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Asha n'avait pas encore rejoint George, il avait préféré rejoindre les toilettes, où il se regardait de long en large, admirant sa nouvelle apparence. C'était un homme, sans aucun doute, élancé, la peau pâle, lactée à vrai dire, parsemée de tâches de rousseur. Son visage était fin, allongé, dépourvu de trait dur ou agressif. Asha aimait bien son nez, aussi. Grand, plutôt long, et même légèrement bossu. Qu'importe, il l'aimait bien. Il était aussi captivé par ses yeux, autrefois de simples globes incolores. Désormais ses yeux étaient comme des émeraudes, ils brillaient, ils attiraient le regard, et même le sien. Son regard dévia ensuite vers ses lèvres, qu'il aurait défini comme normales. Rosées, pas trop fines ni trop épaisses, juste à son goût. Il sourit, dévoilant des dents désormais blanches, naturelles. De plus en plus euphorique, Asha tira la langue à son reflet, langue qu'il n'avait même pas le matin même. C'était incroyable, tout de même, tout ce qu'on avait pu réaliser sur une simple maquette métallique. Il ressemblait trait pour trait à n'importe quel humain, tout en étant différent.

Il regarda encore et encore ses mains, ses ongles, ses longs doigts fins, ses jambes cachées par un jean gris, il admira ses rangers noires, puis il remonta vers son t-shirt blanc, sa veste en cuir noir, ses cheveux longs et flamboyants. Asha s'aimait. Il aimait son corps, son visage, la tenue qu'on lui avait offerte et qu'il portait avec fierté. Il sautillait presque sur place.

Avant de partir rejoindre son méprisable maître, il fit un doigt d'honneur à son propre reflet, et annonça de sa nouvelle voix, plutôt grave :

- Va te faire foutre, Vanessa.

Il éclata de rire, et s'en alla plus heureux que jamais.

Il traversa un long couloir, blanc, vide de toute décoration et fantaisie. Plus il s'approchait du hall, plus il trouvait ce couloir inquiétant, effrayant. Il se réjouissait plus tôt de la réaction qu'aurait George, désormais il s'en inquiétait. George voulait, avant tout, un automate capable d'assouvir ses fantasmes répugnants, qui ne pourrait pas s'y opposer, afin qu'il ne soit pas accusé de viol. Pourtant ce serait tout comme. Les A.S.H.A sont connus pour être les seuls automates conscients de leur condition. Si il ont conscience d'eux même de ce qu'on leur fait, ils peuvent très bien être d'accord ou non. Asha, lui n'était pas d'accord pour que George se serve de lui. Il était loin d'être consentant et pourtant, jamais il ne pourrait porter plainte.

Un A.S.H.A reste un automate. Qui se soucie de l'avis d'un robot ? D'une intelligence artificielle, dénuée d'opinion ou même de sentiments ou d'émotions ?

Pourtant, Asha avait des opinions. Sur ce monde, sur son maître et sur son environnement. Asha avait des émotions. Il avait été heureux de se redécouvrir, triste à l'idée de revoir George. Il était même capable de dire qu'il serait en colère si George lui infligeait quoique ce soit qu'il ne désirait pas.

Est-ce qu'Asha avait des sentiments ? Il n'en avait pas la moindre idée. La notion même lui était floue.

Il s'arrêta, réfléchit. Il avait déjà entendu parler d'amour, de haine. Des ressentis propres à l'humain. Asha n'aimait pas George, et Asha aimait le docteur Kresser.

Pourtant, c'était différent. C'était vague. Indéfini. Étrange. Les mots lui manquaient pour cette sensation de vide en soi.

Alors il continua son chemin, tête baissée, de moins en moins enthousiaste à l'idée de retrouver George.

Enfin, il fit le dernier pas, celui qui le faisait rentrer dans le grand hall blanc, vide.

Il y avait un bureau d'accueil où les réceptionnistes s'affairaient, et plus en avant, un petit salon où étaient disposés en cercle des canapés -blancs de toute évidence. Un homme attendait. De taille moyenne, le crâne dégarni, affublé d'une veste en tweed, d'une chemise et d'un pantalon. Il n'était pas laid, mais il n'était pas beau non plus. Il n'était pas gros, mais il n'était pas mince. George était un homme moyen, et par conséquent invisible.

Le regard de George, d'un marron terne, se posa sur Asha, qui se figea.

Tout d'abord il ne réagit pas. Asha se demanda alors quelle heure il était. L'opération, selon les dires de George, durerait quelques heures tout au plus. Pourtant ils étaient entrés à 10 heures 37, et l'horloge du grand hall, blanche et minimaliste, affichait onze heures. Du matin, évidemment, en jugeant le ciel d'un bleu éclatant.

Asha ne bougeait plus. Son regard était ancré dans celui de George, qui, après plusieurs minutes, ou plusieurs heures, ou quelques secondes, se leva et s'avança lentement vers lui. Au fur et à mesure que ses pas le menaient vers lui, ses poings se resserraient, son expression se déforma pour afficher une certaine rage.

À quelques mètres désormais, George était furibond. Son visage était rouge, ses yeux étaient si plissés qu'on ne les voyait plus. Asha était pétrifié. Il n'avait absolument aucune idée de ce qu'allait dire George.

Lorsque son maître était devant lui, il ne prit même pas la peine de le détailler. Il se contenta d'attraper son épaule et de le faire tourner.

Asha ne pouvait plus voir si George était toujours marqué par la colère ou par une autre émotion. Il sursauta lorsqu'on lui attrapa les cheveux pour les soulever sans douceur, dévoilant sa nuque. Un doigt, le pouce gauche de George plus précisément, passa sur sa peau, effleurant une étrange marque qui faisait relief.

- A-0037... Annonça George, grinçant.

Apparemment, il y avait son numéro de série gravé dans sa nuque. Bon à savoir. Avant qu'il ne puisse souffler, on le retourna de nouveau et George lui flanqua une droite magistrale. Et quelque chose d'incroyable se produisit. Il eut mal.

Il eut si mal que sa vue se brouilla. Il ne comprit pas pourquoi il sentait quelque chose d'humide couler le long de ses joues.

- Et voilà que tu chiales en plus. Non seulement t'as foutu la merde mais en plus tu chiales.

George marqua une pause pour souffler. Puis il explosa de nouveau, tandis qu'Asha ne s'arrêtait pas de pleurer.

- SI J'AVAIS VOULU D'UNE CHIALEUSE JE TE L'AURAIS DIT PLUS TÔT !

Il tira les cheveux de l'automate en arrière, lui arrachant un cri de douleur.

- Et je voulais encore moins d'un chialeur, pesta George.

Quelques réceptionnistes avaient assisté à la scène et tapaient frénétiquement sur leur clavier. Très vite, des hommes baraqués, en uniformes débarquèrent dans l'enceinte du bâtiment et ils immobilisèrent George, le séparant d'Asha qui tremblait et sanglotait.

La suite restait floue pour Asha. Il se souvint juste qu'on le tirait vers l'inconnu, on l'emmenait dans un hovercar des forces de l'ordre.

Alors qu'il se calmait et que la route défilait à toute vitesse, il s'interrogeait.

Pour la première fois, il ne savait pas ce qu'il allait advenir de lui.

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