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Chapitre 16



Ils passèrent le reste de la matinée à apprendre à constituer des baumes guérissant avec les plantes médicinales du refuge. Le groupe d'Artos évita soigneusement Astia, la surveillant du coin des yeux ainsi que ses trois amis.

La jeune fille, mal à l'aise, feignit de ne rien remarquer mais fut attristée par leur réaction. Assise près d'Helvius, Petra et Marius, elle avait beaucoup de mal à se concentrer suffisamment pour mémoriser l'ensemble des végétaux.

Artos n'était pas revenu en cours. Chaque fois qu'elle regardait ses mains, elle revoyait le jeune homme s'envoler et s'écraser au sol, inerte. Son cœur se serra en pensant qu'il était peut-être grièvement blessé et qu'elle était responsable de cette horreur.

Elle se mordit nerveusement l'ongle du pouce.

— Astia, calme-toi lui souffla Helvius.

— Désolée, je m'inquiète. Tu crois qu'Artos va bien ?

Helvius posa les végétaux qu'il avait dans les mains sur le plateau et la regarda, étonné.

— Tu stresses parce qu'il n'est pas revenu en cours ?

— Ben oui, qu'est-ce que tu crois ? Que je suis insensible ? lâcha-t-elle sous le coup de la colère.

Il se passa la main nerveusement dans les cheveux, visiblement embêté.

— Non, non. Heu, c'est juste qu'il n'assiste jamais à ce cours, ça n'a rien à voir avec l'incident de ce matin.

Astia le regard noir, lui mit un coup de coude.

— Tu ne pouvais pas me le dire avant, non ?

Et effectivement, après le repas, Helvius et Astia croisèrent Artos, visiblement en pleine forme, dans les couloirs. Il passa près de la jeune fille qu'il bouscula sans ménagement en lui lança un regard acerbe.

— Alors les deux monstres, toujours là ?

— Et toi, tu es bien remis de t'être fait battre par une novice ? lui rétorqua Helvius, avec un grand sourire.

— Souris tant que tu le peux. Ça ne va pas durer longtemps déclara Artos en s'éloignant, visiblement satisfait de lui-même.

Astia, interloquée, se tourna vers son ami :

— Tu as une idée de ce qu'il a voulu insinuer ?

— Non, mais à mon avis rien de bon. Sa famille est puissante et ce sont des proches du conseiller Altir déclara Helvius, soudain préoccupé. Allons voir ma mère.


                                                                            *                                              *                              *


Comme prévu, Irfric les attendait devant la porte de l'école.

— Alors ? interrogea Astia, impatiente, en oubliant de lui dire bonjour.

Irfric haussa les épaules, fataliste.

— Comment s'est passée ta première journée dans notre école ? Tu n'as pas mis le feu cette fois-ci, rassure-moi, la taquina-t-il, tout sourire.

Il esquiva de justesse un morceau de gâteau, volant rageusement dans sa direction.

— Le feu, non confirma Helvius sous le regard noir de la jeune fille, mais par contre elle a assommé Artos d'un minuscule geste de la main ! Si tu avais pu voir sa tête à son réveil, c'est hilarant !

Irfric tapa dans la main d'Helvius en signe de victoire.

— Décidément, tu deviens une terreur ! lâcha-t-il.

Astia confuse et amusée, ne put s'empêcher de pouffer de rire en se remémorant le visage déconfit d'Artos.

Ils n'avaient fait que quelques mètres lorsqu'un son de cor retentit non loin d'eux, de façon répétitive. Astia regarda ses amis se rabattre rapidement contre le mur, attendant visiblement quelque chose.

L'homme au cor apparut, rapidement suivi d'une escorte guerrière, encadrant une jeune femme, maintenue par deux gardes. Cette dernière, tremblante et en pleurs, serrait contre son ventre rebondi un sac bien rempli.

—Par la grâce de l'arbre sacré, je vous en prie supplia la malheureuse en se débattant. Pensez à mon bébé.

Mais les guerriers impassibles ne l'écoutaient pas le moins du monde. Le regard vide, ils continuaient à la pousser. Astia croisa le regard de la jeune femme au moment où elle passa à leur niveau : elle y vit une tristesse et une angoisse effroyables. Ils disparurent en quelques secondes dans le tournant du couloir.

— Qui était-ce ? demanda la jeune fille très troublée.

Helvius, le visage livide, fixait toujours le fond du couloir où avait disparu l'escorte et la jeune femme.

— Helvius, tu m'écoutes ?

Irfric soupira.

— C'est une bannie finit-il par lâcher.

— Une quoi ?

— Une bannie, répéta-t-il comme si ce mot devait avoir un sens évident. Elle va être exclue de la forteresse, c'est irrévocable.

— Mais pourquoi ? s'écria Astia, atterrée.

Très mal à l'aise, Helvius hésita à prendre la parole durant de longues secondes.

— Pour avoir aimé un des Otras... c'est interdit tout comme leurs... enfants, les métias.

Astia horrifiée venait de comprendre.

— Ils... ils vont l'envoyer dans la zone fantôme seule et enceinte ? C'est monstrueux, elle n'a aucune chance de survivre !

Helvius, honteux, regarda le sol.

— Beaucoup jugent cette loi archaïque mais nous sommes obligés de nous y conformer. Allons prévenir ma mère, peut-être pourra-t-elle y faire quelque chose.


                                                                                     *                                             *                                             *


Ils arpentèrent les couloirs en silence.

Astia, choquée, revoyait sans cesse le visage de la malheureuse, l'implorant de l'aider. Regardant autour d'elle, elle reconnut enfin l'endroit où il se trouvaient : leur chambre était située au prochain croisement, à quelques mètres. Ils allaient bifurquer quand ils virent le conseiller Altir et le professeur Thalion sortir de leur habitation, visiblement pressés et en colère.

Helvius accéléra le pas suivi de près par la jeune terrienne soudain angoissée de l'accueil qu'elle allait recevoir.

— Mais qu'est-ce qui s'est passé, Astia ? demanda Sirria en la voyant passer la porte avec Helvius. Tu devais juste te fondre dans la masse des élèves, pas provoquer un incident diplomatique !

— Ce n'est pas sa faute, maman, Artos m'a encore pris à partie et Astia n'a pas su se maîtriser, résuma succinctement le jeune homme, l'air confus.

Passant devant son ami, Astia murmura :

— Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas lui faire mal ou vous attirer des ennuis. Vous n'aurez pas de problème par ma faute, j'espère ?

Sirria s'assit autour de la petite table en soupirant, l'air gêné :

— C'est plus compliqué que cela, j'en ai peur. J'avais déjà dû faire jouer mes relations pour te faire admettre à la formation et maintenant ils ont encore plus peur de toi...

Astia connaissait déjà la réponse mais ne put s'empêcher de demander.

— Ils veulent me renvoyer ?

Osma hocha le menton.

— Ils te pensent dangereuse...

Astia devint livide et regarda Helvius en tremblant.

— Ils... ils ne vont quand même pas m'expulser comme la jeune fille ?

Sirria, fixa Helvius sans comprendre.

— Nous venons d'assister à un bannissement, l'informa-t-il.

Sirria se mordit nerveusement la lèvre.

— Désolée, que tu aies assisté à cela, Astia. Cela ne devrait plus exister. Irfric, peux-tu prévenir Pilus ? Espérons qu'il pourra faire quelque chose...

Irfric sortit précipitamment. Sirria se tourna de nouveau vers Astia.

— Tranquillise-toi Astia, c'est ta première infraction. Le père d'Artos a beau avoir des appuis haut placés, les mêmes règles s'appliquent à tous. Tu écoperas d'un blâme, voilà tout.

Astia s'effondra sur une des chaises, soulagée.

Sirria se racla la gorge.

— Par contre, j'ai dû accepter, en ton nom, quelque chose qui ne va pas t'enchanter... Le conseiller Altir a soumis une requête, tu vas devoir prendre des cours particuliers pour maîtriser ton Don plus rapidement. Vu les circonstances, je n'ai pu refuser.

Astia sentit à l'intonation de sa voix, que Sirria ne lui disait pas tout.

— Avec qui ? demanda-t-elle sur la défensive.

— Le conseiller Altir en personne avoua son amie en grimaçant. Je suis désolée, j'ai tenté de le raisonner mais il n'a rien voulu entendre. Tu es différente et cela lui fait peur, tout comme ils ont peur d'Helvius ajouta-t-elle tendrement en caressant la joue violette de son enfant. Mais tu peux en tirer avantage, c'est un excellent professeur.

Sirria regarda son fils, l'incitant du regard à appuyer ses dires.

— Heu, oui ma mère dit vrai... Si tu mets de côté son effroyable humeur répliqua-t-il en souriant. Allez, je l'ai eu deux années de suite et j'ai survécu. Aucune raison que tu n'y parviennes pas.

Astia n'était pas totalement convaincue, mais ce n'était pas comme si on lui laissait le choix, de toute façon.

— Je commence quand ?

— Demain, après tes cours l'informa Sirria, soulagée de la voir se résigner.

—Allons à la cuisine, nous restaurer et parler de choses plus agréables proposa Osma en se levant.

Helvius fixa sa mère, semblant hésiter à parler.

—Justement, concernant ce soir, puisque Astia fait partie des Artémos maintenant... nous l'avons invité au refuge lâcha-t-il d'une petite voix mal assurée.

Sirria, méfiante, fixa alternativement les deux adolescents puis sa mère, qui la regardait d'un air amusé et attendri.

— Décidément, vous ne vous arrêtez jamais ! Je veux bien consentir à cette soirée puisque selon nos lois, vous êtes maintenant en âge de prendre vos propres décisions mais je vous en prie, pas d'incident ! Et pour plus de sécurité, Irfric vous rejoindra dès son retour.

Osma, les yeux pétillants de joie, les prit tendrement dans ses bras.

—Allez, profitez bien les enfants, à demain.


                                                                 *                                            *                                          *


— Helvius ! Astia ! par ici leur cria Pétra assise sur une racine aérienne en les voyant arriver par le sentier de terre battue.

Les deux jeunes gens, en sueur, se frayèrent un chemin à travers un imposant bosquet de fougères de plus d'un mètre cinquante.

— Vous avez fait le tour depuis l'entrée principale ? s'étonna Marius en voyant leur mine éreintée.

Helvius les dévisagea surpris. Contrairement à eux, leurs vêtements étaient impeccables, ils ne paraissaient nullement fatigués. Marius se mit à sourire. Helvius grimaça.

—Tu as encore utilisé un sort pour dupliquer la clef de l'école, c'est ça ?

— On ne peut rien te cacher admit le voleur avec un large sourire.

— Un de ces jours, tu vas finir par te faire expulser, tu sais...

— Bon maintenant que vous êtes là, on va pouvoir commencer ! déclara Pétra en se levant.

Elle sortit une flûte en bois d'à peine quinze centimètres de sa poche et souffla un long moment dedans sans qu'aucun son ne sorte. Intriguée, Astia se pencha vers Helvius.

— Elle ne fonctionne pas ?

— Si, parfaitement mais les notes de cette flûte ne sont audibles que par une seule espèce, les Peg'asus.

La jeune fille se demanda si elle avait bien compris. Pégasus... pégase ? Ils étaient réellement en train d'appeler les chevaux ailés de ce matin ?

Un fort courant d'air s'abattit sur eux au moment où deux magnifiques bêtes ailées se posèrent juste à côté du chemin. Astia, tremblante, regarda le magnifique étalon noir faire onduler sa longue et soyeuse crinière en s'ébrouant puis secouer ses ailes majestueuses avant de les replier. La femelle, plus petite, à la robe gris bleu, huma l'air et se tourna vers Pétra, la questionna du regard.

— Bonjour ma belle, merci de répondre à mon appel déclara la jeune fille en caressant l'encolure de l'animal. Pouvons-nous monter sur ton dos ?

La jument poussa un long hennissement auquel son compagnon répondit aussitôt.

Pétra, visiblement habituée, sauta avec légèreté et souplesse sur le dos de la femelle puis aida Marius à se mettre derrière elle. L'étalon qui ne voulait pas être en reste s'approcha docilement d'Astia.

—Je crois qu'il veut que tu montes !

La jeune fille le foudroya du regard quelques secondes puis tendit la main pour caresser le pelage d'un noir profond. L'animal qui la dévisageait calmement, souffla fortement, semblant l'inciter à se dépêcher alors que sa compagne venait de s'envoler. Elle fixa son garrot, perplexe. Il était aussi haut qu'elle. Impossible de monter seule dans ses conditions ! Et puis une fois en haut, comment allait-elle faire pour diriger ce cheval ailé ? Elle saisit une touffe de crinière.

Helvius s'accroupit et joignit ses mains.

— Prends appui sur mes mains lui recommanda-t-il.

Aussitôt, il la propulsa avec une facilité déconcertante sur le dos du Pég'asus et sauta à son tour. L'animal déplia ses ailes immenses, s'apprêtant à s'envoler. Astia, paniquée, s'agrippa solidement à la crinière.

— Et maintenant, on fait comment pour le diriger ?

Helvius l'entoura de ses bras pour la stabiliser.

—Parle-lui, il t'écoutera, n'aie crainte et profite du voyage murmura-t-il à son oreille alors qu'ils s'envolaient dans les airs.

Astia eut subitement envie de hurler mais la peur la paralysait tellement, qu'aucun son ne sortit de sa bouche. Elle s'agrippa de toutes ses forces à Helvius et ferma les yeux, tremblante, attendant que les battements de son cœur veuillent bien se calmer.

— Ouvre les yeux, Astia, tu loupes le meilleur. Je t'assure que tu ne risques rien.

La jeune fille ouvrit timidement les yeux. Ils volaient non loin de la femelle. Pétra, aux anges, lui faisait de grands signes, désignant quelque chose derrière elle. Pivotant légèrement, elle vit la double chute d'eau, superbe et imposante, dont les embruns caressaient son visage. D'où ils étaient, ils pouvaient admirer l'ensemble de la canopée du refuge, les oiseaux et les dragons rouges volant au loin ainsi que le camp des Artémos où le feu crépitait déjà et leur cascade semblant si minuscule maintenant. Le visage d'Astia s'illumina, rayonnant de joie.

—Accroche-toi, nous allons descendre prévint Helvius en voyant la jument ailée amorcer sa descente vers le campement.

Astia sentit ses organes remonter quand sa monture piqua à pleine vitesse. Déséquilibrée par le souffle d'air, elle s'agrippa désespérément à l'encolure et à la crinière. Les bras d'Helvius se resserrèrent instantanément autour d'elle.

—Nous allons arriver au camp ! cria Helvius à ses oreilles.

Le Péga'sus ralentit son vol à vingt mètres du sol, ouvrant largement ses splendides ailes et se posa en douceur sur les berges du petit lac non loin de sa compagne. Pétra et Marius en descendirent prestement et lui firent une dernière caresse avant qu'elle ne s'envole. Astia, elle, le teint cendreux et les cheveux ébouriffés, eut un peu plus de mal à s'extirper du dos de l'animal.

— Ça va ? s'enquit Pétra en voyant la mine déconfite de son amie.

Astia esquissa un sourire.

— La prochaine fois, j'éviterais le piqué de la mort ! J'ai cru que j'allais vomir !

—Allez, un bon petit repas te fera du bien ! lança Helvius en se dirigeant vers le camp où flottait une délicieuse odeur de pain chaud.


                                                                          *                                               *                                         *


Astia émergea, étrangement vaseuse.

De l'herbe. Elle s'était endormie à même le sol.

Sa tête se mit légèrement à tourner lorsqu'elle se releva. Se rattrapant à l'arbre à côté d'elle, elle jeta un regard circulaire au camp. Le feu n'était plus que cendres. Les Artémos gisaient là, au sol, semblant dormir malgré l'heure déjà bien avancée. Helvius, à deux mètres d'elle, ronflait encore lourdement.

—Helvius ! hurla-t-elle en le secouant sans ménagement, réveille-toi ! Y'a un problème !

— Hein ? articula difficilement son ami en se frottant les yeux. Qu'est-ce que tu as ?

—Lève-toi, vite ! Marius, Pétra ! Réveillez-vous cria la jeune fille paniquée.

Deux têtes se redressèrent du sol puis l'ensemble des Artémos se réveillèrent, notamment un grand gaillard.

—Irfric ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? glapit Astia.

Le jeune homme, désemparé, la dévisagea sans comprendre en se frottant la tête.

— Je suis venu comme prévu hier soir, commença-t-il hésitant mais je n'ai aucun souvenir. On a dû s'endormir...

Astia regarda ses amis les uns après les autres, tous semblaient effrayés et déroutés. Helvius, lui, sembla soudain prit d'un affreux doute.

— Par l'arbre sacré, il est quelle heure-là ?

Les autres Artémos ouvrirent exagérément les yeux et se figèrent.

— Les cours, vite ! Mme Bauvard va devenir folle !

Helvius saisit la main d'Astia et se mit à courir, aussitôt imité par Pétra, Marius et l'ensemble des Artémos. Ils filèrent le plus vite possible vers l'école mais cela ne suffit pas. La directrice les attendait déjà d'un pied ferme dans le hall d'entrée, le visage fermé.

—Alors, vous avez cru que les cours de ce matin étaient facultatifs ?

— Nous avons été... tenta de se justifier Pétra d'une voix timide.

— Taisez-vous ! tonna la directrice, hors d'elle en fixant Astia, qui baissa les yeux. Rien ne justifie un tel comportement ! Vous êtes tous de corvée au refuge, ce soir ! Et gare à celui qui serait tenté de renouveler l'expérience ! Maintenant filez !

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