Chapitre LIV
Nous étions debout, face à face. Je ne disais rien. Je me contentais de le fixer. Puis, je finis par lâcher :
-Désolé(e).
Éric avait dit la même chose, en même temps. Nous nous sommes fixés, étonnés. Moi, parce que je ne croyais pas qu'il s'excuserait, mais surtout qu'il aurait cet air aussi affligé. Il enchaîna :
-Pourquoi tu t'excuse ?
-Toi d'abord. Et ne t'esquives pas, s'il te plaît.
-Ok. Désolé de t'avoir embrassé.
-Et pourquoi tu t'excuse pour ça ?
-T'avais pas l'air d'accord...
-Non, c'est juste moi qui suis un boulet. C'est à moi de m'excuser.
Je chancelais. Il me rattrapa juste avant que je touche le sol, me tenant à bouts de bras.
-Hey, ça va ?
-Oui ça... ça va, je... je suis juste crevée, et...
-Oui, c'est bon. Tu devrais t'allonger, d'accord ?
Je hochais la tête et il m'aida à m'allonger. Il avait tiré la couverture sur moi et m'embrassa sur le front. Il allait partir quand je saisis sa main.
-S'il te plaît... Reste...
-D'accord. Je reste.
Il serra ma main dans la sienne, gelée comme d'habitude. Je commençais à fermer les yeux, lentement mais surement. La seule chose qui me maintenait réveillée, c'était ce contact. Je ne fis plus aucun geste, me contentant de regarder mon fantôme adoré, jusqu'à ce que je m'endorme.
Et je fis un rêve étrange.
J'étais chez mon oncle et ma tante. Il faisait sombre, et la maison semblait abandonnée, vide. Ma respiration était saccadée. Du sang coulait de plaies visibles sur mes jambes et sur mes bras. Je tenais une courte épée dans ma main. Je courrais, me précipitant dans toutes les directions. Et j'entendais des grognements, ceux d'un animal. Et quand je me retournais, j'étais face à une tête de loup, qui avait des airs humanoïdes. Je reculais, brandissant l'épée face à moi. Et cet hybride, qu n'était autre qu'un loup-garou, brandit une main pleine de griffes face à moi, et l'abattit sans que je puisse bouger.
Je me suis réveillée en sursaut. Et Éric était toujours là. Il me regardait avec un air étrange, étonné.
-Tu es là depuis longtemps ?
-Il est 8 heures du matin.
-Tu me regardes dormir ?
-Oui. Mais avant que tu m'engueules, c'est toi qui a insisté pour que je reste.
-Ok. Je me la ferme. Et tu m'expliques cette tête bizarre ?
-Rien, tu parles dans ton sommeil. Allez, bouge ton cul, sinon tu vas être en retard à ton entraînement.
-Tu m'espionnes, toi ?
-Ouais.
Je lui lançais mon oreiller à la tronche. Il l'esquiva en rigolant et me tira du lit.
Une nouvelle journée qui commence bien, malgré ce rêve étrange.
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