RUNNING UP THAT HILL
- TIMING DE MERDE !!!
Faisant sursauter la rousse après avoir hurler dans la pénombre, elle ne peut s'empêcher de rire.
- Pourquoi t'as crié ça ? me demanda Bobbie, surprise.
Si seulement elle savait...
- Je sais pas, j'ai... J'ai pensé à quelque chose. Et j'ai eu envie de crier ça, lui répondis-je nerveusement.
Clignant plusieurs fois des yeux, elle me regarde un peu abasourdie. Puis elle retrousse ses manches et s'approche du bord de la falaise, respirant un bon coup.
- NIQUE SA MERE LE TIMING DE MERDE !!! répéta-t-elle de toutes ses forces, le poing en l'air.
Cette fille était complétement folle, il n'y avait pas d'autre mot pour la qualifier, mais c'était comme ça que je l'aimais. Il y avait longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon moment avec quelqu'un, et ce n'était pas étonnant. C'était toujours comme ça avec Bobbie.
- J'avais aussi envie de crier quelque chose mais je savais pas quoi alors je prends ta phrase, gloussa-t-elle.
Elle me fait rire. Mais nous ne pouvions pas trainer là plus longtemps. Il commençait à faire froid, et la nuit était tombée. Nous étions officiellement illégalement dehors, et les autres allaient se poser des questions. Quoique Dylan était surement déjà rentré à l'appartement, vue l'heure.
Nous attrapons nos vélos respectifs, et descendons la colline à pleine vitesse. J'entends Bobbie paniquer derrière moi, et ça me fait encore plus rire. Elle n'était vraiment pas à l'aise à vélo.
- Arrête de te moquer ! Avec le vent dans la tronche je me caille les miches !
- Pauvre Bobbie frileuse ! me moquai-je en riant.
Je l'entendis maugréer des mots incompréhensibles alors qu'elle tentait de reprendre le contrôle de son deux-roues. Sortant du sentier, nous reprenons la route des longs champs. J'avais allumer mon unique phare, car on ne voyait absolument rien. Il n'y avait qu'un lampadaire tous les cent mètres.
- Thomas, y a une voiture qui arrive ! s'exclama soudainement Bobbie, apeurée.
- Quoi ?!
- Derrière ! Faut qu'on s'arrête, elle est juste derrière nous ! C'est peut-être la police !
Le cœur battant, je ralentis fortement et saute de mon vélo. Je me dépêche d'éteindre mon phare, et c'est à peine si je vois Bobbie désormais. Enfin je me retourne, et un peu plus loin sur le chemin, il y a bel et bien une voiture, mais on en distingue que les lumières. Jusqu'à ce qu'elle passe sous un lampadaire et qu'on ne s'aperçoivent que c'était véritablement la police.
Putain de merde, c'est une blague ?!
- Fait chier ! Bobbie, cache les vélos dans les champs !
Elle acquiesce, et nous nous dépêchons de dissimuler nos deux-roues dans les hautes herbes. On ne voit rien dans le noir, mais on fait quand même. Pour ne pas la perdre, je lui attrape la main, et nous nous mettons à courir dans les champs. La verdure nous arrivait jusqu'au coude, enfin pour moi.
J'avais l'impression d'être en cavale à fuir ainsi avec Bobbie en plein milieu de la nuit. Nous nous enfonçons dans les herbes, et une fois loin de la route, nous nous arrêtons. Je suis accroupie pour être bien caché, et la rousse fait de même.
- Y a pleins de rats ici, on va se faire manger ! lâcha-t-elle soudainement en resserrant sa main dans la mienne. Enfin, si je meurs avec toi, ça me va.
Je ris à sa dernière remarque. Et je remerciais le tout puissant qu'il fasse si sombre parce que j'étais en train de rougir comme une collégienne. Elle avait vraiment le don de me faire perdre mon sang froid.
- Dit pas n'importe quoi Bie ! la grondai-je en me retenant de rire.
Enfin, à l'approche de la voiture, nous restons silencieux, sous tension. Inconsciemment, je resserre mon éteinte sur la main de mon amie, et elle aussi. On n'entends plus que nos respirations dans le noir, comme si le temps était en suspens.
Et soudain la voiture s'arrête. Ça, ça veut dire qu'ils nous ont vu nous cacher dans les champs. Je ne me redresse pas, de peur qu'il ne nous repère, et je comprends rapidement qu'ils ont sorti une lampe de poche quand je vois un faisceau de lumière bouger au dessus de nos têtes.
J'ai l'impression que le temps s'est arrêté, et la main de Bobbie serre si fort la mienne que ça en devient douloureux. Je me tourne pour l'observer, et elle me fixe de ses grands yeux clairs. Je n'arrive à distinguer son expression qu'au moment où la lumière de leur lampe torche nous rase la tête. Je peux deviner dans son regard qu'elle est déjà en train d'imaginer son avenir en prison.
Ils ne vont quand même pas venir fouiller les champs... Si ?
Enfin, nous entendons des voix, des claquements de portières et un moteur qui démarre. La voiture s'éloigne, mais nous restons accroupis, main dans la main, le souffle presque coupé. Mon cœur va éclater dans ma poitrine. Quand je les entends partir, je ne peux retenir un énorme soupire de soulagement s'échapper de ma bouche.
- Je crois qu'ils sont partis... finis-je par dire, relevant la tête des broussailles.
- Comment on va retrouver les vélos ? s'inquiéta la fille.
- Hm, bonne question.
C'est vrai qu'on ne voyait pas à plus de deux mètres. Attrapant mon iPhone, j'enclenche la lampe torche et nous rejoignons la route après nous être assuré qu'il n'y avait plus de véhicule à l'horizon. Je suis sûr d'avoir une bonne dizaine d'insectes sur moi, mais je ne préfère même pas inspecter mes vêtements.
Après quelques secondes de recherche, nous retrouvons tout de même nos vélos et reprenons la route vers l'appartement de Bobbie.
- T'avais dis quoi ? repris la rousse sur un ton moqueur. « Gneuh gneuh gneuh, y a pas de flic ici ils passent pas ! »
- Oui bah ça va, c'est la première fois ! me défendis-je en gloussant.
Le reste du chemin nous restons sur nos gardes, sans pour autant arrêter nos discussions. C'était comme faire un saut dans le passé, retrouver le bon vieux temps. Je me sentais à nouveau moi-même, et cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
- Qu'est-ce qu'on va faire demain ? demanda alors la jeune fille.
Nous étions descendus de nos vélos pour marcher. Son appartement était au bout de la rue.
- Je ne sais pas trop, je pense qu'on reviendra demain dans l'après-midi, si ça ne te dérange pas.
- Non, pas du tout, j'espère même ! répondit-elle avec un grand sourire.
Je lui souris en retour, et le reste du chemin se fait en silence. Enfin, nous sommes devant la porte de son appartement, et je l'observe chercher ses clefs.
C'est à ce moment là que j'entends la voix de Dylan raisonner dans mon esprit. Des mots qu'il m'a dit ce matin, et que j'avais envie de prononcer à voie haute. J'avais envie de lui dire la vérité, là, maintenant. Mais à chaque fois, rien ne sort. Je suis comme figé. Je n'ai plus aucun courage. Je ferme les yeux. Je respire un bon coup.
Je dois lui dire. Il le faut.
Il le faut.
Et alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche, elle relève la tête.
- Comment on va faire pour le vélo ? questionna-t-elle, les clefs à la main.
Je referme instantanément mes lèvres, et la fixe. Mon cœur va exploser, je dois reprendre le contrôle.
- Tu n'as qu'à... Le garder dans ta cage d'escaliers, on viendra le reprendre demain, répondis-je d'une traite.
- Oh, ok. Bon, à demain alors !
Elle me salue de la main, et je fais de même, restant sur place. Je la regarde ouvrir la porte, ranger le deux-roues, et monter les escaliers. La tension retombe et je relâche mes épaules. Je n'ai pas réussi à lui dire.
Je suis vraiment un gros naze.
Dans un soupire lourd, je reprends ma route et longe la rue avec lassitude. Dylan allait me frapper.
C'est alors que j'entends un sifflement bruyant. Me retournant, je cherche d'où ce son peut provenir, et je m'aperçois que ce n'est autre que Bobbie du haut de sa fenêtre.
- Et beau-gosse ! T'as pas un numéro ? brailla-t-elle d'une voix horriblement grave.
- Laissez-moi tranquille gros pervers ! rétorquai-je en éclatant de rire, me mettant à marcher plus vite comme si je voulais la fuir.
- Fait pas ta midinette montre moi ton cuuuuul ! s'exclama-t-elle de sa voix toujours aussi affreuse.
De ma main gauche, je me cache les fesses et part en courant, tout en poussant mon vélo de ma main libre. Ça l'a fait visiblement rire, et moi aussi, jusqu'à se que je ne tourne au bout de la rue et qu'elle ne puisse plus m'apercevoir.
Je suis à bout de souffle, le sourire aux lèvres, et le cœur battant. Et si mon cœur bat si fort, ce n'est pas seulement parce que j'ai couru, je le sais. C'était bien à cause de Bobbie Beryl.
Vraiment, timing de merde.
*
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Alooooors ? Vos hypothèses sur ce que Thomas voulait dire à Bobbie ? 🔍👀
Il y aura sûrement plus de point de vue de Thomas dans ce tome. Car As I Am concerne beaucoup notre bébé d'amour. As You are, c'était Bobbie dans les yeux de Thomas. Ici, As I Am, c'est Thomas lui-même. On va un peu plus le développer !
❣️ L.O.V.E. ❣️
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