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Chapitre 27


Comprenant l'urgence de la situation, Helvius dégaina son arme. Des bruits de pas rapides et lourds résonnaient au-dehors, confirmant l'imminence de l'attaque :

— L'autre salle, possède-t-elle une sortie de secours, grande sage ? questionna Helvius en se tournant précipitamment vers Sucua.

L'Atchmi le regarda sereinement, son indéfectible sourire aux lèvres. Elle ne paraissait nullement atteinte par le danger qui les guettait tous.

— Je possède bien une sortie secrète, elle débouche de l'autre côté de la montagne, sur l'ancien territoire de mon peuple. Allez-y, vous y serez en sécurité, peut-être même y recevrez-vous une aide inattendue. De là-bas, vous pourrez sans risque rejoindre la cité souterraine, avec un peu de chance.

Helvius et Irfric se regardèrent sans comprendre les paroles de la vieille sage mais ils n'avaient pas le temps de s'appesantir dessus. Les assaillants se rapprochaient.

Regardant Astia, qui s'était instinctivement rapproché d'Helvius, Sucua lui dit :

—N'oublie pas les paroles des esprits, jeune fille. Maintenant vite fuyez, leur ordonna-t-elle en soulevant une tenture ancienne accrochée au mur, laissant apparaître un minuscule passage plongé dans le noir et s'enfonçant dans les entrailles de la montagne.

Helvius essayait déjà de pousser Astia, encore un peu vaseuse vers l'issue de secours mais cette dernière refusa de partir et se retournant vers l'Atchmi.

— Venez avec nous implora Astia en lui prenant la main, vous ne m'avez pas dit ce que je devais faire. Je n'ai rien compris aux paroles des esprits...

— Non, désolée refusa celle-ci en s'écartant doucement, je dois les retenir suffisamment longtemps pour vous permettre de fuir. Tu es bien plus importante que moi, je dois protéger la forêt et mon peuple, c'est ma mission. Va vite murmura Sucua en la poussant vers le passage.

Les trois compères s'engouffrèrent derrière la tenture au moment où la grotte fut envahie. Retenant leurs respirations, ils n'osèrent bouger, de peur de trahir leur présence. Dans le noir complet, ils entendirent des bruits de pas précipités ainsi que des bruits de lutte.

Astia, terrorisée, mit sa main sur sa bouche pour s'empêcher de hurler.

— Où est-elle ? vociféra un homme à la voix caverneuse en secouant Sucua. Où est la jeune fille aux pouvoirs ?

Astia entendit la vieille femme tomber au sol en gémissant.

— Je ne sais pas de qui vous parlez.

— Fouillez, trouvez-la ! hurla-t-il à ses hommes.

Il fallait fuir, et vite ! Prenant le risque de se faire repérer, Helvius tâtonna dans son sac et en sortit les précieux végétaux : trois champignons fluorescents.

De l'autre côté, les voix se rapprochaient de plus en plus.

Astia et Irfric prirent chacun un champignon puis Helvius ouvrit la marche en silence. La douce lumière verte, dégagée par les végétaux, éclairait suffisamment la proximité immédiate des trois compères. Mais à quelques mètres d'eux, le néant régnait. Ils étaient incapables de discerner de bout du tunnel et n'avaient aucune idée du temps qu'il leur faudrait pour en sortir. Exigu et glissant, il était heureusement de taille suffisante pour permettre à Irfric de s'y glisser, bien qu'il le contraignît à progresser de façon légèrement courbée, ce qui lui était très inconfortable.

Astia jetait régulièrement des regards en arrière de peur que leurs poursuivants n'aient repéré l'entrée du souterrain. Se retrouver pris au piège dans ce tunnel sombre et minuscule la terrorisait. Il serait impossible de se battre étant donné l'étroitesse des lieux.

Il leur fallait à tout prix prendre de l'avance sur leurs poursuivants pour avoir une chance de survivre.

                                                                                          * * *

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand ils débouchèrent à l'air libre. Ils n'osèrent pas se reposer bien qu'ils en aient besoin, préférant mettre le plus de distance possible entre eux et leurs poursuivants.

Ils continuèrent durant plusieurs heures leur marche soutenue.

— Nous approchons de notre destination, la forêt d'Allombe est toute proche déclara Irfric en faisant une pause le long du chemin de terre.

Fatigués, ses deux compagnons de route l'imitèrent rapidement et posèrent leurs sacs sur un énorme rocher tout proche. Astia commençait à éprouver de nouveau des douleurs aux jambes ainsi qu'aux épaules et au dos à cause de son paquetage. Pourtant elle n'avait pas envie de s'arrêter, traumatisée par la violence de l'attaque et le sort de la sage.

Mais Helvius ne répondit pas. Un point dans le ciel avait attiré son regard.

— Chut ! Ne faites plus aucun bruit, mettez-vous à couvert, vite ! ordonna-t-il sèchement en montrant du doigt le ciel.

Dissimulés derrière un immense arbre au feuillage dense, ils virent arriver du ciel un griffon de couleur fauve. Il se posa non loin d'eux, reniflant bruyamment le chemin pour trouver la piste des fuyards, tout en poussant des cris stridents insupportables.

Astia, accroupie à quelques dizaines de mètres du monstre, était figée par la peur. Elle retenait son souffle de peur que l'animal ne détecte sa présence. Sans un bruit, Helvius ramassa une petite pierre puis la lança de toutes ses forces dans la direction opposée d'où ils se trouvaient.

Attiré par ce subterfuge, l'animal fonça et disparut du champ de vision de ses proies.

— Il faut en profiter pour atteindre rapidement le cœur de la forêt, là-bas nous serons en sécurité. Jamais un être maléfique ne serait assez fou pour y pénétrer certifia Irfric.

En essayant tant bien que mal de se cacher derrière les arbres et les bosquets, faisant le moins de bruit possible, ils reprirent leur route.

Irfric ouvrait la marche, suivi d'Astia. Helvius en dernier, surveillait leurs arrières, l'épée au poing.

Voulant avancer trop vite, la jeune fille ne fit pas attention et sa cane se prit dans une racine. Elle trébucha, s'écroulant bruyamment de tout son long dans un fracas de branches mortes. Le hurlement du griffon résonna, contraignant Astia à mettre ses mains sur ses oreilles.

— Vite ! hurla Irfric. Fuyez ! Il sera bientôt là ! Nous y sommes presque, la forêt d'Allombe est toute proche !

Elle n'était plus qu'à une centaine de mètres. S'épaississant brusquement, les arbres se dressaient tel des remparts imprenables, hauts de plus de quarante mètres. Helvius saisi Astia par la main, l'aida à se relever et l'entraîna sans ménagement dans sa course, suivi de près par Irfric.

Malgré le bruit de branchages craquants sur leurs passages, les cris horrifiants du griffon leur parvenaient toujours. Il se rapprochait dangereusement, fou de rage de s'être fait duper par trois adolescents.

Irfric s'arrêta soudain et se tourna pour affronter son adversaire.

— Irfric, fuis supplia Astia paniquée en voyant son ami se préparer au combat. Il est monstrueux, tu n'as aucune chance.

Le monstre n'était plus qu'à quelques mètres, le bec et les serres en avant, hurlant de rage. Son cri perçant glaça Astia, qui n'arrivait plus à détourner son regard de la bête. Irfric banda son arc.

— Courir ne suffira pas ! Je vais essayer de le ralentir. Helvius, emmène-la, vite ! ordonna-t-il en voyant son ami rester figé sans bouger.

— Non, Irfric, pas moyen que je te laisse là ! refusa net le jeune homme en dégainant son épée et en se plaçant à ses côtés.

Il se tourna, déterminé vers Astia.

— Fuis ! Rejoins la forêt, tu y seras en sécurité, hurla-t-il.

— Et puis quoi encore ! Vous restez, je reste ! rétorqua la jeune fille, sur un ton qui ne permettait aucune discussion.

Irfric fit volte-face, banda son arc et décrocha une première flèche dans l'aile de la bête. Contraint de ralentir, le griffon saisit la flèche entre son bec et tenta de l'arracher d'un mouvement de tête. Astia tenta de se concentrer malgré la peur panique qu'elle ressentait et leva les mains vers le monstre. Elle sentit son pouvoir affluer en elle et se diriger vers la créature. Le sol aux pieds du monstre se mit à tressaillir, les racines sortirent de terre et grandirent, se mettant à s'enrouler autour des pattes du monstre. Avant que ce dernier ne s'en rende compte, les racines le maintenaient déjà solidement au sol.

— Fuyez ! hurla Astia en se mettant à courir, je ne sais pas combien de temps ça va tenir !

Helvius prit sa main et les trois amis reprirent leur course effrénée.

Plus que cinquante mètres.

Les arbres de la forêt d'Allombe se dressaient devant eux, colossaux et majestueux mais le griffon, libéré et très rapide malgré sa blessure, les rattrapait déjà.

Jamais ils n'auraient le temps de franchir les premiers arbres avant qu'il ne les rejoigne.

Irfric fit volte-face en bandant son arc.

Une nouvelle flèche se figea dans l'animal qui s'écroula au sol lourdement, en couinant de douleur. À bout de souffle, la petite troupe franchit enfin les premiers arbres qui semblèrent se refermer sur eux. Prudents, ils continuèrent leur course un certain temps, avant de s'arrêter, épuisés.

Le corps trempé de sueur, la respiration rapide et saccadée, les trois amis peinaient à reprendre leur souffle. Astia, épuisée, se laissa tomber au sol. Ses jambes tremblantes étaient incapables de la porter davantage. Exténuée, il lui fallut bien cinq minutes avant de pouvoir respirer normalement.

Maintenant qu'ils étaient hors de danger, elle prit le temps d'admirer le lieu où ils se trouvaient. D'immenses arbres millénaires aux larges feuilles trônaient, leurs racines aériennes, hautes comme deux hommes, s'entremêlaient en retombant au sol sous forme de splendides cascades. On pouvait admirer, çà et là, de petits ruisseaux translucides, alimentant en eau l'ensemble de la forêt.

L'atmosphère régnant en ce lieu superbe et magique était troublante pour la jeune femme. Jamais, elle n'avait vu d'arbres aussi imposants et anciens.

— Cet endroit me fascine et m'angoisse en même temps déclara Astia en frissonnant.

— Cette forêt est très ancienne. Bien que tu ne voies personne, elle est peuplée par de nombreux êtres, passés maîtres dans l'art de se dissimuler. Nous devons nous rendre au cœur de la forêt mais je crains que nous ayons du mal à nous repérer dans une telle densité de végétation, soupira Irfric.

Helvius fouilla dans son sac.

— Nous avons besoin d'une pause, un fruit sec ? proposa-t-il en distribuant les fruits.

Après avoir récupéré quelques forces, ils décidèrent de reprendre la route.

Se servant de son épée comme d'une machette, Helvius essaya de se frayer un chemin entre d'immenses fougères d'un mètre cinquante de haut et une multitude d'autres végétaux mais la progression, dans ce labyrinthe végétal, était laborieuse. La densité de la végétation et l'épaisseur de la plupart des végétaux rendaient sa tâche quasiment impossible. La moiteur des lieux aggravait considérablement la difficulté et les fatiguait grandement. Leurs pieds ne cessaient de glisser sur les mousses humides. Chaque pas dans cette atmosphère étouffante et moite, demandait un réel effort.

Dégoulinants de sueur, les trois compères se retrouvèrent bloqués au bout d'une heure : une falaise descendait à pic, droit devant eux. En contrebas, grondait une rivière tumultueuse, large de plus de dix mètres.

— Aucun passage ! confirma Helvius très contrarié, après avoir observé minutieusement les parois rocheuses.

— Ce n'est pas possible, il doit y avoir un moyen ! Nous ne pouvons pas prendre le risque de faire demi-tour, dit Astia, stressée, en jetant une pierre dans le précipice.

Irfric, songeur, regardait le vide depuis plusieurs minutes lorsqu'il s'écria :

— J'ai une idée ! Helvius, sort de ton sac les deux plus grandes cordes que tu possèdes, et donne-les-moi, s'il te plaît.

Le jeune homme leva les sourcils.

— Mais que veux-tu faire ? Il est impensable de descendre en rappel cette falaise, les cordes ne seront jamais assez longues.

Médusés, Astia et Helvius fixèrent leur attention sur leur ami. Que manigançait-il ? Affairé à réciter une formule magique, les yeux fermés, il semblait se concentrer. Un nuage l'enveloppa puis il disparut, laissant à sa place un gigantesque phénix aux ailes flamboyantes.

— Excellente idée, Irfric ! déclara Helvius, en comprenant soudain l'idée de son ami.

Ce dernier après avoir déployé ses ailes, s'envola dans les airs, emportant dans son bec les deux solides cordes.

Il se posa sur la rive d'en face sans la moindre difficulté puis reprit sa forme originelle et noua les cordes à un tronc tout proche pour construire un rudimentaire pont de singe.

— Vous pouvez passer maintenant mais l'un après l'autre, les cordes ne supporteraient pas le poids de deux personnes, hurla-t-il en posant ses mains en porte-voix.

En entendant cela, les yeux d'Astia s'agrandirent démesurément, une terreur indescriptible se lisait sur son visage blême.

— Astia, que t'arrive-t-il ? l'interrogea, inquiet, Helvius.

— Je... J'ai peur du vide depuis ma plus tendre enfance. Je suis incapable de passer sur ce pont.

— Heu... Il n'y a pas d'autre chemin. Je suis désolé mais tu vas devoir emprunter ce passage. Tu vas voir, c'est beaucoup plus facile que ça en a l'air. L'important est d'éviter de regarder dans le vide, fixe un point sur l'autre rive et concentre-toi sur lui, avance calmement. Je suis sûr que tu vas y arriver.

La jeune femme essayait du mieux qu'elle pouvait de maîtriser son angoisse mais malgré sa bonne volonté, elle ne parvenait pas à arrêter les tremblements de ses membres inférieurs. Son regard ne pouvait se détacher du pont improvisé qui semblait la narguer en se balançant doucement dans le vide au gré du vent.

Pour se calmer, elle se concentra sur sa respiration en inspirant et expirant le plus sereinement possible pendant de longues minutes. Mais l'angoisse subsistait malgré tout. Elle se rongea l'ongle du pouce.

— Tout va bien se passer. Je vais te montrer comment avancer sur les cordes, tu vas voir, c'est enfantin !

Sûr de lui, Helvius saisi la corde supérieure, posa les pieds sur la corde inférieure et commença sa progression. Il avançait, déterminé, à une allure relativement soutenue, et ne semblait pas du tout perturbé par le vide se trouvant sous lui.

Il avait déjà parcouru une bonne moitié de la distance, quand le vent pourtant faible jusque-là, se mit à se lever brusquement, faisant tanguer dangereusement le pont improvisé. Le sol se mit soudain à frémir puis à trembler fortement.

— Accroche-toi, Helvius, un séisme ! cria Irfric, en se plaquant au sol.

Épouvantée, Astia imita Irfric et plongea au sol.

Le tremblement de terre se répercuta le long des falaises, provoquant des fissures sur les parois. D'énormes blocs de roches se détachèrent et tombèrent lourdement dans la rivière déchaînée.

Helvius, ballotté comme un vulgaire paquet, de gauche à droite, résistait courageusement quand soudain son pied dérapa de la corde, déséquilibrant l'ensemble de son corps, qui plongea dans le vide.

— Helvius ! s'écria désespérément Astia en le voyant disparaître sous ses yeux.

Heureusement, dans un réflexe de survie, les mains du jeune homme s'étaient refermées, tels deux étaux, sur la corde inférieure.

Mais les secousses étaient telles que la jeune fille était incapable de se relever pour venir en aide à son ami. Déterminée, elle commença à ramper vers le bord du précipice.

Le séisme cessa enfin.

Astia se releva d'un bond, le cœur battant, et regarda tremblante, en contrebas, s'attendant à y découvrir le pire.

Elle respira à nouveau en voyant son ami, toujours suspendu à la corde. Il tentait en vain de se rétablir sur le pont mais le balancement, provoqué par son dérapage et le vent, l'empêchait de se stabiliser assez longtemps pour pouvoir se remettre sur la corde inférieure.

Impuissante, Astia ne pouvait détacher son regard du spectacle horrible qui se jouait sous ses yeux. Les muscles du jeune homme, bien qu'habitués aux efforts physiques, n'allaient pas tarder à se fatiguer et à se tétaniser.

N'y tenant plus, elle rassembla son courage et saisit à son tour la corde pour commencer à avancer.

— Astia, non, c'est trop risqué ! Les cordes ne sont pas faites pour supporter vos deux poids. Elles peuvent rompre à tout moment, cria Irfric horrifié.

— Je refuse de rester là sans rien tenter ! Je suis légère, ne t'inquiète pas déclara-t-elle, déterminée, en posant son pied sur la corde.

— Il a raison Astia, je t'en supplie, ne risque pas ta vie pour moi implora Helvius la voix brisée par l'émotion.

Les yeux d'Astia se troublèrent. Elle essuya ses yeux d'un revers de la main.

— Tais-toi et écoute ! Tiens-toi prêt, je vais me placer juste devant toi, tu n'auras qu'à attraper ma main pour te rétablir sur les deux cordes.

Voyant la détermination dont faisait preuve son amie, arrivée déjà à mi-parcours, Helvius n'insista pas davantage et se prépara à son arrivée. Astia, morte de peur, s'obligeait à regarder droit devant elle et à se concentrer sur son objectif.

Quelques pas la séparaient encore du jeune homme.

Un pas. Encore un.

— Tu es prêt ? lança-t-elle en vérifiant sa position sur les cordes.

— Oui, tu peux y aller, mais doucement et sans à-coup surtout.

Les muscles tendus au maximum, Astia lâcha d'une main la corde pour la tendre à son ami en contrebas. Ce dernier la saisit immédiatement, en basculant légèrement son corps pour retrouver son équilibre sur le pont de singe.

Astia, pliant sous le poids de son compagnon, avait la main incrustée dans la corde, ses muscles la faisant énormément souffrir. Son souffle saccadé trahissait l'énorme effort qu'elle fournissait pour maintenir sa position.

— Dépêche-toi, je ne tiendrai plus longtemps !

Helvius réussit enfin après trois tentatives infructueuses à poser correctement ses deux pieds sur la corde et à se redresser, soulageant au même instant son amie, qui se rétablit à son tour sur le pont. Les deux rescapés avancèrent, à pas prudent sur la ligne de vie, et franchirent indemnes les derniers mètres les séparant de la terre ferme.

Les muscles tétanisés par ce violent effort physique, le cœur battant la chamade, Astia s'écroula sur le sol, épuisée. Helvius se précipita pour la soulever de terre et la prendre dans ses bras.

— Je ne sais comment te remercier, ce que tu as fait est extraordinaire ! Je te dois la vie déclara d'une voix tremblante le jeune homme, les yeux brillant d'émotion.

Plongeant dans son regard azur, la jeune femme se sentit troublée par cette déclaration. Son cœur se mit à battre plus intensément. Elle détourna le regard, espérant qu'il n'avait pas remarqué son trouble.

— Ce n'est rien, tu aurais fait la même chose pour moi ! assura-t-elle de façon désinvolte.

Irfric serra son vieil ami chaleureusement, un sourire illuminant son visage.

— Bravo, Astia ! la félicita-t-il en la serrant dans ses bras, les yeux pétillants de fierté. Toi qui avais peur du vide !

La nuit commençait à tomber quand les trois amis décidèrent de monter leur camp à l'abri d'un immense tronc creux, à proximité du précipice. Ils sortirent leur frugal repas.

— Dommage que la rivière soit si loin ! pesta Irfric en croquant sans conviction dans un morceau de galette.

Helvius but une gorgée d'eau.

— Oui, un ou deux petits crabes auraient été bien meilleurs !

— Et toi Astia, tu n'en as pas marre de ces galettes ? demanda Irfric.

L'intéressée haussa les épaules.

— Si bien sûr, mais on a d'autres préoccupations, je pense. Comment les Otras sont-ils au courant pour mes pouvoirs ?

Helvius parut soudain contrarié.

— À moins qu'il y ait un traître, je ne vois pas. Altir a subi la véritas. Il ne peut pas avoir menti... C'est sûrement Ralus qui les a informés.

— Ralus ? répéta Astia, sans y croire. Tu as vu comme il haïssait les Otras ! Impossible !

— Et les paroles de l'Atchmi avant notre fuite, vous y avez compris quelque chose vous ? questionna Irfric.

Astia avait les yeux embués de larmes, secoua la tête.

— Vous pensez qu'elle a survécu ?

Ses deux compagnons échangèrent un regard triste puis baissèrent les yeux.

— Dormons conclut Helvius tristement. Nous avons besoin de repos. La route sera encore longue demain pour rentrer à la forteresse.

Épuisée par tant d'émotion, la petite troupe s'endormit rapidement. Seule Astia resta éveillée de longues minutes. En songeant à sa famille l'attendant désespérément sur Terre, un sentiment de désespoir s'empara de la jeune fille. Les reverra-t-elle un jour ?


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