Mon oncle Bastien est un type super sympa, à la peau brune, les yeux marron clairs, les cheveux noirs, le visage rond et un énorme sourire éternel sur ses lèvres.

On passe beaucoup de temps avec lui dès qu'on peut. Tante Lison et lui ont toujours été très proches. En descendant, je la vis se jeter dans ses bras. Gaël et moi nous précipitâmes dans ses bras à notre tour. Il nous dit en riant :

-Ça va les jeunes ?

-Ouais,répondit Gaël.

-Nickel,criais-je !

-Attention mes tympans, Arsenic, répliqua-t-il en riant !!!

Ça faisait du bien de le revoir. La maison s'est soudain animée, comme si elle avait été endormie après la départ d'oncle Bastien. Nous passâmes le dîner à rire de ses blagues, à discuter avec animation. Pour une fois nous ne voulions pas aller nous coucher. Une fois dans ma chambre, je vis Éric assis face à mon bureau, en train de pianoter sur mon ordinateur. Il avait l'air soucieux.

Je m'approchais, intriguée. Je ne l'avais jamais vu ainsi, utiliser un ordinateur, je n'avais jamais vu un air aussi soucieux. Je le questionnais :

-Qu'est-ce-que tu cherches ?

-Des informations.

-Ça,je l'avais deviné. Mais quoi comme infos ?

-Des infos sur le labo de ton oncle.

-Pourquoi?

-Parce que j'ai fouiné dans sa sacoche. Ses rapports sont vraiment étranges. Ils parlent de démons et de trolls.

Pile les créatures dont on avait parler la veille avec Rebecca. J'avais peur de ce qui se passerait si je lisais le rapports de mon oncle.

Éric se tourna vers moi :

-C'est quoi le nom complet du labo de ton oncle, déjà ?

-Attends,tu vas visiter le site internet du labo, je me trompe ?

-Non.

-Mais tu connais le mot de passe du compte d'oncle Bastien ?

-Oui.Mais pas le nom d'utilisateur.

-Moi,je le connais. C'est Nbeaits. Un anagramme de Bastien.

-Le mot de passe c'est GlaëLniosÉemiilAcrisne, avec une majuscule au g, au deuxième l, au e accent aigu et au second a. Des anagrammes de Gaël, Lison, Émilie et Arsenic.

Émilie.Ma mère. Une larme coula sur ma joue. Penser à elle m'était toujours douloureux. Je n'ai jamais su pourquoi. Sans doute à cause du manque que j'avais subi dans mon enfance. Elle m'a toujours manqué.

Éric a dû me voir pleurer, car il tendit sa main glacée vers moi et fit disparaître la larme qui coulait sur ma joue. Ce contact était comme l'effet d'un glaçon qu'on aurait appliquer à pleine main sur ma joue. Je frissonnais. Éric souriais. Il me regarda, et j'eus l'impression que son visage de neige se colorait d'une délicate nuance de rose.

Malgré le froid de ce contact, je voulais qu'il dure. Il avait l'air plus heureux. Je souris malgré moi.

Les couleurs commençaient à lui revenir, et moi, j'avais de plus en plus froid. Sa main sur ma joue devint de plus en plus tiède. Son visage avait prit des couleurs. Les couleurs qu'il devait avoir  de son vivant.

Mais j'avais de plus en plus froid. J'étais engourdie, je ne sentais plus, mes pieds, ni mes mains. J'étais heureuse pour lui, mais je ne sentais plus vraiment mon corps. Je croyais que je m'en allais. Je me sentais partir. Mon corps devenais flasque.

J'étais si bien. J'avais si froid...

J'arrivais plus  respirer, je tombais sur le sol. Je voulais fermer les yeux.J'étais si fatiguée...

Avant de fermer les yeux, je regardais Éric. Il étais beau. Il  avait l'air si... vivant.

Puis,il prit un air horrifié. Et il me lâcha.

Je me remis soudainement à respirer. Je me relevais et le regardais. Il était complètement ahuri, effrayé. Il balbutiait :

-Pardon...je suis désolée, Arsenic, désolée... S'il te plaît, ne m'en veux pas. Je... je ne voulais pas.

-Qu'est-ce-que tu as fait ?

-Je...je... je... j'ai faillis de tuer.

-Pardon?

-Oui.Maman m'avait mit au courant mais je... je ne pensais pas que...  que je l'avais... c'est la... la transfusion de vie.

-La transfusion de vie ? Tu as essayer de passer ma vie dans ton... ton"corps" ?

-On...on peut dire ça comme ça. Je te jure, je l'ai pas fais exprès.  Je te le jure. Promis.

 Je restais silencieuse un bon moment. Je ne comprenais pas qu'Éric puisse faire ça. Il ne l'avait pas fait exprès, c'était sûr. Il en était incapable.

Je me calmais, en prenant une grande inspiration.

Il reprit :

-Maman m'avait prévenu. Elle m'avait dit que ça pouvait arriver. Je ne l'ai pas fais exprès. S'il te plaît, crois-moi.

Je lui fis signe de se taire. Je sentais que je commençais à m'énerver. Mais, je repris vite le dessus. Il était hors de question de me transformer ce soir.

Je m'adressais à Éric :

-Je sais que tu ne l'as pas fais exprès. Je m'en rends bien compte, je ne suis pas idiote non plus. Mais, juste un truc, comment ça se fait que le morts puissent faire ça ?

-C'est...assez rare. Mais maman savait que je l'aurais. Elle dit que c'est un don chez les morts et pas des moindres. Si je voulais, je pourrais revenir à la vie rien qu'avec ça.

-Il y a un truc que je ne comprends pas.

- Quoi donc ?

-Tu as dit que tu pouvais revenir à la vie si tu le voulais. Mais est-ce-que tu voulais être vivant quand tu me touchais ?

-Oui.Je le voulais pour te consoler.

Si c'est pas mignon. Je repris mes esprits rapidement, car j'étais très étonnée de ce que m'avait dit Éric.

Je lui dis, pour changer de sujet :

-Alors,ce site internet ?

Il retourna devant mon ordinateur, puis se concentra sur l'ordinateur,tapant consciencieusement sur le clavier le nom d'utilisateur et le mot de passe de mon oncle. En silence, nous regardâmes la page internet passer du blanc au jaune, avec de multiples dossiers s'étaler sur cette même page, et en haut, un titre.

Mais ce n'était pas le nom du laboratoire de mon oncle.

Il était écrit :

Centre d'Internement Pour Créatures Maléfiques

Au moins, tout est dit.