15. Nice For What
L'heure du déjeuner arrive plus vite que prévu, au moment parfait ou mon ventre était à deux doigts de s'auto-digérer. Moi, Emma et Olly avions quitté le groupe de garçon pour aller à nos casiers avant de déjeuner.
Thomas BS :
12 :02
Vous êtes où ?
Moi :
Mon petit Toto tu es sourd, je t'ai dis qu'on allait à nos casiers 💁♀️
Thomas BS :
Ok j'arrive dans deux minutes je dois aussi passer à mon casier
ET ARRETE AVEC TOTO 😡
Je glousse et ne réponds pas à son second message.
- Thomas fait encore son petit effet sur notre Bobbiiiie ! taquina malicieusement Emma en haussant à plusieurs reprises les sourcils.
- Emma, je veux rien entendre !
- Même que Tommy s'est mis à côté de Bobbie, holala ! continua Oliver en faisant les gros yeux.
Mes joues se gonflent alors qu'ils continuent leurs taquineries à deux. Je ne préfère pas écouter, je les connais bien et je savais exactement ce qu'ils étaient en train de se dire.
- Tiens, revoilà Joeline la sublime, ironisa Oliver en se tournant vers le couloir.
Je fais volte-face à l'entente des mots d'Olly. Joeline ? Encore ? Mais qu'est-ce qu'elle nous voulait à la fin ? Son petit manège de ce matin ne lui avait pas suffit, elle devait en faire toujours plus.
- Elle a l'air sacrément en colère, commenta Emma en se reculant d'un pas.
Mon amie n'avait pas tord. Elle arrivait comme une furie, et même les trois blondes qui la suivaient partout n'arrivaient pas à maintenir le pas.
Quand il resta deux pas de distance entre nous, je vis sa main se lever rapidement pour s'abattre avec force sur ma joue. Le coup fut violent, et surtout si bruyant qu'il en raisonna dans tout le couloir. D'abord déstabilisée, je manque de tomber en arrière mais Emma m'attrape le bras pour m'aider à reprendre mon équilibre. Je suis complètement sonnée. Je pose ma main sur ma joue, et me tourne vers la blonde en lui faisant les gros yeux.
- Tu l'as mérite celle-là, Béryl ! hurla-t-elle d'une voix stridente alors que toutes les personnes dans le couloir s'étaient arrêtées dans leurs conversations pour nous regarder.
Elle pensait faire quoi la Joeline là ? Elle ne me connaissait pas. Elle ne me connaissait pas du tout. Vous savez, quand on vous donne un coup de pied dans le genou, nous n'avons pas forcément envie de répliquer. Or, une claque dans la gueule, c'est particulièrement humiliant. Et là, elle s'était permise de me gifler ? En plein couloir ?
Emma semble rapidement comprendre les évènements qui vont suivre car, je n'ai pas le temps de lui sauter dessus, que la brune me tenait déjà par la taille. Par chance, mes ongles frôlent la joue de Joeline et elle se recule, effrayée. Je suis comme une folle. Je me débat des bras d'Emma pour essayer d'étriper cette connasse.
- Emma lâche-moi ! Je te jure que j'vais la défoncer cette catin !! criai-je avec rage en agitant mes bras dans la direction de la blonde.
Mais une nouvelle étreinte, plus forte, m'attrape par le bras et je me tourne pour voir que Thomas avait pris le relai. La rage monte encore plus en moi, et je me mets à lui frapper le torse le plus fort possible.
- Et toi, espèce de couillon ! Je t'avais dis de rien dire, bordel de merde ! criai-je en le martelant de mes poings serrés.
- Quoi ? s'écria-t-il en attrapant mes poignets pour me stopper. Qu'est-ce que tu racontes ? Il se passe quoi ici ? J'ai rien dis, Bobbie ! Calme-toi !
- Quoi ? T'as rien dis ? questionnai-je avec colère. Alors pourquoi cette grosse timpe m'a giflée ?!
- Parce que je t'avais dis de ne pas l'approcher, et j'apprends que vous étiez côte à côte en cours, tu te fous de ma gueule Béryl ! répondit Joeline en me pointant du doigt.
Une seconde. Elle m'avait giflée parce que quelqu'un lui avait dis qu'on s'était assis ensemble au cours de littérature ? Juste pour ça ?
Je me libère de l'emprise de Thomas et cette fois, me jette littéralement sur Joeline qui tombe à la renverse. Son cri de frayeur me procure un tel plaisir que j'attrape son visage entre mes mains pour qu'elle me regarde dans les yeux.
- Tu m'as vraiment gifler pour ça ?! Tu vas voir s'que j'vais te faire !
Je n'ai même pas le temps de lui tirer les cheveux que deux bras dans mon dos me soulèvent pour m'éloigner de ma proie. J'essaye de griffer les deux membres qui m'entourent, mais ils sont trop coriaces pour me lâcher.
- Thomas, lâche-moi j'vais lui arracher la tignasse ! criai-je en secouant mes jambes qui ne touchaient plus le sol.
- Non, Bobbie ! Je t'ai dis de te calmer !
Il avait l'air maigrichon comme ça, mais Thomas avait quand même de la force.
L'instant d'après, deux surveillants arrivèrent et l'un d'entre eux aida Joeline à se relever. Elle était toute décoiffée, et son rouge à lèvre rose bavait sur son menton. J'avais au moins réussi à défigurer son allure parfaite.
Bien fait pour cette grosse pute !
- C'est quoi ce bordel ? Vous êtes folle, ou quoi ? gronda l'un des surveillants, un type roux.
- C'est elle qui a commencé ! me défendit Olly en pointant la blonde en face de lui du doigt.
- Peu importe, on vous envoie chez le proviseur, c'est intolérable !
Cette fois, je suis calmée, et Thomas me lâche doucement, voulant s'assurer que je n'allais pas encore sauter sur la blonde. Et ce n'était pas l'envie qui me manquait.
Résultat, moi, Thomas, Olly, Emma, Joeline et sa copine Sarah – pardon, SaraLINE – sommes dans la salle d'attente du bureau du proviseur. Les bras croisés contre ma poitrine, j'observe cette pimbêche en la fusillant littéralement du regard. Elle avait de la chance que la salle soit grande, et qu'il y avait une bonne distance entre mon mur et le mur d'en face, là où elle se trouvait.
- Pourquoi vous vous êtes battu comme ça ? m'interrogea discrètement Thomas à voix basse, baissant la tête pour me regarder.
Le pauvre, je suis tellement une Hobbit qu'il doit baisser la tête pour me parler. A cause de moi il a un double menton ! Une seconde... Non, il a un triple menton. Mais ils sont petits alors ça passe.
- Parce que cette pauvre débile m'a giflée, parce que quelqu'un lui a dit qu'on s'était assis ensemble au cours de littérature, grondai-je tout bas sans la lâcher du regard. Surtout que c'est Thomas qui s'est assis à côté de moi, je lui ai rien demandé ! dis-je plus fort à l'intention de la blonde.
Elle ne répond pas et tourne la tête en levant le nez en l'air.
Mais quelle fierté de bouffonne !
- Désolé de t'avoir frappé d'ailleurs, repris-je en le regardant cette fois dans les yeux. J'ai pensé à tord que tu lui avais tout raconté pour ce matin...
- Je t'ai donné ma parole Bie, je ne lui ai rien dis. Mais avec cette gifle inutile, je comprends que tu aies pu penser le contraire. Je l'ai entendu raisonner du bout du couloir ! J'espère que tu n'as pas mal...
- J'avoue que ça a claqué fort, commenta Olly à côté de moi.
Toujours à se meler de nos conversations celui-là. Puis je sens Thomas passer sa main sur ma joue pour vérifier l'état de celle-ci, mais je secoue négativement la tête afin de le rassurer. Je devais tout de même avoir une sacré trace.
- Non, ça va. J'ai pas mal, répondis-je finalement sans le lâcher du regard.
Le blond relève ses yeux sombres de ma joue, puis m'offre finalement un de ses doux sourires plein de gentillesse. Seigneur, et Joeline qui voulait que je ne l'approche plus ? Hors de question. Thomas était trop précieux.
Je lui rends finalement son sourire et il retira sa main de ma joue quand la porte du bureau du proviseur s'ouvre. Un homme aux cheveux bruns, plutôt jeune, mais surtout pas très beau, entra dans la pièce.
- Bon, vous êtes trop nombreux pour tous rentrer dans mon bureau. Alors on va faire ça vite, que s'est-il passé ?
Le regard de Joeline croise le miens, et on se redresse en même temps pour se mettre à parler comme des furies.
- Calmez-vous, une à la fois ! Tiens, mademoiselle Béryl. Je ne pensais pas vous trouver ici. Expliquez-moi en première la situation, finit par dire le proviseur en me pointant du doigt.
Je lance un regard mauvais à la blonde, heureuse de pouvoir commencer. C'est vrai qu'il me connaissait un peu, par rapport au décès de mon père.
- Alors j'étais tranquille au casier avec Olly et Emma, expliquai-je en désignant mes amis juste derrière moi, quand Joeline est arrivée et m'a mis une gifle sans aucune raison !
Elle s'est cru chez sa mère ou quoi ?
- Aucune raison ? questionna le proviseur en regardant la blonde.
- Elle m'a seulement dit que s'était parce qu'elle ne voulait pas que j'approche Thomas, et qu'elle avait appris qu'on s'était assis côte à côte en cours de littérature, finis-je par dire en contenant ma colère.
Je commençais à en avoir marre de raconter cette histoire.
- Monsieur Brodie-Sangster ? Je vous connais bien, vous faisiez partis des délégués les plus dévoués au lycée. Je fais confiance en votre parole, est-ce vrai tout ça ?
Joeline, choquée, regarda Thomas avec de gros yeux. AH. Tu t'en sortiras pas cette fois, ma cocotte.
- Oui, c'est vrai monsieur. J'ai moi-même été témoin des explications de Joeline. Elle l'a frappé sans raison.
- Hm... Cela dit, mademoiselle Béryl, d'après les dire des surveillants, vous vous êtes littéralement jetée sur elle.
- Hm... Je suis désolé, mais j'étais vraiment énervée. J'ai pas réussi à me contrôler, expliquai-je brièvement en baissant les yeux.
- Tu rigoles ? T'as faillis me crever les yeux ! s'écria Joeline à côté de moi.
- Tu m'as cherchée aussi ! répondis-je fortement à mon tour.
Le proviseur nous calme de nouveau. La tension dans la pièce était palpable.
- Peu importe, ce sont des histoires de gamines. Vous êtes au lycée, bientôt majeur, ce n'est plus le moment pour ces sottises !
Ça, je le sais bien. La gamine dans l'histoire c'est cette stupide tchoin !
- Bref, vous aurez toutes les deux droits à vos heures de colles, mais vous un peu plus mademoiselle Carlson, pour avoir porté le coup la première.
Je soupire, mais accepte malgré tout. Voilà que j'étais collée à cause de cette stupide fille pour des raisons encore plus stupide. Si je retrouve la personne qui lui a dit pour le cours de littérature, je l'étripe. Il m'a fait rater la pause déjeunée.
*
Les lecteurs fantômes, n'hésitez pas à laisser une petite étoile si vous avez aimés.
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