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Chapitre 28. Supprimer le Problème

Chapitre 28. Supprimer le Problème

Eythan

Me revoilà dans le couloir des amoureux. Autrefois superbement romantique grâce aux rayons du soleil et à la disposition des fenêtres, il est maintenant constellé de corps.

Je n'ai pas pris la peine de descendre le tortionnaire d'Hélène. Déjà caché hors de son champ de vision, elle ne risquait pas de tomber dessus lorsqu'elle se réveillerait. Maintenant que cet intrus aux vêtements semblables aux miens m'a suggéré qu'il se chargeait des cadavres, ce n'est plus à moi de m'en charger.

Hélène ne le découvrira jamais, rien ne compte plus. Adossée à un mur, sa poitrine paisible se soulève à un rythme régulier. Ses paupières papillonnent entre recouvrir ses yeux ou non. Elle est sur le point de se réveiller.

Celui que je nomme Evaristo fait le mort, à plusieurs mètres de ma camarade. Même si ses yeux ne peuvent contempler que le plafond, je sais qu'il ne s'agit encore que de l'un de ses tests. « Comment réagirais-je s'il venait à mourir ? »

Si telle est la question, qu'attend-il de moi ? Sa réponse n'est pas forcément la bonne. Histoire de calmer son égo surdimensionné, je me contente de l'ignorer. Il m'a envoyé chercher des stylo-injecteurs d'adrénaline. Pour que ma camarade aille mieux. Lui nuire revient à me nuire, et ce doit être la dernière chose qu'il souhaite. Je vais la soigner sans lui prêter attention.

Je rejoins la revenante en treize pas. Des djinns luttent pour pervertir son esprit et conserver son sommeil profond. Même les cheveux en bataille et les yeux clos, Hélène pourrait faire tomber le collège amoureux. À moins de placer des allumettes devant ses globes oculaires, elle finira toujours par refermer ses paupières.

« Serre moi la main, comme si ta vie en dépendait ! »

Ce qui est peut-être le cas. Le point positif, c'est qu'elle a compris. J'y laisserais autant de cicatrices qu'il faut pour ne pas comparaître devant un jury pour meurtre involontaire. Un médecin sait quels sont les dangers d'une injection d'adrénaline. Dieu sait si la laisser s'endormir revient à laisser son cœur s'arrêter. Tenter le Diable ne me tente pas trop pour le moment.

« Regarde le plafond et soulève ta jambe droite. »

Je n'ai aucune envie qu'elle me voie galérer, surtout avec sa jambe dans une main et une seringue dans l'autre. Heureusement que le mode d'emploi est imprimé dessus. Je ne préfère pas imaginer son état si je l'avais inséré dans son bras. Je vérifie une dernière fois son regard. Elle tremble un peu mais fixe la peinture blanche avec une attention hors du commun.

Inspire, expire, inspire, expire, inspire... Je... Je ne sais même plus si cette seringue peut traverser les vêtements en restant performante. Il me semble que oui, mais un doute commence à troubler mes souvenirs. Ce n'est pas le moment d'hésiter !

Apparemment oui. Elle s'est débrouillée comme une cheffe. Je cache l'aiguille dans ma poche avant de lui indiquer que j'ai fini mais qu'elle devra attendre plusieurs minutes histoire que son état se stabilise.

Elle acquiesce en silence, avant de me regarder amusée. Génial, elle se fout de ma gueule. Elle trouve drôle le fait que j'utilise autant de concentration pour tuer des gens que pour la masser. Je lui tourne le dos sans plus de procès.

À bien y songer, cette situation m'arrange. Si elle n'a pas perdu sa capacité à rire, alors elle ne me craint pas autant que je ne le pensais. Je peux encore décider du virage que prendra notre relation.

Je le ferai, une fois de retour chez moi. Une prise d'otage est pavée de problèmes. Pour l'organisation des négociations, de l'arrestation, de la fuite, de la gestion des otages...

Je crois m'être mieux occupé des négociations que le professeur, ou que n'importe quelle personne qui en aurait fait son métier. Le meilleur moyen de régler un problème reste de supprimer le problème. J'aimerais me tirer d'ici avec la mort du dernier intrus sur la conscience. Seulement...

Sans bénéficier de l'effet de surprise, trouer un homme équipé d'un fusil à pompe a tout d'une authentique mission impossible. Les réflexes d'« Evaristo » sont comparables à ceux de cent hommes. Je ne gagnerais pas cette bataille. Je suis condamné à ne pas pouvoir penser à cette prise d'otage sans un amer goût d'inachevé.

« Avant de se demander si c'est faisable, toujours se demander si c'est souhaitable. » Je doute que ses connaissances se limitent à la médecine et aux armes. Cet homme pourrait me prêter de la force, augmenter mon courage voire affiner ma sagesse. Il me sera plus utile vivant que dans un autre monde.

La question de l'arrestation n'a pas vraiment de sens. Dénoncer un potentiel allié à l'État serait contre-productif. L'« Autre », l'individu portant le même sweat que moi, ne m'a causé aucun tort. Tous les autres intrus sont morts. Cela ferait mauvaise presse au gouvernement de traduire le sauveur de centaines d'innocents en justice.

Ils ne peuvent me traiter en criminel alors que je n'ai commis que des crimes. Ce qu'ils appellent « ministère de la justice » n'est qu'une vaste blague. Je ne serais pas contraint de faire ma propre justice si leur « justice » ne manquait pas d'autant de justesse.

Se pose la question de la fuite et de la gestion des otages. J'imagine qu'« Evaristo » a prévu une issue de secours avec un moyen pour fuir. Mais prenons les problèmes dans l'ordre. La première étape est d'envoyer Hélène libérer nos camarades.

J'ai la flemme de le faire moi-même, la cagoule d'« Evaristo » n'inspire confiance qu'à moi, et autant de reconnaissance ne fera pas de mal aux reliquats de sa confiance en elle. Manipuler quelqu'un qui ne se fie pas à son propre jugement, comme elle, est plus facile à faire qu'à dire.

Mais la manipuler ne m'intéresse pas. J'espère beaucoup de ma camarade. Si ce n'était pas le cas, son sort ne m'aurait pas autant inquiété. Bref, j'y réfléchirais à tête reposée une fois retourné dans ma maison. Histoire de ne pas m'embêter avec des anciens otages dont je n'ai clairement rien à faire, je pourrais confier leur garde à Hélène.

Bonne idée. Je les envoie voir ailleurs si j'y suis, je clarifie quelques points avec « Evaristo » puis je retourne ordonner à mes camarades d'aller voir les autorités, avant que le dernier intrus me ramène chez moi. Me séparer d'Hélène pour quelques heures après ce qu'il s'est passé est une décision difficile. Mais c'est un mal pour un bien.

Restent deux questions en suspens. Qui me dit qu'une fois libérés, les otages ne céderont pas à la panique ? Rien. Tout me laisse à croire que les plus souples prendront les jambes à leur cou sans se laisser guider par ma camarade. Beaucoup ne seront pas capables de la suivre, même si tous les adultes utilisent leurs sorts « autorité » au maximum de leur puissance.

Tant mieux à bien y réfléchir. Hélène n'aura pas à s'occuper de six cents personnes et ceux qui resteront seront assez nombreux pour prouver son importance. La deuxième question est : si la discussion avec « Evaristo » tourne mal, pourquoi m'attendrait-il ? Une idée de génie et un sourire démoniaque illuminent mon âme.

« Eythan... Je me sens bien.

Je me retourne. Ma camarade s'est relevée et avance désormais vers moi.

– T'es certaine que ça va ? »

Elle acquiesce. Je ne sais pas quel était ce poison, ni quel était cet antidote mêlé à l'adrénaline. Mais apparemment, « Evaristo » a fait des miracles. Je passe ma main dans ses cheveux, le pouce sur son front. Elle se mord les lèvres et je ne me souviens pas que mon cœur ait déjà battu aussi fort. La tension est palpable.

Elle pourrait me demander ce que je fais. Je pourrais répondre que je vérifie sa température. Ce n'est même pas le cas.

« Écoute-moi, c'est important. Utilise ces clefs pour libérer les otages. Ensuite, cherche des adultes. Il doit bien y avoir des profs restés soucieux de leurs élèves. Demande-leur s'il y a bien au moins un élève de chaque classe avec toi. Guide-les jusqu'au conteneur bleu de la forêt de Tilly et attends-moi. C'est une question de vie ou de mort !

Courir jusqu'au commissariat serait bien plus logique et bénéfique. Mais Hélène boit mes paroles comme le lait de sa mère à l'époque. Convaincue, elle finira par convaincre ses camarades. Son innocence est plus que touchante, je suis bien placé pour le savoir.

– Compris. »

Elle hoche la tête. Ses pieds l'amènent à me dépasser. Je sens qu'elle aimerait faire tout autre chose, mais pas de place pour les émotions. La libération de centaines de ses camarades est en jeu, elle se sent incombée d'une mission. Ce qui est compréhensible.

La voir s'éloigner me laisse un goût amer. La sensation de ses cheveux sur mes doigts devient peu à peu un souvenir. La tension retombe alors qu'elle n'est plus qu'une silhouette. Pourtant, je ne me noie pas dans le chagrin.

On s'est bien amusé donc on se reverra. Rien ne s'y oppose et, de toute manière, je ne laisserai rien s'y opposer. Aussi vrai qu'elle ne me laisse pas indifférent.

Mais il faut relativiser. Je n'ai pas cessé de lui mentir et de la pousser à faire ce que je veux durant cette matinée. Je lui ai menti à l'instant en déclarant qu'amener les otages au conteneur est une question de vie ou de mort. Je ne savais pas que l'arme du dernier des intrus était bloquée. Je pensais que j'allais la tuer. J'étais prêt à ce sacrifice.

Parce que quelqu'un me plaît, je n'arrêterais pas de penser que la fin justifie les moyens. Que tous les buts que je me fixe sont justes. Que la Justice nécessite parfois de commettre des péchés. Que le mensonge est l'un de ces crimes sans victimes.

Parce que quelqu'un me plaît, mes vérités impopulaires ne disparaîtront pas.

Parce que quelqu'un me plaît, certaines pensées doivent changer en moi.

Tous les moyens sont bons pour accomplir mes objectifs. Mais cette fille n'est ni un moyen ni un objectif. Je ne l'ai encore moins choisie. J'ai déjà sauté dans le vide quand j'avais huit ans. Mais je n'avais jamais sauté dans l'inconnu.

Pour que ce mystère ne finisse pas par dévorer mon âme ou son cœur, il faut comprendre le véritable sens du premier des Cinq Principes Universels.

« L'Équilibre est la clef. »

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