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Chapitre 102.3 : Terre brûlée



Chapitre 102.3 : Terre brûlée

ALTHEA

Une chaleur écrasante me tira du sommeil. J'ouvris les yeux avec difficulté, sentant la morsure du soleil sur ma peau. Encore ce maudit désert. Chaque grain de sable semblait peser sur mes paupières comme une pierre. Le dragon était toujours là, devant moi, majestueux et silencieux, ses écailles scintillant sous le soleil brûlant. Je me redressai, ma gorge sèche, mes muscles endoloris.

— Je ne me sens pas très bien, joli dragon..., murmurai-je d'une voix faible. Laisse-moi te caresser.

Je m'avançai vers lui, prudemment, la main tendue. Contre toute attente, il ne bougea pas, me laissant poser ma main sur ses écailles lisses et chaudes. Un frisson me parcourut. Il était là, bien réel. Mais alors, sans prévenir, le dragon se mit en marche.

— Attends ! Ne me laisse pas seule dans ce désert, pas encore, m'écriai-je en le suivant.

Il continua d'avancer, sa démarche fluide et puissante, ses griffes glissant sur le sable sans un bruit. Puis, soudain, il accéléra. Sa silhouette massive s'élança dans les airs, ses ailes battant avec force, soulevant un nuage de poussière. Je me mis à courir, mes pieds s'enfonçant dans le sable. Je ne pouvais pas le perdre. Pas maintenant. Alors je puisais dans les dernières forces qui me restais.

Le dragon vola au-dessus d'une montagne de sable, et sans réfléchir, je me mis à grimper derrière lui, mes mains et mes pieds creusant le sol instable. Chaque pas était une lutte. Mon corps me trahissait, mais je refusai d'abandonner.

Quand enfin j'atteignis le sommet, je m'arrêtai, haletante, mon souffle court. En bas, de l'autre côté, une oasis. De l'eau ! Des palmiers ! Un mirage peut-être, mais un mirage si réel que je ne pouvais qu'espérer.

— Tu voulais me montrer la source ! Merci, joli dragon, soufflai-je en souriant faiblement.

Je me laissai glisser en bas de la dune, mes pieds dérapant dans le sable. Quand j'atteignis l'oasis, je me jetai sur l'eau. Elle était fraîche, limpide. Je plongeai mes mains dedans, buvant à grandes gorgées, sentant l'eau descendre dans ma gorge brûlée.

— Elle est réelle ! m'écriai-je, mes mains tremblant de soulagement.

Une fois rassasiée, je remplis mes mains d'eau une nouvelle fois et me tournai vers le dragon, lui offrant la précieuse eau.

— Bois, toi aussi, murmurais-je en tentant de lui tendre l'eau, mais il me regarda simplement, refusant doucement mon offrande.

À côté des palmiers, des scarabées grouillaient sous les feuilles mortes et les pierres. Je les ramassai, les observant quelques instants avant de les porter à ma bouche. Leur carapace craqua sous mes dents, la texture croquante et légèrement granuleuse. Un goût amer, terreux, envahit ma langue, mais je continuai à mâcher. Ils n'étaient pas délicieux, mais ils étaient nourrissants. C'était tout ce qui comptait.

Je mangeai plusieurs de ces insectes, leurs corps se brisant entre mes mâchoires, laissant une sensation collante sur mes lèvres. Une visqueuse liqueur verte coulait sur mes joues. Cela me suffisait. La faim, enfin, commençait à s'apaiser. Une fois rassasiée, je me sentis plus forte, prête à reprendre la route. Le dragon, quant à lui, ne me laissa pas monter sur son dos. Mais il me fit signe de le suivre, et je ne pouvais qu'obéir.

Nous marchâmes ensemble, lui, silencieux, majestueux, et moi, en retrait, mes pieds foulant le sable comme une ombre à ses côtés. Toute la journée. Toute la nuit. Le désert, sans fin, s'étendait sous nos pas.

À l'aube, nous arrivâmes à un cimetière.

Les pierres tombales émergeaient du sable comme des spectres oubliés, et des squelettes blanchis par le temps gisaient çà et là, dispersés comme des souvenirs d'un passé révolu.

L'endroit était lugubre, hanté par une histoire que je ne comprenais pas encore. Je m'arrêtai, les yeux écarquillés, regardant ce champ de morts. Et un froid étrange s'insinua en moi.

Alors que je m'avançais parmi les tombes, un murmure monta du silence du cimetière, glissant comme un souffle glacé sur ma nuque.

Une voix familière.

Très familière !

— Oh, le dragon sauvage de Valeria... Pathétique.

Je me retournai brusquement, mon cœur battant à tout rompre. C'était elle. Ma mère. Elle se tenait là, ses vêtements déchirés, tachés de sang – les mêmes qu'elle portait le jour de sa mort. Ses yeux étaient vides, froids, remplis de reproches.

Je la regardai, pétrifiée. La gorge nouée, je prononçai, chaque mot pesant comme une pierre :

— Tu. N'es. Pas. Réelle !

Mon corps tremblait, mais je refusai de baisser les yeux. Elle n'était qu'un fantôme, une illusion née de ma propre culpabilité. Forcément !

Elle éclata d'un rire amer, un rire qui semblait venir d'un autre monde, avant de me répondre de sa voix glaciale :

—  Tu ignores donc où tu te trouves ? Le plus grand cimetière de tout le continent. Ici reposent les âmes des rois déchus, des guerriers oubliés... et bientôt, peut-être, toi aussi.

Je serrai les poings, la rage montant en moi comme une vague impitoyable.

— Tu veux que je meure, c'est ça ?

Ma mère s'approcha de moi, ses yeux fous brillants sous la lumière. Son visage était marqué par une colère profonde, celle qui ne s'éteint jamais.

— Ce que je veux, dit-elle avec venin, c'est que tu te réveilles, bordel ! Tu es aveugle, Althea ! Le monde ne t'attendra pas, il ne t'a jamais attendue. Tout le monde te craint ou te craindra, et tu n'as rien fait pour te préparer à ce qui vient. A la guerre qui arrive ! Certains te manipuleront pour servir leurs intérêts. Et ceux que tu aimes ? Ils resteront sur le bord de la route, abandonnés par ta lâcheté.

Ses paroles frappèrent comme des coups, mais je refusai de céder. Je devais me défendre, même si cela me coûtait.

— Qu'as-tu fait pour te préparer à la guerre qui approche ? hurla-t-elle, ses mots me transperçant comme des lames. Qu'as-tu fait ? Qu'as-tu fait ? RIEN DU TOUT !

Je reculai d'un pas, choquée par la violence de ses paroles, mais elle n'en avait pas fini. Sa voix se fit plus dure, plus implacable :

— Quand la mort est venue me chercher, c'était selon mes conditions. C'est ce que font les grands souverains. J'ai choisi de mourir pour te protéger. Mais toi ? Toi, tu n'as rien fait du tout. Depuis tout ce temps, tu te caches ! Et maintenant, te voilà dans ce désert, à fuir encore et toujours. Avoue-le !

— NON ! hurlai-je, ce n'est pas vrai !

— Ne mens pas ! répliqua-t-elle avec une fureur froide.

— C'est toi ! C'est toi qui m'as entraînée dans ta chute ! Toi, et ta faiblesse. Plutôt que d'affronter le destin, tu t'es cachée comme une lâche. Et par ta faute, des milliers de personnes ont souffert. Le peuple que tu étais censée guider est tombé dans la misère et la violence, et toi, tu as laissé cela se produire. Tu es la reine légitime de Valeria, mais tu n'as rien fait pour arrêter le massacre. Tu n'as jamais essayé de récupérer ton trône ! Tu as laissé l'histoire se répéter. Par ta lâcheté, des elfes ont été massacrés, mon propre sang a été versé ! Et pourquoi ? Parce que tu étais trop faible pour affronter ton destin. La mort est quand même venue te chercher de toute façon !

En lui balançant toutes ces paroles les larmes brouillaient ma vision, mes mains tremblaient sous l'effet du chagrin et de la rage.

— Et tu n'as rien pu faire pour l'arrêter. Alors pourquoi me juges-tu ?!

Elle éclata d'un rire cruel, qui résonna dans la nuit comme un écho sinistre.

— Tu penses vraiment que tu changeras quoi que ce soit ? Un sourire méprisant se dessina sur ses lèvres. Tu n'es qu'une gamine, Althea. Une enfant qui rêve de changer le monde alors que des générations avant toi ont échoué. Tu ne serais même pas capable de mener un cheval à l'abreuvoir !

Je ne pouvais plus supporter cette douleur, ces accusations. C'était trop.

Dans un accès de rage, je me baissai, ramassant une pierre lourde et froide. Je courus vers elle, levant la pierre au-dessus de ma tête pour frapper. Mais avant que je n'atteigne son visage, elle disparut.

La pierre se désintégra dans ma main, ne laissant que des grains de poussière. Et ma main rencontra violemment le mur de pierre derrière elle.

— AAAH ! criai-je, sentant l'os craquer sous l'impact. Putain de merde !

Je serrai ma main ensanglantée contre ma poitrine, la douleur m'arrachant des larmes de souffrance. Elle avait disparu.

Avec tout cela, je ne m'étais même pas rendu compte que la nuit était déjà tombée. Il y a peu, l'aube illuminait encore le ciel. Mais désormais, les étoiles froides brillaient au-dessus de moi, indifférentes.

Je m'assis lourdement sur le sol, épuisée. Je n'avais plus la force de me battre contre ces fantômes.

Je dénouai le foulard qui protégeait ma tête du soleil, et d'une main tremblante, je l'enroulai autour de ma blessure. Le sang coulait encore, chaud et poisseux, mais je ne pouvais rien faire d'autre. Je levai les yeux vers le ciel noir, cherchant une réponse, mais il n'y avait que le silence.

— Un conseil, ne donne pas de coup aux rochers. Je t'avais déjà dit de ne pas manger les Nimfarge, mais tu t'es empressée de trouver une autre manière de te blesser.

Je reconnus immédiatement la voix. Elle était revenue.

— Je me demandais si je te reverrais..., murmurai-je.

Elle esquissa un sourire que je devinai plus que je ne vis, dissimulée sous sa capuche.

— Je te manquais déjà ?

— Je ne te connais pas. La seule vraie conversation que j'aie eue ces derniers temps, c'est avec mon propre esprit qui m'encourageait à me tuer.

Elle rit doucement, un rire sans chaleur.

— Comment peux-tu être sûre que je n'essayerai pas de te pousser à faire de même ?

— Cela reste à voir...Tu m'as dit que je pourrais être la dernière personne à changer les choses. Qu'entendais-tu par-là ?

Son regard se fit plus perçant, et elle resta silencieuse un instant avant de répondre.

— Tu sais que tu es puissante. Tu le sens au fond de toi, n'est-ce pas ?

— Est-ce un autre de nos points communs ?

Elle haussa les épaules, son expression impassible.

— J'ai toujours été douée pour me faire des amis. J'aurais dû être reine, mais lorsque mon père m'a privée de ce qui m'était dû, j'ai choisi de me joindre au petit peuple. Avec leur aide, j'ai repris ce qui me revenait de droit. Dans le sang et le feu.

Je fronçai les sourcils, cherchant à me souvenir. Ses paroles faisaient écho à quelque chose que j'avais lu, quelque part.

— J'ai déjà entendu cette histoire.

Elle sourit de nouveau, mais cette fois avec une amertume palpable.

— Le feu est le sang. L'image est appropriée puisque à la fin, ils m'ont attachée à un bûcher et m'ont brûlée vive.

Sur ces mots, elle retira sa cape, révélant son visage. Une femme métisse, belle, très belle. Une cicatrice courait le long de sa joue, comme un rappel cruel de son passé. Je la reconnus instantanément. Je l'avais vue dans les livres d'histoire. Mais je ne l'avais pas remarqué la dernière fois.

— Tu es l'aïeule de la reine d'Azurinia... Valka. L'histoire raconte que tu es un démon. Une elfe monstrueuse et maudite.

Elle éclata de rire, un rire aussi tranchant que le vent du désert.

— Le genre d'histoire qu'on raconte aux enfants pour les effrayer et les forcer à obéir. Il était tellement plus facile de tordre les faits, de me transformer en monstre pour justifier leurs crimes. Tellement plus simple. Ils m'ont aiguisé les oreilles de manière pointu pour que je ressemble à une elfe, me dit-elle en me montrant les cicatrices sur ses oreilles. C'est plus facile de traiter de monstre quelqu'un qui n'es pas humain, n'est-ce pas ?

Je serrai les poings, sentant la colère monter en moi.

— Des rues entières ont été inondées de sang par ta faute !

Elle me fixa, ses yeux rouges brûlant d'une lueur farouche.

— Le sang de qui ? De ceux qui voulaient me manipuler ? Ou de ceux qui cherchaient à me tuer ? Ne te méprends pas, Althea. Tu crois que tu es maudite, mais sais-tu ce que je vois quand je te regarde ?

Je fronçai les sourcils, perplexe.

— Quoi ?

Elle s'approcha lentement, son visage empreint d'une compassion glacée.

— Une enfant. Une enfant brisée par sa propre famille. Ils t'ont menti. Ils t'ont cachée, ils t'ont humiliée, te faisant croire que tu devais avoir honte de ce que tu es. Ils t'ont rendu vulnérable, fragile, alors que tu aurais dû être fière et entraîné ! Ils t'ont fait ressentir la terreur au lieu de la force. Mais le moment est peut être venue de changer tout ça. Tout dépends de toi.

Ses paroles me frappèrent en plein cœur. Elle voyait clair en moi, mieux que quiconque, mais j'essayais de ne pas me faire avoir par ses paroles.

— Tu as assassiné ton père, tu as déclenché une rébellion... que voulait-tu réellement ?!

Elle haussa un sourcil, un sourire sinistre jouant sur ses lèvres.

— Je voulais libérer ma fureur. Cesser de culpabiliser pour ce que je ne pouvais pas contrôler. Tu crois que tu peux changer tout le système, Princesse Althea ? Laisse-moi te donner un conseil : mieux vaut tout réduire en cendres. Il n'y a que dans la destruction que tu trouveras une nouvelle voie. Tout reconstruire à partir du chaos.

Avant que je ne puisse réagir, elle disparut, fondant dans l'obscurité comme une ombre insaisissable.

Je restai là, seule, les mots résonnant encore dans ma tête. Était-elle vraiment partie ? Je ne savais plus quoi croire. Je sentais la fatigue m'envahir. Le poids des révélations, des pensées qui tourbillonnaient dans mon esprit, tout cela était trop.

J'étais épuisée.

Sans un mot de plus, je m'allongeai sur le sable, le ciel sombre au-dessus de moi. Le sommeil m'emporta rapidement, comme une vague apaisante, m'éloignant de ce cauchemar éveillé.

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