elle ne se trouvait plus en France, ni même sur Terre d'ailleurs.... Elle se remémora le jeune homme aux cheveux verts. Qui était-il ? C'était sûrement lui qui l'avait emmenée ici. Même s'il est vrai qu'il lui avait porté secours et qu'elle lui devait la vie, il avait quand même failli la tuer juste avant... Pouvait-elle lui faire confiance dans ces conditions ? Mais avait-elle seulement le choix ? Il semblait évident que personne de son entourage ne pourrait lui venir en aide ici. Elle devrait se débrouiller seule pour s'en sortir.

Et s'il était hostile ?

Son cœur s'emballa...

Elle devait fuir.

Mais voilà, il n'y avait qu'une seule porte. Un seul moyen de filer. Et pour aller où ? Il était hors de question qu'elle retourne dans la zone maudite. Seule, elle n'y survivrait pas plus de deux heures.

Non, son seul espoir était de rester bien sagement ici et d'en apprendre plus sur ses hôtes. Peut-être l'aideraient-ils à retourner chez elle ?

Un bruit étrange arrêta net sa réflexion.

Elle crut d'abord identifier le bruit d'un métro, passant sous ses pieds.

Le grondement sourd, bien trop puissant, s'éleva des profondeurs de la terre et se répercuta sur les parois et les murs de la chambre, qui se mirent à trembler instantanément, de plus en plus fort, faisant tomber brusquement au sol les objets de l'étagère.

Un séisme !

Apeurée, elle resta prostrée dans son lit quelques secondes, hésitante sur la marche à suivre. Jamais elle n'avait été confrontée à cela chez elle. Un craquement horrible la sortit de sa stupeur. Levant les yeux au plafond, épouvantée, elle s'aperçut qu'une profonde fissure s'était créée juste au-dessus d'elle, et menaçait grandement l'intégralité du plafond. Les secousses s'accentuèrent encore, provoquant son élargissement.

Un pic d'adrénaline la fit se lever d'un bond. Sans même prêter attention à sa jambe blessée, elle plongea au sol juste au moment où une plaque de terre et de roche s'écroula sur son lit, l'ensevelissant complètement. Les secousses étaient telles qu'Astia était incapable de maintenir son équilibre et encore moins de se mettre debout. Contournant le lit en rampant lentement, elle traversa la pièce en évitant les gravats et se réfugia tremblante sous la table. Un halo blanc se forma de l'autre côté de la pièce.

Astia terrifiée, resta tétanisée.

— Oh non, pas encore !

Sous ses yeux ébahis, apparut un vortex similaire aux précédents. Bien que plus petit et plus instable, une vingtaine de centimètres tout au plus, il réussît cependant à aspirer les livres tombés au sol et d'énormes quantités de terre puis s'évapora d'un seul coup.

Astia, recroquevillée, les genoux ramenés sur sa poitrine, attendit sous son abri improvisé, ce qui lui parut une éternité, que la terre cesse de trembler. À son grand soulagement, le sol et les murs cessèrent enfin de bouger.

Des bruits de pas résonnèrent. Quelqu'un accourait en sa direction. Inquiète, elle regarda autour d'elle un moyen de se défendre, mais ne trouvant rien, elle préféra rester dans sa cachette. La porte s'ouvrit en grinçant, laissant apparaître une femme aux cheveux verts, âgée d'une cinquantaine d'années, qui entra précipitamment. Voyant le lit enseveli sous une montagne de débris et de roche, elle blêmit et se précipita sur les décombres quand elle entendit un léger bruit sous la table.

Elle ne put retenir un soupir de soulagement en apercevant Astia.

— Tu es là ! J'ai eu peur que tu ne sois blessée, avoua-t-elle en s'accroupissant près de la jeune fille. Tu as dû être terrorisée, désolée de n'avoir pu arriver plus tôt... Tu peux sortir maintenant, il n'y a plus de danger ajouta-t-elle doucement en tendant sa main.

Astia, hésitant à sortir de la protection relative du meuble, ne bougea pas.

— Vous êtes sûre qu'il n'y aura plus de vortex ?

Son interlocutrice fronça les sourcils, visiblement surprise.

— Il y a eu une anomalie simultanément au séisme ? Une sorte de halo blanc ?

Astia acquiesça sans bouger, en dévisageant la femme qui paraissait maintenant clairement contrariée.

— Encore une ! C'est la quatrième, cette semaine ! s'insurgea-t-elle.

Mais voyant la peur dans les yeux de la jeune fille, elle passa sa main dans ses cheveux, nerveuse :

— Désolé, tu peux sortir, les anomalies ne se manifestent que lors de séismes ou de catastrophes naturelles.

Astia observa l'inconnue dont un sourire franc illuminait maintenant le visage : elle possédait de grands yeux bleu émeraude d'une douceur infinie. Grande, svelte et musclée pour son âge avancé, elle arborait une longue tunique orange et aurait pu facilement passer pour une humaine, si elle n'avait possédé une chevelure verte identique à celle du jeune homme qui l'avait sauvé.

Malgré cela, Astia se sentit étrangement en confiance. Elle saisit la main, se releva et alla doucement se rasseoir sur un bout du lit épargné par la terre, aidée par la femme.

Elle fixa l'étrange chevelure.

— Qui êtes-vous ? murmura-t-elle sur la défensive.

— Je me nomme Sirria et je suis ce que mon peuple appelle une gardienne ainsi qu'une guérisseuse.

— Une gardienne ? Qu'est-ce que c'est ?

— Une personne qui préserve nos connaissances ancestrales, sur les plantes, la pharmacopée, les animaux. En fait, sur l'ensemble de notre monde.

S'agenouillant doucement près d'elle, elle la regarda intensément.

— Tu n'as rien à craindre de nous, sois rassurée. Tu es ici en sécurité. Comment t'appelles-tu ?

Ce regard bienveillant et serein de l'inconnue apaisa un peu l'angoisse de la jeune fille. Elle accepta de se livrer.

— Je... Je m'appelle Astia... Où suis-je ?

— Tu es à Imia. Nous sommes le peuple de l'arbre sacré. Enfin... nous l'étions, ajouta-t-elle d'un air profondément triste, mais ceci n'est pas le sujet.

Un autre monde. Elle tressaillit. Elle avait donc vu juste, elle n'était plus sur Terre.

— Tu viens d'ailleurs, n'est-ce pas ? demanda la gardienne en la voyant blêmir.

— Ce n'est pas possible... Il y a sûrement une explication rationnelle. Un cauchemar, c'est ça, je suis en train de rêver, se persuada Astia en prenant sa tête entre ses mains.

— Peut-être qu'une autre preuve sera plus efficace que des mots, suggéra son hôte, en soulevant sa longue chevelure pour dévoiler ses oreilles.

Astia, sidérée, dû se rendre à l'évidence : longues et pointues, elles ne ressemblaient en rien aux oreilles humaines. L'image des elfes du « Seigneur Des Anneaux » s'imposa dans son esprit.

Une sensation de vertige l'envahit. Ceci expliquait les évènements incompréhensibles de ces dernières heures.

— Des elfes ? lâcha-t-elle incrédule lorsque le choc fut légèrement dissipé. Vous êtes des elfes, comme dans les romans de fantasy ?

Son interlocutrice la regarda en fronçant les sourcils, ne semblant pas comprendre de quoi elle parlait.

— Des elfes ? Je ne connais pas, nous sommes des Imiens, le peuple des arbres. Imia est notre monde, le lieu où tu te trouves. Il englobe l'ensemble de nos terres d'ici à la mer d'Aran au-delà des montagnes trapues.

Astia, bouche bée, ne sut plus quoi dire ou penser. Toute sa vie, elle avait rêvé de ces mondes féeriques mais jamais elle n'aurait cru possible qu'un tel monde puisse réellement exister. Elle regarda son interlocutrice, les yeux écarquillés par l'incompréhension.

—Mais...comment ?

— Comment as-tu pu atterrir ici ?

La jeune fille acquiesça en hochant la tête.

— Probablement grâce à un portail magique, un halo blanc ressemblant aux anomalies.

— Un quoi ?

— Un portail de téléportation, c'est un moyen pour couvrir de vastes distances instantanément.

C'était donc ça qu'elle avait vu ! Mais qui avait bien pu créer ce truc ? La jeune fille ne comprenait plus rien. Elle ne l'avait tout de même pas déclenché toute seule !

— Aurais-je pu le faire inconsciemment ?

Sirria parut soudain pensive. Elle longea la pièce puis regarda Astia droit dans les yeux.

— En aucun cas. Ce n'est pas à la portée du premier venu. Il faut de solides connaissances en magie. Tu as eu beaucoup de chance que mon fils t'ait trouvée près du fleuve, c'est un lieu dangereux où nous ne nous rendons qu'en de rares occasions.

— Un fleuve ? Mais de quoi parlez-vous ? Je n'ai jamais vu de fleuve depuis que je suis là. Seulement un lieu horrible, froid et nauséabond, plein de brouillard et de monstres venimeux.

Le visage si avenant de Sirria se crispa. Elle soupira bruyamment.

— La zone fantôme ! Il m'a encore menti grommela la magicienne pour elle-même visiblement énervée. Il y a eu un... malentendu, dirons-nous, sur l'endroit où nous t'avons trouvé soupira-t-elle. Je comprends mieux tes blessures...

L'air préoccupé, elle se leva prestement.

Au dernier instant, elle se retourna, un sourire un peu forcé aux lèvres, se voulant rassurante :

— Ne t'inquiète pas, je reviens prestement pour te conduire à ta nouvelle chambre. Tu ne peux décemment pas rester ici, ajouta-t-elle d'un sourire dépité, en regardant le lit dévasté. Ralus va te servir une soupe d'Ortili pendant ce temps-là. Cela te redonnera des forces. À tout de suite, ajouta la magicienne, en prenant congé.

À peine était-elle sortie de la chambre, qu'un petit homme d'une soixantaine d'années, au ventre proéminent et à la chevelure similaire à celle de sa compatriote, vint lui apporter un repas.

Les bras chargés, il avança prudemment, visiblement soucieux de ne pas renverser le contenu du bol :

— Bonjour ! dit-il d'un ton sec, évitant le regard d'Astia.

— M... merci beaucoup, ajouta cette dernière, soudain mal à l'aise.

Elle avait à peine fini sa phrase que le dénommé Ralus s'était déjà éclipsé sans avoir relevé la tête.

La boisson épaisse et orange qu'il venait d'apporter, ressemblait fortement à une soupe de légumes mais l'odeur qui s'en dégageait, un savant mélange d'épices inconnues, était bien différente de l'odeur habituelle. Dans un premier temps, la jeune fille méfiante, ne fit que tremper ses lèvres dans le breuvage. Une agréable sensation de chaleur l'envahit, on aurait dit une sorte de potimarron. La faim prit rapidement le pas sur la prudence, la poussant à engloutir son frugal repas en quelques secondes. Elle le finissait à peine qu'elle entendit des bruits de pas dans la pièce d'à côté.

Curieuse, elle tendit l'oreille en espérant en apprendre davantage sur ses étranges hôtes.

Elle distingua deux voix, la première qui lui sembla familière, paraissait très énervée contre son interlocuteur.

— Tu y es retourné ! Je te l'avais pourtant interdit ! hurla-t-elle.

— Mais c'est ma maison ! répliqua, énervée, la deuxième personne.

Astia retint son souffle. La deuxième voix, elle en était certaine, appartenait au jeune homme qui l'avait conduite ici. Il était donc sain et sauf songea-t-elle en souriant.

Un bruit de pas précipité s'éloigna, puis plus rien.

La porte de sa chambre s'ouvrit peu de temps après et Sirria entra, avec un plateau chargé de bandages et un bol contenant des feuilles et un pilon.

— Tu as bien mangé ? s'enquit-elle avec gentillesse.

— Oui, le potage était délicieux, merci beaucoup. Le...

La jeune fille marqua une pause, hésitante. Elle se mordit machinalement l'ongle du pouce.

— Oui ?

— Le jeune homme qui m'a secouru, il va bien ?

Son interlocutrice inspira profondément en se passant la main dans les cheveux.

— Tu nous as entendus, c'est ça ?

Astia se sentit rougir, mal à l'aise.

— Je suis désolée, je n'aurais pas dû mais...

— Non, ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. Une divergence de point de vue, c'est tout. Rassure-toi, il va très bien. Tu le verras rapidement. Pour l'instant, je vais t'amener à ta nouvelle chambre. Tu vas devoir t'appuyer sur moi, tu ne dois pas peser sur ta blessure. Voyons où en est ta cicatrisation pour l'instant, déclara-t-elle en se penchant devant elle.

Elle retira soigneusement le bandage de la jeune fille puis inspecta minutieusement les plaies. La couleur violette de ses jambes avait disparu. Les plaies, bien que légèrement gonflées, ne suppuraient plus et avaient retrouvé leurs teintes rosées.

— Tu as de la chance fit la femme soulagée, pas de signe d'infection. Ce cataplasme d'herbes médicinales aidera ton corps à se débarrasser du venin ajouta-t-elle en recouvrant les blessures de feuilles odorantes broyées.

—Merci beaucoup pour votre gentillesse chuchota Astia émue, en posant sa main sur celle de la guérisseuse.

Le regard doux et compatissant de Sirria se posa sur elle.

— Je n'ose imaginer ce que tu vis en ce moment, mais saches que tu peux compter sur moi.

Prenant appui sur elle, Astia réussit, bien que difficilement, à se mettre en position verticale. Elle regarda inquiète le chemin à parcourir jusqu'à la porte, se demandant comment elle allait bien pouvoir marcher plusieurs mètres sans poser son pied au sol.

Comprenant le désarroi de la jeune blessée, Sirria la rassura :

— Ne t'inquiète pas, ta chambre n'est vraiment pas loin.

Esquissant un sourire un peu tendu, Astia entreprit d'avancer doucement, en prenant soin d'éviter les monticules de terre. Sirria et elle réussirent à sortir de la chambre au bout de plusieurs minutes et se retrouvèrent nez à nez avec deux gardes armés d'arcs.

— Vous pouvez disposer ! décréta la guérisseuse d'un ton sec en échangeant un regard avec eux.

Astia, sur la défensive, eut un mouvement de recul.

Elle jeta un regard crispé et interrogateur à sa nouvelle amie.

— Ils ne sont là que pour t'aider en cas de besoin, ne t'inquiète pas, expliqua cette dernière.

Mais sa réponse et son ton empressé sonnaient faux. Astia scruta les guerriers qui s'écartèrent en silence contre les parois de roche pour les laisser passer. L'expression hargneuse de leur visage était claire : quelque fût leur mission, ce n'était sûrement pas de l'aider. Tendue, la jeune malade suivit néanmoins la guérisseuse. Elles débouchèrent sur un tunnel, entièrement creusé dans la roche et la terre, et éclairé à intervalles réguliers par des cristaux semblables à ceux de la chambre où Astia s'était réveillée.

—Tu te trouves dans le couloir d'accès du niveau 2. Il permet d'arriver à la Dourna : le centre névralgique de la vie sociale dans la forteresse de roche. C'est là-bas que nous vivons, mangeons et dormons.

Astia marqua une pause et se pencha pour regarder son interlocutrice :

— Une forteresse de roche ? répéta-t-elle incrédule. On est sous terre ?

— Heu, oui, j'ai omis ce petit détail avoua Sirria, prise de court. Je te promets de tout t'expliquer, mais là, il me semble plus important que tu te reposes. Allez, courage, plus que quelques mètres.

Elle avait raison. Astia le savait. Elle ne pourrait pas se maintenir debout encore longtemps, la douleur aux jambes s'intensifiait à chaque minute et l'épuisement la guettait. Elle aurait bien le temps de s'en inquiéter demain.

Astia reprit la marche en serrant les dents. Elles longèrent le couloir vide sur quelques dizaines de mètres supplémentaires et débouchèrent dans une pièce.

L'endroit féerique la subjugua totalement. Astia, extrêmement impressionnée, en oublia momentanément sa douleur et sa fatigue

Malgré l'heure tardive, la Dourna, comme la nommait la guérisseuse, était loin d'être déserte. Des hommes et des femmes, vêtus simplement, étaient assis, à discuter ou à fumer, autour d'un immense feu de camp. Quelques adolescents et enfants en bas âge couraient après des animaux ressemblant à des lémuriens bleus, en riant aux éclats. Ces derniers, espiègles, semblaient prendre un malin plaisir à narguer les petits en venant contre eux puis en fuyant joyeusement.

En grande partie naturelle, l'immense excavation avait été creusée sur les extrémités extérieures pour créer une multitude d'alcôves servant sûrement d'habitations.

—Voici notre maison murmura la gardienne fièrement.

Un cri stoppa net les jeux. Tous les yeux se tournèrent vers l'entrée et dévisagèrent l'intruse, qui vira rouge pivoine, très mal à l'aise. Les petits, apeurés, se cachèrent derrière leurs parents, les adultes se positionnèrent devant eux pour les protéger, et saisirent ce qu'ils avaient à porter de main pour se défendre.

Des gardes arrivèrent en courant et encadrèrent la guérisseuse et sa malade. La tension était palpable.

Astia, apeurée, se serra contre Sirria.

—Qu'y a-t-il ?

La gardienne se tourna vers elle, visiblement embarrassée.

— C'est compliqué, soupira sa nouvelle amie. Je t'expliquerai demain, viens dit-elle en l'entraînant dans une des alcôves. Voici où je dors. Nous n'avons pas beaucoup d'espace mais j'espère que cela te conviendra chuchota-t-elle. Pour plus de sécurité, les gardes resteront cette nuit devant l'entrée, mais n'aie crainte, mon peuple est pacifique. Fais attention dit-elle avant de rentrer, il n'y a pas de lumière, et tout le monde dort.

— Merci beaucoup pour votre gentillesse murmura Astia en la suivant.

Elles soulevèrent la tenture et entrèrent dans une petite salle plongée dans le noir. Un mince rayon de lumière perça, permettant à Astia de discerner au fond, de part et d'autre du mur, ce qui devait être deux lits. Une respiration bruyante et encombrée s'élevait de la couchette de gauche. Aucun son ne parvenait de l'autre couchette.

Sirria tira la main de sa protégée pour la faire pivoter sur la gauche, où se trouvait un autre lit vide.

— Allonge-toi là lui murmura-t-elle, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas, mon lit est à droite, repose-toi bien.

— Merci.

La jeune fille, épuisée, apprécia, dans un premier temps, d'être confortablement allongée et de pouvoir enfin reposer sa jambe meurtrie. Chamboulée par ce qu'elle avait vécu, elle avait besoin de remettre ses idées en place. Mais très vite, l'angoisse commença à la submerger. Dormir entourée d'inconnus, elle qui n'avait jamais partagé sa propre chambre, était loin d'être facile. Sur le qui-vive, elle sursautait au moindre bruit suspect, redoutant de voir surgir les gardes d'un moment à l'autre. Des centaines de questions tournaient dans son esprit. Sa famille, tout d'abord lui manquait terriblement. Elle les imaginait, ainsi que Léo, arpentant désespérément les rues de Besançon en hurlant son nom. Ils devaient être terrifiés. Et puis, ce monde étrange l'angoissait aussi énormément. L'agressivité de la foule et des gardes la préoccupait. Elle avait la sensation qu'on lui cachait quelque chose. Pourquoi avoir réagi ainsi en la voyant ? Qu'était-elle censée apprendre demain ? Malgré l'épuisement, elle s'efforça de rester éveillée mais son corps trop durement touché par le poison ne l'écoutait plus. Les respirations régulières de ses hôtes finirent par la bercer.

La fatigue l'emporta.

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