Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvée allongée dans cet appartement avec Thomas. La seule différence, c'est que cette fois, j'étais dans ses bras. Ma tête contre son torse, et un bras l'enlaçant, je ne voulais plus le lâcher. Il avait passé les siens autour de moi également, et caressait mes cheveux avec délicatesse.

J'avais retrouvé mon Thomas.

Même si je n'avais plus aucune énergie, je me sentais bien, là, sur le sol et dans ses bras. Il y avait longtemps que je n'avais pas autant pleuré. Je devais avoir les yeux tellement gonflés que je devais probablement ressembler à Gollum pour sûr. Je ne préférais même pas relever la tête.

Dans ce silence, on entendait que notre respiration, et moi je pouvais écouter les battements de son cœur dans sa poitrine. C'était comme une berceuse, mais il ne fallait pas que je m'endorme au sol.

Peu importe mon facies à cet instant, je décidais tout de même de me redresser sur un coude pour observer le beau blond en-dessous de moi. Il m'observait avec tellement de tendresse, bien que ses yeux étaient aussi rouges que les miens. Il me dévoilait tout avec un seul regard, je pouvais enfin ressentir cet amour qui m'avait tant manquée à travers lui.

Il est à moi, ce beau blond.
À MOI.

- Je suis en train de m'endormir sur toi, dis-je d'une voix fatiguée. J'ai peur de te baver dessus.

Ça le fait rire, et je finis par me rallonger, cette fois sur le côté pour pouvoir le regarder. Il m'imite, et ne cesse de sourire. Il relève sa main gauche vers mon visage pour dégager mes longs cheveux de celui-ci.

- Crois-moi, là maintenant, je m'en fiche pas mal que tu me baves dessus, gloussa le garçon.

- Je peux dormir ici ce soir ? demandai-je alors que son pouce glissait sur ma joue.

- Bien sûr, je vais prévenir Dylan.

Il attrape son portable pour s'exécuter. Ce sera aussi le signal pour Olly que nous nous sommes réconciliés. Le pauvre, il m'avait vue chialer pendant deux jours sans savoir quoi faire à par me tendre des mouchoirs et m'essuyer le nez.

On pourrait très bien aller s'allonger dans son lit, mais je crois que lui comme moi n'avions plus la force de faire quoi que ce soit à par nous regarder.

Après qu'il eut reposé son portable, je vis son bras droit qui se trouvait allongé au sol. Il le remarqua, et je le sentis se crisper. Mais maintenant qu'il m'avait tout révélée, pouvais-je lui relever la manche ? Pouvais-je voir ses cicatrices ?

Tout doucement, j'approche mes mains de son bras, et il ne dit rien. Je vois dans son regard qu'il est inquiet, mais qu'il me laisse faire. Je retrousse donc la manche de son pull pour enfin dévoiler ses blessures du passé. Je ne les avais pas bien vu, mais elles ne semblaient pas récentes. Elles avaient blanchi avec le temps, même les plus grosses sur ses poignets. Contrairement à ce qu'il m'avait dit, elles ne sont plus du tout enflées. Il n'avait juste pas voulu me montrer l'état de sa peau toute entière.

Je glisse mon index de son poignet jusqu'à son coude, sentant de petite bosse chaque fois que je caressais une cicatrice.

- Je sais ce que tu te dis Bie... Mais tu n'es pas responsable, me rassurait-il tout en me laissant faire.

Comment ne pas se le dire ? Comment ne pas se sentir responsable après ce qu'il avait dit ? Même s'il avait été en pleine crise à ce moment-là, il y avait une part de vérité dans ses mots.

- Il me faudra du temps, avant que je ne me sente plus coupable de ça... lui dis-je enfin, l'esprit dans le vague.

Si un jour j'y arrivais. Ce n'était même pas sûr.

- Après ce que tu as vécu avec ton père, j'ose te faire ça. Je suis un monstre. Comment tu peux encore m'aimer ? me demanda-t-il, anxieux de ma réponse.

- J'ai jamais cessé Thomas, je t'ai toujours aimé, lui souris-je alors que je redescendais sa manche. Et visiblement, ce n'est pas ça qui va me stopper.

Il ouvre la bouche, mais la referme aussitôt, semblant trop ému pour parler. Il se redresse sur son coude droit, posant sa main libre sur ma joue, et s'approche pour embrasser tendrement mes lèvres. Je réponds passionnément à ce baiser, baiser dont je ne me lasserai jamais.

- Je suis désolé d'être comme ça. Désolé de surréagir pour tout et pour rien, désolé d'être trop sensible. Je sais que tu m'as appris à ne plus me considérer comme un gars faible, mais toi, t'es mon plus gros point faible Bobbie.

Front contre front, je l'écoute parler, les yeux fermés, et je sens mon cœur s'affoler à chacun des mots qui passent la barrière de ses lèvres.

- Alors c'est encore pire, mais je suis tellement plus heureux avec toi... murmura-t-il. Quoiqu'il arrive, je ne te quitterai plus jamais, je te suivrais n'importe où s'il le faut, et si tu veux encore de moi.

- Tu serais... Tu sacrifierais tout pour moi ? m'enquis-je, surprise.

Il se recule pour croiser mon regard, et me souris.

- J'ai bien compris durant ces trois dernières années que sans toi, je ne suis rien. C'est excessif, je sais, mais je suis comme ça. Je suis Thomas, qui prends tout trop à cœur, mais je suis aussi Thomas qui est fou amoureux de Bobbie Beryl.

Sur ses derniers mots, je passe mes bras autour de sa nuque et l'approche de moi pour l'embrasser avec passion. Et même si ça parait fou tout ce qu'il me dit, c'est réciproque.

- Je ne te quitterai plus jamais, plus jamais Thomas, lui dis-je entre deux baisers.

Je le sens sourire contre mes lèvres, et il passe une main dans le creux de ma taille pour me rapprocher de lui.

- Tu crois aux âmes-sœurs ? me questionna-t-il soudainement, embrassant ma joue.

- Oui, dis-je en souriant, fermant les yeux en sentant ses lèvres se balader sur mon visage. Je crois en toi et en moi. Je l'ai toujours pensé.

Il rigole dans mon cou, me serrant fermement contre lui. Et tout comme lui, je n'avais jamais été aussi heureuse qu'en étant dans ses bras.

*

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On n'est pas dimanche, MAIS ON FÊTE LES 10K DE LECTURE SUR AS I AM !
Merci infiniment d'être aussi nombreux à lire cette histoire (même vous les lecteurs fantômes, merci de lire même si vous êtres très discrets mdr ça me fait plaisir). Vous me rendez heureuse. 💛

❣️ L.O.V.E. ❣️