Sa première réaction après avoir regarder mes vêtements en lambeaux,elle regarda Gaël et Rebecca, puis le salon. Elle me dit, d'une voix d'où perçait la colère et la peur :

-Pourquoi tes vêtements sont dans cet état ?

-...

Je ne savais pas quoi répondre. J'étais bloquée, prise au piège,acculée contre un mur. Si je lui disais la vérité, elle ne me croirait pas. Mais je ne sais pas mentir.

Je savais pertinemment que Rebecca ne me serait d'aucun secours. Elle ne pouvait pas lui enlever sa mémoire. Gaël, je ne savais pas.

Tante Lison semblait commencer à s'impatienter.

Je le voyais, elle se tapotait nerveusement les bras. En fin, elle réitéra sa question :

-Arsenic,POURQUOI tes vêtements sont déchirés ? Et Gaël, c'est quoi cette griffure sur ta joue ?

Il ne répondit pas. Je me mis à bégayer :

-Je...tu... enfin... Gaël... et... je... il... on...

-JE VEUX UNE RÉPONSE CLAIRE !!!!

-Mais,je... je... je...

-Maman c'est ma faute.
-Gaël ?

Il avait prit un air penaud, contrarié.

-Je me suis transformé en dragon au milieu du salon, parce que j'étais de mauvais poil. Sonia m'a plaqué. Et mes potes se sont moqués de moi. Et Arsenic qui pense toujours aux autres a essayé de savoir ce qui n'allait pas. Elle a insisté et je me suis transformé.

J'avais alors peur de la réaction de tante Lison. Elle a prit un air inquiet, comme si elle réfléchissait. Puis, elle semblait se calmer, et s'adressa à moi :

-Et,je peux savoir comment tu as fait pour le calmer quand il s'est,soit-disant, transformé en dragon ?

-Ben...Tu devrais lui montrer ton dos, Gaël.

Il s'exécuta. Son dos était en effet recouvert de sillons rouge sang,qui ne coulaient pas.

Ma tante leva les yeux vers moi, horrifiée.

-C'est...c'est toi qui a fait ça ?

-Sion veut.

-Mais...mais... mais...

Je ne voulais pas qu'elle finisse. Je ne voulais pas l'entendre finir sa phrase.

Je voulais partir, mais je ne pouvais pas.

Il m'était impossible de partir. Je ne voulais pas. Je me suis alors approchée de tante Lison, toujours effrayée. J'avançais, presque en transe, vers elle, qui reculait. Elle finit par être acculée contre le mur. Je posais alors mon doigt sur son front, murmurant doucement :

-Ne sois plus là,

Mémoire.

Fait disparaître,

De son esprit,

Les dernières images,

De ce soir.

 De minuscules  images sortirent de sa tête, pour se rapprocher de mon doigt, puis elles se dissipèrent dans l'air.