18. Can't Help Myself
Ce fut mon réveil – beaucoup trop bruyant à mes oreilles – qui me sortit de force de mon sommeil. Et encore une fois, je commençais la journée complètement explosée, à cause de Thomas Brodie-Sangster.
Ok, on avait passé une soirée absolument géniale, je l'avoue. Peu importe que je sois crevée ou pas, je me sentais terriblement bien intérieurement. Physiquement, c'était autre chose.
Je me levai donc difficilement de mon lit pour aller me préparer en silence, Emma dormait toujours dans son pieu. J'ai toujours été la première à me lever, tout simplement parce que j'ai l'habitude de prendre trente ans dans la salle de bain juste pour me maquiller. Mais bon, c'est comme ça quand on veut être au top tous les jours.
Un jour, on m'a dit : soit toujours au top quand tu sors, ton prince charmant peut se trouver au bout de la rue.
Et mon petit doigt me disait que ce prince charmant, c'était Thomas. Sauf que ce type, il débarque et casse tous mes codes en me disant : « la première fois que je t'ai remarqué c'était à l'enterrement de ton père ».
Ok, ok Thomas. J'ÉTAIS PAS VRAIMENT AU TOP CE JOUR LÀ MAIS BON. Du coup, il fallait que je me rattrape pour qu'il oublie cette image de moi.
Quoi ?
Ça n'a aucun sens ce que tu dis Bobbie ?
Bien sûr que si, je ne fais et ne dis jamais rien au hasard, hm hm.
Une fois prête, Emma était déjà debout et habillée, puis prit ma place dans la salle de bain pour se préparer à son tour. Elle laissa la porte ouverte, visiblement pour me parler. Et je savais très bien de quoi.
- Alors hier ? m'interrogea-t-elle pendant que je préparais mon sac à dos sur mon bureau.
- Bah écoute, on a fait un tour de moto, et s'était trop cool ! répondis-je, toute enjouée.
- Et c'est tout ? bafouilla-t-elle en se brossant les dents.
- Qu'est-ce qu'il y aurait de plus ?
A part qu'il m'avait dis qu'il avait été en dépression autrefois, qu'il avait tenté de se suicider, et qu'il allait bien maintenant grâce à moi, je ne voyais pas ce que je pouvais rajouter.
- On a juste discuté de tout, et de rien, répondis-je finalement en fermant mon sac à dos rouge.
- Sérieux ? Même pas un kiss ? s'étonna-t-elle en sortant de la salle de bain pour venir à ma rencontre, enfin prête.
- Non, même pas un kiss ! Pourquoi tu voudrais qu'il y est un kiss ? demandai-je en fronçant les sourcils.
Mon amie ne répondit pas. Et c'était simplement parce qu'elle savait que je connaissais la réponse d'avance. Je pris ma super veste beige X'O et l'enfila, puis passa mon sac sur l'une de mes épaules.
- T'es butée comme fille, quand ça te tomberas dessus, tu comprendras rien ! finis par dire Emma en attachant ses cheveux en queue haute, roulant des yeux.
- Gneuh gneuh gneuh, rien du tout, maugréai-je en lui tenant la porte pour qu'elle sorte avec moi.
Enfin, nous nous dirigeâmes jusqu'au réfectoire pour déjeuner. Une fois là-bas, j'aperçus Olly assit à une table ronde, en train de discuter avec Dylan. C'était étonnant de les voir parler tranquillement sans se chamailler. Mais Oliver était le genre de personne qui faisait abstraction des erreurs des autres s'il voyait qu'ils étaient prêts à changer. C'était le garçon le moins rancunier du monde.
Il y avait aussi Ki Hong, et – Oh mon Dieu – les sourcils du démon présent à la table. Thomas était là aussi, mais c'était le seul qui n'avait pas encore son plateau de déjeuner. Nous voyant arriver, moi et Emma, un grand sourire illumina son visage et il se leva.
Je vais tomber dans les pommes tellement je suis éblouie.
- Oh, je vous attendais pour me servir, lança le garçon sans cesser de sourire.
Je ne répondis pas, car la première chose que je fis, ce fut de tendre les bras et de l'enlacer par la taille. Premièrement parce que j'en avais envie, et deuxièmement parce que quelque chose avait changé. Depuis hier soir, depuis ses révélations, Thomas n'était plus un ami comme les autres.
C'était mon petit bébé d'amour à moi.
Lui faire une simple bise me semblait inappropriée. Il fut d'ailleurs surpris – et pas que lui – mais me rendit rapidement mon étreinte en passant ses bras autour de mes épaules.
- Ça va, Bie ? s'enquit-il en posant sa joue contre le haut de ma tête.
- Très, très bien, oui. Je voulais te faire un câlin, je ne suis pas malade, marmonnai-je après avoir fermé les yeux, le visage enfoui contre son torse.
J'espère que je lui bave pas sur le t-shirt en parlant.
- Oh, d'accord. Bah ça fait plaisir, gloussa-t-il en caressant gentiment mon dos.
Je sens un truc tambouriner un peu trop fort contre ma joue. Seigneur Dieu, Thomas est en train de faire de la tachycardie là ! Son cœur battait tellement fort qu'il me boxait presque le visage.
J'appelle le SAMU ? Qu'est-ce que j'fais ?
Non, je ne suis pas ignorante. C'était probablement à cause du câlin. Soit parce qu'il était super heureux que je l'enlace, soit parce qu'il était hyper stressée que je fasse ça devant tout le monde.
Je ne me donne pas de faux espoir, et me recule donc pour lui sourire grandement. Sourire auquel il répondit avec dix fois plus de beauté, parce que c'est Thomas Beauty-Sangster, c'est bien connu. Tout ce que tu fais, il le fait en dix fois mieux.
Il m'accompagne donc pour prendre ma nourriture, parce qu'Emma était déjà parti le faire pendant que je câlinais mon blondinet. Elle est jalouse au fond, j'en suis sûre, Thomas est juste trop beau. Elle avait qu'à câliner Dylan, il était pas contre le gaillard. Ou Will ? Ce n'était pas trop son genre je pense.
Nous mangeons rapidement, enfin, rapidement était un bien grand mot car mon organisme était beaucoup plus ralenti que la moyenne. Décidément, j'avais vraiment du mal à me réveiller. Thomas, lui, était en pleine forme, et je me demandais comment il faisait.
Enfin, on bouge tous du réfectoire pour aller au cours de littérature anglaise, un de mes cours favoris. Thomas me lançait des sourires en coins, des petits regards tendres, et ne cessait de marcher à côté de moi. Pas que ça me déplaisait, mais s'il continuait, les gens allaient s'imaginer qu'il s'était passé quelque chose entre nous. Pas que ça me dérangeait aussi, mais c'était plutôt Joeline – que je n'avais pas oublié – qui me faisait peur.
Je n'avais pas peur d'elle dans le sens propre du terme. Je ne voulais juste pas qu'elle revienne me faire chier, à me foutre des claques devant tout le lycée. C'était saoulant.
Et malgré tous les gestes attentionnés que m'avait offert Thomas jusque là, je fus surprise de voir qu'il ne s'était pas assis à côté de moi en cours. J'avais bien vu son regard hésitant, mais il s'était assis à sa place habituelle, à côté de Dylan.
Ça me laissait donc l'espace pour m'étaler sur ma table, mais surtout, pour réfléchir. Je n'étais pas aveugle, je ne suis pas le genre de fille à faire l'ignorante. Je voyais très bien que quelque chose avait changé, et pas que notre amitié. Les sentiments de Thomas, c'était très clair. Je les voyais.
Et tout le long du cours, je ne fis que l'observer pensivement. Quels étaient mes sentiments ? Qu'est-ce que je ressentais pour Thomas ? J'étais à l'aise avec lui, plus que n'importe qui. Il était adorable, le garçon parfait. Qui serait idiot de refuser l'amour d'un gars pareil ? Moi, bien évidemment. Parce que j'étais la fille la plus stupide du lycée. Parce que j'étais la fille qui n'avait qu'une peur : être en couple.
*
Les lecteurs fantômes, n'hésitez pas à laisser une petite étoile si vous avez aimés.
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