En les voyant, je me transformais pour de bon.

Je me jetais sur elles en hurlant. Elles se divisèrent en deux groupes: d'un côté, Nadia, Éléna et Marie, de l'autre, Jessica, Diana et Cassandre.

Je me jetais sur le groupe de Nadia, dans le but de la trucider.

Nadia tenta tout ce qu'elle a pu pour m'échapper de nouveau. Arrivées face à un carrefour, Éléna et Marie partirent à gauche. Nadia piqua vers la droite. Et c'est cette dernière que je suivis.

Elle courait de plus en plus vite, mais j'étais toujours plus rapide.

En même temps, il est très difficile de battre un loup-garou à la course.

Elle prit des virages de plus en plus serrés, essaya de me semer du mieux qu'elle put. Mais le mieux n'était pas assez. Un moment où je m'étais rapprochée d'elle, je lui fit une entaille, où l'on voyait les quatre traces de griffes sanguinolentes, plutôt grandes et épaisses.

Elle hurla.

Son hurlement, je n'en tins pas compte. Je n'avais qu'une envie :  la détruire.

Et Nadia continua de courir, plus vite encore, cependant. La peur lui donnait des ailes. Je la suivais. À un moment, elle prit un virage brutale. Je la perdis de vue. J'arrivais face une allée bordée d'arbres, qui menait à une cabane. Je n'eus pas besoin de me fier à mon odorat pour deviner où elle était cachée. Je me suis avancée lentement, en me délectant de l'odeur de peur qui provenait de la cabane. Je l'entendais respirer, son souffle était bruyant, saccadé,rapide.

Plus j'avançais, plus j'étais heureuse. Elle allait enfin payer.J'allais enfin pouvoir me venger.

Mais brutalement, une pensée jaillit dans mon esprit : Est-ce-que je voulais vraiment la tuer ?

Une partie de mon esprit, dominante, répondit oui. Une autre, comme une petite voix, un chuchotement à peine audible répondit : non. Je ne suis pas un monstre.

Je choisis d'écouter la seconde voix. Je ne sentais pas mon état physique changer, mais je ma sentais redevenir de plus en plus humaine.

Prenant conscience de ce que j'étais, j'abandonnais Nadia à sa cabane, en me rappelant que j'avais laissé Rebecca en haut de l'arbre.

Et j'ai pris peur.

Nadia est une grosse saloperie, mais son clan reste un clan de saloperies.

Et elles pourraient faire souffrir Rebecca. À cause de moi.

En prenant conscience de ça, je me ruais vers l'entrée du parc. Et, en effet, elles étaient sous l'arbre était Rebecca. Marie et Cassandre hurlaient de rage, encourageant Diana, Éléna et Jessica à frapper l'arbre où se trouvait mon amie. Elles me faisaient penser aux chiens qui jappent après un chat coincé dans un arbre. J'étais tellement en colère contre elles !! Elles s'apprêtaient à faire souffrir ma seule amie, et ça, elles allaient le payer. Cependant,il ne fallait pas, laisser la haine m'envahir. Si elle me dominait,je risquais de tuer Rebecca en essayant de la protéger.

J eme jetais sur Cassandre et Marie, les assommant d'un énorme coup de poing à l'arrière du crâne. Les autres eurent le temps de se retourner. Jessica et Éléna se jetèrent sur moi, tandis que Diana resta en retrait, sans doute paralysée par la peur. Jessica me donna un énorme coup de pied dans le ventre, que je sentis à peine. Je répliquais en lui saisissant sa jambe, et en la projetant au sol,façon Obélix.

Éléna hésita, puis me lança un coup de poing dans la tête, poing que je pris et serrais assez fort pour le briser puis je la lâchais. Elle s'écroula sur le sol, en hurlant de douleur.

Diana se trouva moins bête que je ne l'imaginais, vu qu'elle partit encourant en direction de la sortie du parc.

En tournant la tête vers Éléna, je vis qu'elle s'était évanouie de douleur.

Je regardais l'arbre dans lequel était réfugiée Rebecca. Je m'adressais à elle, d'une voix gutturale, que je ne reconnu pas comme la mienne :

-Tu vas bien ?

Elle hocha la tête en signe d'approbation, tremblante de peur.

-Tu arriverai à descendre ?

Elle fit non de la tête. Je soupirais. Elle étais tellement serrée contre sa branche que je suis sûre que, si elle avait des griffes,elle les aurait plantées dans l'arbre.

-Bon, écoutes-moi. Je vais monter pour te sortir de là, d'accord ?Promis, je ne te ferais rien.

Nouveau hochement de tête affirmatifs.

J'escaladais l'arbre en un éclair, je pris Rebecca par la taille et sauta au bas de l'arbre. Je repris aussitôt ma forme humaine.

Rebecca avait le teint pâle, ce qui ne m'étonne pas. Elle s'est mise à bégayer :

-Ar...Ar...Arse...Arsenic...tu...tu...tu...es...une...

une...une maudite...

-Oui.C'est ce que Mamia m'a dit.

-Qu...qu...quoi? Ta...ta...ta...gr...grand-mère est...une...une...une maudite ?

-Non.C'était mon grand-père le maudit. Et mon père. Et puis, d'où tu tiens le terme maudit ?

-Je...je t'expliquerais ça plus tard. Est-ce qu'on peut aller chez toi pour en discuter, s'il te plaît ?

-D'accord.

Il était 17 h 45. Gaël devait être rentré. Aïe. Il ne valait mieux pas qu'il voit mes vêtements déchiquetés, sinon, je crains de devoir lui donner des explications débiles et incohérentes.

 Et j'ai super froid.