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Chapitre 33

— Je vous ai emmenés ici car nous avons peut-être une idée pour expliquer l'origine de tes pouvoirs et les décisions de Marielle, avoua la gardienne en posant un regard triste sur son fils. Altir, tu veux commencer ?

L'ancien conseiller la remercia d'un sourire et se tourna vers Helvius, l'air grave.

— Je connaissais bien ta mère, Helvius. J'étais là le jour du grand cataclysme. Jamais, elle ne t'aurait abandonné, à moins d'y être forcée...

La mâchoire d'Helvius trembla, retenant des sanglots. Astia lui prit tendrement la main.

— Ce jour-là, elle avait pour mission de protéger le dernier fruit de l'arbre sacré et c'est sûrement pour cela qu'elle a emprunté le vortex à la suite de la reine. Elle espérait nous sauver en replantant un arbre, sachant le chaos que sa destruction engendrerait sur nos deux mondes.

— Mais quel est rapport avec moi, alors ? s'étonna Astia.

— Vous avez eu des anomalies chez les Otras ? questionna Sirria, sûre d'elle.

Astia et ses compagnons secouèrent la tête négativement.

— Et bien, figurez-vous que nous, à peine deux heures après votre départ, elles ont recommencé. Troublant, non ? La réponse était devant nos yeux depuis le début : ton pouvoir est multiple, aucun d'entre nous n'en possède un similaire, pour la simple et bonne raison que ton don, contrairement aux nôtres, n'est pas lié à un don de naissance.

Sirria s'approcha de son fils et d'Astia et leur prit doucement les mains.

— Nous pensons que Marielle a poursuivi toutes ces années sa mission, protéger le dernier fruit de l'arbre ou plus exactement son réceptacle vivant, toi Astia dit-elle en lui caressant le visage. Elle s'est sacrifiée, pensant nous donner une chance d'arrêter les dérèglements et cette guerre.

— Moi ? Mais... ? commença Astia, perdue. Comment serait-ce possible ?

Sirria la regarda intensément.

— Je ne sais comment mais le fruit de l'arbre sacré a dû fusionner avec toi lorsque tu étais malade. Son pouvoir immense a créé de la magie là où il n'y en avait pas. Ce n'est jamais arrivé à ma connaissance. C'est un Don exceptionnel. Mais cela expliquerait ta guérison inespérée enfant, ta venue, ta facilité déconcertante à faire appel à la magie...

— La guérison d'Ifric lâcha Helvius abasourdi. J'aurais dû m'en douter. Je ne parvenais pas à le guérir... Tu m'as touché et mon pouvoir s'est intensifié. J'ai cru naïvement que j'avais sous-estimé mon Don mais c'est toi qui l'as augmenté comme l'aurait fait un morceau de fruit de l'arbre.

Astia, figée, se laissa glisser au sol, sans émettre le moindre son.

Elle ne pouvait pas être responsable de l'avenir d'un pays, ni du sacrifice de qui que ce soit.

Impossible ! Ils devaient forcément se tromper...

Pourtant, tout paraissait logique à présent... même la raison qui poussait la reine à la rechercher. Elle voulait récupérer le pouvoir de l'arbre.

— Tout ceci est dur à assimiler, reconnut Sirria, compatissante.

Astia ne répondit pas. Son visage se figea devant l'horrible évidence.

— Mais alors, si nos deux mondes sont réellement connectés... Mon monde est en danger aussi, la...

— Zone fantôme risque de se répandre aussi dans ton monde, finit Sirria à la place de la jeune fille, atterrée.

Astia eut soudainement envie de vomir, des visions de cauchemar affluèrent dans son esprit : son monde détruit, envahi de fumées toxiques, ses parents agonisant... Elle se mit à trembler.

L'impuissance fit place à la colère, ses cheveux se mirent à flotter, au moment où un léger frisson la parcourut.

— Nous ne pouvons même pas les prévenir ! ragea-t-elle les larmes aux yeux en serrant les poings.

Les murs de la pièce se mirent à trembler, faisant tomber l'ensemble des armes dans un fracas assourdissant.

Soutenant la jeune fille par le bras, Sirria déclara d'un ton réconfortant :

— Nous allons trouver une solution, viens, tu as besoin de te reposer un peu.

— Vous êtes la plus puissante des magiciennes et vous en êtes incapable rétorqua Astia sèchement, alors je ne vois pas comment on pourrait trouver une solution. Je suis désolée s'excusa-t-elle les larmes aux yeux... Je préférerais être seule. J'ai besoin de temps.

La jeune lycéenne s'écarta doucement de la magicienne, sans un regard et sortit tête basse.

— Astia ! hurla Helvius en s'apprêtant à la rejoindre.

— Laisse-la, lui conseilla Irfric en lui touchant l'épaule. Elle a besoin de temps.

* * *

L'après-midi était déjà bien entamé lorsque Helvius fut chargé par Sirria de retrouver Astia.

Inquiet depuis des heures par son absence, le jeune guerrier fut soulagé de pouvoir enfin se mettre à sa recherche et s'assurer qu'elle aille bien : il ne mit pas longtemps à localiser la jeune fille. Assise dans un coin de la salle des prières, elle contemplait, songeuse, la reproduction magnifique, grandeur nature, de l'arbre sacré.

Ses yeux gonflés et rougis, trahissaient encore une vive tristesse. S'approchant le plus discrètement possible, le jeune homme s'assit en silence près d'elle et l'entoura de ses bras protecteurs.

Rassurée par cette présence devenue familière, Astia posa sa tête sur l'épaule de son ami, ses larmes coulèrent en silence.

Ce dernier saisit délicatement le visage de son amie, écartant une mèche de cheveux collés qui l'empêchait d'admirer ses superbes yeux verts.

— J'étais sérieux avec toi ce matin. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider. Ensemble, nous parviendrons à te ramener auprès des tiens et à retrouver ma mère. Garde espoir.

— Je suis désolée, pour toi aussi cela doit être dur.

Astia plongea son regard dans celui de son ami. Ils étaient si proches qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur son visage et l'odeur enivrante de sa peau.

— Merci dit-elle au creux de son oreille, pour ta gentillesse et ta présence.

— Heu, ce n'est rien, bredouilla Helvius un peu troublé. Tu... Tu n'as pas à me remercier, ajouta-t-il dans un souffle.

Astia lui adressa un tendre sourire en se penchant lentement vers lui, ses lèvres effleurèrent délicatement celles du garçon, qui l'enlaça tendrement.

Ils restèrent là, un long moment. Helvius, reprenant soudain ses esprits, se rappela sa mission et desserra à contrecœur son étreinte.

— Nous devrions y aller sourit-il, ma mère veut te voir.

* * *

En pénétrant dans la salle commune, ils aperçurent Irfric et Sirria ainsi qu'Altir déjà attablés avec d'autres convives, leur faisant de grands gestes pour qu'ils les rejoignent. Sirria leur désigna les deux sièges à ses côtés.

Helvius regarda Irfric d'un air espiègle.

— Heureusement que nous n'arrivons pas trop tard ! Un peu plus, je ne suis pas sûr que nous aurions eu la chance de manger, vu ton appétit !

Irfric, assis en face, prit un air outré. Il suspendit en l'air le morceau de pain qu'il s'apprêtait à dévorer et asséna une gentille tape sur la tête de son ami, en ajoutant avec un large sourire.

— Moi, au moins, je n'ai pas angoissé une bonne partie de la journée en attendant désespérément quelqu'un.

— Heu non... Je voulais juste être certain qu'Astia allait bien, c'est tout, bredouilla le jeune homme rougissant.

— C'est cela ! On y croit tous ! continua son voisin de table avec un large sourire en voyant son embarras.

— Astia, tu as un peu faim, j'espère ? demanda Sirria pour détourner la conversation, en lui présentant des pains allongés, remplis de légumes et de viande.

Astia, mal à l'aise, fut ravie de pouvoir changer de sujet et lui adressa un léger sourire.

— Merci fit-elle en saisissant la nourriture tendue. Si nos mondes sont liés, est-il possible qu'en rétablissant l'équilibre dans votre monde, cela protège le mien ?

La gardienne resta pensive un moment. Astia, anxieuse, se mit à émietter son pain.

— Je présume que oui, mais il nous faudrait disposer du pouvoir de l'arbre et réussir à battre la sorcière. Et j'ignore comment s'y prendre.

— Vous avez dit que le pouvoir de l'arbre coulait en moi. Je peux sûrement vous aider.

— Tu es sûre de vouloir t'engager là-dedans, Astia ? questionna Helvius inquiet. Tu ignores ce qu'impose une guerre. Tu risques d'être blessée ou pire...

Astia se pencha vers son ami, l'air grave.

— Si j'ai une chance de sauver mon monde et le vôtre, je dois essayer ! dit-elle en saisissant la main d'Helvius discrètement sous la table. Je ne peux rester là, sans rien faire.

Le cœur du jeune homme se mit à battre plus vite en sentant la chaleur de la peau de la jeune fille.

Un silence pesant s'instaura. Astia sentit le regard de ses amis sur eux. Elle s'empourpra en voyant qu'ils esquissaient des sourires. Tous avaient deviné, elle en était sûre.

Irfric se leva et fit signe à quelqu'un qui venait d'entrer dans la cuisine communautaire. Astia, curieuse, pivota pour voir qui arrivait.

— Pétra, Marius ! fit-elle radieuse en se levant pour les accueillir, comme je suis heureuse de vous voir !

Pétra se jeta dans ses bras.

— On s'est inquiété ! Ça va bien ?

Marius leva les yeux au ciel.

— Laisse-les un peu tranquilles dit-il en saluant d'un signe l'assemblée. Ils ont sûrement envie de se détendre.

Il baissa le ton de sa voix et s'approcha d'Helvius.

— Alors, parait que vous vous êtes mise à dos la plus dangereuse des magiciennes ? Bravo ! On ne s'ennuie jamais avec vous !

Sirria le regardant, fronça les sourcils en se raclant la gorge. Marius perdit instantanément son beau sourire et baissa la tête, confus. Helvius se retint de rire en voyant le regard de sa mère. Il valait mieux être plus discret.

Trop de monde pouvait les entendre.

— Nous devrions aller dans un endroit plus calme conseilla Sirria en se levant. Suivez-moi.

La petite troupe sortit de la cuisine et longea le couloir devenu si familier pour Astia. Elle reconnut la direction qu'ils empruntaient : le bureau de la conseillère.

Sirria poussa une pile de parchemins sur son bureau.

— Marius, Pétra, des nouvelles de Sucua ?

Pétra, soudain très sérieuse, avança vers elle.

— Les gardes l'ont bien confinée dans sa chambre, officiellement pour sa protection. Deux gardes surveillent sa porte.

Astia, Helvius et Irfric se regardèrent sans comprendre.

Sirria, voyant leur trouble, leur sourit.

— Depuis votre départ, certaines choses bizarres se sont passées... En accord secret avec le reste du conseil, nous avons été obligés de prendre les choses en main. Petra et Marius m'aident à comprendre ce qui se passe. Les jeunes gens sont plus discrets, personne ne fait attention à eux sourit-elle. Et vous pouvez être fiers d'eux, ils n'ont pas chômé depuis votre départ.

Pétra rougit un peu pendant que son compagnon passait la main dans ses longs cheveux.

— Les gardes ont bien été prévenus ? questionna Sirria en se tournant vers Marius et Irfric.

Irfric fit deux pas visiblement content.

— Mon père a doublé les patrouilles le plus discrètement possible.

Astia parut étonnée.

— Il s'est rallié de notre côté, maintenant ?

Sirria hésita puis se redressa en haussant les épaules.

— Pas vraiment, mais il semble avoir été honnête et il a tenu parole pour Sucua. De toute façon, nous n'avons pas vraiment le choix ! Il faut continuer à le surveiller mais nous avons besoin de lui. Seuls, nous n'y arriverons pas. Il nous faut l'appui des guerriers pour organiser la défense de la forteresse.

— Et les réserves d'armes, elles ont encore été visitées ?

Helvius s'approcha de sa mère, inquiet.

— Comment ça, visitées ?

— C'est le problème que nous avons découvert en surveillant les défenses de la cité avoua Sirria. Quelqu'un subtilise régulièrement des armes, pas de façon massive mais en cas d'attaque...

— Un traître dans la forteresse ? s'inquiéta Helvius sans y croire.

Altir baissa les yeux.

— J'en ai bien peur. Nous avons beau surveiller, nous n'avons rien remarqué de suspect. Faute de trouver mieux, nous avons constitué notre propre réserve d'armes pour compenser la perte.

On toqua trois fois à la porte.

Astia et Helvius sursautèrent et dévisagèrent leurs amis qui ne semblaient pas le moins du monde surpris.

— Enfin, les renforts ! lâcha Pétra visiblement soulagée.

Ils regardèrent, bouche bée, entrer deux Artémos de cette année : Rili et Dirlus. En moins de quinze minutes, une vingtaine d'autres se succédèrent et vinrent s'entasser dans le petit bureau de Sirria.

Cette dernière, amusée par l'effarement de son fils et d'Astia, ne put retenir un sourire.

— Voici notre arme secrète ! annonça-t-elle solennellement en montrant d'un geste les Artémos.

Helvius regarda sa mère comme si elle avait perdu la raison.

— Une arme ? répéta-t-il sans comprendre.

Sirria, indulgente, s'assit contre son bureau.

— Quand nous nous sommes rendu compte des vols, nous nous sommes retrouvés devant un dilemme. Impossible de prévenir les gardes étant donné qu'on ignorait qui était le voleur et impossible de laisser les choses continuer ainsi. Nous avons alors eu l'idée de recruter des personnes de confiance pour assurer la sécurité de la forteresse, en cas d'attaque. Des personnes aux Dons particulièrement développés comme vous deux.

Un jeune garçon de petite taille chuchota quelque chose à l'oreille de Marius.

— Sirria, les armes de la réserve ont bien été transportées au refuge pour plus de prudence annonça ce dernier à haute voix.

— Bien ! Nous devons être particulièrement attentifs cette nuit. Callus prends trois de tes amis et partez surveiller Sucua ! Les autres, dispersez-vous dans toute la forteresse ! Le premier qui voit une chose suspecte, sonne l'alerte ordonna Sirria. Faites attention à vous surtout.

Astia se demanda de quoi elle pouvait bien parler, puis repéra un sifflet au cou de la jeune fille aux cheveux courts, en face d'elle.

Minuscule, en argent, il était maintenu par une fine chaine. La jeune fille visiblement nerveuse, le triturait machinalement en écoutant les consignes de Sirria.

— C'est un communicateur, il prévient, par son sifflement, la personne à laquelle tu penses, à condition que la distance ne soit pas trop grande souffla Helvius à son oreille.

Astia remarqua le visage tendu de tous ces jeunes gens s'apprêtant à se battre. Elle se souvint de la culpabilité qu'elle avait ressentie après l'incident avec Artos. Là, il s'agissait d'une vraie bataille, pas d'une dispute d'adolescents. Les répercussions risquaient d'être dramatiques. Certains allaient probablement être blessés gravement, peut-être même tués.

Elle tressaillit d'horreur et mordit le peu d'ongle qui dépassait de son pouce.

Sirria remarqua le trouble de la jeune fille et s'approcha d'elle.

— Tu vas bien ?

— J'ai juste besoin d'un peu de temps... Je ne suis pas habituée à tout ça. Je dois être capable de me défendre si je suis incapable de recourir à la magie. Serait-ce possible que quelqu'un me montre comme utiliser les armes ?

— Astia ! sourit la mage. Je te reconnais bien là ! C'est une excellente idée. Helvius et Irfric peuvent s'en charger. Pétra et Marius, si vous n'êtes pas occupés, j'aurai encore besoin d'aide. Allez à la cuisine communautaire. Elle attendit que la porte soit refermée, pour parler.

— Irfric, étant donné la période troublée dans laquelle nous vivons et mon nouveau statut de conseillère, je te nomme Gardien novice déclara-t-elle solennellement en se plaçant devant le jeune homme. Acceptes-tu cette charge ?

Irfric, surpris, regarda la gardienne sans comprendre.

— Un genou à terre lui murmura Helvius, très fier.

— Heu oui, oui bien sûr !

Sirria lui passa une chaîne argentée au cou, rehaussée d'un pendentif.

— Te voici maintenant novice, félicitations !

Helvius et Astia se jetèrent dans les bras du jeune homme.

— Ton père est très enthousiaste quant à ta nomination, preuve qu'il a beaucoup évolué déclara Sirria, émue. Je suis désolée, nous avons préféré ne pas l'ébruiter, étant donné les circonstances. Je te confie le refuge dès à présent, ajouta-t-elle solennellement. Dissimule-le. Personne ne doit savoir qu'il est en ta possession.

Irfric, sur un petit nuage, resplendissait de joie.

— Je ne sais comment vous remercier de l'honneur que vous m'accordez, murmura-t-il les larmes aux yeux.

Sirria remit aussi un sifflet magique à chacun d'eux puis ils se dirigèrent vers la salle d'entraînement.

— Petit cachottier ! Ne put s'empêcher de déclarer Helvius, en regardant son ami Irfric. Novice du Gardien ! La classe !

Un large sourire illuminait le visage de l'ancien guerrier.

— J'ai tellement espéré que ce jour arrive... Je ne réalise pas du tout !

— Le pendentif, il sert à quoi ? demanda Astia curieuse.

Irfric l'admira à la lumière des cristaux.

— Un charme très puissant permet de transporter le refuge dans le pendentif en cas d'attaque. Une sorte de façon de s'assurer de la survie des animaux et de notre monde originel.

Astia, impressionnée, le regarda attentivement de longues secondes.

— Et pour ces armes volées, tu as une idée, grand novice ? le taquina Helvius, en esquissant une courbette.

— Non, j'ai essayé discrètement de sonder mon père mais apparemment, il n'était même pas au courant. Sûrement une personne influente, pour falsifier les comptes et sortir les armes... C'est pour cela qu'on ne peut se fier à personne.

Soupirant, il tendit une épée à Astia :

— Concentrons-nous sur l'entraînement pour l'instant conseilla-t-il en fixant Astia. Tu dois apprendre à la manier. Quand on n'a pas l'habitude, le poids des armes peut surprendre et te pénaliser dans un combat. Tu dois aussi intégrer les différentes techniques de combat, comme les passes d'attaque et de défense. Mets-toi en garde.

Astia, tenta de bien se positionner : les pieds bien ancrés au sol pour être stable. Mais difficile de maintenir cette position avec la douleur et le tremblement de ses jambes.

— Non pas comme ça ! réprouva-t-il en lui bougeant les bras. Tes pieds légèrement écartés, tu dois veiller à avoir de bons appuis pour garder ton équilibre dans n'importe quelle situation, c'est primordial. L'épée doit être tenue bien plus haute, oui, là c'est mieux. Maintenant attaque-moi !

Avançant de deux pas, Astia leva son arme avec la ferme intention de prouver sa valeur. Elle fut surprise de sentir une vague de puissance déferler de sa main à l'épée. C'était comme un frisson tiède d'énergie qui parcourait son bras droit et se diffusait dans tout son être, décuplant sa force physique.

Elle atteignit le jeune guerrier à l'épaule, avant que celui-ci n'ait eu le temps d'esquiver le coup.

— Bien, très bien, je ne m'attendais pas à ce que tu parviennes aussitôt à me toucher. Je te félicite dit-il en vacillant légèrement.

— Je suis désolée. Je ne voulais pas te faire mal mais je ne m'attendais pas à une telle force souffla Astia, confuse. Tu n'as rien au moins, j'espère ?

— Ne t'inquiète pas, j'avais prévu dit-il en dévoilant sa cotte de mailles. Reprenons l'entraînement. Le plus important est de pas te laisser envahir par tes émotions. Ne laisse jamais la haine ou la peur envahir ton esprit car tu perdrais toute lucidité pendant le combat. Regarde-moi et essaie de reproduire la technique que je vais te montrer. Dans un premier temps, tu dois être capable de parer un coup ou de l'esquiver pour te protéger, après avec l'expérience, l'attaque sera possible. Regarde, je vais feindre d'attaquer Helvius. Observe bien la position de son épée.

Irfric se plaça en face d'Helvius. Ce dernier approcha de lui et leva son épée pour lui porter un coup sur le haut du corps. Mais avant qu'il n'ait eu le temps d'abattre l'épée, Irfric avait placé la sienne perpendiculairement pour lui barrer le passage. Les deux lames se percutèrent violemment.

— Comme cela ? s'enquit son élève après avoir refait tant bien que mal les mêmes gestes avec Helvius.

— Non, recommence ! Plus vite le mouvement ! Oui, c'est mieux, maintenant la même chose mais en accélérant déclara-t-il.

Astia était trempée de sueur. Cela faisait des heures que les trois compagnons s'entraînaient énergiquement. La nuit était déjà noire et le bruit habituel des allées et venues dans les couloirs proches avait cessé. Seul le bruit des gardes patrouillant subsistait, le reste de la population était allé se coucher.

Astia, fatiguée par tant d'effort et de concentration, ne parvenait plus à soulever son épée efficacement. Une pause était nécessaire.

— Nous allons nous épuiser si nous continuons à ce rythme reconnut Helvius. C'est suffisant pour aujourd'hui, allons manger quelque chose.

— Oui, d'autant plus qu'il doit rester des petits pains, déclara Irfric joyeusement en se frottant les mains. J'en salive déjà, rien de tel qu'un peu d'exercice pour ouvrir l'appétit.

— Ça m'étonnait aussi que tu ne parles pas de nourriture ! s'exclama Astia en riant.

Sortant de la salle d'entraînement, ils croisèrent une patrouille qu'ils saluèrent, avant de se diriger vers la cuisine.

— Merci à vous deux d'être là. J'espère que j'arriverai à mettre en pratique ce que vous m'avez montré.

— Rassure-toi, cela a été difficile pour chacun de nous au début, et puis à force de t'exercer, tu acquières des automatismes et cela devient plus simple. Pour une première fois, tu t'en es sorti de façon honorable.

— Oui renchérit Irfric, je me souviens d'un jeune guerrier qui n'avait pas fait mieux, non ? questionna-t-il malicieusement en regardant son ami. Il me semble même qu'il s'était coupé avec son épée.

— Non, mais... C'était un accident tenta de se défendre Helvius en souriant. Tu vas voir faux frère si je t'attrape annonça-t-il en courant derrière un Irfric hilare, gesticulant dans tous les sens.

Astia regardait, en riant, ses deux amis se courir après, tels deux enfants.

Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit bien auprès de cette nouvelle famille de cœur. Sa vie d'avant lui manquait toujours mais elle lui sembla soudain très lointaine. Occupé à faire les pitres, aucun ne remarqua la disparition des gardes.

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