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Chapitre 19

                                           19

Astia, tétanisée, vit de nouveau les flammes s'abattre sur elle et Irfric. Une douleur effroyable la fit hurler. La peau de l'ensemble de son corps s'embrasa d'un seul coup.

Terrifiée, elle chercha du regard son ami, essayant de l'appeler de toutes ses forces mais aucun son ne sortit de sa gorge.

Rien. Il avait disparu.

— Astia, Astia réveille-toi. Tu es en sécurité déclara une voix familière en la secouant.

La jeune fille, en sueur, désorientée, ouvrit les yeux en sursaut. Sirria et Helvius la regardaient l'air épuisé et infiniment triste.

— Tu as fait un cauchemar, c'est fini la rassura Sirria en la berçant tendrement dans ses bras.

Mais la douleur, elle, était bien réelle. Le visage de la jeune rescapée se crispa lorsqu'elle voulut se servir de son bras pour se redresser.

Helvius l'aida à s'installer.

— Irfric, où est-il ? demanda Astia paniquée en le cherchant.

L'endroit lui était inconnu. Son regard s'attarda enfin sur une forme, reposant, à quelques mètres d'elle, dans un lit similaire au sien.

— Au vu de vos blessures, nous vous avons transportés au centre de soin. Il est là, lâcha Helvius d'une voix à peine audible.

— Puis-je m'approcher de lui ?

Sirria, le regard éteint, sembla hésiter.

— Astia, je dois te prévenir, il est inconscient, ses blessures sont extrêmement graves. J'ai fait ce que j'ai pu mais...

Astia ne l'écoutait plus. Elle devait le voir.

Soutenue par Helvius, elle se leva et se traîna, tant bien que mal, jusqu'à la paillasse de son ami puis s'assit à terre.

Une puissante envie de vomir la prit au moment où ses yeux se posèrent sur le corps meurtri du jeune garde du corps. Malgré les quantités impressionnantes de crèmes et d'onguents, les chairs brûlées étaient encore bien visibles.

Une peau à vif, rouge, parfois presque noire, recouvrait la majeure partie de son corps.

— Mon Dieu ! s'écria la jeune fille en larmes. Je suis désolée, Irfric, pardonne-moi. Helvius, tu ne peux rien faire avec ton Don ?

Son ami la regarda, perdu.

— J'ai essayé je te jure mais il n'est pas assez puissant. J'ai peur de perdre le contrôle... Cela pourrait s'avérer bien pire pour lui...

Astia le dévisagea intensément puis regarda la guérisseuse.

— Si on ne fait rien, a-t-il une chance de s'en sortir ?

La gardienne baissa tristement la tête.

Astia réfléchit quelques secondes. Elle refusait de perdre encore une personne à laquelle elle tenait. Elle devait trouver un moyen ! Impérativement ! Fouillant frénétiquement sa mémoire, elle se rappela soudain le cours avec le conseiller Altir.

— J'ai peut-être une idée pour renforcer ton pouvoir dit-elle en se tournant vers Helvius. J'ignore si cela fonctionnera, mais au vu des circonstances, nous devons le tenter.

Helvius, hésitant, questionna sa mère.

— Essaie, c'est notre dernier espoir.

—Mets-toi face à moi et pose tes mains sur Irfric lui indiqua Astia.

Le jeune homme inspira profondément et tenta de calmer l'affolement de son cœur. Il s'accroupit au côté d'Astia et apposa ses deux mains sur le front de son ami, en fermant les yeux. Une lumière blanche enveloppa Irfric qui se mit à gémir faiblement.

Les plaies les plus réduites s'illuminèrent. À force de concentration, elles se refermèrent lentement au bout de plusieurs minutes. Mais malgré les efforts intenses d'Helvius, son pouvoir resta sans effet sur les plaies les plus graves. Vingt minutes plus tard, elles refusaient toujours obstinément de cicatriser.

Astia souffla profondément puis posa délicatement ses mains sur celles de son ami. Elle frémit au contact de la peau douce du jeune Imien. Fermant à son tour les yeux, elle essaya de faire le vide dans son esprit et de se concentrer sur les pulsations cardiaques d'Helvius. Elle sentit bientôt la chaleur de son pouvoir affluer le long de ses bras et de ses mains. Il se heurta rapidement à une autre source d'énergie : le pouvoir d'Helvius.

Incapable de franchir cette barrière invisible, son pouvoir ricochait inutilement.

Elle n'aurait su comment l'expliquer mais elle sentit instinctivement l'ambivalence du pouvoir du jeune homme. Une partie n'était que chaleur comme le sien, mais l'autre, glaciale, n'était voué qu'à la destruction.

Elle devait franchir cet obstacle invisible rapidement si elle voulait avoir une chance de sauver Irfric. L'énergie d'Helvius commençait à s'épuiser. Elle la sentait faiblir de seconde en seconde.

Elle sentit bientôt ses mains trembler sous les siennes. Il ouvrit brusquement les yeux. Astia, déconcentrée, les ouvrit aussi et se mit à crier.

Les yeux de son ami avaient viré au rouge sang.

— Helvius, reprends-toi ! hurla-t -elle en le secouant.

Il la dévisagea, terrifié. Astia posa ses mains sur les joues de son ami. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

— J'y suis presque, laisse-moi me connecter à toi supplia-t-elle dans un murmure. Aie confiance.

Le jeune homme cligna des yeux pour acquiescer. Il sembla se détendre et ses yeux retrouvèrent instantanément leur couleur initiale. Ils repositionnèrent leur main sur le malade. De grosses gouttes de sueurs perlaient du front d'Helvius. Il expira et se concentra de nouveau, les yeux fermés.

Astia sentit son cœur battre plus intensément quand elle toucha les mains de son ami. Son pouls pulsait au même rythme que le sien. Elle sentit son pouvoir se diffuser enfin à travers Helvius et le fortifier. Les mains du jeune homme arrêtèrent de trembler.

L'atroce douleur au bras d'Astia s'amplifia instantanément. Mais il fallait plus de pouvoir encore. Serrant la mâchoire, elle souffla profondément et en projeta davantage vers Helvius qui fut parcouru par un frisson.

La lumière nimbant le malade se propagea aux jeunes gens, les entourant rapidement d'un voile doré tandis qu'un étau de douleur enserrait Astia.

Des bruits de chuintements insoutenables s'échappèrent des multiples plaies d'Irfric. Petit à petit, elles se refermèrent les unes après les autres, laissant apparaître à leurs places une peau rose pâle parfaitement saine.

Irfric ouvrit les yeux un court instant avant de sombrer de nouveau dans l'inconscience.

— Astia, on a réussi ! s'extasia Helvius en la serrant dans ses bras.

Le regard vide, l'apprentie magicienne le fixa sans réagir.

— Astia, ça va ?

Elle tenta de se lever mais ses jambes se dérobèrent sous son poids. Elle s'écroula, prise de convulsions et perdit connaissance.

* * *

— Plus de filtres fortifiants, vite, on la perd !

Sirria hurlait à s'en faire mal aux cordes vocales. La panique la gagnait. Voilà deux jours qu'ils essayaient vainement de stabiliser Astia. Helvius, épuisé par sa troisième tentative de guérison de la journée, gisait non loin de la malade, inconscient.

— Allez Astia, ne nous lâche pas ! Bois ça ! ordonna la guérisseuse. Armia, aide-moi à lui faire avaler, c'est urgent.

Une jeune Imienne d'une vingtaine d'années aux cheveux courts, souleva la tête de la jeune fille. Sirria lui ouvrit la bouche et lui fit boire de force le contenu de deux fioles violettes. Les muscles d'Astia se contractèrent dangereusement. Elle convulsa une nouvelle fois mais contrairement aux fois précédentes, les muscles se détendirent rapidement et la jeune malade ne bougea plus.

Sirria, toucha son poignet.

— Le breuvage semble enfin faire effet, son rythme cardiaque se stabilise. Espérons qu'elle dorme maintenant.

La gardienne s'écroula non loin de là sur une chaise.

— Un peu de répit, souffla-t-elle épuisée.

* * *

Les paupières lourdes d'Astia frémirent. Elle ouvrit difficilement les yeux. Son corps entier était courbaturé et douloureux. Sa tête menaçait littéralement d'exploser.

— Astia, bienvenue parmi les vivants, ma belle ! annonça Sirria avec un large sourire.

La jeune rescapée la fixa puis tourna la tête. Helvius était assoupi non loin de là sur une chaise.

— Il a tenté de te guérir de nombreuses fois, cela l'a épuisé.

La jeune fille la dévisagea sans comprendre.

— Comment ça ? Où est Irfric ? s'inquiéta-t-elle le cœur battant en se redressant soudainement sur sa paillasse.

La douleur la fit grimacer. Sirria posa calmement ses mains sur la jeune fille. Ses yeux se voilèrent d'une tristesse infinie.

— Ne bouge pas, tu es encore trop faible. Irfric est en convalescence. Rassure-toi, vous l'avez sauvé. C'est pour toi que tu dois maintenant t'alarmer. Nous avons mis deux jours à arrêter tes convulsions. Je ... je dois te parler des conséquences...cette fois-ci ton corps ne parviendra pas à encaisser une si dure épreuve sans magie.

Astia se figea. Elle souleva doucement sa couverture et fixa longuement ses jambes immobiles. Une larme coula le long de sa joue. Sirria lui caressa le visage doucement.

— Je peux te préparer un élixir pour que ton corps puisse se rétablir complètement mais... pour cela, il lui faudra absorber la majeure partie de ton pouvoir...

La jeune fille tressaillit. Elle serait alors incapable de se défendre ou de protéger ses amis si un nouveau combat se produisait...surement incapable aussi de retourner chez elle... Elle ravala ses larmes avec difficultés.

— Je ne peux pas prendre ce risque chuchota-t-elle tremblante, nous serions trop vulnérables. Ne dites rien aux autres, pas la peine qu'ils portent ce poids murmura- t-elle en voyant Helvius se réveiller doucement.

—Astia, tu es réveillée ! se réjouit Helvius en se jetant dans ses bras.

Il la serra si fort qu'elle n'arrivait pratiquement plus à respirer mais pour rien au monde elle n'aurait arrêté cette étreinte. Ils restèrent là de longues minutes, savourant ce moment de tendresse.

La jeune fille finit par s'écarter à regret. Elle prit une profonde inspiration, le visage grave, en lui saisissant doucement le bras.

— Peux-tu m'aider à me lever ?

Sirria s'écarta en ne cessant de la fixer, anxieuse. Rassemblant ses forces, Astia pivota et prit appui sur Helvius pour se mettre debout. Ses jambes, chancelantes, lui obéirent néanmoins.

Mais au moment de faire un pas, elles se dérobèrent sous elle.

Seul l'appui d'Helvius l'empêcha de tomber. Il la regarda, très inquiet.

— C'est sans doute passager, tenta -t- il de la rassurer, en l'aidant à se relever. N'est-ce pas, maman ?

La guérisseuse esquissa un sourire crispé.

— Bien sûr !

Astia remarqua le regard fuyant de la guérisseuse. Elle regarda ses jambes en silence. Le risque d'invalidité permanente était bien réel. Sirria l'avait clairement prévenue la dernière fois.

Calmement, elle persévéra et tenta une nouvelle fois de se lever. Ses jambes ne la soutinrent pas davantage.

Personne n'osa parler.

Osma passa la tenture. Son visage se détendit en voyant Astia éveillée mais les mines sombres de sa famille l'interpellèrent.

— Et bien vous devriez être heureux, non ?

Sa fille lui lança un regard appuyé puis regarda Astia, encore sous le choc.

— Ah... ! Je suis désolée mon enfant dit-elle, en s'approchant de la jeune malade et en déposant un baiser sur son front. L'important est que tu sois sauvée, tu es forte, même ainsi...

La mâchoire d'Astia trembla. Elle essuya du revers de sa manche les larmes qui coulaient puis leva les yeux.

— Merci...

La doyenne la regarda tendrement.

— Tu as risqué ta vie pour nous, c'est le moins que je puisse faire.

Elle lança un regard à la dérobée à sa fille. Astia eut la sensation que les deux femmes hésitaient à parler. Elles semblaient mal à l'aise.

— À propos, comment as-tu su que tu pouvais amplifier le pouvoir d'Helvius ?

— C'est le conseiller Altir qui me l'a enseigné durant mes cours particuliers. Il m'a dit que certains des vôtres y arrivaient.

Devant la mine surprise de ses amis, Astia comprit que quelque chose clochait. Même Sirria paraissait ne rien comprendre.

— Nous ? Aucun Imien n'a jamais réussi à faire ce que tu as réalisé, j'en suis certaine. Seul... l'arbre sacré était capable de provoquer une telle réaction chez un Imien murmura la gardienne abasourdie.

— Mais alors pourquoi Altir m'a affirmé le contraire ? Où est-il ? Je dois lui parler !

Osma la repoussa doucement sur la paillasse.

— Tu es trop faible mais soies sans crainte, il ne s'enfuira pas. Le conseil a enfin délibéré sur son châtiment.

— Il est enfermé ?

— Au regard de ses nombreuses années au service de notre peuple et de l'aide qu'il vous a apporté, il est assigné dans ses appartements, sous bonne garde. Il a été interrogé de nombreuses heures avec de la vérétas.

— De la quoi ?

— De l'herbe de sincérité expliqua Helvius. Elle oblige quiconque en consomme, à dire la vérité.

Osma s'assit, avant de poursuivre.

— Il est déchu de son titre de conseiller et sera banni demain.

Astia devint blanche.

— Il mérite vraiment la mort ? C'est grâce à lui que vous m'avez sauvé ainsi qu'Irfric... Il n'est pas responsable des actes de son ancêtre ni de ceux de Ralus.

— Tu te rends compte qu'il a failli te tuer par son silence, et que sa famille nous ment depuis des siècles ? tonna Helvius en se levant.

— Il a été dépassé par son mensonge. Je sais ce que c'est... je ne peux m'empêcher de ressentir de la pitié pour lui. Même Ralus. C'est la perte de sa femme et de sa fille qui l'ont fait sombrer dans cette folie.

— Ce n'est pas une raison pour tuer ! asséna son ami, d'un ton sec.

— Bien sûr que non, mais si tu tenais un des Otras qui a participé au grand cataclysme... Tu réagirais comment ?

Helvius se tut. Il resta un moment silencieux, le regard dans le vide.

Astia lui serra la main tendrement.

— Puis-je parler au conseil, Osma ?

La vieille femme s'approcha.

— Décidément, tu n'as pas fini de m'étonner, jeune étrangère.

* * *

Le conseil fut tout aussi étonné par la requête d'Astia.

Même la conseillère Marween, pourtant proche d'Altir avant le scandale, resta un moment perplexe, devant la demande de la jeune Terrienne. Après plusieurs heures de négociations et de discussions, l'assemblée du peuple arriva à la conclusion que l'ancien conseiller ne pouvait être tenu responsable des actes de son aïeul.

L'importance du travail de l'ordre des voyageurs sur les anomalies pesa aussi fortement en sa faveur. Le père d'Irfric ainsi que bon nombre d'habitants furent enthousiastes devant ses recherches uniques, espérant qu'elles permettraient à terme de trouver une solution aux anomalies.

Il fut donc décidé qu'Altir ne serait pas banni mais étroitement surveillé et qu'il aurait obligation de partager l'intégralité de ses recherches avec Sirria.

* * *

Apprenant sa troublante réhabilitation, ce dernier demanda une entrevue en tête à tête avec sa sauveuse.

Quatre jours furent encore nécessaires pour que le corps de la jeune Terrienne récupère suffisamment. Elle se sentait maintenant en pleine forme mais malgré cela, la douleur familière à ses jambes n'avait pas disparu. Elle boitait.

Helvius, pas très rassuré, l'accompagnait et veillait sur elle à chacun de ses pas.

— Tu n'as pas besoin de faire cela, tu sais. J'ai l'habitude d'avoir mal et de boiter. Ça a été comme ça toute ma vie, lui fit-elle remarquer quand il lui tendit son bras pour la troisième fois.

Il passa sa main dans ses cheveux, mal à l'aise.

— Désolé... je n'ai pas voulu te vexer. C'était pour t'aider bafouilla-t-il en regardant ses pieds.

Elle lui sourit en lui prenant la main.

— Je sais bien mais arrête, s'il te plaît. Cela me met mal à l'aise. Comporte-toi comme avant, c'est tout.

Les deux gardes qui encadraient l'ouverture de la chambre d'Altir les saluèrent et se décalèrent pour les laisser passer.

— Appelez au moindre problème. Nous ne bougeons pas de là affirma le plus grand.

Ils pénétrèrent dans la pièce, ressemblant à s'y méprendre à celle de la famille d'Helvius. Astia, qui pensait trouver une grande demeure, étant donné l'importance du conseiller, en fut troublée. Aucun mobilier ou tenue richement décoré, hormis sa tenue d'apparat. Seulement un lit et un coffre ainsi qu'une table et des chaises.

Le strict minimum.

— Bonjour, déclara Altir sereinement, en les voyant, que la force de l'arbre sacré vous accompagne.

Astia, surprise par cet accueil amical, plissa des yeux.

— Vous avez demandé à me voir ?

Son ancien ennemi fixa Helvius d'un air contrarié.

— Ce devait être un entretien privé, remarqua-t-il sèchement.

Astia soupira. Elle n'avait aucune envie de se retrouver seule avec cet homme ni de lui céder quoi que ce soit, mais il était le seul qui pouvait lui apporter de précieuses réponses.

— Helvius, tu peux m'attendre dehors, s'il te plaît ?

— Mais ça ne va pas, non ? Hors de question !

Astia lui lança un regard implorant.

— Juste deux minutes, promis. Tu es juste à côté ainsi que les gardes, je ne risque rien...

Le jeune homme grommela quelque chose entre ses dents et traîna les pieds jusqu'à la sortie, en jetant un regard menaçant à Altir.

— Il tient beaucoup à vous, commença l'ancien conseiller.

— Nous ne sommes pas là pour échanger des mondanités. Ne croyez pas que parce que je vous ai aidé, nous allons devenir amis ou je ne sais quoi ! Alors, pourquoi m'avoir demandée ?

L'homme, surpris par cette soudaine autorité, lissa une mèche de ses cheveux.

— Je voulais vous remercier d'avoir risqué votre vie pour moi avoua-t-il en s'attardant sur les jambes tremblantes de la jeune fille. J'ai appris les conséquences de ce geste héroïque...je suis désolé pour vous. Vous avez raison de m'en vouloir et honnêtement, je doute fortement que j'aurais eu votre générosité d'âme si nos rôles avaient été inversés.

Astia se résolut à s'asseoir pour reposer ses jambes.

— Merci de votre sollicitude.

— Je sais que vous désirez rentrer chez vous. Je vous aiderai, si je le peux.

Mille et une questions tournèrent dans l'esprit de la jeune fille en entendant ces paroles.

— Vous pourriez déjà me dire pourquoi vous m'avez fait venir dans votre monde, non ?

Il la regarda avec des yeux grands ouverts.

— Moi ? Vous vous méprenez. J'ignorais totalement votre existence, avant de vous voir chez Sirria. Je n'ai rien à voir là-dedans. Pourquoi faire venir quelqu'un qui me mettrait en danger ?

Astia se renfrogna.

— C'est pourtant bien un pendentif de l'ordre qui m'a propulsé ici ! Un de vos disciples ? suggéra-t-elle.

— Ralus et moi étions les derniers de l'ordre. Nous avons détruit nos pendentifs après le cataclysme, par peur que l'histoire ne se répète, désolé. Beaucoup des nôtres moururent ce jour-là ou en luttant contre les Otras.

— Mais cette femme alors, la terrienne qui me l'a donné. D'où vient-elle ?

Altir se crispa légèrement. Il alla à son bureau et chercha quelque chose dans son tiroir. Il lui tendit une vieille photo.

— Ressemble-t-elle à cette femme ?

La photo, vieillie par le temps, était en partie jaunie.

Un groupe de jeunes gens posaient devant l'objectif en riant. La femme sur la gauche, aux longs cheveux verts, avait un sourire radieux.

Un sourire qui lui en rappela un autre. Ses cheveux n'avaient rien d'humain mais remplacés par d'épais cheveux noirs...

— Mariana ! Ça alors, c'est incroyable !

Altir grimaça.

— Moins fort chuchota-t-il en regardant vers le rideau. C'est bien ce que je craignais...

— Qui est-ce ?

L'homme se tritura les mains.

— Le jour de la destruction de l'arbre, une voyageuse a passé un vortex, juste avant que l'arbre ne disparaisse dans une crevasse. Nous l'avons cru morte...

Astia assemblait les pièces les unes après les autres.

— Elle se serait réfugiée sur Terre ? C'est plutôt une bonne nouvelle, non ? rétorqua-t-elle, ne comprenant pas la soudaine tristesse de son interlocuteur.

Altir soupira.

— Elle vous a donné son pendentif...

Astia comprit un peu tard ce que cela impliquait.

— Ha ! Je suppose qu'elle est coincée sur Terre du coup ?

— Oui, et la raison pour laquelle je voulais vous parler seul est liée à son identité... Ce n'est pas n'importe qui, murmura-t-il en fixant le rideau d'entrée.

Il prit une grande inspiration.

— C'est la mère d'Helvius.

Astia pensa voir mal entendu...Il lui fallut quelques secondes pour intégrer l'information. La mère d'Helvius était vivante !

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