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Chapitre 22

Ils se levèrent le lendemain à l'aube.

Helvius, toujours énervé, n'avait pas adressé la parole à Astia depuis la veille et n'avait rien révélé à sa famille d'adoption.

Voulant profiter un maximum des adolescents avant leur départ, Sirria et Osma s'étaient levées tôt et leur avaient préparé un solide petit-déjeuner.

— Prends, je l'ai faite pour toi, Astia dit Osma en lui tendant une superbe canne de bois. Je l'ai sculptée dans une ancienne branche de notre arbre sacré. J'espère qu'elle te soulagera durant les moments difficiles.

La jeune fille, les yeux brillants, la prit dans ses bras.

— Merci, merci vraiment pour tout ce que vous avez fait pour moi toutes les deux. Elle est superbe ! déclara-t-elle en examinant attentivement les fines feuilles ciselées à la perfection le long de l'objet.

La canne se finissait par une sorte de boule noueuse. En la contemplant de plus près, Astia aperçut un minuscule bouton dissimulé dans le creux du bois.

— Qu'est-ce ?

La vieille dame lui sourit en prenant un air mystérieux.

— Une petite aide, appui dessus en prenant garde de t'éloigner du bas de la canne.

S'exécutant prudemment, la jeune fille sursauta : une mince lame argentée était apparue à l'extrémité de la canne.

— Génial ! Je peux avoir la même ? s'enquit Irfric en admirant l'ingénieux procédé.

Osma lui envoyant un coup de coude, en riant.

— Tes épées sont prêtes à côté de ton sac ainsi que l'épée et l'arc d'Helvius. Tâchez d'être prudents et de nous revenir entiers, mes enfants.

Helvius grommela une chose incompréhensible, le visage fermé.

— Ça va, mon fils ? s'inquiéta Sirria en le fixant.

— Parfaitement, répondit-il d'un ton ironique qui n'échappa ni à Osma ni à Sirria.

Cette dernière questionna l'assemblée du regard, s'attardant sur Astia, qui évita délibérément son regard. Osma soupira puis se leva, sans entrain.

— Allez, il est temps. Vous devez profiter de la pénombre. Faites attention surtout ajouta-t-elle, la voix vibrante, en serrant les adolescents.

— Ne t'inquiète pas murmura Helvius en l'embrassant tendrement.

Cela faisait une demi-heure qu'ils empruntaient le même couloir interminable, menant aux étages supérieurs, sans échanger le moindre mot.

Astia, les yeux rivés au sol, n'osait pas regarder Helvius. Ce dernier ne semblait pas en meilleure forme qu'elle : il se dirigeait machinalement, les yeux rougis et fixés dans le vide.

Irfric dont le regard allait de l'un à l'autre, ne comprenait pas ce qui se passait. Il finit par se pencher discrètement vers Astia en chuchotant.

— Je devrais savoir quelque chose ?

La jeune Terrienne, dépitée, jeta un rapide coup d'œil à Helvius.

— Demande-lui, c'est à lui de t'en parler.

— Helvius ?

Le jeune homme ne prit pas la peine de se retourner.

— Rien ! Il n'y a rien à dire ! rétorqua-t-il en donnant un coup de pied dans une pierre traînant au sol.

Ils débouchèrent enfin sur un tunnel plus étroit que les autres, et se retrouvèrent bloqués par un immense rocher, obstruant la sortie.

Astia, interdite, observa la roche :

— Tu t'es trompé ? osa-t-elle questionner timidement en rompant le silence.

Le jeune guerrier souffla d'un air dédaigneux.

Au grand étonnement de la jeune fille, il continua pourtant en direction du rocher. À deux mètres de ce dernier, il toucha un petit interstice dans le mur de gauche, la réaction ne se fit pas attendre : l'énorme roche commença à trembler puis se déporta sur le côté, laissant apparaître un passage suffisant pour sortir.

L'attitude d'Helvius blessait Astia. Mais elle savait que cette colère cachait une profonde tristesse. Elle comprenait parfaitement son désarroi et se sentait responsable de la situation. Il avait besoin de temps pour digérer ce qu'il venait d'apprendre. Elle respecta donc son mutisme et le suivit en silence avec Irfric. Pour le moment, l'important était de se concentrer sur leur objectif : rencontrer l'Atchmi. Elle verrait bien, plus tard, pour le reste.

Au bout d'un quart d'heure, ils sentirent un courant d'air frais sur leurs visages.

— L'air libre ! se réjouit Astia en posant avec bonheur un premier pied dehors.

Mais sa joie fut de courte durée. Elle, qui s'attendait à déboucher dans une plaine, se retrouva au fond d'un profond canyon sombre. D'immenses falaises leur faisaient face, de part et d'autre d'un chemin de terre et de roche, large d'à peine sept mètres.

Déconcertée, elle lança un regard interrogateur à Irfric :

— Tu comprends mieux pourquoi cette cité est restée dissimulée aux regards de nos ennemis. À moins d'avoir une carte précise, il est impossible d'accéder à ce canyon et encore moins de trouver l'entrée de la forteresse.

La jeune fille acquiesça en regardant les parois rocheuses abruptes. Voulant profiter de ce moment pour amorcer le dialogue, elle s'approcha d'Helvius.

— Helvius, je voulais te dire...

Mais ce dernier l'interrompit aussitôt, en lui rétorquant d'un ton tranchant :

— Ce n'est pas le moment, nous devons nous dépêcher.

— Heu, oui je comprends, balbutia la jeune terrienne, touchée par la dureté de sa réponse.

— Nous allons continuer sur notre gauche. Les falaises nous permettront de progresser à l'abri des regards mais nous ne resterons pas longtemps dans la pénombre. En pleine journée, cela sera plus compliqué commença-t-il à expliquer lorsqu'un point dans le ciel attira son attention.

Voyant son interlocuteur regarder fixement en l'air, Astia l'imita et leva les yeux pour scruter le ciel visible entre les falaises. Elle discerna au loin une étrange bête.

— C'est... C'est quoi cette chose ? S'écria-t-elle prise de panique en la voyant se rapprocher rapidement.

D'une envergure d'au moins quatre mètres, la créature possédait d'immenses ailes brunes ainsi qu'un corps de fauve aux griffes longues et acérées de plusieurs centimètres.

— Couchez-vous ! Vite ! Derrière le rocher ! Un griffon ! hurla Helvius en plongeant au sol.

Sans attendre plus d'explications, la jeune fille plongea à son tour et se dissimula derrière un rocher gris, large d'au moins deux mètres. Tremblante, elle n'osa pas regarder en direction du monstre, et resta prostrée près d'Irfric.

L'animal effectuait un vol stationnaire, décrivant de larges cercles, à la recherche d'éventuelles proies. Il passa au-dessus d'eux sans toutefois les voir, et finit par partir au loin. Lorsque son ami lui tendit la main pour se relever, Astia tremblante, laissa s'écouler de longues secondes avant d'oser sortir de sa cachette.

Elle se résolut néanmoins à bouger.

— Vous avez des griffons ! Existe-t-il encore beaucoup d'autres créatures comme celle-là ?

Helvius toujours en colère, refusa de répondre.

— Vite ! Nous devons avancer, dépêche-toi ! l'invectiva-t-il. Nous devons sortir du gouffre le plus vite possible.

Irfric, n'en pouvant plus, se plaça devant Helvius, les mains sur les hanches.

— Maintenant, tu te calmes Helvius !

— Ce n'est rien Irfric, pas de problème indiqua Astia d'une voix triste, en se mettant à marcher, s'aidant de sa canne. Il a raison, avançons.

Astia observa Helvius. Le monde du jeune homme venait une nouvelle fois de s'écrouler à cause d'elle... Cette fois, elle doutait sérieusement qu'il lui pardonne un jour d'être responsable du sacrifice de sa mère. Son cœur se serra.

— Par où nous dirigeons-nous ? demanda-t-elle tristement.

— Par-là vite, annonça-t-il en reprenant la marche à vive allure. Nous devons atteindre le fleuve le plus rapidement possible. Il nous permettra de nous enfoncer à travers la zone fantôme, en prenant moins de risques.

Irfric faillit trébucher.

— Tu comptes traverser le fleuve ? interrogea-t-il d'une voix aigüe en grimaçant.

— Un fleuve ? releva Astia, essoufflée.

Elle peinait à maintenir le même rythme de marche que ses compagnons.

— Vous avez un bateau pour remonter le cours d'eau ?

— En quelque sorte, oui fit-il, lançant un sourire entendu à Irfric.

Astia le vit se réjouir quand il remarqua son air préoccupé et cela ne la rassura pas du tout. Bien au contraire.

— C'est un moyen de transport typique de chez nous. Mais comment dire... Pas sûr que vous ayez le même dans ton monde. Allez, viens ! Nous devons arriver avant la nuit.

Irfric le regard dur, semblait prêt à exploser.

— Arrête tes gamineries, Helvius ! Nous allons voyager sur le dos d'un animal, Astia.

Helvius, visiblement contrarié, fixa Irfric en plissant les yeux puis se retourna sans rien dire. Il prit la tête de la marche, se dirigeant d'un bon pas vers le nord.

Astia le regarda s'éloigner quelques instants puis le suivit, aussi rapidement que ses jambes lourdes le lui permettaient.

Ils marchaient depuis déjà de nombreuses heures.

Un soleil de plomb avait remplacé la pénombre. Les falaises et le gouffre avaient laissé place à une steppe semi-aride où ne poussait qu'une végétation pauvre et sèche, principalement des petits épineux et de l'herbe rase. Quelques fleurs violettes et blanches, arrivaient cependant à pousser le long du chemin qu'ils empruntaient, mais Astia, fatiguée, n'y prêta pas la moindre attention.

La jeune fille commençait à souffrir de l'effort physique. Son corps malmené par le combat avec Ralus, était encore fatigué. De plus, il n'était pas habitué à marcher longtemps et elle éprouvait de plus en plus de difficultés à suivre la cadence imposée par le jeune homme. La douleur commençait à remonter le long de ses jambes, la faisant boiter de plus en plus. Elle sentait bien qu'il devenait nécessaire pour elle de faire une pause. Mais elle se refusait à mettre ses amis en danger en les ralentissant et continua malgré l'épuisement qui la guettait.

Helvius, encore sous le choc, l'ignorait toujours et marchait vingt mètres devant, sans se rendre compte de son état. Mais Irfric, lui, avait remarqué ses difficultés et s'approcha d'elle discrètement.

— Nous devrions faire une pause, tu as l'air épuisée.

— T'inquiète, je vais bien ! s'entêta-t-elle, en continuant d'avancer.

La jeune fille tenta d'accélérer, pour rattraper son retard, malgré des vertiges croissants, mais son corps à bout de forces, ne parvint pas à encaisser le choc. Elle vacilla et s'écroula. Irfric la rattrapa, juste avant que son crâne ne percute le sol.

— Astia ! hurla Helvius en se retournant soudain et en voyant la jeune fille à terre.

Il se précipita et s'accroupit à côté d'elle.

— Tu peux être fier de toi ! s'écria Irfric en regardant son ami.

— Je suis désolé, Astia. Réveille-toi, implora Helvius, en lui tapotant les joues pour la faire réagir.

— Helvius, arrête ! murmura faiblement cette dernière en reprenant conscience.

Difficilement, la jeune Terrienne, livide, s'assit pour reprendre ses esprits :

— Je suis désolé s'excusa Helvius. J'étais en colère mais surtout immensément triste. Prends ça lui ordonna-t-il en lui tendant une gourde. Ça va te faire du bien.

— Maintenant, vous allez me dire de quoi il s'agit, et tout de suite ! exigea Irfric, fulminant, en toisant ses deux amis.

Vaseuse, Astia porta à ses lèvres la gourde remplie d'un liquide clair et sucré, ressemblant à du miel. Les vertiges diminuèrent sensiblement avec cet apport de sucre et elle se sentit légèrement mieux.

— C'est moi la responsable avoua-t-elle en demandant l'autorisation du regard à Helvius pour continuer. Tout est de ma faute, les yeux remplis de larmes. Altir m'a révélé qui était la femme qui m'a envoyée ici... c'est la mère d'Helvius. Elle a utilisé pour cela son unique pendentif de transport, se condamnant ainsi à rester sur Terre.

Helvius baissa les yeux en soupirant :

— Tu n'y es pour rien... C'est elle qui m'a abandonné et c'est encore elle qui a pris la décision incompréhensible de t'envoyer ici. Tu n'es qu'une victime, comme moi ajouta-t-il, à voix basse. Appuie-toi sur moi, nous devons atteindre les bois, et nous mettre à l'abri. Il est déjà tard, bientôt nous ne verrons plus rien.

Il passa le bras d'Astia sur ses épaules et l'aida à se relever. La jeune blessée réussit à se maintenir debout. Irfric se plaça de l'autre côté et ils avancèrent ainsi, le plus rapidement possible.

Le soleil était déjà bas à l'horizon, la nuit n'allait pas tarder et leur route était encore longue avant d'arriver à l'embarcadère. Ils pressèrent le pas et commencèrent à s'enfoncer dans un bois dont les arbres secs étaient dépourvus de feuilles.

Un silence de mort régnait en ce lieu où le soleil semblait peiner à franchir le feuillage pourtant épars de la végétation, tant il faisait sombre et froid à l'intérieur.

Le visage d'Astia devint grave lorsqu'elle comprit pourquoi l'atmosphère semblait si lugubre. Les arbres n'étaient pas seulement dépourvus de feuilles, la plupart était aussi sec et rabougris, l'écorce desséchée s'effritait sur un bon nombre d'entre eux.

— Les arbres ! s'exclama-t-elle interdite en les fixant, ils...ils sont tous morts.

— Nous approchons de la zone morte, la végétation commence à se transformer et à mourir.

Il lui indiqua le nord.

— Au-delà de ces arbres morts, se trouve le fleuve.

De plus en plus clairsemée, la végétation du sous-bois laissa place au bout d'une heure de marche à un lichen vert sombre. La pénombre plongea ce bois mourant dans l'obscurité, créant d'immenses ombres inquiétantes tels des monstres désincarnés.

Astia frissonna.

Croisant son regard inquiet, le guerrier esquissa un sourire un peu forcé dans l'espoir de la rassurer.

— Il n'est pas prudent de continuer de nuit, il va falloir camper ici, avoua-t-il sans entrain, en posant son barda au sol.

— Tout à fait d'accord ! À la soupe ! lâcha Irfric en jetant son paquetage au sol.

Perplexe, Astia se demanda bien comment ils comptaient faire pour dormir là. Outre que ce lieu ne lui inspirait aucune confiance, les arbres distants d'à peine un mètre les uns des autres et les nombreuses racines jonchant le sol rendraient impossible toute tentative de s'allonger.

— Vous comptez manger et dormir debout ? ironisa la jeune fille, épuisée, en se laissant tomber au sol.

Un sourire aux lèvres, ses deux amis sortirent deux grandes toiles de leur sac et désignèrent, en levant la tête, les branches imposantes d'un arbre tout proche d'eux.

Astia blêmit instantanément.

— À non ! Pas question que je dorme en l'air, suspendue à un arbre.

— Comme tu veux, mais alors, reste sur tes gardes recommanda Irfric en lui montrant son épée. Ici, la nuit, toute sorte de créatures horribles sortent. Si tu as un problème, tu n'as qu'à hurler, ajouta-t-il en commençant à grimper d'un air narquois, moi je préfère les hauteurs.

Elle se tourna vers Helvius, implorante, le voyant monter à son tour.

— Heu... tu ne vas quand même pas me laisser là toute seule.

Se retournant vers elle, un sourire aux lèvres, il descendit et lui tendit la main en ajoutant taquin :

— Allez monte ! J'ai pitié ! Je me doutais bien que la perspective de dormir seule au sol, ne t'enchanterait guère. Tu es quand même sacrément têtue. Viens, je vais t'expliquer comment déployer la toile pour dormir.

Saisissant la main de son sauveur, Astia se résigna à monter et se hissa tant bien que mal dans l'arbre, malgré sa douleur et son aversion pour la hauteur. Aidée par ses amis, elle parvint à atteindre le sommet du tronc : quatre imposantes branches étaient disposées pratiquement à l'horizontale permettant aux jeunes gens de profiter d'un espace suffisamment large pour s'allonger et se reposer.

— Au repas, ce soir, galettes et fruits séchés, indiqua Irfric joyeusement en distribuant les maigres portions. Savourez-les ! Il va surement falloir se rationner si nous ne voulons pas manquer.

Helvius croqua sans entrain dans sa galette.

— De toute façon, quelque chose me dit, que les galettes, on va rapidement plus en vouloir... C'est toi qui les as faites, non ? demanda-t-il d'un air espiègle à son ami.

Une chaussure vola en direction d'un Helvius hilare. Astia, éclata de rire, en voyant sa mine déconfite quand il reçut le projectile dans la figure, aussitôt imité par Irfric.

Ils savourèrent ce moment de pause bien mérité. À travers le peu de feuillage subsistant, ils pouvaient admirer les deux lunes blanches et les étoiles, emmitouflés dans leur sorte de hamac végétal et leur couverture. Astia sentait la respiration et la chaleur d'Helvius contre elle. Rassurée et apaisée par ce contact, elle s'endormit rapidement.

Le jeune homme resta là, sans oser bouger, regardant cette jeune fille étonnante qu'il ne connaissait pas quelques jours auparavant, s'endormir paisiblement contre lui. Il se pencha vers elle en bougeant le moins possible et remonta tendrement la couverture sur ses épaules.

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