Naëdja et moi avons soutenu Rebecca jusqu'au manoir. Une fois là-bas, Rebecca fut soignée et une chambre lui fut assignée jusqu'au retour de ses parents. Dès que Naëdja et moi nous retrouvâmes seule-à-seule, je laissais éclater ma colère :

-POURQUOI VOUS M' AVEZ RAMENÉE ? J'AURAIS PU M'OCCUPER DU CAS DE LA RICHTER UNE BONNE FOIS POUR TOUTE !!!

-Non. D'une part, en raison de Mézaliée, d'autre part, la "Richter" est en partie démone. Ors, les démons tels que nous les connaissons sont des sortes de puissantes entités rattachées aux quatre autres, comme on les appelle. Chacune des personnes composant ce quatuor a trois démons qui leur sont attribués, et seuls leurs équivalents, nos anges, peuvent les détruire.

J'inspirais profondément. Génial. Je n'aurais malheureusement pas le plaisir de terminer la vie de cette espèce de grosse connasse. Ma journée est officiellement foutue. C'est alors qu'un détail me revint en mémoire.

-Dites, c'est quoi ces massacres dont parlait Mézaliée ?

-Ces massacres ?

-Oui. Elle a parlé de massacres à l'encontre de sa communauté, si je reprends ses mots correctement.

-Le problème, c'est qu'on a envoyé personne pour massacrer le peuple des quatre autres. Je pense plutôt qu'un assassin agit contre nos deux communautés.

-Et qu'est-ce-qui vous fait dire ça ?

-Le fait que depuis que ta mère a failli mourir, les agressions à l'encontre des êtres surnaturels a augmenté. Le meurtrier a toujours le même mode opératoire et ne vise QUE les gens comme nous.

Un meurtrier ?! Comme si il n'y avait pas assez de problèmes comme ça !!!

-Tu sais ce que ça veut dire ?

-Je crois que je vais devoir bosser encore plus fort, je me trompe ?

Elle hocha affirmativement la tête. Greuh. Ils veulent tous ma mort, c'est pas possible. Mais maintenant que j'y pense, les meurtres... Ça va faire un mois que la même scène se répète en boucle dans mes rêves... À chaque fois... ce loup-garou qui est sur le point de me tuer avant mon réveil...

-Dites Naëdja, les victimes ne finissent pas généralement la gorge déchiquetée ?

Elle me regardait, étonnée.

-Arsenic, est-ce-qu'il n'y aurait pas quelque chose dont tu voudrais me parler ?

-Avant que me le demandiez, non je n'ai massacré aucune de ces personnes. C'est juste que... je fais des rêves... bizarres. À chaque fois, je suis chez mon oncle et ma tante et il y a ce loup-garou qui est à deux doigts me déchirer la gorge avant que je ne me réveille.

-Le pire, c'est que tu as raison. TOUTES les victimes ont fini la gorge à l'air.