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Chapitre 10



La découverte du refuge ,un endroit magique mais l'épreuve du don sera loin d'être un parcours de santé pour Astia. J'aime particulièrement ce passage, j'espère qu'il en sera de même pour vous. Dites moi ce que vous en pensez!!

Bonne lecture,





— Moi qui voulait que tu te reposes ! déclara Sirria, en entrant dans la cavité maison suivie d'Irfric. Comment vas-tu ?

La jeune rescapée la regarda en esquissant un faible sourire puis salua Irfric. Habillé d'une toge de guerrier et d'une cotte de mailles, elle avait à peine reconnu son nouvel ami. Rien à voir avec l'apprenti archiviste réservé qu'elle avait côtoyé quelques heures avant. Là, il était extrêmement impressionnant.

— Le bain était une excellente idée, je vous assure... Pour le reste, je commence à m'y habituer... Heureusement, je n'ai aucune blessure.

Osma, les traits tirés, visiblement contrariée, s'assit à table, enjoignant aux autres à l'imiter.

— Je n'ai jamais vu un loupar agir de la sorte ! Ils ne nous ont jamais attaqués auparavant. Et puis comment est-il sorti du refuge ? C'est à n'y rien comprendre.

Astia se remémora la lueur de folie dans les yeux de l'animal, et frissonna.

— Son regard rouge... C'était à glacer le sang.

Sirria la fixa soudain intensément.

— Rouge, tu as dit ?

La jeune rescapée confirma. Sirria lança un regard étonné à sa mère et à son fils.

— Cela confirme mes doutes. Les loupars ont tous les yeux verts, sans exception. Je peux te le jurer ! Quelqu'un est responsable de cette attaque.

— Tu penses à un sort de contrôle ? questionna la grand-mère, en se tournant vers sa fille. Si tu as raison, il sera impossible de le prouver. Aucune trace de la manipulation ne subsiste après la mort.

Helvius lança un regard insistant à Astia.

— Il n'y a pas que ça murmura-t-il. Tu dois leur dire, impossible que ce soit une coïncidence.

Astia le regarda à la dérobée, en se mordant un ongle.

— J'ai l'impression qu'on m'espionne, lâcha-t-elle dans un souffle.

— Et nous avons fait des recherches, avant le conseil, dans leurs archives privées.

Sirria se leva furieuse. Irfric rougit, mal à l'aise.

— Je vous ai pourtant dit de rester tranquilles !

— Ma fille, laisse-les parler, la coupa Osma, en lui touchant l'épaule en signe d'apaisement. Nous devons savoir.

Helvius désigna le pendentif d'Astia.

— Apparemment, les conseillers connaissaient l'existence de ce pendentif. Des bijoux similaires, servaient autrefois à ouvrir des portails vers un autre monde. Un groupe qui s'en servait s'appelait l'ordre des voyageurs. Pourtant, aucun n'en a parlé quand Astia leur a demandé de l'aide et maintenant ils veulent absolument qu'elle participe à l'épreuve du Don.

Sirria fronça les sourcils, inquiète.

— Jamais entendu parler de ce groupuscule et toi, mère ?

Osma fouilla sa mémoire de longues minutes puis finit par secouer la tête.

— Sans compter cette attaque bizarre... Ces coïncidences sont, pour le moins, étranges, vous avez raison.

— Mais pourquoi la faire venir ici, si c'est pour la tuer ? renchérit Helvius.

Sirria se leva prestement.

— Ne parlez de tout cela à personne. Si réellement notre conseil est compromis, nous ne pouvons faire confiance à personne. Astia, pour plus de sûreté, je viens de nommer Irfric à ta sécurité. Il te protégera et veillera sur toi.

Astia se leva et sourit, soulagée.

— Merci Sirria. Merci Irfric.

Elle se remémora soudain un détail.

— Avec tout cela, personne ne m'a expliqué en quoi consistait l'épreuve du Don.

Les sourires de ses amis se figèrent.


                                                              *                                       *                                   *


Astia se réveilla, la boule au ventre. Elle inspira un bon coup, espérant ainsi chasser la peur qui la tiraillait. Peine perdue, les explications de la veille sur l'épreuve du Don lui revinrent par flash : escalader un arbre gigantesque, dans l'espoir de cueillir une fleur merveilleuse sans se tordre le cou en tombant ou se faire dévorer par la famille de singes affreux qui avaient élu domicile juste à côté...

Rien que d'y penser, elle menaçait de rendre son dernier repas.

— Tu te sens bien ? questionna Osma, en voyant son teint cendreux.

La jeune fille tenta d'esquisser un sourire mais ne parvint qu'à faire une sorte de grimace.

— Sirria est déjà en train de préparer l'épreuve au refuge. Tiens, lui dit Osma en lui tendant des habits de couleur pourpre. Tu dois revêtir l'habit traditionnel des Artémos, les jeunes en âge d'effectuer le rituel. Irfric t'accompagnera. Il n'a pas quitté son poste ajouta-t-elle avec un mouvement de la tête vers l'entrée.

Astia se leva et enfila sa tenue : un pantalon moulant ainsi qu'une toge longue portant l'emblème de l'arbre sacré. Une ceinture large où reposait une épée complétait la tenue.

— Irfric est resté toute la nuit ?

La vieille femme acquiesça en sortant des petits pains sucrés d'une boîte.

— Irfric, viens déjeuner avec nous ! hurla-t-elle gaiement. Vous aurez besoin de force aujourd'hui.

Le rideau porte se souleva aussitôt et le jeune homme en habit guerrier entra avec entrain.

— Osma, quelle délicieuse odeur ! se réjouit-il en s'asseyant à côté de la jeune fille. Bonjour, pas trop mal dormi, Astia ?

Voyant son amie grimacer, il sourit.

— Moi, j'étais tellement nerveux quand j'ai passé l'épreuve, que j'en ai vomi aux pieds du conseiller Altir. Alors ne t'inquiète pas, tu ne peux pas faire pire.

Astia sourit. Elle aurait donné n'importe quoi pour avoir assisté à ce moment historique : imaginer l'expression du conseiller Altir voyant ses précieuses chaussures recouvertes du liquide puant lui redonna le sourire. Elle croqua dans un des petits pains, le cœur plus léger.

Osma, radieuse, posa sa main sur celle de la jeune fille.

—Tâche tout de même d'éviter pareille mésaventure, ajouta-t-elle malicieusement. C'était l'année dernière, et c'est encore dans toutes les mémoires.

— Elle n'a pas tort. Tout le monde ne peut pas être une vedette ! surenchérit Irfric en lui faisant un clin d'œil.

Osma, riant, lui donna une petite tape sur l'épaule.

— Allez les monstres, il est temps d'y aller. Il s'agit de ne pas être en retard. Astia dit-elle en la serrant dans ses bras, aie confiance. Je suis sûre que tu vas t'étonner toi-même. Irfric, prend bien soin d'elle.

Les deux jeunes gens lui sourirent puis sortirent de la pièce. Ils longèrent le couloir familier qui menait de la Dourna à l'étage inférieur mais tournèrent directement sur leur droite en bas des escaliers. Ils se retrouvèrent devant un portail immense, composé de faisceaux lumineux.

— Nous nous trouvons devant le refuge. Ce portail ne laisse passer que les Imiens et les Lémiens mais bloque la sortie des animaux.

Irfric lui prit doucement la main pour l'inciter à franchir le champ électrique. Astia frissonna en le traversant, touchée par une multitude de minuscules décharges.

— Ce champ de force est l'œuvre d'un des nôtres, c'est impressionnant, non ? déclara le jeune homme avec enthousiasme.

Astia ne répondit pas, absorbée par la majestueuse forêt primaire qui s'étendait maintenant devant elle. Des arbres colossaux, aux larges feuilles s'élevaient à quelques mètres d'elle, des oiseaux multicolores volant à travers leurs feuillages.

Des fourrés bougèrent juste à côté d'eux.

Astia sursauta, croyant rêver, en voyant sortir des fougères de petits animaux d'à peine trente centimètres, crachant des étincelles.

— Un troupeau de... de mini-dragons ? Je peux ? demanda-t-elle, prudente, en tendant la main vers l'animal.

Irfric la regarda attendri.

— Oui, mais méfie-toi. Le dernier soigneur, à s'être approché trop près, est reparti les cheveux en feu.

Astia tendit la main vers le dragon le plus proche, aux écailles violettes et rouges. L'animal tendit le cou et inspecta sa main en reniflant. Ne voyant aucune nourriture, il passa son chemin en se dandinant et rejoignit rapidement son troupeau.

— Ce lieu a pour vocation la sauvegarde de la flore et de la faune. Tu vois ici l'exacte réplique d'Imia avant le grand cataclysme. Viens, nous devons nous enfoncer au cœur de la jungle. Le lieu de l'épreuve est proche.

Astia suivit à regret son ami sur un étroit sentier taillé dans la forêt primaire. Plusieurs hurlements les accueillirent sans qu'Astia ne puisse en déterminer l'origine. La moiteur des lieux fit rapidement transpirer la jeune fille à grosses gouttes. Heureusement, les fibres de ses habits semblaient spécialement fabriquées pour ce milieu humide et restèrent miraculeusement sèches.

Au détour d'un virage, ils arrivèrent aux pieds d'un colosse végétal de plusieurs dizaines de mètres de haut. Les Artémos, en grande discussion, levèrent à peine les yeux. Gardir, le père d'Irfric, vint à leur rencontre, l'air contrarié.

Irfric, tendu, se tassa à son approche.

— Alors mon fils, tu gardes toujours l'étrangère ? lâcha-t-il d'un ton hautain.

— Père, soupira le jeune homme tout bas, nous en avons déjà parlé, arrêtez.

Le père, vindicatif, fixa Astia, avant de revenir vers son enfant.

— C'est sûr que par rapport à un poste au sein de guerriers d'Imia, c'est beaucoup mieux, ironisa-t-il.

Irfric prit la main d'Astia et l'incita à avancer.

— Ignore-le, c'est encore le meilleur moyen d'être tranquille conseilla-t-il en dépassant son père.

La jeune fille, gênée pour son ami, ne sut que dire.

Sirria, les conseillers ainsi qu'Helvius, légèrement en retrait, attendaient patiemment. Gardir toisa dédaigneusement Astia. Seul le conseiller Altir, qui faisait des allées et venues, paraissait nerveux. Il se tourna vers les nouveaux arrivants dès qu'il les aperçut.

— Enfin, ce n'est pas trop tôt ! déclara-t-il d'un ton sec.

Astia le fixa le regard noir. Elle ne voulait pas empirer sa situation mais l'attitude de l'Imien lui était de plus en plus insupportable. Que lui reprochait-il donc pour se comporter de cette façon ? Elle esquissa un sourire forcé. Helvius, pas dupe, se mit à sourire ainsi que Sirria, qui lui fit un discret signe de bienvenue.

— En forme ? chuchota le jeune homme en se plaçant à côté d'elle.

— Bien sûr avec un accueil aussi aimable du conseiller, ironisa-t-elle à son oreille.

Helvius la poussa doucement pour la taquiner.

— N'y prête pas attention. Aujourd'hui est un grand jour.

Les conseillers approchèrent et réclamèrent le silence d'un geste de la main. L'assemblée se tut instantanément, et les regards, si joyeux quelques instants auparavant, se firent soudain graves.

La conseillère Isil, revêtue d'une superbe longue robe aux reflets violets, s'éclaircit la voix en toussant.

— Comme chaque année, jeunes Artémos, vous incarnez le futur de notre peuple. Ce rite de passage fera de vous des citoyens à part entière de notre monde. Il vous permettra de finir votre formation et de participer à la cérémonie du Don, essentielle pour révéler votre potentiel aux yeux de tous et déterminer votre avenir.

La conseillère se tourna alors vers Astia.

— Cette année, nous accueillons pour la première fois, une étrangère au sein de votre groupe, je vous présente Astia, de la Terre.

La jeune Terrienne sentit ses joues rougir. Être le centre d'attention la mettait extrêmement mal à l'aise.

— Puisque tu es nouvelle, je vais t'expliquer le déroulement de l'épreuve : vous devez aller chercher à la cime de l'arbre la fleur d'Isis, indispensable à la cérémonie du Don. C'est une épreuve d'entraide et de courage, que chaque Imien effectue à ses seize ans. Que l'arbre sacré soit avec vous ajouta-t-elle en souriant.

Le conseiller Altir tapa dans ses mains, solennellement.

— Maintenant, préparez-vous !

Sirria se dirigea vers son fils et Astia en se frayant un chemin entre la foule et la végétation luxuriante. Elle les serra chaleureusement dans ses bras.

Sa voix, tremblante, trahissait sa vive émotion.

— Prenez garde aux Semnos, ne les sous-estimez pas et veillez l'un sur l'autre.

Astia blêmit au moment où Irfric la serra dans ses bras.

— Les Semnos ? répéta-t-elle incrédule. Sont-ils si dangereux que ça ?

— Non, des charmantes créatures, tu verras...

Ni le ton ironique de sa réponse, ni ses traits crispés ne rassurèrent Astia qui commençait vraiment à s'inquiéter. Mais il n'était plus temps pour cela, les Artémos s'étaient déjà réunis au pied de l'arbre. Et de toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix.

Angoissée, elle emboîta le pas à Helvius pour rejoindre les autres Artémos.

Un grand gaillard, les cheveux coupés court, se détacha du groupe et vint se planter devant les deux amis, l'air hargneux.

— Alors, c'est toi l'étrangère ?

Helvius soupira.

— Ça va Artos, ne commence pas !

Le dénommé Artos le toisa, comme s'il s'agissait d'un insecte.

— Bon, la balafre et la bizarrerie, on va être clair ! Tenez-vous à l'écart et laissez-nous faire.

Astia chuchota malicieusement à l'attention d'Helvius.

— Pour faire preuve d'autant de gentillesse, cela doit être un parent du conseiller Altir ?

Helvius pouffa.

— Non, mais il est tout aussi courtois.

Le dénommé Artos serra les dents.

— Nous devons faire une diversion. Un groupe pour occuper les Semnos, un autre ira chercher les fleurs. Et puisque Helvius et sa nouvelle amie sont si demandeurs, je propose qu'ils aillent chercher les fleurs !

Des cris et des rires vinrent saluer l'idée.

Astia eu l'impression d'être retournée dans son lycée. Elle se retrouvait devant un clone de Martin ! Elle leva les yeux au ciel.

— Parfait ! J'adore les fleurs de toute façon ! déclara-t-elle sur un ton de défi, en saisissant la première branche.

Une fille aux cheveux tressés se détacha des Artémos ainsi qu'un garçon aux yeux noirs.

— On vient avec vous.

Le visage d'Helvius s'illumina.

— Pétra, Marius, je savais que je pouvais compter sur vous, mes amis.

Il se tourna vers Astia, soudain pris d'un affreux doute en voyant la façon dont la jeune fille tentait de grimper.

— Dis, rassure-moi, tu es déjà montée à un arbre ?

Astia détourna le regard, continuant de monter laborieusement et rétorqua sûre d'elle.

— Mais oui, évidemment, de nombreuses fois.

Helvius, soulagé, voulu quand même en avoir le cœur net.

— Combien de fois au juste ?

Astia se retourna, soudain vaguement embarrassée et hésitante, en équilibre précaire sur deux branches.

— En comptant celle-là ?

— Oui...

— Alors, une fois en fait !

Helvius, sous le choc, faillit lâcher sa prise de mains et tomber cinq mètres plus bas.

— Et ben, sacrée coéquipière ! lâcha Pétra d'un air faussement courroucé. Une novice en escalade qui ne maîtrise pas ses pouvoirs. Marius, tu me rappelleras, la prochaine fois que je veux être solidaire, de m'abstenir.

Astia baissa les yeux, confuse.

— Désolée, mais je n'ai pas choisi d'être là, contrairement à vous.

— Ne t'inquiète pas, la rassura Pétra. Je t'assure que nous préférons cent fois être avec vous qu'avec la bande d'Artos.

Des sortes de hurlement se répercutèrent le long des parois de l'immense cavité refuge.

— Quand on en parle, ils se sont fait repérer par les Semnos, ces idiots ! commenta Marius, dépité. Venez, nous devons progresser plus vite. Ils ne les retiendront pas longtemps, maintenant.

Astia saisit une branche et transféra son poids sur une autre branche. Mais avant qu'elle ne réalise la fragilité de cette dernière, il y eut un craquement horrible et elle chuta.

Pétra, juste à ses côtés, lâcha spontanément sa branche et fonça dans les airs, la rattrapant in extremis.

— Merci... bafouilla la jeune humaine en se cramponnant à une épaisse branche, aidée par Helvius. Tu voles ?

Pétra lui fit un clin d'œil en effectuant un petit tour sur elle-même : deux ravissantes ailes semblables à celles des papillons apparurent dans son dos.

— Ne prends appui que sur les plus solides.

— D'accord, excuse-moi.

Astia se sentit complètement idiote et inadaptée à son nouvel environnement. Une sorte de boulet, impuissant et inculte. Ce monde était si différent de tout ce qu'elle connaissait, elle ne maîtrisait plus rien ici.

— Tu as l'air perdue lui fit remarquer Helvius.

— Pour être honnête, je n'ai pas la moindre idée de ce que je dois faire. Rien de ce que j'ai vécu sur Terre ne m'a préparé à affronter votre monde. J'ignore quoi faire ou quoi dire !

Helvius lui répondit d'un air narquois.

— C'est facile, on monte jusqu'à la cime de l'arbre, on prend les fleurs et on redescend sans se faire déchiqueter par les Semnos !

— Rien de plus simple, en effet, ironisa son amie.

Elle se pencha vers lui.

— Ça ressemble à quoi au fait des Semnos ?

Les maxillaires de Marius se contractèrent.

— D'adorables singes d'un mètre vingt de haut, aux dents acérées et à l'instinct de propriété très exacerbé. À oui, j'oubliais, ils peuvent se rendre invisibles.

De nouveaux cris d'animaux interrompirent leur discussion, les incitant à accélérer leur progression. Au bout de vingt minutes, ils aperçurent enfin la cime de l'arbre.

À travers le feuillage, ils pouvaient observer de superbes fleurs rose pale, larges d'une dizaine de centimètres.

— C'est maintenant que ça se complique expliqua Helvius en se tournant vers Astia. Nous n'aurons que peu de temps avant que les Semnos ne comprennent et nous attaquent. Nous devrons redescendre extrêmement vite.

Marius passa discrètement la tête hors du feuillage.

— J'ai repéré une vingtaine de fleurs, droit devant nous. Cela suffira largement. Astia, il me semble plus prudent que tu restes à couvert avec Pétra, surveillez les abords. En cas de problème, elle pourra t'aider et t'évacuer rapidement.

Helvius sembla hésiter, questionnant Astia du regard.

— Vas-y, ne t'inquiète pas, le rassura-t-elle en le poussant légèrement pour masquer son émotion. Fais... fais attention murmura-t-elle rien que pour lui.

Il fit signe à son collègue puis jeta un dernier regard en arrière avant de disparaitre à la cime.

— Toi aussi, reviens entière.

Pétra se hissa pratiquement au-dessus des branches et se mit à guetter attentivement la cime à la recherche du moindre danger, aussitôt imitée par Astia. Helvius, à quelques mètres, commençait à cueillir des fleurs en jetant des rapides coups d'œil par-dessus son épaule.

Un mouvement furtif attira l'attention d'Astia.

Une feuille venait de bouger près d'Helvius, qui ne semblait pas l'avoir vu.

— Là, ça a bougé murmura-t-elle à l'oreille de son amie.

Sur le qui-vive, la jeune Artémos examina avec minutie l'endroit.

— Tu as dû rêver, je ne vois rien.

Une nouvelle feuille, plus proche encore d'Helvius, se mit à bouger.

Le cœur battant, Astia vit soudain apparaître un singe à la mâchoire démesurée prêt à mordre son ami.

— Non ! hurla-t-elle. Derrière toi, Helvius !
Le jeune homme se retourna brusquement, lâchant les fleurs en dégainant son épée. Un singe énorme s'était matérialisé, les crocs en avant. Helvius frappa de toutes ses forces, en se projetant en arrière. Un cri aigu retentit instantanément suivi d'autres bien plus agressifs.
_les buissons bougent tout autour de moi,toute la horde va attaquer hurla Helvius blème.
Il n'avait pas fini sa phrase que déjà un autre primate lui sauta dessus. Astia, horrifiée, leva les mains et asséna une puissante onde de choc à l'animal qui s'écrasa au sol dans un bruit sourd. Les Semnos hurlèrent de rage en faisant claquer leurs impressionnantes mâchoires. Helvius se retrouva encerclé avant d'avoir pu faire le moindre pas. Astia, sortant du feuillage le plus rapidement possible,  fit voler deux grands mâles et rejoignit son ami, suivit de près par Pétra.

Mais le singe n'eut qu'un mouvement à faire. Il saisit le jeune homme par le cou et enfonça ses canines dans la chair tendre.

Du sang coula de la plaie.

Pétra s'envola à l'instant même où apparut une dizaine de singes. Helvius, inconscient, ne dut son salut qu'aux réflexes de Pétra, qui le saisit au vol.

— Astia, je m'occupe de lui, prend les fleurs ! hurla la jeune fille.

Astia, désorientée et dépassée, resta pétrifiée.

Un cri de détresse la sortie de sa stupeur.

Marius, lui aussi, était en mauvaise posture : trois énormes mâles étaient apparus et le tenaient à distance des fleurs, l'empêchant aussi de redescendre dans la canopée.

Se concentrant malgré un mal de tête de plus en plus tenace, Astia réussit à projeter une onde de pouvoir vers eux, laissant un court répit à Marius, qui en profita pour plonger dans le feuillage épais.

Affaiblie, la jeune terrienne tituba, manquant lâcher sa prise et se rompre le cou. Reprenant ses esprits, elle réussit néanmoins à ramasser quelques fleurs qu'elle fourra prestement dans sa sacoche.

Les Semnos, bien plus nombreux, l'encerclaient maintenant, hurlant et tapant contre les branches. Certains cherchaient même à descendre pour poursuivre les voleurs.

Des gémissements faibles montèrent de l'intérieur du feuillage, glaçant le sang de la jeune fille.

— Astia appela faiblement Helvius.

Le jeune homme livide, avec une énorme plaie béante au cou apparut à dix mètres d'elle, soutenu par Pétra. Il paraissait à bout de forces. Pétra, très fluette, ployait sous le poids du jeune homme.

— Fuyez ! hurla Astia en leur lançant la précieuse sacoche. Pétra emmène-le, vite !

Ils la fixèrent sans bouger, refusant de l'abandonner. Astia entendit Helvius lui hurler quelque chose, juste avant que Pétra ne l'oblige à descendre, mais elle ne comprit pas ses paroles. Sa vue se troubla au moment où elle sentit une violente douleur dans le dos.

Une morsure.

Faisant difficilement volte-face, elle se retrouva nez à nez avec un mâle colossal, accompagné d'au moins une dizaine de ses congénères, tous aussi agressifs et déterminés à tuer.

Astia sut instantanément que le combat serait trop inégal.

Elle puisa en elle ses dernières gouttes de pouvoir puis ce fut le néant.

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