Thomas avait carrément invité Isabella à notre table. Personne ne la connaissait ici, à part lui, alors nous étions un peu gênés pour lui parler naturellement. Enfin, personnellement ce n'était pas un problème pour moi, c'était plus que j'avais un ressenti étrange sur la chose.

Sur elle.

Bref, après le repas, ils échangèrent leurs numéros et elle repartit de son côté. J'en profitai pour prendre Thomas à part et me promener – si je puis dire – dans la cours du lycée. Je ne savais pour qu'elle raison j'avais besoin d'en apprendre plus sur elle.

- Thomas ?

- Hm ?

- Mon petit doigt me dit que cette fille, Isabella, n'était pas qu'une amie de longue date.

Il fronce les sourcils et penche la tête sur le côté, l'air faussement étonné. Pour une fois, il jouait mal la comédie.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda-t-il, serrant légèrement ma main qui se trouvait dans la sienne.

- Mon instinct de petite-amie.

Il pouffe de rire, mais ses joues s'empourprent légèrement à mes mots. Trop mignon, il était content que je dise ça à voix haute.

- Je savais pas que les petites-copines avaient ce genre de chose.

- Et bien c'est le cas. Donc ? insistai-je en relevant la tête vers lui, alors qu'il évitait soigneusement mon regard.

Il se mordit alors la lèvre inférieure en regardant droit devant lui, les yeux plissés, et la marche lente. Encore une peu et sa main allait devenir moite dans la mienne. Il semblait se retenir, jusqu'à ce que ses yeux croisent les miens. Il m'observe quelques secondes, puis soupire en baissant les épaules.

IL CAPITULE ENFIN !

- Ok, ok. Bon, je l'ai rencontré pendant ma dernière année de collège. En faite, j'ai dû suivre des thérapies après ma... Tentative, tu sais ?

J'acquiesce simplement, ne cessant de le regarder pendant ses explications.

- Voilà, et, je l'ai rencontré là-bas. Elle aussi était partie dans une dépression sévère. Petit à petit, on s'est attaché, puis on est sorti ensemble. Mais bon, ça n'a duré qu'un an.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandai-je.

En réalité, je me demandais si je voulais vraiment connaitre la réponse ou non. Et s'ils s'étaient quittés à cause de la distance ? Qu'ils avaient gardés des sentiments l'un pour l'autre ? En plus c'était il y a pas si longtemps.

Ça y est Bobbie, tu t'fais des films.

- Je suis tombée amoureux de quelqu'un d'autre en arrivant ici, avoua-t-il en posant ses yeux sur moi, souriant.

Mon Dieu, la réponse ne pouvait pas être pire. Seigneur, dites-moi qu'il n'est pas tombé amoureux d'une fille plus belle que moi ici, parce que si elle revient, j'suis foutue !

- Ah bon ?

- Hm hm, acquiesça-t-il plusieurs fois de la tête, sans cesser de sourire. D'une fille mignonne, toujours souriante, super drôle aussi. C'est une fille que j'ai remarqué en cours d'année, et je suis tombée amoureux d'elle. J'ai gardé mes sentiments secrets, mais je ne pouvais pas continuer avec Isabella. Je ne pouvais pas faire semblant de l'aimer, alors que mes pensées étaient accaparées par une autre fille.

- Oh... Et c'est qui cette fille, elle est toujours au bahut ? questionnai-je alors que je commençai sérieusement à paniquer.

- Ouais, elle est toujours au bahut.

BORDEL THOMAS, TU VAS ME FAIRE PERDRE MES CHEVEUX.

Je vois ses yeux se poser vers moi alors qu'il se retenait de rire. La malice dansait dans ses yeux. C'était quoi ça ? Il aimait me voir flipper ?

C'est alors qu'il pouffe de rire et lâche ma main pour passer son bras autour de mes épaules, me rapprochant de lui.

- Comment tu flippes ! gloussa-t-il fortement. Je parle de toi, Bobbie !

- Moi ? demandai-je avec étonnement.

Je suis la fille mignonne, toujours souriante, et super drôle que Thomas aimait en secret depuis l'année dernière ? J'ai raté un épisode là.

- Mais... Tu... Quoi ? Tu m'aimais en secret ?

- Ouais, avoua-t-il en haussant les épaules. Je pouvais pas te le dire tout de suite, tu m'aurais pris pour... Je sais pas... T'imagines ? Déjà quand je t'ai embrassé pour la première fois, t'as failli partir en courant. J'allais pas te dire ensuite que j'étais amoureux depuis l'année dernière déjà, alors qu'on se connaissait même pas ! Je sais que c'est un peu fou...

Je l'écoutais parler en sentant mon cœur s'emballer. Thomas me regardait depuis si longtemps que ça ? Il m'aimait depuis si longtemps ?

- Mais voilà. Tu sais, j'suis hypersensible, et j'ai tendance à ressentir les choses en dix fois plus fortes qu'elles ne devraient l'être. C'est pour ça que je t'ai aimé dès le début. Il ne m'a pas fallu longtemps pour tomber amoureux. Même si je n'avais pas été hypersensible Bobbie, ça aurait été inévitable.

Il tourne son visage vers moi et me sourit grandement. Un sourire si sincère, j'ai l'impression de défaillir.

- Mais du coup, quand c'est moi qui t'ai embrassé la deuxième fois, t'as dû genre... Péter un plomb ! m'exclamai-je en faisant les gros yeux.

Visiblement, il n'était pas préparé à ça. Je le vis rougir violemment et il se mit à rire, gêné.

- Bah... On va dire que... Ouais, un peu, avoua-t-il d'une voix timide. Ça m'arrive de crier dans mon oreiller quand tu m'envoies un message mignon.

- Pire que moi ! ricanai-je.

- Te moque pas, Bobbie ! Je te jure, c'est pas facile... bougonna-t-il en faisant la moue.

C'est vrai que, en y réfléchissant, c'était probablement pour ça qu'il avait fait une dépression. Tous les éléments négatifs, il les avait ressentis en bien plus fort qu'ils ne l'étaient.

Je m'arrête de marcher, le stoppant dans son élan, et il me lance un regard curieux. Je viens donc passer mes bras autour de son cou pour le rapprocher et me mets sur la pointe des pieds, déposant un baiser sur ses lèvres. Il semble surpris, mais son regard devient rapidement doux alors qu'il passe ses bras autour de ma taille. Mon regard est plongé dans le sien, et il m'observe avec une pointe d'amusement, mélangé à de la tendresse.

- Hmm, j'aime bien les bisous surprises, murmura-t-il en frottant son nez au mien, tel un enfant.

- J'avais envie. T'es adorable Thomas, vraiment. Tu sais, moi j'adore les garçons sensibles. Alors un garçon hypersensible ? Je pouvais pas rêver mieux, souris-je sans cesser de le regarder.

Son rire enfantin parvint à mes oreilles comme une douce mélodie.

- J'ai de la chance alors, répondit-il, embrassant une nouvelle fois mes lèvres.

Puis il se détache de moi, et nous décidons de rentrer dans nos bâtiments communs après un dernier tour dans la cours. Il avait su me rassurer sur cette histoire avec Isabella. J'espérai que tout irait bien pendant encore longtemps. Mais je commençai à me demander si le karma n'était pas contre moi.

Pourquoi ? Parce que le lendemain, petite journée tranquille. Je me réveille, on va manger au réfectoire avec mes amis, jusqu'au moment où arrive le cours.

- Bon, nous avons un nouvel élève qui arrive en cours d'année, annonça notre professeur principal de philosophie.

A tous les coups, cette Isabella allait se retrouver dans notre classe.

- Jeune homme, avance-toi et présente-toi à la classe.

C'est alors qu'une tête brune fit son apparition. Je sens mon sang se glacer, et tout mon être est paralysé. Olly et Emma se tourne vers moi, semblant avoir la même réaction.

- Bonjour à tous, je m'appelle Daniel Lamm, et j'espère que j'arriverai à m'intégrer à la classe même si j'arrive en cours d'année.

Dites-moi qui a écris le scénario de ma vie... Parce que je la chercherai, je la trouverai, ET JE LA TUERAI.

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