Nous avions cours tôt ce matin, plus particulièrement cours de littérature. J'adore. Pourquoi j'adore ? Parce que le professeur était un super beau-gosse. Genre, vraiment trop beau. Je m'étais donc levée de bonne humeur.

- Tu fais pas la fayotte en cours Bobbie, commença Oliver alors que je refermais mon casier après avoir pris mes affaires de cours.

J'entends Emma glousser à côté de moi.

- Moi ? Fayotte ? Je vois pas de quoi tu parles, mentis-je en haussant les épaules.

Il me connaissait trop bien. Et alors que j'allais reprendre ma route dans le couloir, je suis coupée par une bande de blonde se dirigeant droit vers nous. Et nous ne les connaissions que trop bien. Joeline Carlson et ses copines. Le groupe de fille populaire quoi.

- Une seconde... Que vois-je... ? Des cheveux blonds, une grosse poitrine, des talons hauts et une veste rose ? dis-je en posant ma main en visière sur mon front, les yeux plissés.

- Ne serait-ce pas... Le cliché qui viendrait à nous ? continua Olly en imitant mon geste.

- Ça m'en a tout l'air... conclu Emma, dans la même position que nous.

Nous étions tous les trois alignés, la main au dessus de nos yeux, observant Joeline et ses copines s'arrêter devant nous. Il y avait Pauline, Coline, et Sarah. Enfin, Saraline, c'est comme ça qu'elle voulait qu'on l'appelle maintenant – bien que je trouve cela assez stupide. Elles étaient toutes blondes, et portaient chaque jour une touche de couleur rose pétant sur elles.

- Vous êtes vraiment barjo vous trois, pesta Joeline en nous dévisageant un par un.

- Tu nous veux quoi, Joeline la tchoin ? lança Olly en haussant un sourcil, après avoir repris une attitude normale.

- Déjà tu parles mieux, et c'est surtout à Bobbie que je veux parler, répondit la fille en repoussant une mèche de cheveux derrière son épaule.

J'avais envie de lui raser le crâne.

- Désolé ma belle, mais moi, Emma et Olly, on ne fait qu'un, dis-je en haussant les épaules.

- Peu importe. Juste pour te dire que je vois claire dans ton petit jeu !

- Zut, moi qui pensais être discrète, soupirai-je, même si je ne voyais pas du tout de quoi elle parlait.

- Ne t'approches pas de Thomas et de Dylan, ils sont à moi !

Je me retiens d'éclater de rire. Elles me prendraient pour une hystérique.

- Et Ki Hong est à moi !

Je me penche sur le côté pour voir qui venait de parler.

- Putain, Sarah t'es sérieuse ? rétorqua Emma en haussant un sourcil.

- -Line !

- Hein ?

- Saraline ! corrigea-t-elle avec colère.

Je roule dramatiquement des yeux.

- Ecoutez, laissez-nous tranquille, ok ? On ne va pas vous prendre vos mecs.

- C'est même pas vos mecs ! lança Olly en gloussant.

- En plus ! Bref, maintenant, hasta la vista baby, on doit aller en cours !

- J'en ai pas finis avec toi Béryl, menaça-telle d'un regard noir, nous contournant elle et son groupe de blonde.

- « J'en ai pas finis avec toi Béryl », répétai-je en retroussant le nez, avant de me retourner vers elle. T'façon on sait tous que tu mes des chaussettes dans tes soutifs !

Je venais de crier, et tous les regards étaient tournés vers moi. Sauf celui de la concernée, qui continua sa route comme si de rien n'était.

- C'était gratuit ça, Bobbie, ricana Olly en me regardant.

- J'avoue, mais c'est le seul truc qui m'est venu à l'esprit, répondis-je en me remettant en route.

Heureusement que cette grognasse n'était pas dans notre classe. Sérieusement, elle ne m'adressait jamais la parole, et voilà qu'elle débarquait pour un truc de merde ? Elle n'avait pas intérêt à me saouler avec ses histoires de « gneuh gneuh gneuh touches pas à mon mec ».

Cette fille était sortie avec Thomas pendant peut-être deux mois. Puis elle avait jeté son dévolu sur Dylan. Maintenant, elle voulait les deux en même temps ? Je ne pouvais pas comprendre cette fille. Je ne pouvais pas la blairer non plus, d'ailleurs.

Insupportable, la petasse.

Bon, il fallait que je fasse passer ce mauvais moment avec le magnifique prof de littérature. Nous nous dépêchions de monter les escaliers pour aller en classe. Nous n'étions pas en retard, mais je voulais une bonne place, ma place de d'habitude, celle contre la fenêtre de la classe. Et heureusement pour moi, en entrant, je remarquai qu'elle n'était pas prise. Olly et Emma s'installèrent en face de moi, et comme toujours j'étais seule à l'arrière.

J'étais prête à m'étaler sur ma table, quand quelqu'un fit grincer la chaise à côté de moi. Je tourne la tête, prête à gueuler, jusqu'à voir le jolie visage harmonieux, lumineux, magnifique, et souriant de Thomas Gentil-Sangster.

- Je peux me mettre là ? demanda-t-il avec un air innocent.

Fais-toi plaisir mon chou.

- Bien sûr, répondis-je simplement, en lui souriant.

Discrètement, je fais les gros à mes deux compagnons assis en face de moi qui avaient observés la scène, et qui semblaient tout aussi surpris. Sans plus tarder, je m'assois en douceur, et fait comme si de rien n'était.

J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine.

Après quelques secondes de stresse, le – sublime - professeur entra enfin pour commencer son cours. Un beau brun, avec une magnifique barbe, des yeux bleus et un teint mate. Cet homme était parfait. Cela-dit, j'avais autre chose en tête pour le moment. Me tournant vers Thomas, j'aperçus son visage concentré sur le tableau. Devais-je le déranger, où le laisser dans son moment de concentration ? Parce qu'il était super beau quand il était en pleine réflexion. Et en plus, il ne me voyait même pas le mater. J'en profitai donc un peu avant de lui parler.

- Thomas, chuchotai-je finalement en me penchant vers lui.

Je vois ses yeux sombres se poser sur moi, et, à son tour, il se pencha pour m'écouter.

- On est ami n'est-ce pas ? demandai-je en restant sérieuse.

- Tu en doutes encore ? questionna-t-il, fronçant les sourcils.

- Pas du tout, mais... Il nous est arrivé un truc ce matin, continuai-je en me mordant la lèvre inférieure.

Il ne répond rien, m'observe juste, attendant la suite.

- Joeline est venue nous agresser, moi, Emma et Olly devant nos casiers.

- Joeline ? Pourquoi ? s'étonna-t-il alors que ses sourcils se fronçaient un peu plus.

- Et bien parce que « gneuh gneuh gneuh je vois ton petit jeu, Thomas et Dylan c'est mes miens tu touches pas sinon on te démonte ».

Thomas fais les gros yeux, et je vois la couleur de son visage devenir rouge. Je ne saurais dire s'il était énervé ou gêné.

- Et elle a terminé par un « J'en ai pas finis avec toi Béryl ». Je pense que tu devais faire attention à cette bécasse.

- Mais qu'elle...

Il se retient clairement de l'insulter. La mâchoire et les poings serrés, il baisse les yeux sur la table. Bon, il avait clairement la haine. Il inspire un coup, puis expire, et je voix son visage retrouver sa pâleur habituelle.

- Ecoute, elle raconte des conneries. Moi et Dylan on n'a plus rien à voir avec cette fille. Crois-moi, je vais lui dire deux mots, chuchota-t-il durement, le regard plus sombre que d'habitude.

- Quoi ? Non ! Elle va chercher la merde !

- Beryl et Sangster, un peu de silence !

Oh, on s'est fais remarquer par le prof. Je le vois nous observer sévèrement non loin de son bureau. Je m'excuse pour nous deux, en profitant pour lui offrir l'un de mes plus beaux sourires.

Puis je me tourne de nouveau vers Thomas, et lui montre mon portable que je venais de sortir de ma poche. Je le cache derrière ma trousse et le blond comprend rapidement où je voulais en venir.

Il n'avait pas intérêt à m'attirer plus d'ennuie que ça.

*

Encore un joyeux anniversaire à notre Thomas d'amour ! ❤️