Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 30


Déconcertée, Astia lança un regard interrogateur à ses amis et comprit qu'elle n'était pas la seule à ne pas saisir le changement d'attitude de la reine mais ne voulant pas créer un incident diplomatique, elle n'insista pas et préféra se concentrer sur le positif.

Elle allait enfin pouvoir s'allonger sur un vrai lit, se reposer mais aussi se rassasier. Avec tous ces évènements qui s'étaient enchaînés et l'angoisse que cela avait créé, ils n'avaient pas mangé depuis des heures et la jeune fille mourait littéralement de faim.

Le petit groupe se retrouva rapidement sur le palier.

Irfric resta un instant à admirer la jeune femme étrange mais superbe qui les accompagnait. Ses cheveux branches, épais et marron, lui descendaient en cascades le long des épaules et du dos. Elle était habillée d'une fine et légère robe de pétales de fleur qui lui descendait jusqu'aux bas des cuisses, et elle possédait de magnifiques yeux violets.

— Par ici ! les interpella leur guide en leur désignant l'escalier en face de la salle du conseil. Votre chambre se trouve à l'étage.

Elle commença à gravir l'escalier de bois en colimaçon puis, arrivée au palier supérieur, elle se dirigea vers une petite passerelle sur la droite.

Constituée de bois et de cordages végétaux comme le reste de la structure, cette dernière permettait d'accéder aux branches les plus proches où étaient accrochés une multitude de nids constitués de fins branchages et de d'immenses feuilles.

— Voici vos chambres déclara Bjinnie d'une voix douce.

De forme ronde, chacune de ces curieuses habitations, se balançant doucement au gré du vent, était fixée aux branches par le biais de deux larges câbles verts.

— J'ai pensé que vous préféreriez rester ensemble, non ? s'enquit la servante en se retournant vers le trio.

— Vous avez bien fait, merci répondit Astia en empruntant à son tour la passerelle. Au bout de cette dernière, d'autres ponts de tailles plus modestes bifurquaient pour permettre d'accéder aux branches plus éloignées et aux nids fixés dessus. Ils empruntèrent le plus proche sur leur droite, un peu à l'écart des autres nids.

Deux hommes armés en surveillaient l'accès. Ils leur firent signe de la tête en les laissant passer puis se repositionnèrent, bloquant ainsi l'entrée... mais également la sortie songea Astia.

— Des repas ont déjà été apportés dans votre chambre ainsi que de l'eau. Pour votre sécurité, votre habitation est un peu en retrait et les deux gardes resteront en permanence à leur poste. Vous êtes libres de vous promener où bon vous semble mais je vous conseille tout de même la plus grande prudence.

Astia, suspicieuse, fronça les sourcils.

— Vous avez peur que votre peuple nous attaque ?

La servante détourna les yeux, en triturant sa robe, craignant d'en avoir trop dit.

— Je... je ne suis pas censée parler de ça avec vous. Prenez garde, c'est tout chuchota-t-elle en lançant un regard vers les gardes.

Une échelle se trouvait non loin de là, en contrebas et permettait d'accéder à leur nid chambre.

— Je dois vous laisser maintenant annonça-t-elle, avant de partir promptement.

Astia suivit la jeune fée du regard et soupira. Dans quel guêpier venaient-ils encore de se fourrer ? La jeune servante avait raison. Quelque chose clochait dans le comportement de ce peuple, elle en était certaine. Ils cachaient quelque chose.

— Je crois que nous ferions bien d'appliquer ses conseils. Ce revirement soudain après l'accueil qu'ils nous ont réservé, je n'arrive pas vraiment à y croire.

— Je suis comme toi. L'attitude de la reine, surtout, si gentille et brusquement si froide... Je suis sûr qu'ils nous cachent quelque chose. Et ces gardes, ils nous protègent ou ils nous surveillent ? ajouta à voix basse Helvius, visiblement nerveux.

— Moi, honnêtement, je m'en fiche ! Tant qu'il y a à manger intervint Irfric en saisissant l'échelle et en commençant à descendre dans leur nid. Mon estomac crie famine. Pour le reste, nous verrons plus tard.

Helvius et Astia se regardèrent, et sourirent.

Curieux, ils s'accroupirent et observèrent leur ami disparaître dans le vide. Suspendu dans les airs, au milieu des feuillages de l'arbre géant, Irfric effectua avec une facilité déconcertante, la petite descente de quatre mètres et entrant se réfugier dans le nid.

— À table ! entendirent-ils hurler joyeusement à l'intérieur. Venez, c'est très confortable.

Voyant l'hésitation de son amie, Helvius saisit la corde de l'échelle pour s'engager mais Astia l'interrompit.

— Si ça ne te dérange pas, je préférais y aller en premier. En cas de difficulté, tu seras là pour m'aider, ça me rassurerait.

Helvius s'écarta, touché par cette marque de confiance, et laissa la jeune terrienne s'engager lentement sur l'échelle.

Crispée, Astia s'obligea à ne pas regarder en bas et fixa son attention sur les feuilles se trouvant à quelques centimètres d'elle. De couleurs orange et vert tendre, elles étaient aussi grandes que la jeune fille et ressemblaient fortement aux feuilles de l'érable qui se dressait fièrement, non loin de la maison de ses parents.

Voyant avec quelle aisance Irfric était descendu, elle s'était imaginée progresser presque aussi rapidement que lui, mais elle constata dès le premier barreau qu'il allait en être tout autrement.

La souplesse du cordage faisait se balancer et se tordre l'échelle au gré du vent et de chacun de ses mouvements, l'obligeant à contracter l'ensemble de ses muscles pour se stabiliser un minimum et pouvoir descendre en relative sécurité. Ses muscles, trop faibles, la firent rapidement souffrir et cela s'intensifia au fur et à mesure qu'elle avançait. Heureusement pour elle, l'échelle n'était pas très longue et elle arriva enfin à l'entrée du nid. Elle entra à l'intérieur, soulagée et endolorit, et fut agréablement surprise par la grandeur de la chambre et la luminosité qui y régnait.

Deux fenêtres, de part et d'autre, permettaient à la lumière du jour d'entrer largement dans l'habitation. Une odeur agréable de sous-bois remontait du sol moelleux, composé de mousse épaisse et de feuilles. Trois paillasses recouvertes d'une couverture faisaient office de lits.

— Nos affaires ! se réjouit Astia en se ruant sur son paquetage au moment où Helvius entrait.

Ils constatèrent avec étonnement, que l'intégralité de leurs affaires leur avait été restituées. Même les armes, le pendentif de Sucua et la canne de la jeune fille étaient là.

Irfric, affamé, se concentra sur la table basse et les victuailles qui la recouvraient. N'en pouvant plus, il se saisit d'un fruit violet aussi gros que sa tête et entreprit de le partager.

— Bon, lança-t-il gaiement à la ronde en s'asseyant en tailleur, commençons les choses sérieuses ! Qui veut de la piot géante ?

Helvius, riant, mit une tape amicale sur l'épaule du gourmand.

— J'en veux un morceau ! Astia, tu devrais goûter, ça a un goût sucré délicieux et c'est très nourrissant.

Les trois amis dévorèrent le fruit malgré sa taille impressionnante ainsi que les gâteaux qui l'accompagnaient. Repus, ils s'allongèrent quelques instants.

— Et maintenant, que faisons-nous ? s'interrogea Astia en fixant le plafond. Je ne suis toujours pas plus avancée pour rentrer chez moi. Ta mère doit nous croire morts et pour couronner le tout, on se retrouve coincés ici.

— Nous devons rentrer à la forteresse pour lui remettre le pendentif. Elle saura quoi en faire. Pour le reste, j'avoue que je ne sais quoi te répondre, avoua Helvius, en prenant la main d'Astia dans la sienne.

— J'espère que tu as raison Helvius mais je doute qu'ils nous laissent partir comme ça maintenant que nous connaissons leur secret.

— Vous aviez raison tout à l'heure, leur revirement me semble étrange aussi. À mon avis, ils se montrent sympathiques dans l'intention d'en apprendre davantage sur toi Astia. Vous avez bien remarqué comme la reine paraissait embêtée quand tu as parlé de partir.

Astia se redressa rapidement et fixa son ami.

— Mais si leur intention était de nous trahir, pourquoi nous rendre nos armes ? Pourquoi ne pas simplement nous enfermer ou nous tuer ?

— Je ne sais pas... Pour en apprendre plus sur toi ? Pour ne pas éveiller nos soupçons ? Nous ne sommes que trois. Même armés, ils pensent sûrement nous maîtriser sans difficulté. Quoi qu'il en soit, nous avons intérêt à rester sur nos gardes et à fuir dès que nous le pourrons. Je vais essayer de repérer un peu les lieux discrètement, pour voir si je trouve où ils conservent les fioles de l'antidote. Si nous voulons nous échapper, il faut absolument mettre la main dessus. Vous, de votre côté, occupez les gardes et observer attentivement.

— Sois prudent surtout, recommanda Astia.

Les trois comploteurs dissimulèrent chacun une arme sous leurs habits et sortirent du nid.

Astia et Helvius remontèrent l'échelle et s'engagèrent sur la passerelle en discutant suffisamment fort pour attirer l'attention des gardes pendant qu'Irfric se faufilait discrètement sur une autre passerelle et disparaissait.



Il déboucha sur une passerelle menant à une série de chambres nids non loin de leur habitation. Au loin, un groupe de jeunes hommes s'engagea à l'extrémité de la passerelle. Irfric esquissa un mouvement de fuite puis se ravisa, fuir aurait paru suspect aux yeux de ses hôtes. Il s'efforça de paraître le plus calme possible en dissimulant d'un geste rapide son visage sous l'immense capuche de son manteau puis continua de marcher en direction de l'escalier principal. Le petit groupe, lançé dans une discussion animée, passa devant lui sans lui prêter la moindre attention.

Soulagé, il s'engagea dans l'escalier en baissant les yeux pour éviter d'être repéré. Regardant ses pieds et les marches, il ne vit pas arriver une jeune femme, les bras chargés d'affaires et la percuta de plein fouet. Déséquilibrée et surprise, cette dernière lâcha son chargement, avant de basculer violemment en arrière en criant.

La main d'Irfric la rattrapa in extremis.

— Vous ! s'écria la fée sidérée en le reconnaissant. Mais qu'est que vous faites là et sans garde ? Je vous avais pourtant déconseillé de sortir !

— Bjinnie ! s'exclama le guerrier inquiet en regardant autour de lui pour voir si les cris avaient trahi sa présence. Je visite un peu pendant qu'Astia et Helvius se reposent, voilà tout.

La jeune servante le toisa, circonspecte.

— Je suis désolée se radoucit-elle soudain, vous m'avez secouru et je vous agresse ajouta-t-elle en ramassant ses affaires éparpillées sur les marches. Pour me faire pardonner, je vais vous faire visiter notre village arbre.

Ce dernier, ravi de passer du temps avec cette jeune femme ravissante tout en menant sa mission à bien, lui fit un large sourire et ils s'engagèrent de nouveau dans l'escalier.

— Ce ne doit pas être facile pour vous de me faire confiance étant donné les circonstances, et je vous en remercie.

— Sucua était très respectée au sein de mon peuple répondit Bjinnie en baissant la tête tristement. Sans son savoir, jamais nous n'aurions pu mettre au point la potion pour nous faire rapetisser.

Voyant une occasion d'en savoir plus sur le précieux breuvage, le guerrier tenta une approche discrète.

— C'est vrai que cette potion est merveilleuse. Nous vous croyons disparus depuis des décennies. Réussir à vivre ainsi cachés à la vue de tous, c'est extrêmement astucieux.

— Oui, il est vrai que sans cette potion, jamais nous n'aurions pu éviter la guerre et en plus, elle a d'autres avantages insoupçonnés, avoua sa nouvelle amie en souriant.

— À oui, comme l'abondance de la nourriture, non ? J'ai vu les fruits que vous récoltez, ils sont gigantesques !

Elle le regarda les yeux pétillants.

— Oui, la nourriture, le logement aussi. Deux arbres suffisent à loger l'ensemble de mon peuple, et tout ce dont nous avons besoin, nous est fourni en abondance par la nature.

Les deux jeunes gens s'assirent sur un banc, non loin d'un escalier. Le visage d'Irfric s'assombrit soudain.

— Ça ne va pas ? observa la fée en voyant le regard absent du jeune homme.

— Vous ignorez ce qui se passe en dehors de vos arbres. Mon peuple se fait détruire et asservir, la famine menace lâcha-t-il sombre. Vous ne pourrez pas rester terrés ici éternellement. Tôt ou tard, ils détruiront aussi cette forêt comme ils ont détruit la nôtre. Vous pourriez peut-être vous allier à nous évoqua-t-il plein d'espoir, et partager votre potion, elle pourrait être utile, j'en suis sûr.

En entendant cela, son interlocutrice parut très troublée, ses yeux s'embrumèrent.

— Je... je suis désolée pour ton peuple, ce que tu vis doit être extrêmement dur mais Sucua et nos dirigeants refusent de prendre ce risque. Le secret est notre seule défense, il faut les comprendre. Personne n'a le droit d'avoir de la potion ou son antidote, qui sont conservés sous bonne garde. Leurs utilisations sont très réglementées.

La jeune femme resta pensive quelques instants en regardant le sol.

— Cela vaut ce que ça vaut, mais je ne suis pas d'accord avec eux. Nous faisons partie de ce monde et agir comme cela me révolte avoua-t-elle doucement.

— Vous n'y êtes pour rien, tenta-t-il de la rassurer. En temps de guerre, certains choix sont difficiles. S'il avait eu une autre possibilité, mon peuple aurait sans doute agi comme le vôtre. Mais à long terme, vous serez obligés de vous battre. Et vous risquez de vous retrouver seul à ce moment-là... C'est maintenant qu'il faudrait agir, tous ensemble, sinon nous allons être exterminés ou réduits en esclavage, les uns après les autres.

— Malheureusement ici, Sucua a énormément d'influence sur nos souverains. Contrairement à elle, une partie de mon peuple désire se battre mais ils refusaient de s'opposer ouvertement à elle. Ne vous méprenez pas, je la respectais énormément mais je ne comprenais pas, qu'elle puisse laisser le pays à ces monstres. Avec sa disparition, les choses ont peut-être une chance d'évoluer.

La jeune guide improvisée plongea son regard dans celui d'Irfric qui n'osa plus bouger. Se rapprochant davantage, son bras frôla celui du guerrier qui frissonna, mal à l'aise.

— Votre arrivée pourrait tout changer ! En nous alliant, nous aurions une chance de l'emporter ajouta-t-elle doucement en lui touchant la main.

Irfric rougit instantanément. Ne sachant pas quoi dire ni comment réagir, il se leva maladroitement.

— Heu... Vous avez sûrement raison mais là... commença-t-il gauchement, il me faut rentrer. J'ai peur que mes amis s'inquiètent de mon absence, ainsi que vos gardes.

Décontenancée par ce départ précipité, la jeune femme rougit à son tour.

— Heu oui, c'est vrai, qu'il fait bientôt nuit ajouta-t-elle. Je vous raccompagne.

Le retour à la chambre nid se fit en silence.

Les deux jeunes gens, aussi mal à l'aise l'un que l'autre, ne savaient comment aborder ce qui venait de se passer. Après un geste de la main, Bjinnie laissa son nouvel ami et disparut prestement par l'escalier.

* * *

— Alors comment s'est passée ta petite excursion ? demanda Helvius d'un air taquin en voyant la tête d'Irfric passer dans l'ouverture du nid.

— Oui, Irfric, ça s'est passé comment cette sortie repérage ? Pas trop contraignante ? renchérit Astia en esquissant un sourire.

— Vous nous avez vus comprit soudain leur ami, en haussant les sourcils.

Helvius et Astia affichèrent un large sourire en acquiesçant de la tête.

— Vous aviez l'air très proche, c'était trop mignon ! continua Astia espiègle.

Le visage en feu, très mal à l'aise, le jeune guerrier tenta de détourner la conversation.

— J'en ai appris pas mal sur leur peuple. Ils semblent moins unis que nous le supposions. Certains veulent se battre à nos côtés mais étrangement Sucua les en a toujours empêchés et j'avoue avoir du mal à en saisir les raisons.

— Sûrement pour les protéger ? avança Astia hésitante.

— Oui sûrement mais je trouve cela étrange... Je ne sais pas... Je deviens sans doute parano.

Helvius s'assit sur son lit.

— Tu as des infos sur l'antidote ?

— Pas exactement ! Je ne sais toujours pas où il est gardé mais apparemment, ils n'ont pas le droit d'en conserver et il est extrêmement surveillé. J'ai bien peur qu'il soit très difficile de s'en procurer.

— Bon, nous allons devoir continuer à enquêter soupira Astia déçue. Vous croyez que Sirria va trouver quelque chose d'intéressant dans les recherches d'Altir ?

Astia surprit un regard discret entre ses deux amis : comme elle, ils semblaient douter de la réussite de la gardienne. Les traits tirés, ils paraissaient aussi soucieux qu'elle. Elle-même hésitait toujours sur la conduite à avoir avec l'ancien conseiller. Était-il réellement honnête avec eux ? Les aidait-il sincèrement ou avait-il recours à une ruse.

— Sirria fera le maximum promit Helvius en s'approchant de son amie pour la rassurer. Pour l'instant, il ne sert à rien d'angoisser. Allons dormir, nous aurons besoin de toutes nos forces demain, pour trouver une solution.

Fatigué, le garde du corps s'endormit rapidement.

Astia, triste et préoccupée, s'allongea aux côtés d'Helvius. Ce dernier voulant la réconforter, ouvrit ses bras et la jeune femme vint se blottir contre lui sans un mot. Il était si près d'elle qu'il sentait le parfum aux senteurs d'épices de ses cheveux, les mouvements infimes de son corps à chacune de ses respirations. Le cœur battant, Helvius n'osait bouger, de peur de la réveiller et de rompre cet instant magique. Ils restèrent ainsi longtemps, avant de trouver le sommeil.


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro