Tante Lison tomba sur le sol, comme une poupée de chiffon.

Je m'éloignais d'elle, étonnée.

Bon.Si les paroles que j'avais prononcé avaient bien un effet sur elle,elle aurait perdu la mémoire.

Gaël et Rebecca me dévisageaient, étonnés. Je m'avançais silencieusement vers Gaël, me mis derrière son dos, soulevais sont-shirt et posais mes mains sur son dos. Je murmurais doucement un petit air de musique, très doux et assez court. Les blessures commençaient à cicatriser, jusqu'à devenir de fines lignes blanches, courant dans son dos. Puis, celles-ci disparurent.

Gaël se retourna, ne comprenant visiblement pas ce qui lui arrivait. Puis me mettant face à lui, je pris sa main dans la mienne, et j'approchais mon autre main de sa joue meurtrie. Je murmurais à nouveau la même petite chanson, en plus court. Les griffures de sa joue disparurent à la même vitesse que celles de son dos, en passant par l'état de cicatrice. Il avait l'air extrêmement étonné,tout comme Rebecca et moi. Je reculais, étourdie par la guérison miracle et la peut-être perte de mémoire de tante Lison.

J'avais peur de ce que je venais de faire. Mais Rebecca éclata de rire. Gaël et moi la regardâmes, interloqués. Qu'est-ce-qui-ce-passe ?Pourquoi elle rit ?

Une fois calmée, elle ne voulut pas nous expliquer la raison de ce soudain fou rire. Elle se contenta de me répondre :

-Tu devrais te mettre d'autres vêtements, et arrêter de t'énerver la nuit parce qu'un jour, tu vas finir à poil.

-Oh,tu sais, j'ai tellement de vêtements noirs que tante Lison ne s'en rendra pas compte.

-Au fait, qu'est-ce que tu lui as fais, à ta tante ?

-Je sais pas. J'ai juste voulu lui faire oublier ce qu'elle avait vu.J'espère juste que ça va marcher.

-Espères toujours ma p'tite louve. c'est ce qu'il y a de mieux.

-Ma p'tite louve ?

-Ben oui.

-Est-ce-que je t'appelle mon p'tit elfe, moi ?

-Non.C'est ridicule.

-Bon.Et ben p'tite louve c'est ridicule.

-Bon,les filles, vous pouvez m'aider à mettre maman sur le canapé ?

-Tu me laisses monter me changer et je vais te filer un coup de main, ça te va ?

-Situ te dépêches, ça me va.

Je ne me le fis pas dire deux fois. Je montais l'escalier quatre-à-quatre, entrais dans ma chambre et pris un énième t-shirt noir et un énième pantalon noir, et les enfilais après m'être débarrassée de mes loques.

Je redescendis, et aidais à déplacer ma tante. Il commençait à être tard, et Rebecca se rua vers la porte en nous lançant un rapide au revoir, après avoir jeter un rapide coup d'oeil à la pendule dusalon.

Gaël et moi nous dirigeâmes vers le jardin. Une fois dehors, nous allions nous asseoir sur les marches, à regarder les étoiles.

J'engageais la conversation :

-Alors,comme ça, tu t'es fait plaquer ?

-Ouais.Il paraît.

-Qu'est-ce-qui s'est passé ?

-Il paraît que je suis chiant, lourd, pas drôle et idiot.

-Ah bon ? J'étais pas au courant.

-Merci.

-T'aurais préférer que je dise quoi ? "Enfin elle a ouvert les yeux"?

Il éclata de rire. Je mis à rire avec lui. Une fois notre crise de fous rire arrêté, je repris :

-Et tes potes se sont foutus de ta gueule.

-Ouais,sont cons. Ils ont dit que j'étais même pas cape de garder une fille plus d'un mois.

-Ça,par contre, tu m'excuseras mais c'est vrai.

-J'apprécie ton soutien.

-Je t'en pris cousin.

-Rappelles-moi pourquoi je t'ai pas déchiqueté tout à l'heure.

-Un: tu aurais eu des problèmes avec tes parents,

Deux: tu aurais fini en prison,

Trois: je n'aurais pas pût soigner tes blessures.

-Oui mais sans parler de ça ?

-Rien.

-Voilà.

-Tu n'auras pas le dernier mot.

-T'es sûre ?

-Oui.

-Et pourquoi ?

-Moi aussi, j'aurais pût te tuer. J'ai déjà failli tuer Nadia. Deux fois. Qui dit mieux ?

-Bon,d'accord, tu as eu le dernier mot.

-Merci de le reconnaître.

-Et si on rentrait ?

-D'accord.

Nous eûmes largement le temps de préparer le dîner et de finir nos devoirs avant le réveil de tante Lison. Elle se réveilla en sursaut:

-Qu'est-ce-qui c'est passé ?

-Tues rentrée tellement fatiguée que tu t'es écroulée sur le canapé.

-Ça va ? Tu as l'air totalement perdue.

-J'ai fait un rêve super bizarre. Tu avais labourer le dos de Gaël à coup de griffes. Tiens, tu t'es blessée?

-Eh...oui, dis-je en cachant la griffure que j'avais sur l'épaule avec la manche de mon t-shirt.

-Bon,on a fait le dîner, dit Gaël, voyant bien qu'il était temps de changer de sujet.

Nous dinâmes tous ensemble, autour d'une conversation joyeuse et animée.

Le soir, après avoir dîner, au moment de se coucher, Gaël me dit d'une voix semi-basse :

-Tu sais ce que je suis, non ?

-Oui.Bonne nuit, ma vouivre de cousin.

-Bonne nuit, me répondit-il en souriant.