Chapitre LXX
Je retombais mollement sur les oreillers, épuisée sans savoir pourquoi.
Je me sens seule.
Enfin, j'ai toujours eu l'habitude d'être plus ou moins seule, j'ai même des difficultés à communiquer avec les autres, mais je n'ai jamais vraiment souffert de la solitude. Et je dois avouer que c'est horrible. C'est dans ces cas-là qu'on est heureux d'avoir un fantôme sous la main pour pouvoir lui parler.
Sauf que mon père a prévu des sortes de barrières anti-esprits. Je le demande d'ailleurs comment il a fait. Parce que je ne vois franchement pas grand chose qui pourrait arrêter un esprit, à part les signes religieux, le sel ou des trucs comme ça.
J'aurais jamais pensé qu'il me manquerait autant. C'est horrible.
En fin de compte, je crois que ce n'est pas la solitude qui me fait souffrir, mais l'éloignement d'Éric.
Et voilà !!! Je ressemble aux héroïnes de romance !!!! Encore heureux que je ne me mette pas à déclamer en vers combien il me manque, ça voudrait dire que je suis sérieusement atteinte. Et là, pas moyen de me guérir. En un mot : horrible.
Je m'allonge sur le lit, fatiguée sans savoir pourquoi et pendant que je remue toutes ces pensées dans ma tête, le sommeil m'enlève en douceur à la cruauté de celles-ci.
Une voix en colère me réveilla. Une voix qui grognais des insultes. Mon père, sans doutes. Il semblait traîner un truc très lourd. Aurait-il rapporter un cadavre dans la maison ?
Bon, faut que j'arrête, moi. Je vais finir par me demander si les films d'horreurs et les récents évènements ne m'ont pas rendu à moitié tarée. Et encore : à moitié seulement.
Il finit par revenir dans ma chambre au bout d'environ une demi-heure et une quantité incroyable de vulgarité. Il avait l'air fatigué.
-Excuses-moi, j'ai mis pas mal de temps.
-Combien de temps exactement ? Je me suis endormie dès que tu es parti, ou presque.
-Environ une heure. Et je suis revenu avec ta mère.
-Ah, c'est ça le gros truc que tu traînais ?
-On peut dire ça, oui.
-Laisse-moi deviner, elle n'était pas d'accord, non ?
-Euh... oui... t'as tout à fait raison...
-Ça m'aurait étonné, vu l'état dans lequel tu l'as mise la dernière fois !!
-Je te dispense de tes commentaires !!!!
J'étais morte de rire. Il avait insisté sur les m.
-Et elle est où ?
-Dans la chambre à côté de la tienne. Et je crois qu'elle va dormir longtemps et qu'elle risque de ne pas venir te voir avant un petit moment, désolé.
-Pas grave. Dis, tant que j'y pense, tu comptes laisser ma cheville en compote encore longtemps ?
-Oh, jusqu'à ce que tu te décides à ne pas partir si jamais tu retrouves l'usage de ta jambe. Bon, tu m'excuseras, je vais te chercher des livres et je vais te laisser, j'ai des trucs à faire.
Il sortit de la chambre et revint avec un sac entier de bouquins qu'il posa au pied de mon lit avant de repartir.
Oui, mon père est un psychopathe. Véridique.
Et moi, je me demande si je vais sortir d'ici un jour.
(Voilà, voilà !!!! Il est lààààààà !!! Désolée pour le retard : le manque d'inspiration, que ça s'appelle !!! M'enfin bon, il est là, c'est tout ce qui compte. So : à la prochaine, mes petits poisons adorés !!! :) )
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