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Un manque...

Il était 7 heures du matin. Je me levai pour prendre ma douche et enfin mon petit-déjeuner. Depuis mes 12 ans je prends des cours chez moi, ma mère avait dit que ce serai mieux. J'avais des amis, oui, mais ils avaient souvent beaucoup de peine pour moi et le répétaient aux professeurs. Ça les gênaient eux aussi que je fasse une triste mine tous les jours. Ils n'osaient pas me parler par peur de me blesser, ni me faire des remarques sur mes notes qu'elles soient bonnes ou mauvaises. De la compassion j'en recevais beaucoup, beaucoup trop même, donc mes parents décidèrent d'engager un instituteur qui enseignait chez l'habitant. Mrs Matterson, c'était son nom. Lui, il ne me ménageait pas et j'avoue que ça me faisait du bien. Cela peut paraître bizarre mais me considérer comme n'importe quel autre élève m'aidait. On toqua à la porte, James, le majordome alla ouvrir. C'était lui ; il avait des cheveux grisonnant en broussaille et il portait une paire de lunettes fines qui laissait entrevoir de beaux yeux verrons. Il était souvent vêtu d'un gros manteau marron foncé et d'un pantalon en velours vert. Il posa sa sacoche sur la table et m'adressa un sourire. "Toujours aussi ravissante, Lunna !" déclara-t-il.

Je ne lui répondis que par un simple "merci" et je finis mon bol de céréales. Mr Matterson me frotta les cheveux et partit discuter avec Maria, une femme de chambre que j'aime énormément. Elle était très gentille et affectueuse, elle me rappelait ma grand-mère...Mon père rentra dans la pièce précipitamment et prit tout en parlant au téléphone une biscotte à la confiture de framboise que Maria avait préparé spécialement pour lui. Il m'embrassa sur le front et sortit de la maison pour enfin rejoindre sa belle voiture avec chauffeur dehors. Son travail, c'est sa vie. Moi, c'est mon passé. Quand j'eus enfin finis mon petit-déjeuner, je me rendis dans le bureau pour étudier.

Mr Matterson m'attendait, il m'avait préparé une liste d'exercice de français pour m'exercer. Je travaillais depuis maintenant 1 heure, je redressais la tête et jetai un coup d'œil rapidement vers la feuille où Mr Matterson dessinait quelque chose. Je rejetai de nouveau un regard furtif vers son dessin et je reconnus les traits de Maria.

"Dîtes-moi, depuis quand êtes-vous amoureux de Maria ?" déclarai-je d'un air vicieux.

-Q-Quoi ? Mais que dis-tu Lunna ?!? Je ne suis pas amoureux de Maria ! répondit-il en essayant de cacher son dessin discrètement.

-Ce dessin. Il me prouve que mes soupçons ne sont pas fondés. Vous lui parlez à chaque fois quand vous vous rendez chez moi. Monsieur, je sais reconnaître un homme amoureux vous savez. Ajoutai-je.

-Bon, c'est vrai, j'avoue. Mais ne lui répète pas ! Je ne veux pas lui annoncer tous de suite !

-Très bien. Un conseil, Maria adore les tulipes rouges.

- Oh ! Merci, Lunna ! Je...

-Allez-y ! J'ai finis de toute manière.

-Je te remercie ! Tu es très gentille, Lunna, tu le sais au moins ?

Je ne répondis pas. Il sortit de la pièce et j'entendis la porte d'entrée qui claqua au loin. Un souvenir me vint à l'esprit, j'avais 9 ans, je venais de rentrer de l'école et mon frère du collège. Nous nous précipitâmes dans la salle à manger et Maria nous donna notre goûter. On avait l'habitude, le vendredi soir après les cours, de se raconter notre journée dans ma chambre. Je me jetai sur mon lit et Trayn, mon frère s'assit sur ma chaise de bureau. Il se pencha vers moi et me dit :

" Alors Lunna, tu dois me parler de quelque chose ?"

-Trayn ! Écoute bien ! Je suis amoureuse ! Avais-je répondu, les mains sur les hanches, la tête haute.

-Ah oui ? Mais c'est génial ! Comment s'appelle-t-il ?

-Jordan. Avais-je déclaré fièrement.

-C'est lui qui a volé ton cœur ? avait-il répondu en me chatouillant le haut du ventre.

-Hé ! Criai-je en rigolant.

Il cessa de m'embêter et me caressa doucement la joue. "Je ne veux que personne te fasse de mal. Surtout pas à ton petit cœur. Tu me le présenteras ton amoureux. Oui, tu me les présenteras toujours, à chaque fois que tu tomberas amoureuse. D'accord ?" me chuchota-t-il.

Je lui avais répondu avec un hochement de tête enjoué.

Depuis qu'il n'est plus là, je n'ai jamais voulu retomber amoureuse. Je lui avais promis de lui présenter ceux à qui j'aurai offert mon cœur.

Mais il n'est plus là, disparu, assassiné. Son sourire se figea dans mon esprit. Il était beau mon frère, il devait sûrement avoir beaucoup de succès avec les filles, je supposais. Il m'en n'avait jamais parlé. À croire qu'il n'était pas intéressé. Il avait treize ans, j'en avais dix. J'étais plus jeune et maintenant je suis plus vieille. C'est étrange comment la mort ne vieillie pas, elle est éternelle. La vie, non. Parfois trop courte, parfois trop longue. À quoi sert-elle vraiment ? Pas de réponses claires et logiques. "Lunna, Lunna..." Quelqu'un me secouait légèrement. J'ouvris faiblement une paupière, puis l'autre. C'était Maman. Elle me regardait de ses beaux yeux clairs avec bienveillance et tendresse. Je m'essuyai le visage et je la regardai d'un air interrogateur. "C'est l'heure.» me dit-elle. L'heure ? Je me souviens maintenant, nous sommes le 27 mai. Il y a maintenant 4 ans, jour pour jour que le drame a eu lieu. Le drame de ma vie. Ma mère me tendit une robe noire. Je la saisis et je me déshabillai dans la salle de bain. Quand j'eus enfin terminé, je m'apprêtais à sortir quand j'aperçus mon reflet dans la glace. Je m'approchai de celui-ci et je contemplai mon visage triste. Mes cheveux légèrement ondulés retombaient gracieusement sur mes épaules. Mes yeux bruns clairs qui viraient sur le vert foncé n'avaient pas changé. Ils étaient toujours aussi perturbants, à changer de couleurs selon la luminosité. On m'avait déjà dit que j'étais une jolie fille. Moi, je ne trouve pas. Je n'ai rien de spécial. Je suis juste une fille de 14 ans. Ni trop belle, ni trop laide. J'entendis Maria qui m'appelait depuis le salon. Je descendis les escaliers rapidement et je les rejoignis dehors.

"Lunna, ça fait 10 minutes que Maria t'appelle ! Que faisais-tu ?" me dit ma mère.

-Rien de spécial. Je dessinais. Menti-je.

Tous me regardèrent d'un air ahuri, comme si j'étais une folle qui venait de sortir de l'asile. "Tu dessinais ?" poursuivit mon père.

Maria me décocha un sourire et Maman me dit : "Mais c'est génial ma chérie !"

Je baissai les yeux. Quel être cruel je fais, je leur ai menti...Pourtant ça à l'air de leur faire plaisir...Ce n'est peut-être pas si vilain de mentir...Nous montâmes tous dans la voiture et le chauffeur nous conduisit jusqu'à la salle de cérémonie. LA cérémonie. Celle qui se déroule tous les ans, en hommage à mes défunts êtres adorés. Bizarrement, j'avais toujours une certaine appréhension...Mais ce jour-là, elle était plus forte que d'habitude, comme un mauvais pressentiment... La voix de grand-mère me fit sortir de mes pensées. Elle nous attendait devant la salle, une lueur dans les yeux. Je courais vers elle, le plus vite que je pouvais et quand je l'atteignis, elle me serra contre elle. Des larmes langoureuses longèrent mes joues, je ne pouvais les retenir. Pourtant, je n'avais plus pleuré depuis 4 ans. Une partie de mon enfance reste pourtant encré en moi : "mes pleurs", ma carapace n'a donc pas suffit à arrêter les douloureuses larmes du passé. Elle me prit la main et nous rentrèrent dans la salle. Des personnes nous regardaient ; toujours avec des yeux mélancoliques. Je m'y suis habitué, ça fait partie de moi maintenant. Je m'assis à côté d'elle sur les bancs réservés à la famille des défunts. J'admirai la salle, surtout la grande banderole blanche accrochée au mur qui disait : « Hommage à Will et Trayn Skye, êtres merveilleux. »

Pas de larmes cette fois-ci, juste une douleur à la poitrine, rien de plus. Je détournai le regard vers la gauche : des milliers de bouquets de fleurs y étaient déposés. Mes yeux se brouillèrent quand je vis un petit bouquet de muguet sur le rebord de la fenêtre.

C'était ses fleurs préférés. Trayn m'en offrait tous les ans le jour de mon anniversaire.

La cloche tinta une fois puis deux. Les gens qui étaient restés dehors, rentrèrent dans la salle. Le maire de la ville, Mr Beckerman, commença son discours au troisième coup de cloche. Je n'écoutais pas. C'était le même refrain depuis 4 ans. À force, je le connaissais presque par cœur " Nous vous accueillons tous pour rendre hommage à deux êtres formidables...blablabla...". À la fin du discours, j'allais me lever quand grand-mère posa sa main sur mon épaule me faisant signe de m'asseoir. Pourquoi ? D'habitude après le discours, tout le monde se lèvent et quittent la salle. Je regardais derrière moi, les gens, émus regardaient fixement droit devant eux. Je dirigeai mon regard vers le pupitre. Ma grand-mère entre temps s'était emparée du micro et était monté sur l'estrade. Elle me lança un regard tendre et se mit à parler :

"Tout d'abord je voulais tous vous remercier d'être venus chaque année, rendre hommage à mon mari et à mon petit-fils..."

Elle ravala ses larmes et continua :

"Nous avons presque oubliés notre douleur, tous. Grâce à la vie, au temps qui passe, à votre soutien. Pourtant, je connais quelqu'un qui sombre toujours dans ce malheur. Plus de sourire, plus de joie, plus d'affection. Comme morte. En réalité, le jour de ce drame nous n'avons pas perdus deux proches mais trois. Oui, c'est de toi dont je parle Lunna. Tu étais le rayon de soleil de la famille. La réincarnation de la vie. Si petite en taille, mais avec un si grand cœur. Comment on t'il put t'enlever ta joie de vivre ? Cette situation me rappelle comment les hommes peuvent être cruels et la vie aussi dure. Reviens, mon enfant ! Retrouve le bonheur ! Nous t'aimons tellement..." acheva-t-elle en tremblant.

Mes yeux se perlaient de larmes, mes épaules frissonnaient. Je sortis de la salle en courant, ne retenant plus mes pleurs, mes cris. J'ordonnai au chauffeur de me reconduire chez moi. Quand il vu dans quel état j'étais, il n'hésita pas à faire démarrer la voiture. Les pneus crissèrent sous les gouttes de pluie qui tombaient de plus en plus. Je descendis de la voiture et rentrai dans la maison. Je m'effondrai sur mon lit, en larmes. "J-Je n'en plus, je souhaiterai tellement revenir dans le passé..." soufflai-je, exténuée. Mes paupières se fermèrent délicatement, je fis le vide dans ma tête, je ne voulais plus penser, plus réfléchir...Je m'endormais...

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