T
" Où es-tu...
Mais où as-tu bien pu passer...
Cela fait 3 jours que tu as disparu...
Me voilà si inquiet pour toi...
Je tremble d'effroi pour toi, inquiet de la bêtise que tu as certainement dû faire. Croyant en tes facultés, tes dons spéciaux que la nature t'a accordé, cela n'apaise pourtant pas la peur que je ressens, te pensant si loin. Par manque de voix, tu ne peux appeler les tiens que par la pensée...
Personne ne peut t'entendre.
Je lui ai lu cette histoire... J'ai fait cette erreur.
Dieu, dites-moi qu'elle n'a pas fait ça... Dites-moi, ô par pitié , qu'elle n'est pas entrée dans les abysses marines... Un endroit où elle, petite sirène , rentrerai dans la porte du Tartare, un lieu à la porte de fer et au seuil de bronze... Là où l'on expie ses fautes dans la torture et la souffrance.
Ma douce et gentille petite sirène n'a rien à faire dans la noirceur des abysses. Tu es une femme de lumière, faite pour l'éclat du soleil.
Je prie, je prie si fort pour que je me sois trompé... Je préférerai encore que tu m'aies oublié même à jamais, plutôt qu'il ne t'arrive malheur...
Petite sirène, en rien courageuse, mais bien trop téméraire, bien trop naïve, surtout enfantine, se retrouve perdue dans la nuit, une nuit effrayante qui cache en elle des monstres terrifiants.
Dans les bas fonds de la mer, perdue parmi les algues qui, par leur nombre, l'empêchent tout mouvement. Elle tremble de peur aux bruits qui se rapprochent d'elle... La traçant facilement grâce à l'odeur de son sang. Cachée, elle pleure. Visible à ses yeux, ces monstres effrayants qui raffolent de son éclat, leurs dents si pointues la terrorisent bien plus encore que les harpons des pécheurs.
Essayant de calmer son souffle apeuré, elle s'accroche à son envie d'avoir son bien-aimé à ses côtés. Décidant désespérément d'avancer, son envie de retrouver ses bras est sincère, intense, réelle. Les larmes qu'elle verse sont pour lui.
Quittant comme elle peut les algues qui s'accrochent à sa peau, la tirant et l'emprisonnant, elle pense à lui, ce marin si spécial... Plus elle se débat, plus elle se sent affaibli... Ne voulant pas renoncer, elle se sent affreusement fatiguée. Cette nervosité dans son corps, la pression de l'eau sur sa personne si délicate et si frêle... Ses écailles la faisaient souffrir depuis que cet hideux poisson l'ait transpercé de ses dents pointues.
Voilà bien la première fois qu'elle avait osé frapper l'un des siens. Jusqu'ici, même le plus gros et agressif des requins, ne lui avait fait aucun mal. C'était nouveau pour elle qu'on la menace.
Courage, petite sirène. "
/// FLASH BACK ///
Seul, la nuit tombée, la lumière de mon salon me servait à légèrement m'éclairer, n'aimant pas être totalement plongé dans le noir. Une moustiquaire accrochée à ma fenêtre, regardant le clair de lune, écoutant les vagues, je m'étais perdu dans mes pensées. Egaré dans le temps, seul mon enveloppe charnelle était présente. Ce qui me fit revenir à moi fut le bruit d'un mouvement dans l'eau qui attira mon attention. Vue l'heure, je fus surpris de te savoir encore réveillée mais ton joli minois avait l'air encore un peu endormi. Qu'est-ce qui avait pu te réveiller ?
Seokjin : Arméria ? Qu'est-ce que tu fais ?
Elle me regarda, inquiète. Qu'est-ce qui la perturbait à ce point ? Elle caressa mon visage de sa main mouillée, semblant regarder quelque chose couler le long de de ma joue. Séchant au mieux ce qu'elle regardait sans m'apercevoir que, oui, je pleurais.
Pleurer de tristesse ou de solitude, je ne savais pas. Mon passé et mes mauvaises pensées étaient encore encrés en moi, personne ne peut rien faire pour ça. Je ne dis pas que j'aimerai changer le passé parce qu'il fait de moi ce que je suis aujourd'hui, mais si les choses se seraient passées différemment, peut-être que cela aurait été mieux, je ne sais pas...
Elle serra fortement de ses deux mains, l'une des miennes. Elle les rapprocha de ses lèvres et, doucement, déposa un baiser dessus voulant au mieux me rassurer, me réconforter. Voyant mon expression d'incompréhension, elle lâcha ma main, pour poser les siennes sur son cœur, me regardant droit dans les yeux l'air peiné.
Seokjin : Tu l'as ressenti ?
Elle acquiesça doucement. Elle ressentait toutes les émotions qui vivaient en moi. Je n'en revenais pas... Comment était-ce possible ?
Je baissais la tête, attristé sans savoir réellement pourquoi. Ou peut-être bien désolé de lui faire ressentir tout ce qui devait rester enfoui au fond de moi. De ses deux mains, elle releva mon visage vers le sien. Regardant ses iris bleues semblables au clair de lune, son visage si près du mien, je semblais me perdre dans mes sentiments qu'elle devait ressentir. Dans ses mains, dans ses bras, fermant les yeux qui, incontrôlables, pleuraient sans cesse mais cette fois non pas de tristesse. Je me sentais si bien et rassuré. Ta rencontre avait été pour moi une bénédiction. A quelle étoile, à quel dieu, devais-je tout ce que tu m'offrais ?
Avais-je enfin gagné après toutes ces années de tristesse, un peu de paix ?
Après quelques instants silencieux, semblant me reposer dans ses mains, je senti quelque chose de connu. Cette sensation agréable de nouveau, mon cœur meurtri devint fiévreux, chaud d'amour. Je sentis ses lèvres fondre sur les miennes dans un baiser amoureux.
Restant à mes côtés à regarder le clair de lune jusqu'à ce que je m'endorme au pied de ma baie vitrée.
/// FIN FLASH BACK ///
Voilà quatre jours que Arméria a disparu et je me sens au plus mal. Chaque matin, c'est tristement que j'attend au même endroit celle qui me donne l'impression de vivre. M'en veut-elle au point de partir ? Non, c'est autre chose. Je le ressens de cette manière. Elle... Elle, je le sais, je le sens,... Elle ne m'abandonnerait pas...
J'ai écrit durant son absence. Ecrit des pages, des tas de lignes et de paragraphes, jours et nuits essayant de penser à autre chose, voulant m'enlever de l'esprit qu'elle pleure quelque part en danger. Je les sens sur mon visage, ses larmes chaudes coulant sur mes joues ou les siennes. J'ai un poids énorme et douloureux sur le cœur, j'arrive de ce fait à écrire toute cette souffrance avec des phrases merveilleuses. C'est triste de devoir souffrir pour écrire des merveilles.
Sans que je ne sache comment, entre nous, il y a une parfaite connexion, en si peu de temps. Le ciel, le destin ont été bien cruels de nous faire nous aimer de façon si intense, si fusionnelle.
Parfois, lorsque j'ai le cœur serré, lorsque je me sens seul, quand j'en ai besoin, elle apparaît comme si elle n'était qu'un rêve. J'ai l'impression qu'elle peut lire en moi comme dans un livre ouvert.
Suite à sa disparition, même dans ma maison, je ne me sens pas à l'aise. J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose, qui lui arrive malheur. Hélas, je ne peux rien faire pour lui venir en aide, je me sens comme un bon à rien. C'est insupportable toute cette attente qui me tranche l'âme. Ne dit-on pas que plus on est absent, moins le manque se fait ressentir au fil du temps ? De toute évidence, pas toujours.
Comme d'habitude, la seule chose qui arrive à me calmer est l'océan. Alors j'avais loué une barque sous les yeux intrigués du vendeur. Je lui avais simplement dit que j'allais chercher de l'inspiration sur l'océan. Naviguant seul sous un soleil radieux, l'eau est calme. Comme une douce fleur de lotus reposant sur l'eau paisiblement, me voilà allongé dans mon mini-bateau, les yeux fermés à essayer d'apaiser mes émotions en fredonnant à nouveau la mélodie de ma mère.
Le soleil chauffe mon visage, l'eau froide que touche ma main tempère la température de mon corps. Durant des heures, je suis resté là sans bouger, les yeux fermés.
Quelque chose touche ma main mais cela ne me fait pas pour autant bouger car, je me sens aussi calme que les vagues. En ce moment-même, un sentiment heureux me parcoure entièrement. L'air de rien, faisant mine que mon inquiétude n'a jamais été présente, vaste blague, ma barque tangue, accueillant une nouvelle personne à bord.
Restant statique, seules mes lèvres bougent pour afficher un doux sourire. Toujours aveuglé par mes yeux clos tournés vers le ciel, je sens quelque chose glisser sur moi, réclamant une embrassade. M'enlaçant le cou de ses deux bras fins et, reconnaissant cette fine odeur de menthe, je répond en reproduisant délicatement la même chose. Je serre le corps mouillé de ma sirène enfin retrouvé, le visage enfoui dans sa chevelure blonde, la serrant encore plus fort contre moi apaisé de toute inquiétude.
Ouvrant enfin les yeux.
Seokjin : Te voilà enfin...
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