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Chapitre 7: La jeune fille de la plage

Yuki feuilletait les pages d'un livre illustré de l'Odyssée. Du haut de ses huit ans, elle était émerveillée en découvrant les récits épiques des héros de l'Olympe, tels qu'Hercule ou Achilles. Cependant, elle était encore plus fascinée par les monstres qu'ils combattaient. Le lion de Némée, les manticores, les sirènes, le Cerbère ou les cyclopes. Toutes ces créatures, aujourd'hui disparues, lui inspiraient le respect et la peur. Tout comme les demi-dieux, elle aurait voulu les affronter en face à face, et les terrasser pour que son nom rentre dans l'histoire ! Surtout que, même au vingt-et-unième siècle, ce n'était pas ce qui manquait. Avec Savior qui invoquait des Familiers de plus en plus puissants, le monde avait besoin, plus que jamais, d'Esper capable de les arrêter. C'est pourquoi le plus grand rêve de la rouquine était d'un jour intégrer les rangs d'élite de la fondation ESP, ces « superhéros » des temps modernes qui se battaient dans l'ombre pour préserver la paix sur Terre.

— Yuki, tu devrais travailler. Tu auras d'autres occasions de lire ça après tes devoirs, la sermonna son père en lui retirant son livre des mains.

— Mais, papa ! protesta vivement la fillette. On s'en fiche de savoir deux mille Kanjis ! Ça sert à rien pour tuer des monstres !

Natsu Fuyuku asséna une pichenette sur le front de sa fille en affichant une moue mi-agacée, mi-amusée.

— Tu ne tueras rien du tout, jeune fille ! Avant de rejoindre ESP, tu me feras le plaisir d'apprendre tes Kanjis. En plus, ce ne sont pas des monstres. Ce sont des êtres vivants, comme toi et moi.

— C'est pas ce que dit Viktor Volkov !

— Ah ! Mais si tu écoutes ce vieux crouton qui se croit meilleur que tout le monde, on ne s'en sortira jamais... C'est un idiot, et c'est à cause de gens comme lui qu'ESP et Savior sont incapables de trouver des terrains d'entente. Les Familiers sont des créatures extraordinaires. Certaines ont fait rêver des générations entières sans jamais faire de mal à personne. Regarde Nessie. Est-ce que c'est un monstre assoiffé de sang, comme ce que prétend Volkov ?

Yuki se mordit la lèvre inférieure.

— Bah... non, mais...

— Voilà, donc c'est réglé. Maintenant, va me réviser ces Kanjis et ne t'approche plus de cet abruti qui n'aspire qu'à semer la discorde. Moi, je suis persuadé qu'un jour, nous parviendrons à tous nous entendre. En tant qu'Esper, c'est mon rôle et je ferai tout pour que ça arrive. Toi aussi, à l'avenir, tu devras réfléchir à ce que signifie vraiment « être un héros ». Est-ce que c'est un destructeur ? Un sauveur ? Ou bien un protecteur ?

Sans ajouter un mot, Natsu repartit, laissant sa fille en plein dilemme intérieur. Même si son jeune âge ne lui permettait pas encore de saisir le véritable sens de ces paroles, Yuki était suffisamment intelligente pour comprendre qu'elle faisait très certainement fausse route. Toutefois, sa fierté d'enfant l'empêchait de l'admettre.

Alors pourquoi continuait-elle à raisonner comme une gamine de huit ans, dix ans plus tard ?

**

Arthus laissa sa nouvelle « amie » se reposer dans sa chambre, le temps qu'elle reprenne suffisamment de forces pour rentrer chez elle. Il descendit à la cafétéria, où l'attendait une personne tout aussi étrange que la rouquine. La fille de la plage, assise seule à une table dans un coin de la pièce savourait un chocolat chaud d'un air insouciant. En voilà une attitude peu commune pour quelqu'un qui avait frôlé la mort.

Après avoir fait fuir les autres chiens, ou plutôt les Gallytrots de la même façon que le premier, l'adolescent s'était mis en tête de ramener Yuki jusqu'au dortoir pour l'interroger loin des regards indiscrets. Cependant, il était beaucoup trop affaibli par les combats successifs. Et c'est là que cette adolescente, qui aurait dû être traumatisée par l'attaque, s'était proposée pour l'aider en guise de remerciements.

Lorsqu'Arthus s'approcha d'elle, un détail lui sauta aux yeux : le bas du jean ensanglanté de l'inconnue était déchiré, mais aucune blessure n'était visible. Pas même la moindre petite entaille. Rien. Sa peau était totalement lisse et sans défaut. Pourtant, l'adolescent savait ce qu'il avait vu : les chiens l'avaient mordue profondément et traînée derrière eux. Avait-il déliré à cause de la fatigue, à ce moment-là ? Impossible. La jeune fille boitait clairement sur le chemin qui séparait la plage du dortoir.

— Ah, te revoilà ! Comment elle va ? lança joyeusement la blonde, un sourire radieux sur les lèvres.

— Yuki s'en sortira. Elle a juste besoin de se reposer.

— Super, alors ! J'avais peur qu'elle ait été blessée à cause de moi. D'ailleurs, merci encore de m'avoir sauvée !

— C'est normal. Mais, c'était quoi ces bestioles ? demanda Arthus, d'un air volontairement perdu. J'en ai jamais vu dans le coin. Et qu'est-ce que tu as fait pour les énerver comme ça ? Tu as essayé de leur voler leurs gamelles, ou quoi ?

La jeune fille réfléchit quelques secondes, avant de répondre en haussant les épaules :

— Aucune idée. Je rentrais de cours quand j'ai reçu une alerte tornade sur mon portable. Alors, je me suis dépêchée et ces gros chiens ont débarqué de nulle part...

— Une alerte tornade ? Est-ce que c'est pour ça qu'il n'y avait personne dans la rue ?

— Bonne question. J'avoue que c'est la première fois que ça arrive ici. Peut-être que le temps a rendu les animaux nerveux, qui sait ?

— Euh... Oui. Ça peut expliquer.

Le garçon soupira intérieurement de soulagement. Au moins, il n'allait pas devoir inventer une excuse tirée par les cheveux pour justifier l'agressivité anormale des molosses ni leur taille puisque son interlocutrice n'avait même pas l'air de l'avoir relevée.

— Sinon, je crois qu'on a sauté une étape, reprit cette dernière en riant. Moi, c'est Misty Borhn. Je suis élève en seconde. Je suis arrivée en ville au début de l'année, mais je ne viens pas beaucoup en cours, du coup, j'imagine qu'on ne s'est jamais croisé.

— Effectivement, c'est la première fois. Je m'appelle Arthus Leclipse et je vis ici.

— Enchantée ! J'ai pas grand-chose sur moi, là, mais je te paierai un repas à la cantine pour te remercier, promis.

— Oh, ne t'inquiète pas. C'était normal.

— Non, c'est pas normal ! La plupart des gens auraient juste fui en voyant ces gros chiens, donc j'ai une dette envers toi, et cette fille rousse là... Sa tête me dit quelque chose, d'ailleurs. C'est pas une championne d'escrime, ou un truc du genre ?

— J'avoue que j'en ai aucune idée, déclara Arthus, mal à l'aise. On s'est rencontré il y a quelques heures...

— Ah, d'accord. En tout cas, je vais devoir y aller, mais remercie-la pour moi quand elle se réveillera. Si jamais je la recroise aussi, je lui paierai un verre, promis !

Sur ces mots, Misty se leva d'un bond et quitta le réfectoire au pas de course. Elle était vraiment une pile électrique. Arthus, qui préférait le calme, n'était pas mécontent de se retrouver enfin seul avec ses pensées.

Cependant, ce répit fut de courte durée. L'adolescent eut à peine le temps d'avaler un cookie pour récupérer quelques forces que Yuki apparut dans son champ de vision. Même si ses jambes tremblaient légèrement, elle semblait s'être remise puisqu'elle avait été capable de descendre les escaliers sans aide. Elle le fit bien comprendre à Arthus en échangeant des chaussons qu'elle lui avait emprunté contre ses bottes pleines de sable.

— Tu es certaine que ça va ? lança-t-il depuis la cafétéria. Tu peux rester, si tu as besoin de plus de repos.

— Merci, mais non merci. Ton idiot de coloc risque de rentrer d'une seconde à l'autre et je ne veux pas recommencer à jouer les étrangères. J'ai plus le courage.

— Je suis sûr qu'il ne se rendrait même pas compte que tu as perdu ton accent.

Yuki s'esclaffa. C'était la première fois qu'Arthus l'entendait rire sincèrement. Il trouvait quelque chose d'assez agréable dans son hilarité, presque innocent, comme s'il n'avait finalement en face de lui qu'une simple fille de son âge comme n'importe quelle autre. Elle était bien loin du monstre qui avait failli le transpercer sans pitié.

— Bon. Là-dessus, j'y vais ! Si tu revois des atrocités dans le coin, contacte-moi. Je t'ai laissé mon numéro dans ta chambre. Par pitié, juste, ne le donne pas à l'autre abruti...

— D'accord je n'hésiterai pas à...

Arthus s'arrêta net dans sa phrase. Une minute. Il n'avait plus de portable à cause d'une certaine personne présente avec lui ! Alors que la rouquine s'apprêtait à sortir du dortoir, il se leva brutalement pour l'interpeler.

— Attends un peu, toi ! Et mon téléphone, alors ? Je l'ai payé une fortune !

L'Esper se retourna, et lui répondit d'une voix faussement naïve :

— Ah, oui. J'avais oublié ce détail... Tu devrais passer à Rond-Point. Il parait qu'ils ont de super promos en ce moment !

Puis elle referma la porte derrière elle. Arthus lâcha un soupir. Quel calvaire, cette fille. Au moins, il ne risquait pas de la revoir de sitôt, et tant mieux. Plus il se tiendrait loin d'elle, et plus vite il retrouverait une vie tranquille et sans histoire. Mais, était-ce vraiment ce qu'il désirait toujours ?

Sans conviction, il remonta lentement dans sa chambre, en espérant que, lorsqu'il rouvrirait les yeux le lendemain, les choses seraient redevenues calmes.

Tard dans la soirée, David revint finalement de son excursion, les mains vides. Le pauvre garçon expliqua à son ami qu'il avait cherché près d'une heure le portefeuille de Yuki, en vain. Puis, alors qu'il s'était rendu au commissariat pour simplement signaler la perte, il avait fini par passer plusieurs heures au poste à cause de l'alerte, et n'était sorti que quelques minutes avant son retour. Toute cette histoire de tornade imaginaire rajouta une nouvelle question sur la longue liste de celles qui s'étaient accumulées durant la journée.

Dans son lit, Arthus contemplait le plafond. Malgré la fatigue, il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Son esprit repassait en boucle les images des événements de cette journée. De plus, son corps lui faisait souffrir le martyr. Même plusieurs heures après la bataille, les séquelles des combats étaient encore bien visibles sur sa peau, constellée d'entailles et d'éraflures.

Alors qu'il regardait ses mains, couvertes de pansements, il repensa aux paroles de Yuki et son cœur se serra.

— Un monstre, moi ? Ne me fais pas rire...

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