Chapitre II
Éric n'est pas méchant, mais il est juste un peu envahissant. Et il est mort il y a 100 ans. Oui. Je devrais partir en courant mais on a fait un compromis.
Il embête personne à la maison en échange, il a le droit de me coller. Il avait les cheveux blonds, les yeux bleus et un visage en forme de coeur de son vivant. Il avait 16 ans et faisait à peu près ma taille quand il est mort. Lui ça va, il est pas désagréable à regarder. Mais sa mère, dont il est le portrait craché, et qui aurait dû être très belle de son vivant est un spectre.C'est-à-dire qu'elle porte encore sur elle les mutilations qui lui ont été faites au moment de sa mort. Soit, un énorme trou à la place du coeur, qui laisse bien voir sa colonne vertébrale et sa cage thoracique. Dégoûtant.
Éric me regarde en souriant, puis il me dit d'une voix grave,d'outre-trombe :
-La fille qui détruit ton existence a bien tourné en rond tout à l'heure...
-Tu sais qu'elle va se venger, répondis-je.
-Oui mais de mon côté je me suis bien fendu la pipe.
-Tu pourrais essayer de parler autre chose que ton langage archaïque et démodé. On n'a pas regardé tout ses films idiots pour rien.
-Si tu le dis ! Me répondit il en levant les yeux au ciel.
-Bon si ça ne te dérange je vais aller voir Rebecca en centre-ville, est-ce-que tu pourrais ne pas me suivre s'il te plaît?
-D'accord,fit-il en souriant. Mais prépare-toi à entendre ta tante hurler quand tu rentreras.
-Ok,j'ai compris, soupirais-je. Tu peux venir mais s'il te plaît, essaie de te faire discret.
-Pas de problème.
Au même moment, tante Lison m'appelle en bas :
-Arsenic! Si tu veux aller voir Rebecca c'est maintenant !
-Je descends ! Et je me suis retournée vers Éric, Souviens-toi de ce que je t'ai dis.
J'ai pris mon porte-monnaie sur mon bureau et j'ai descendu l'escalier quatre-à-quatre, Éric sur les talons.
Tante Lison m'attendait en bas. Elle me fit ses dernières recommandations:
-Bon alors, tu connais le discours : -tu ne rentres pas après 20 h 30,
-tu gardes ton téléphone sur toi, -tu ne dépenses pas tout ton argent de poche,
-tu ne quittes pas la ville.
Ton oncle va rentrer tard et, comme je le disais à Gaël,il se peux que tu ne le vois pas ce soir. C'est tout bon ?
-Oui,répondis-je.
-Bon,alors à tout à l'heure, ma grande.
Je quittais la maison légère, le sourire aux lèvres, une incroyable sensation de liberté qui me traverse le corps.
Au centre-ville, j'ai l'habitude de rejoindre Rebecca devant notre librairie préférée. Je la vois devant la vitrine, un grand sourire aux lèvres dès qu'elle m'aperçois. Je la rejoignis et nous entrâmes dans la boutique. Éric décida de rester à l'extérieur.
La librairie était tenue par une tante de Rebecca, qui s'appelle Aline.
Elle a, elle aussi le visage un peu triangulaire, avec des yeux bleus-verts et les cheveux teints en rouge.
Après lui avoir dis bonjour, nous nous sommes rendus vers les romans fantastiques.
Nous sommes sortis de la librairie environ une heure plus tard, nos achats sous les bras. À l'extérieur, Éric semblait s'ennuyer.
-Ah ben en fin, me murmura-t-il, de mon temps, c'était devant les boutiques de vêtements que les filles mettaient des heures !!
-Nous ne sommes pas toutes pareilles, lui sifflais-je entre mes dents.
-Qu'est-ce-que tu dis ? me questionna Rebecca.
-Rien
Elle me dévisagea une poignée de secondes, mais je restais impassible.Elle finit par détourner le regard.
-Excuses.Je croyais que tu avais dit quelque chose, s'expliqua-t-elle.
-De quoi tu t'excuses-tu ? répliquais-je.
Elle me souris. Je lui rendit son sourire. Nous nous sommes rendus au supermarché pour acheter des bonbons, Puis j'ai sentis une odeur familière. Une odeur que je n'avais pas envie de sentir.
Celle de Nadia Richter. Elle venait de la droite et se rapprochait dangereusement. Je murmurais à Rebecca :
-On va à gauche.
-Comment?
-Il y a la Richter qui vient par la droite. Il faut qu'on aille à gauche.
-Ok,je te suis.
Nous nous mîmes à courir. Plus je sentais l'odeur de Nadia s'éloigne mieux je me sentais. La nuit était tombée. Rebecca commençait à trembler et me glissa :
-Il vaudrait mieux qu'on rentre, n'est-ce pas ?
Je me contentais d'approuver.
Nous partîmes en courant en direction de la maison de Rebecca. Nous nous dîmes au revoir. Je regardais l'heure sur mon téléphone. 19 h 43.J'étais en avance.
J'ai marché en direction de ma maison, perdue dans mes pensées. J'avais capté l'odeur de Nadia Richter de loin. Ce n'étais pas inhabituel chez moi, surtout à partir du crépuscule. Mais j'ai remarqué que quelque chose clochait. Je mis une bonne minute avant de me rendre compte qu'Éric ne me suivait plus.
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