3. Off The Table
Le repas s'est passé, mais Thomas n'a que très peu parlé, contrairement à Olly et Dylan. Ils avaient discuté tout du long et je m'étais étonnée de voir qu'ils s'entendaient si bien. Apparemment, ils étaient restés en contact à la faculté. Et dire qu'avant ils ne pouvaient pas se piffer... Comme les temps changent. La soirée n'était pas sensée se passer comme ça.
Et voilà que je découvrais que Thomas fumait désormais. Le garçon était allé sur notre balcon, relié au salon, pour fumer une cigarette. Ce serait mentir de dire que ça ne le rendait pas plus sexy.
Seigneur Dieu laisse-moi devenir cette cigarette.
Je me lève pour laisser les deux autres à leur conversation, et sors sur le balcon rejoindre l'isolé qui me tournait le dos. Il se tourne, et quand il m'aperçoit, il se penche sur le balcon, les coudes contre la barre de fer de celui-ci.
- Tu me boudes encore ? me risquai-je en m'adossant au mur non loin de lui.
Je le vois baisser la tête, puis la relever vers moi.
- T'aurais quand même pu me dire que ça faisait au moins un mois que t'étais revenue sur Londres.
- Je répète, c'était une surprise. Je te l'aurais dit dès le lendemain. Je ne pensais pas te croiser au fast-food à l'annonce du confinement, me défendis-je à nouveau en baissant les yeux.
- Pourquoi ? Je peux pas concevoir que tu nous l'aies pas dit plus tôt. Ça fait tellement longtemps qu'on s'est pas vu.
- Alors tu vas me faire la tronche encore longtemps ?
- Tu le mérites, rétorqua-t-il en me fixant.
Nous voilà en plein jeu de regard. Je le fixe, tentant de lui faire ma moue la plus triste, mais il reste impassible. Il résiste à mes yeux de chien battu maintenant ? Il avait toujours le même regard, intense, ces grandes perles noires qui m'observaient. Enfin, il finit par me sourire, et je sens directement la tension redescendre.
- Bien sûr que non. Impossible de bouder Bobbie Beryl trop longtemps, gloussa-t-il.
Ouf. J'ai bien cru qu'il allait me dire le contraire. Quand il le voulait, Thomas pouvait être tenace. Soupirant de soulagement, je viens m'accouder au barreau juste à côté de lui, et l'observe fumer sa cigarette.
- Tu t'es mis à fumer ? demandai-je.
- Ouaip, ça va faire deux ans maintenant, expliqua-t-il en soufflant la fumée, évitant de m'en mettre pleins le visage. Si je te dis pourquoi, tu vas te moquer.
- Pourquoi ? questionnai-je alors, le sourire aux lèvres.
Il sourit, et je vois le rouge lui monter aux joues.
- Pour ressembler un peu moins à un bébé, avoua-t-il avant de presser ses lèvres entre elle.
Je me retiens tant bien que mal de ne pas rire. Alors je détourne mon visage pour ne pas qu'il me voit.
Pour ne pas ressembler à un bébé ? Ça sort d'où ça ? Est-ce qu'il se rend compte de la gravité de ses actes ? Il doit faire succomber toutes les gonz avec ça. Dont moi en particulier.
- Tu sais, t'avais pas besoin. La boucle d'oreille ça fait déjà quelque chose, le rassurai-je – en quelque sorte.
- Oh, t'as remarqué ? ricana-t-il. Tu vois vraiment tout.
Ça s'est parce que je t'ai bien reluqué au Burger King mon p'tit.
- Puis, on va passer le confinement ensemble, continua-t-il. Il ne vaudrait mieux pas que je te tire la tronche où on ne va pas s'amuser.
Enfin, il y eu moment un blanc, où nous observions les voitures passer dans la rue. Nous avions une vue jolie vue sur celle-ci, il y avait pas mal de trafic. Mais ça allait probablement se calmer avec le nouveau confinement.
Ecrasant sa cigarette dans le cendrier qu'Olly avait placé là au cas où, Thomas se tourna finalement vers moi. Il avait l'air bien plus sérieux, et ça me faisait un peu peur.
- Plus sérieusement Bobbie, plus jamais tu me fais ce coup, hein ?
Son regard était cette fois empli d'émotion. L'avais-je à ce point blessé ? Ce n'était pas mon but. Je lui aurais dit quoiqu'il arrive. Mais c'est vrai que les hypersensibles ne réagissaient pas de la même manière que les autres. Et ça, c'était incurable.
Je me tourne à mon tour vers lui, et lui prend la main pour le rassurer. Je le connais, je sais qu'il a besoin de contact. Et je dois bien avouer que là, tout de suite, il ressemble à un bébé avec ses grands yeux presque noirs, tout brillant.
- Plus jamais, c'est promis. Maintenant, je te le dirais tout de suite. Enfin, je ne pense pas vraiment quitter Londres de-sitôt, lui avouai-je avec un petit sourire.
Il resserra ma main, tout en me rendant mon sourire, et me pris dans ses bras sans que je m'y attende.
- Ça se voit pas trop là, mais je suis vraiment super content de te revoir. Ça faisait vraiment longtemps, murmura-t-il dans mes cheveux roux.
Vu comment il me serrait fort je pense que je l'avais un peu deviné. J'ai l'impression de redevenir une adolescente alors que je répondais simplement à son étreinte. Doux Jesus, Sangster, on t'a jamais appris à pas faire ça aussi soudainement ? Mon petit cœur ne tient pas. Et en plus je dois me retenir de ne pas descendre mes mains plus bas.
Quand il me lâche, je vois qu'il a un grand sourire aux lèvres. Il est vraiment content, et ça me touche. C'est vrai qu'on n'a jamais perdu le contact, et qu'on est toujours resté en bon terme. Je suis tout de même un peu triste que l'effet de surprise ne soit pas là. J'aurais vraiment voulu le voir sauter de joie en m'apercevant. Parce que, quand Thomas est heureux, c'est tout le quartier qui l'entend.
Voilà pourquoi je suis également un peu dubitative sur la situation. D'habitude, il n'a pas besoin de me préciser s'il est heureux, où triste, ça se voit à dix kilomètres sur son visage. Or, là, il a dû me préciser qu'il était super content. Chose qui ne se reflétait ni dans ses actes, ni dans ses expressions.
Quelque chose se tramait chez lui, le tout était de savoir quoi...
C'est alors qu'une douleur au ventre me sort de mes pensées. Grimaçant légèrement, Thomas voit se changement d'humeur.
- Tu vas bien ? s'enquit-il en posant sa main sur mon bras.
- Oui. Oui, t'inquiète pas, répondis-je rapidement en me forçant à sourire alors que je sortait en vitesse mon portable de ma poche arrière de pantalon.
Discrètement, et à la vitesse de l'éclair, j'envoie un message à Oliver.
Moi :
19:27
Alerte Tchernoberyl.
Je répète, ALERTE TCHERNOBERYL.
La baie vitrée du balcon étant ouverte, j'entends le portable d'Olly sonner, et il l'attrape en vitesse pour lire le message. Faisant les gros yeux, il interrompt sa conversation avec Dylan en se levant.
- Euh... Thomas, vient une minute fallait que je te montre un truc avant que j'oublie ! s'exclama-t-il en lui faisant signe d'approcher.
Ne se doutant de rien, le blond acquiesce et se dirige vers mon meilleur ami, me laissant seule sur le balcon. J'en profite pour refermer un peu la vitre et soupirer de soulagement alors que je retournais m'adosser au muret. Thomas avait été à deux doigts d'entendre les trompettes de l'apocalypse, aka mes flatulences after Burger King.
Heureusement qu'Oliver était vif.
*
N'hésite pas à voter pour le chapitre si tu as aimé, auquel cas Bobbie viendra te péter dessus ! T'es prévenu...
Encore une fois, je ne vous remercierai jamais assez pour votre soutiens. 💛
Merci infiniment aux personnes qui laissent des votes, et encore plus à ceux qui me laissent des commentaires.
Vous êtes ceux qui m'encourage à reprendre à fond l'écriture. Pleins d'amour sur vous 💛
L'histoire démarre doucement, j'espère que ça vous plaît !
❣️ L.O.V.E. ❣️
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