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Chapitre 3

Un nouveau monde, de la magie, de l'action enfin!




La nuit était déjà bien avancée. Le calme régnait maintenant dans la chambre. Dehors, la pluie battante et le vent se déchaînaient toujours. Astia dormait pourtant paisiblement dans son grand lit, la couette en patchwork aux multiples couleurs recouvrant pratiquement l'ensemble de son visage.

Encore très perturbée par ce qu'elle avait vécu, la jeune fille avait eu énormément de mal à s'endormir, son cerveau bouillonnant de questions sans réponse. Épuisée, elle avait fini par sombrer vers une heure du matin.

Astia s'agita soudain, se tournant et se retournant dans son lit.

Désorientée et somnolente, elle entrouvrit difficilement les yeux.

La chambre était étrangement plongée dans un bain de lumière alors même que la nuit noire régnait encore dehors. Intriguée, elle se redressa lentement en se frottant les yeux, recherchant autour d'elle l'origine de cette luminosité.

Elle découvrit avec horreur qu'une sphère blanche, similaire à celle apparue au lycée, flottait dans le fond de la pièce. La jeune fille blême, recula au fond de son lit, ne sachant quoi faire.

D'une trentaine de centimètres, l'objet flottait dans les airs et diffusait une intense lumière. Astia, irrésistiblement attirée et comme hypnotisée, ne pouvait détourner son regard.

Une sensation de chaleur émana de sa peau.

Baissant le regard, elle s'aperçut que le pendentif qu'elle venait de recevoir, s'était mis lui aussi à irradier une lueur blanche. Pire, il émettait parallèlement une chaleur, de plus en plus intense au fur et à mesure que sa luminosité augmentait, et cela commençait à lui chauffer sérieusement la peau. Comme attiré par une force invisible, l'étrange pendentif se souleva légèrement et s'orienta en direction de la sphère, tendant le cordon de cuir. La traction s'intensifia, commençant à cisailler la peau d'Astia, qui saisit brusquement le cordon : à son contact, la pierre explosa en mille morceaux, laissant apparaître un autre médaillon plus petit et argenté.

La jeune fille, prise de panique, essaya en vain de l'enlever ou de faire céder l'attache en tirant de toutes ses forces dessus mais rien n'y fit. Impossible de s'en débarrasser.

Obnubilée par le bijou, la jeune fille ne prêtait nulle attention à la sphère. Levant brusquement les yeux, elle se rendit compte qu'elle s'était dangereusement rapprochée. Deux mètres les séparaient maintenant.

D'une intensité irréelle, la sphère s'étira lentement et une sorte de vortex bleu clair apparut, entouré de minuscules éclairs bleus.

Contrairement à la sphère de son lycée, Astia ne discerna rien de l'autre côté, seulement une lumière blanche. Tel un trou noir, elle se mit à aspirer tout ce qui se trouvait à sa portée. Astia, sidérée, vit l'ensemble des objets de sa chambre se mettre à s'envoler, attirés par la phénoménale puissance d'attraction du vortex. Livres, habits et même sa couverture furent projetés à l'intérieur en quelques secondes.

Astia se retrouva attirée malgré elle. Elle tenta de résister courageusement en s'agrippant au cadre de son lit, mais la force mystérieuse n'eut aucune difficulté à lui faire lâcher prise.

Elle glissait inexorablement vers le vortex en hurlant de peur, les ongles griffant désespérément le plancher.

Dans un dernier sursaut, elle essaya de se retenir au coin de sa table de chevet, mais ses mains moites n'arrivèrent pas à trouver une prise efficace et ne réussirent qu'à se refermer sur son sac traînant au sol.

Le vortex l'avala sans un bruit.

Elle disparut.


                                                                   *                                       *                            *


La douleur. La morsure glaciale du froid. L'incompréhension.

Astia luttait pour émerger de cet abysse noir où elle se trouvait. Sa tête et l'ensemble de son corps la faisaient horriblement souffrir, comme si elle avait été écrasée par un camion.

L'air ambiant, glacial, la fit frissonner. À demi-comateuse, ses muscles endoloris refusaient obstinément de lui obéir, rendant le moindre geste impossible. Son corps meurtri reposait sur une surface caillouteuse et irrégulière. Son fin pyjama en coton n'arrivait pas à maintenir la chaleur de son corps. La jeune fille se mit rapidement à trembler de tout son être. Elle ouvrit péniblement les yeux et resta interdite.

Son lit, sa chambre, ses affaires : absolument tout avait disparu. Rien de ce qu'elle pouvait discerner dans la pénombre de la nuit ne lui était familier.

Elle se trouvait dehors, dans une forêt lugubre, à même le sol, adossée à un arbre totalement sec, sûrement mort depuis de longues années.

Désorientée, elle essaya tant bien que mal de rassembler ses pensées et de comprendre.

- Le pendentif ! murmura-t-elle paniquée.

Elle regarda, tremblante, s'il était encore attaché à son cou. Il n'avait pas bougé et était toujours suspendu par son fin cordon de cuir. Mais aucune lumière n'émanait plus de l'objet, qui sembla soudain bien inoffensif à la jeune fille. Elle remarqua cependant une fissure s'étendant sur toute la longueur du bijou. Le vortex, lui aussi, avait disparu.

Partout où elle posait les yeux, ce n'était que ténèbres. Pas la moindre trace de la sphère lumineuse. Sa peur d'une attaque imminente s'estompa peu à peu mais une angoisse bien plus profonde se propagea dans son esprit.

Comment allait-elle rentrer chez elle, avec le pendentif cassé et aucun vortex ? Et où avait-elle bien pu atterrir ? Pas près de chez elle, ça elle en était sûre !

Prenant appui sur le vieil arbre mort, elle tenta de se relever. Une douleur intense la fit vaciller. Elle toucha instinctivement l'arrière de son crâne.

Sa main devint poisseuse.

Du sang. Elle était blessée.

Ses jambes se dérobèrent sous elle. Elle s'écroula, livide.

Rassemblant le peu de force et de courage qui lui restaient, la jeune fille examina l'ensemble de son corps à la recherche d'autres blessures et fut soulagée de constater que rien de vital ne semblait avoir été atteint. Hormis quelques hématomes sans gravité, son anatomie paraissait intacte.

Déboussolée, Astia avait l'étrange sensation de se retrouver coincée dans un des livres d'aventure qu'elle affectionnait tant. Mais là, le risque était bien réel, et d'un seul coup, tout ceci était beaucoup moins plaisant. Elle se retrouvait seule, dans un endroit inconnu, sans aucune idée de ce qu'elle devait faire.

Le froid glacial s'engouffra de nouveau sous son haut de pyjama, la faisant trembler. Dans ces conditions, elle ne tiendrait pas longtemps : il lui fallait trouver un endroit où s'abriter avant de mourir d'hypothermie.

Observant les environs immédiats, elle remarqua de nombreuses crevasses, d'où remontait parfois de la végétation de couleur pourpre.

Au bout de plusieurs minutes, ses yeux s'habituèrent doucement à la faible luminosité, et elle parvint à mieux analyser son environnement. Elle s'aperçut que ce qu'elle avait pris de prime abord pour de simples et inoffensives plantes vertes, étaient en réalité d'énormes lianes. Extrêmement robustes, elles possédaient en plus d'impressionnantes épines rouges d'au moins six centimètres. Un liquide noir peu rassurant suintait à l'extrémité de chacune d'elles. La jeune fille fut soulagée de se trouver à distance raisonnable de ces végétaux et se promit de bien regarder où elle mettrait les pieds dorénavant.

Quelque chose attira son attention, non loin d'elle, sur sa gauche. Elle crut au premier coup d'œil qu'il s'agissait d'une autre plante de couleur verte mais les bords trop rectilignes l'interpellèrent.

Son cœur se mit à battre intensément lorsqu'elle comprit : il s'agissait de son sac à dos préparé pour le confinement. Un mince espoir germa dans son esprit : dedans se trouvait sa polaire.

Elle sursauta. Quelque chose venait de bouger rapidement à la limite de son champ de vision.

Faisant volte-face, elle remarqua, tremblante, une sorte de lézard, d'une vingtaine de centimètres, qui s'approchait discrètement. Le reptile de couleur rouge vif, aux grands yeux verts, semblait inoffensif.

Astia, rassurée, et heureuse de rencontrer un autre être vivant, le laissa approcher tranquillement.

- Tiens, qu'est-ce que tu fais là, toi ? Tu t'es perdu aussi ? lui demanda-t-elle en tendant sa main dans sa direction.

L'animal, interdit, observa l'intruse puis continua à se rapprocher doucement en ondulant. Il n'était plus qu'à un mètre quand soudain il se métamorphosa : ses yeux, si dociles auparavant, virèrent au rouge sang, des épines se dressèrent sur toute sa crête dorsale et il se mit à émettre un sifflement qui n'avait plus rien de sympathique.

D'un geste extrêmement rapide, il ouvrit la gueule, découvrant quatre crocs et cracha un liquide verdâtre en direction de sa proie.

Astia, choquée par ce retournement de situation, eut heureusement, le réflexe de plonger sur le côté, évitant de justesse l'acide, qui fit fondre instantanément le bois qu'il toucha. Un cri de terreur s'échappa de la bouche d'Astia qui se releva d'un bond. Le reptile, peureux, disparut rapidement dans la faille la plus proche.

La douleur à la tête se réveilla aussitôt, la faisant de nouveau chanceler et lui arrachant un cri de douleur mais la jeune fille terrorisée, n'y prêta même pas attention. Elle tendit l'oreille, les sens en alerte, et récupéra prestement son sac.

Des bruits.

Des craquements résonnèrent non loin de là.

Tremblante, la jeune lycéenne retint son souffle, de peur de trahir sa position. Elle comprit brusquement l'urgence de la situation. Ses cris avaient réveillé quelque chose d'autre et il lui fallait fuir impérativement, le plus vite possible. Elle se força à avancer droit devant elle aussi vite que son corps le lui permettait. Les failles l'obligeaient à une attention de chaque instant : dans la pénombre elle pouvait facilement basculer dans l'une d'elles ou tomber par terre à cause des branches mortes jonchant le sol.

La lumière de la lune illumina soudain la forêt moribonde : la jeune fille, terrorisée par cet endroit lugubre et les bruits étranges, se mit à courir sans se préoccuper des cailloux qui lui martyrisaient les pieds. Elle courut, jusqu'à ce qu'épuisée et à bout de souffle, elle s'écroule au sol.

Haletante, elle ouvrit son sac et s'emmitoufla dans sa chaude veste puis regarda ses pieds meurtris. Coupés à de nombreux endroits, ils la faisaient souffrir et auraient nécessité des soins mais elle ne disposait d'aucun matériel médical. Se mordant l'intérieur des joues pour ne pas crier, elle se contenta d'essuyer délicatement le sang avec un mouchoir puis passa des chaussettes le plus doucement possible.

Regardant autour d'elle, elle vit du brouillard à perte de vue, toute forme de vie semblait avoir disparu. Il n'y avait que des arbres morts calcinés. Même la terre paraissait empoisonnée : de larges fumerolles nauséabondes s'échappaient maintenant des nombreuses crevasses, rendant l'air ambiant irrespirable et suffocant.

- Une cité fantôme remplie de monstres songea-t-elle accablée à voix haute en se protégeant le nez et sa bouche avec son pull.

Elle comprit qu'aucun humain ne pouvait vivre dans un endroit si hostile et que par conséquent, personne ne viendrait à son secours...

Elle resta là, prostrée, le regard hagard, ne sachant quoi faire et espérant que tout ceci ne soit qu'un cauchemar dont elle allait bientôt se réveiller. De longues minutes passèrent ainsi, peut-être même une ou plusieurs heures. Elle n'aurait su le dire. Mais malheureusement, elle devait se rendre à l'évidence : ce cauchemar était bien réel.

La panique commença à l'envahir. Elle se mit à hurler malgré le danger :

- Il y a quelqu'un ? Au secours ! Je vous en prie, j'ai besoin d'aide!

Mais personne ne répondit à son appel de détresse. Elle hurla, encore et encore de longues minutes, au point de s'en faire mal à la gorge, sans plus de succès.

Épuisée et tremblante, elle tenta vainement de se protéger du froid, en s'abritant contre le reste d'un pan de mur, le plus loin possible des fumerolles. Mais malgré cela, le froid s'insinua rapidement dans toutes les parties de son corps, en particulier ses pieds, qui la faisaient horriblement souffrir. Recroquevillée sur elle-même, elle avait de plus en plus de mal à bouger et raisonner de manière efficace.

Le temps sembla suspendu. Ses extrémités, où le sang circulait de plus en plus difficilement, commençaient à geler.

Au bout d'un certain temps, ses pieds avaient arrêté de la faire souffrir et même les tremblements de son corps devenaient imperceptibles. Son organisme s'endormait doucement, tranquillement. Plus de douleur ni de peur, seul le silence demeurait.

- Non ! murmura-t-elle faiblement en émergeant de son semi-coma. Je ne vais pas me laisser mourir ici ! Pas question ! Faut que je me bouge ! se dit-elle dans un sursaut de vitalité, en se redressant et en s'asseyant.

Elle retira ses chaussettes et ne put retenir un cri : ses pieds glacés avaient pris une teinte rose violette. Elle se mit à les frictionner pour faire de nouveau circuler le sang et diminuer l'engourdissement de ses membres. Progressivement, ils reprirent légèrement leur teinte rose pâle. Elle prit deux débardeurs dans son sac à dos et improvisa des chaussures de fortune, en les enroula autour de ses pieds.

Doucement, elle entreprit de se mettre debout. Le sang circulant de nouveau dans les extrémités de son corps, la douleur intense, provoquée par ses engelures, se raviva instantanément, lui arrachant un cri. Elle se força pourtant à rester debout et à marcher, évitant maladroitement les troncs morts et les crevasses. Elle avançait prudemment de peur que ses jambes ne lui obéissent plus correctement, qu'elle ne trébuche et sombre dans un de ces abysses sans fonds.

- Marche doucement, la jambe droite, la jambe gauche, l'une après l'autre, aller tu vas y arriver se répétait - elle tel un mantra, pour se donner du courage.

Elle arriva bientôt au bord d'une gigantesque crevasse, large de plusieurs dizaines de mètres, laissant échapper des colonnes entières de fumées rouges toxiques. Astia discernait difficilement l'ensemble des bords du trou béant, mais les branches d'un arbre qui avait dû être colossal de son vivant, étaient encore visibles.

Ne sachant pourquoi, Astia se sentit irrémédiablement attirée vers cet endroit dangereux et voulu s'approcher davantage pour pouvoir distinguer le fond. Au fur et à mesure qu'elle avançait, ses yeux et sa gorge se mirent à la brûler, laissant un goût métallique au fond de sa bouche. Pourtant, elle continua sa progression, comme hypnotisée, se couvrant le visage à l'aide de son pull.

La fumée rouge était maintenant répandue autour d'elle, rendant l'air toxique et suffocant.

« Stop, arrête-toi, cet endroit est malsain, fuis vite », lui ordonna une petite voix intérieure.

Astia se figea.

À vingt mètres d'elle, une sorte de lumière à peine visible, ondulait légèrement, dissimulée derrière de larges buissons. Prenant garde de ne pas faire de bruit, la jeune fille s'approcha lentement et observa discrètement, à l'abri d'épais buissons.

Un étrange jeune homme était assis seul, en tailleur, autour d'un modeste feu de camp, un carquois et un arc reposant près de lui. Astia, s'apprêtait à sortir de sa cachette, quand son regard se posa sur les cheveux du jeune homme : elle eut instinctivement un mouvement de recul.

Épais et indisciplinés, ils descendaient en cascades jusqu'à ses épaules, leur couleur verte faisant davantage penser au feuillage d'un jeune arbre qu'à des cheveux.

Ils n'avaient rien d'humain.

Visiblement très concentré, il ne remarqua pas sa présence, trop occupé à broyer énergiquement à l'aide d'un pilon quelque chose dans une petite coupe. Astia se terra de son mieux et n'osa plus bouger.

Ayant fini sa préparation, l'inconnu entonna une mélopée envoûtante.

Il leva solennellement la coupe en direction de l'immense faille et des buissons. Son visage apparut au clair de lune. Astia porta sa main à sa bouche pour retenir un cri : une immense balafre violette recouvrait entièrement l'une de ses joues, s'étendant de l'œil à la base du menton. Portant la coupe à ses lèvres, il but le contenu d'une traite.

Les flammes si calmes un instant avant, se colorèrent instantanément d'un vert tendre et se mirent à grandir, expulsant des gerbes d'étincelles sur plusieurs mètres. Pourtant, le jeune homme à la balafre n'y prêta aucune attention, alors même que des étincelles commençaient à le toucher.

Indifférent, il ferma les yeux et son corps s'affaissa légèrement, oscillant doucement d'avant en arrière, au rythme lent de sa mélopée.

Une transe murmura la jeune fille, intriguée et émerveillée par ce qu'elle voyait, n'osant bouger de peur de rompre ce moment étrange.

Pourtant un bruit très léger dans les fourrés, de l'autre côté de la clairière, attira son attention.

Une sorte de frottement.

Scrutant attentivement les massifs, elle les vit frémir et s'écarter légèrement : une liane truffée d'immenses épines pourpres, semblable à celles qu'elle avait déjà observées, apparue. Le monstre, ondulant tel un serpent, se déplaçait pratiquement sans un bruit et se dirigeait tranquillement vers le jeune homme toujours en transe.

Le regard d'Astia se posa alternativement sur la plante serpent et sur le jeune homme, ne sachant que faire. Sa cachette lui offrait une chance de passer inaperçue, un abri relativement sûr, mais sans son aide, elle condamnait l'inconnu à une mort atroce.

Saisissant un caillou, elle le lança sur le jeune homme et le toucha à l'épaule.

Aucune réaction.

Mais la plante monstrueuse, elle, perçut le mouvement du projectile. Elle se dressa d'un bond et se mit en arrêt, semblant soudain se méfier. Astia la sentait prête à bondir et l'inconnu ne réagissait toujours pas.

S'armant d'une épaisse branche, elle prit une profonde inspiration et se résolut à sortir du buisson le plus discrètement possible. Elle s'accroupit et rampa sans faire de bruit jusqu'au jeune homme.

Arrivée à sa hauteur, elle lui saisit les bras et le secoua fortement.

-Père, non... Père ne partez pas, bredouilla-t-il les yeux toujours clos, en tendant les bras vers le feu.

- Chut ! ordonna la jeune fille d'un ton suppliant en l'immobilisant et en lui plaquant la main sur la bouche.

Heureusement, la plante monstrueuse semblant indécise, était toujours aussi statique.

Mais le jeune homme, lui, dans un état second, complètement désorienté, se mit à s'agiter, ne comprenant pas ce qui se passait. Prenant peur, ses mains se refermèrent sur les poignets d'Astia.

Une sensation étrange envahit la jeune fille, l'impression que toute l'énergie de son corps la fuyait.

Elle se mit à hurler. Une lumière blanche s'écoula de son corps vers le corps du jeune homme dont les yeux s'écarquillèrent aussitôt. Figée, sans possibilité de s'échapper, Astia croisa le regard du jeune homme au moment où il ouvrit les yeux. L'incompréhension et la terreur.

Il était aussi paniqué qu'elle.

Tremblant, il lâcha prise sur-le-champ mais il était trop tard. La jeune fille, cadavérique, tomba au sol, exsangue.

- Que... Qu'ai-je fait ? murmura le jeune homme, horrifié, en se penchant vers la jeune fille. Je... Je.

Des larmes coulèrent de ses joues. Il appliqua ses mains sur le front et le buste d'Astia, incapable de faire le moindre mouvement puis ferma les yeux.

Une chaleur bienfaitrice envahit alors de nouveau Astia qui reprit des couleurs en quelques secondes et se redressa péniblement.

- Derrière... vous, la plante ! arriva-t-elle difficilement à prononcer.

Le monstre se mit à fondre sur ses proies à une vitesse fulgurante.

Le jeune homme se leva d'un bond, saisit son arc et son carquois qu'il passa prestement dans son dos et aida Astia à se mettre debout. Ils firent demi-tour et se mirent à courir. Entrainée par l'inconnu, la lycéenne se mit à courir comme jamais elle n'avait couru, certaine que sa vie en dépendait.

Ses pieds, meurtris par le froid, encaissèrent tant bien que mal les cailloux et les chocs qu'elle leur imposait. Les branches et les épines, qui leur fouettaient les bras et le visage, ne les firent pas ralentir.

Malheureusement, c'était loin d'être suffisant pour distancer l'énorme liane, qui n'était plus qu'à quelques mètres d'eux. Écrasant tout sur son passage, elle fonçait à une allure folle, réduisant seconde après seconde, la distance qui les séparait.

L'épais brouillard se dissipa d'un seul coup, laissant apparaître les abords abrupts d'un gouffre droit devant. Hurlant de surprise, Astia et le garçon s'arrêtèrent net, juste à temps pour ne pas chuter, mais emportée par son élan, Astia peina à rétablir son équilibre au-dessus du vide. Ses bras battirent l'air désespérément et se raccrochèrent au jeune homme. Des pierres à ses pieds chutèrent, rebondissant de longues minutes contre les parois du gouffre.

Astia, tétanisée et à bout de souffle, lança un regard désespéré à l'inconnu.

Ils firent volte-face ensemble.

- C'est quoi cette horreur ? questionna-t-elle en hurlant sans oser quitter des yeux le monstre.

-Une liane cobra, répondit-il, comme si cela était évident. Pas de geste brusque. Elle détecte les vibrations. Je... je suis désolé pour tout à l'heure, murmura-t-il en la fixant intensément.

Astia le dévisagea en restant silencieuse. Elle ne savait quoi répondre. Elle n'avait pas compris ce qui s'était passé, mais une chose était sûre, ce jeune inconnu avait failli la tuer. L'urgence pour le moment était de fuir cette bestiole de l'enfer qui semblait prête à leur bondir dessus. Et pour cela, elle avait besoin de lui, c'était évident.

Maintenant qu'elle pouvait la regarder de plus près, la bête paraissait encore plus impressionnante. D'une largeur d'au moins quatre-vingts centimètres, la liane de couleur verte possédait d'immenses épines rouges faisant penser à des dards d'insectes démesurés. Elle imitait étrangement le comportement et les déplacements d'un serpent, à tel point qu'Astia se demanda s'il s'agissait réellement d'une plante ou d'un animal monstrueux. Dressé sur trois mètres, leur assaillant, sûr de lui, paraissait retenir son assaut final pour mieux savourer sa victoire.

Le jeune garçon fit un geste de la main droite à Astia puis banda une flèche.

- Je vais l'attirer vers moi, toi, fonce sans te retourner, dès que je te le dis.

Astia, incrédule, regarda le jeune homme puis la plante.

- Mais... commença Astia qui doutait fortement de l'efficacité d'un tel plan. Je ne vais jamais y arriver...

Pourtant, il était clair que ce monstre avait décidé de les tuer. Il lui apparaissait aussi clairement, qu'ils ne pourraient lui échapper sans diversion. Il était bien trop rapide pour eux.

Le jeune homme dont elle ignorait toujours le prénom et qui allait se sacrifier pour elle, lui fit un sourire puis décocha sa flèche, arrachant un cri de douleur à l'animal plante.

- Maintenant ! hurla-t-il de toutes ses forces, au moment où le monstre fondit sur eux.

Astia, le cœur serré, se mit à courir aussi vite que ses jambes le lui permirent, à travers les buissons. Elle s'obligea à ne pas se retourner et fonça droit devant elle sans se rendre compte de la vitesse impressionnante à laquelle elle se déplaçait.

Un cri ignoble déchira l'air, lui glaçant le sang et la coupant net dans son élan.

Elle s'efforça de ne pas imaginer la scène qui se déroulait probablement à quelques dizaines de mètres d'elle et reprit sa course désespérée, les larmes aux yeux. Mais malgré ses efforts, des scènes atroces où le jeune homme se faisait dévorer vivant envahirent son cerveau.

Elle s'arrêta, figée par la peur et la culpabilité.

- Non ! hurla-t-elle en rebroussant chemin à toute allure.

Elle ne mit que quelques minutes à retrouver l'imposante crevasse. S'approchant à pas de loup, elle se dissimula derrière un arbre.

Le jeune homme, en mauvaise posture, avait perdu son arc et gisait à terre, inerte. La liane cobra, quant à elle, tournait autour, savourant son triomphe, en décrivant de larges cercles concentriques.

Ramassant un caillou, Astia le lança dans la direction opposée. La plante carnivore, se redressa d'un bond et fonça vers le bruit. La jeune fille, tremblante, sortit à découvert et se dirigea vers l'inconnu. Elle était à mi-chemin lorsqu'une brindille craqua sous ses pieds, l'arrêtant net. Tétanisée par la peur, elle tourna la tête en priant pour que le monstre n'ait rien entendu.

Trop tard.

La liane avait déjà fait demi-tour et la fixait. Le monstre fondit sur elle. Un cri désespéré déchira l'air. Les bras de la jeune fille se levèrent instinctivement pour se protéger. Elle ressentit à nouveau le pouvoir affluer en elle et se concentrer dans ses mains. Une onde de choc phénoménale percuta le monstre de plein fouet et le propulsa dans les airs, l'écrasant violemment contre l'arbre mort le plus proche, dans un bruit sourd. Au bord de l'évanouissement, Astia regarda ses mains, et sourit, heureuse d'être encore de ce monde. L'hybride, lui, se secoua, à demi assommé, en émettant une sorte de feulement grave, puis se tourna vers sa proie.

Épuisée, Astia tenta de courir mais ses jambes se dérobèrent sous elle, l'entraînant dans une violente chute qui lui arracha un cri de douleur. Incapable de se relever, elle essaya de ramper malgré la souffrance qu'elle ressentait. La liane maléfique la rattrapa en quelques secondes, lui saisit les jambes en s'enroulant autour et commença à l'attirer à elle. Ses épines s'enfoncèrent dans la chair tendre de l'adolescente qui hurlait de douleur en se débattant avec l'énergie du désespoir, ses bras essayant de se raccrocher aux rochers à sa portée, ses ongles griffant la terre desséchée. Une sensation de brûlure aiguë s'infiltra à l'endroit où les épines s'enfonçaient dans la peau et se propagea dans l'ensemble de son corps, provoquant une souffrance atroce. Ses muscles arrêtèrent de lui obéir et se figèrent en quelques secondes, rendant vain le moindre mouvement.

Du poison.

Prisonnière de son propre corps, les yeux écarquillés de terreur, elle regarda impuissante, le monstre continuer à la traîner sur plusieurs mètres. Au détour d'un arbre, elle découvrit horrifiée, que la liane était en fait une gigantesque plante carnivore. Haute de 2,50 m, sa gueule grande ouverte était composée de deux rangées de dents acérées.

Plus que cinq mètres. L'odeur fétide du monstre.

Une terreur indicible envahit la jeune fille qui hurla de toutes ses forces sans qu'aucun son ne sorte de sa gorge.

La mâchoire de la plante, impatiente de faire un festin, claquait dans le vide dans un bruit horrible, exhalant une odeur de pourriture insupportable.

Plus que deux mètres.

Astia hurlait toujours au moment où la plante carnivore la souleva dans les airs pour l'approcher de sa gueule. Suspendue la tête en bas comme un vulgaire sac de farine, la jeune captive essayait désespérément de bouger son corps, se préparant à se faire dévorer vivante. Des larmes coulèrent sur ses joues rougies par le froid quand elle pensa à ses parents et à Léo qu'elle ne reverrait plus.


                                                                   *                                    *                                   *


Une flèche fendit brusquement l'air.

Le végétal émit un cri strident quand le projectile l'atteignit de plein fouet. La douleur et la surprise lui firent lâcher sa proie dans un mouvement sec.

Astia, inerte, alla s'écraser quelques mètres plus bas. À demi sonnée, elle tenta de voir d'où le projectile avait été tiré et sourit en reconnaissant le jeune homme aux cheveux vert à une vingtaine de mètres.







Bienvenue dans le monde d Imia!
Alors vous avez des théories sur ce monde? Où a t elle atterrit ? Quel est cet étrange jeune homme??
À l'endroit des plaies laissées par la plante sauvage, la chair violacée avait doublé de volume et un liquide jaunâtre s'en échappait. Brûlante et délirante, une douleur indescriptible envahissait l'ensemble du corps d'Astia. Elle fut prise de violentes convulsions.

La douleur se fit plus vive encore, sa vision s'obscurcit soudainement et elle perdit connaissance.

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