Chapitre 21 - Guérison mystérieuse
LEANDRE
Dans l'urgence de la situation, je portais Alden, blessé, à travers les rues sombres pour l'amener en sécurité dans mon domaine. Chaque pas était un combat contre la culpabilité qui me rongeais. Comment avais-je pu être aussi distrait et laisser Alden prendre un coup d'épée à ma place ? Cette pensée m'obsédait tandis que je pressais le pas, son corps inerte pesant dans mes bras. Il avait raison, je n'étais bon qu'à faire du piano.
Arrivé au domaine, je franchis les portes avec précipitation, portant Alden jusqu'à une chambre ou je le déposai délicatement sur le lit ; la réalité de sa blessure me frappant de plein fouet, une entaille profonde et sanglante traversait son corps. Mon cœur se serrait à la vue de cette plaie béante.
M'étais-je déjà attaché à lui ?
Je déchirai la partie inférieur du haut de l'uniforme d'Alden afin de mieux accéder à la blessure. Mes mains tremblaient légèrement en nettoyant la plaie avec l'eau et les bandages que Lykos avait pris soin de préparer.
Il avait la peau si douce pour un homme, un guerrier qui plus est.
Le sang s'écoulait encore, mais je parvins à nettoyer la plaie. Lykos était sorti de la pièce et m'avait laissé seul avec Alden sur ma demande. Je dis également à Ivar, Tomas et Nolan d'aller se reposer, car la nuit serait longue et qu'on allait devoir se relayer au chevet d'Alden.
Le sang continuait à s'écouler abondement, défiant mes efforts pour contenir l'hémorragie. Dans un élan de désespoir, je posai ma main sur la plaie, espérant par un miracle pouvoir stopper le flot de sang qui jaillissait.
Soudainement, une chaleur inattendue émana de ma paume, se diffusant dans la chair blessée d'Alden. Je fermai les yeux, me concentrant intensément sur la sensation, et un tableau étonnant se dessina dans mon esprit. Je pouvais visualiser les vaisseaux sanguins d'Alden, certains d'entre eux tranchés net par la lame. Sous l'influence de cette chaleur mystérieuse, je les imaginait se reconnecter, se liant comme par magie. C'était comme si une force inconnue, guidée par mon intention, réparait les dégâts causés par l'épée.
Lorsque j'ouvris les yeux, stupéfait, je constatai que le saignement s'était non seulement arrêté, mais que la plaie elle-même semblait avoir guéri à une vitesse surnaturelle, ne laissant qu'une cicatrice semblable à une blessure vieille de plusieurs jours. J'étais abasourdi, incapable de croire ce que mes yeux voyaient.
Une sensation de vertige me submergea, mêlée à un sentiment d'émerveillement. Qu'était donc cette mystérieuse capacité qui venait de se manifester ? Était-ce de la magie ? Un don ? Les questions se bousculaient dans mon esprit, mais une certitude s'imposait : quelque chose d'extraordinaire venait de se produire. Quelque chose qui dépassait mon entendement et qui pourrait bien changer le cours de mon destin. Cette fois, je ne pouvais pas garder cela pour moi. J'en parlerai à Lykos. La seule personne en qui j'avais confiance. Il est à mes côtés depuis mes premiers pas. C'était mon bras droit le plus fidèle et mon mentor.
Il y avait toujours eu cette promesse entre nous, celle où le jour venu il me révélerait des secrets qu'il gardait depuis longtemps. Je pense que ce jour est arrivé, il était grand temps qu'il m'explique ce dont il m'a toujours dit qu'il me parlerait un jour. Cela a forcément un lien avec les différents dons que j'ai eu ces derniers jours, j'en suis persuadé. Tout cela ne pouvait être une coïncidence.
Lykos, avait également un talent extraordinaire, murmurer aux oreilles des gens et de ses adversaires en les hypnotisant. Cela me confortait dans le fait qu'il devait indéniablement détenir des réponses.
Je me sentais prêt à découvrir les vérités cachées, prêt à comprendre pleinement l'étendue et l'origine de tout ça. Il était grand temps de lever le voile sur les mystères qui m'entoure. Pour l'heure je devais demeurer au chevet d'Alden. Je parlerai à Lykos plus tard.
***
Je m'assis près du lit d'Alden, observant son visage pâle et endormi. J'étais rassuré de sentir son pouls stable et sa respiration régulière, mais l'inquiétude ne me quittait pas.
Lykos, Tomas, Nolan, Ivar et moi-même nous nous sommes relayés à son chevet toute la nuit. L'atmosphère dans la chambre était chargée d'une tension palpable, mêlée d'un espoir fragile. Chaque souffle d'Alden était une assurance qu'il était toujours avec nous, luttant pour rester en vie.
Je ne pouvais m'empêcher de repenser à notre journée ensemble, aux rires partagés, à la légèreté de nos échanges. Tout cela semblait désormais si loin, balayé par la réalité. Alden, cet homme énigmatique qui avait su me toucher gisait là, blessé à cause de moi. Je me promis de veiller sur lui, de le protéger, et de découvrir qui était derrière cette attaque. Je ne laisserai plus personne lui faire du mal, pas tant que je serais là pour le défendre.
Avec le lever du jour, la chambre s'éclaircit doucement, mais le poids sur mon cœur demeurait. J'étais déterminé à découvrir la vérité, à rendre justice pour Alden, et à veiller sur lui jusqu'à ce qu'il se rétablisse complètement. Ce n'était pas seulement une question de devoir ou d'alliance que j'envisageai de faire avec lui, mais plutôt une question d'honneur, et peut-être même... de quelque chose de plus fort, que je n'étais pas encore prêt à admettre.
Je restais assis au chevet d'Alden, qui luttait maintenant contre une fièvre ardente. Sa respiration était irrégulière, et malgré tous mes efforts pour le soigner, son état ne semblait pas s'améliorer. Je ne comprenais pas. La plaie avait été nettoyée et bandée avec soin, mais quelque chose n'allait pas.
Tout à coup, je me rappelai l'événement incroyable de la veille. J'étais tellement absorbé par Alden que j'avais failli l'oublier. La façon dont mes mains avaient semblé canaliser une énergie pour refermer sa blessure. Inspiré, je posai mes mains sur son front brûlant. Concentrant mon esprit, je tentai de reproduire ce que j'avais fait instinctivement. J'imaginais les cellules de son corps combattant l'infection, se renforçant pour vaincre la maladie.
Je sentis une chaleur émaner de mes paumes, une sensation qui s'intensifiait à mesure que je me concentrais. C'était comme si je pouvais sentir la lutte interne d'Alden contre la fièvre. J'inspirai profondément, canalisant toute mon énergie vers lui, vers cette lutte invisible, puis me rappelant les pierres guérisseuses je me levai pour ordonner à Lykos d'aller m'en chercher.
Il m'en ramena quelques-unes resplendissantes, de couleur chatoyante. Je les infusai dans une tisane, espérant que leur pouvoir intrinsèque de guérison pourrait l'aider. Une fois la tisane prête, je retournai à son chevet.
Avec précaution, j'ouvris doucement la bouche d'Alden et commençai à lui verser le liquide chaud goutte à goutte directement dans la gorge. Je veillais à ce qu'il n'en avale pas trop d'un coup, conscient qu'il était toujours inconscient et vulnérable.
Des heures passèrent, et je restais à ses côtés, veillant sur lui et espérant voir des signes d'amélioration. Finalement, au petit matin, ses yeux s'ouvrirent lentement. Il paraissait confus, mais sa fièvre semblait avoir baissé. Un soupir de soulagement m'échappa.
— Alden, tu m'entends ? Tu vas mieux ? murmurai-je, épuisé mais soulagé.
— Vous avez déchiré le bas de ma chemise ! Je n'en ai qu'une ! Vous paierez les dégâts.
— Comment ? lui demandais-je pas si surpris que ça. Son caractère de tigre avait refait surface, cela voulait dire qu'il se portait beaucoup mieux.
Je me demandais encore comment j'avais pu faire ce que j'avais fait. Ces nouveaux pouvoirs, cette capacité à guérir... C'était à la fois terrifiant et exaltant. Mais pour l'instant, le plus important était qu'Alden soit hors de danger. De plus, il ne fallait surtout pas qu'il soit au courant, je ne lui faisait pas encore totalement confiance.
Je savais que j'avais encore beaucoup à apprendre sur ces dons mystérieux. Il fallait absolument que je parle à Lykos de tout cela, mais ça pouvait attendre. Pour l'heure j'avais besoin de repos et Alden aussi.
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