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22

L'énorme porte ne s'était pas ouverte sur une ville mais un énième couloir... Qu'ils traversèrent une fois de plus. La voix féminine dévoila son visage et Asha put voir une très grande femme au corps massif, au crâne rasé et aux tatouages omniprésents. Malgré son apparence impressionnante, elle se montra très chaleureuse à la vue des visiteurs.

- Gaëtran ! Ça fait un bail que t'es pas venu ! Comment va Kal ?

Gaëtran s'approcha d'elle et lui chuchota quelque chose. Le visage de la femme s'éclaira.

- Mais c'est fantastique ! Oh mon Dieu, je suis si heureuse pour vous !

Elle sautillait presque sur place. Elle se tourna finalement vers les trois autres.

- Oh, salut Judy ! Et Aimé, notre joyeux luron international ! Et... Un inconnu...

Son visage précédemment rayonnant se ferma tout aussitôt. Elle examina Asha de haut en bas et celui ci se figea de peur.

- Beth, je te présente Asha. Nous l'avons recueilli, il venait d'être... Banni des Arbres et était amnésique. Il n'est pas une menace. Bien au contraire, ce type ferait pas de mal à quoique ce soit.

- Fort bien, soupira la dénommée Beth. Mon petit Asha, tu comprendras que les gens gardent un oeil sur toi... Ici, tout le monde connait tout le monde. Ici, les tensions existants entre des clans n'existent plus. Toute violence est interdite, car c'est le seul endroit qu'il nous reste, à nous, les réfugiés. Et face à ceux d'en haut, on est tous unis.

- Je m'en doute bien, répondit Asha en rassemblant son courage.

Beth lui offrit un sourire et ils avancèrent enfin. Dans les murs étaient incrustées des tourelles. Et face a eux se trouvait une autre porte semblable à la précédente, si ce n'est encore plus protégée.

- Tu comprends que nous prenons toutes les mesures nécessaires face aux putains de robots... Commença Beth. Nous sommes déjà peu, le moindre massacre nous anéantirait. Mais bon, il faudrait déjà qu'un A.S.H.A puisse trouver le bon couloir, soit assez fin pour descendre, prononce le mot de passe. Et les mots de passe, là, il faudrait d'abord qu'ils les connaissent, mais il leur est en plus impossible de les prononcer. Ils sont déjà assez limités... En plus de cela, trois mots et leurs dérivés sont bannis de leur vocabulaire. Liberté, rébellion, et indépendance.

Tout en disant cela, elle demanda à travers la deuxième porte à ce qu'on lui ouvre. Suite aux indénombrables cliquetis, elle continua son récit.

- Et si par je ne sais quel moyen le mot de passe est prononcé par l'un d'entre eux ou un ennemi... Il faudrait qu'il survive à nos dix tourelles militaires. Puis l'alerte sera donné et nos cinquante soldats porteront l'assaut. Conclusion, vous ne risquez rien ici... Tant que vous vous tenez bien ! Termina-t-elle avec un grand sourire dévoilant des dents jaunies et bancales.

Asha hésitait entre être rassuré ou encore plus effrayé. Dans un bruit sourd, la seconde porte s'ouvrit et cette fois, la vue avait de quoi émerveiller. Ce n'était plus un couloir sombre mais une grande allée traversant un large espace, entouré d'échoppes, de stands, de lanternes diverses et variées. L'endroit était loin d'être triste, il abritait une explosion de couleurs, avec pour bruit de fond constant les discussions des gens.

Les gens justement, il y en avait plein. De tous genres. Derrière les stands ou marchants sur l'allée, assis sur les sièges d'un bar. Des hommes et des femmes aux physiques tous différents, aux coiffures parfois extravagantes, aux visages plus ou moins expressifs, parfois couverts de marques, de rides, de cicatrices. Asha trouvait cela magnifique.

- Je ne m'attendais pas à ce qu'autant de monde puisse être... Commença Asha.

- Banni ? Réfugié ? Désespéré ou juste habitant d'ici ? Tu sais, par rapport à la population des Arbres, on est minuscule. Et là, tout le monde n'est pas présent... Des petites communautés comme la nôtre, vivant dans des abris plus ou moins grands, il y en a beaucoup, expliqua Gaëtran. Mais bon, nous ne sommes pas ici en touristes, il faut trouver ce que nous voulons.

Le militaire partit devant, la liste d'Abel à la main, sillonnant entre les allées et les stands, esquivant les passants avec une incroyable agilité. Asha ne put en faire autant et se confondait souvent en excuses auprès de ceux qu'il bousculait. Aimé râlait à chaque fois qu'Asha le ralentissait. Il finit par lui attraper le bras et le tira pour aller plus vite.

- Les gens se fichent de la politesse ici, tu peux les bousculer ils ne s'excuseront jamais. Allez viens, on va perdre de vue Gaëtran sinon.

Et ils arrivèrent ainsi devant un petit stand mis de côté, offrant sur son étalage des petites pièces en métal, des pièces détachées et des objets innommables.

Gaëtran toussa pour signaler sa présence. Une jeune fille sortit de l'ombre, portant des lunettes de soudeur et un tablier ayant des traces de brûlures et de multiples tâches. Elle avait des cheveux blonds en bataille, une peau assez abîmée et dévoila des yeux chocolats sous ses lunettes.

- Salut les gars ! Alors, Abel réclame encore des joujoux ?

Elle avait une petite voix guillerette, ce qui n'allait pas trop avec le fait qu'elle tenait un lance flammes dans les mains.

- Oh un nouveau ! C'est quoi ton p'tit nom ?

- Asha, répondit l'intéressé.

- Oh, j'aime bien, on peut dire que ça te va bien, déclara-t-elle avec un clin d'œil.

Asha sut en cet instant même que cette fille savait pour lui. Ce qu'il était. Et pourtant ça n'avait pas semblé la choquer, ou la perturber. Son sourire s'était au contraire agrandi.

- Donc ! S'exclama-t-elle. Laissez moi voir ce que mon scientifique préféré réclame...

Gaëtran lui donna la liste. Elle s'en saisit, la lut rapidement et son sourire s'effaça.

- Oh... Je ne sais pas ce qu'il mijote mais il prépare un sacré truc... Je ne sais pas si j'ai tout ce qu'il faut. Mais je renouvelle mon stock la semaine prochaine normalement. Je reviens tout de suite.

Elle partit à l'arrière de son stand, empruntant une porte en fer.

- C'est une brave fille, cette Billy, déclara Gaëtran. Bon. Judy, va chercher la nourriture que tout le monde voulait, on se rejoint à l'entrée. Aimé, Asha, vous n'avez qu'à faire un petit tour ?

Aimé hocha la tête et s'en alla sans un mot de plus. Asha emboîta le pas.

Ils défilèrent devant les multiples stands, et Asha s'arrêta soudainement en en voyant un.

- Des livres, murmura-t-il.

Aimé s'était arrêté un peu plus loin en constatant que plus personne ne le suivait.

- Y'a quoi encore ? Grogna-t-il.

- Y'a des livres, Aimé !

Asha ne fit même pas attention à Aimé qui le maudissait et il regardait déjà tous les titres devant lui. Un homme, le teneur du stand, s'approcha de derrière le comptoir.

- Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi enthousiaste pour la lecture ! Commença-t-il.

Asha sursauta. Il leva son regard et vit un homme qui devait avoir l'âge de Gaëtran. Mais il était presque à son opposé physiquement. De longs cheveux bruns attachés, des yeux bleus fatigués, cernés et agrandis derrière ses lunettes rondes. Il arborait une barbe assez fournie, mais bien taillée. Il offrait un sourire rassurant, bienveillant.

- Alors dis moi, qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Des non censurés authentiques ? Ils sont tous là. J'en ai même quelques uns dans leur langue d'origine.

- Oh, il y en a tellement ! Tellement à découvrir, à lire...

Son regard passait d'une couverture à l'autre sans être capable de se décider. Puis il s'arrêta sur un livre. Les pages jaunies, une couverture assez fragile sur lequel paraissait le titre presque effacé L'Écume des Jours. La langue lui était inconnue. Mais il se saisit du livre, et ne le lâcha plus.

- Je... Voudrais bien celui ci.

- Ah ! Boris Vian ! Un type fantastique. Mais c'est en français...

- J'apprendrai.

- Quelle détermination ! Ça fait tellement plaisir à voir.

- Qu'est-ce que je peux vous donner en échange ?

- Oh, mais rien... Plus personne ne lit, tout le monde est préoccupé par la résistance, la survie... Moi j'ai tout ce qu'il faut ici. Des livres et de quoi vivre. Et puis celui là est vieux comme tout... Prends le va, ça ne me tuera pas.

Asha eut l'impression d'entendre la meilleure chose au monde. Il serra le livre contre lui.

- Je ne sais pas quoi dire... Merci.

- Mais de rien ! Allez, bonne évasion.

L'homme lui offrit un sourire et Asha se tourna vers Aimé. Ce dernier tirait une drôle de tête.

- On dirait que tu tiens un trésor, lâcha-t-il.

- C'est tout comme, répliqua Asha.

Derrière eux apparurent Judy et Gaëtran, qui avaient tous deux l'air satisfaits.

- C'est bon pour vous ?

Aimé hocha juste la tête et Asha affirma que oui.

- Alors allons-y, déclara Gaëtran.

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