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Marchant sur le sable fin de la plage lors de la marrée basse vers 13h environ, je fixe l'océan alors que Namjoon cherche désespérément mon prix en pestant contre moi d'avoir oublié quelque chose d'aussi précieux. Un objet auquel je ne suis même pas réellement attaché. Je me souviens où j'ai rencontré cette femme, nous avons largement dépassé l'endroit. Je m'arrête face à cette vaste étendue d'eau mystérieuse, appréciant simplement le vent et le bruit des vagues, regardant au loin, toujours plus loin, jusqu'à ce que Namjoon ne se lasse et ne revienne vers moi alors que que je le regarde essoufflé de sa course.
Namjoon : C'est pas la peine, il a dû être emporté par la mer.
Seokjin : Certainement, oui. Rien de franchement étonnant.
Namjoon : Franchement... C'était la récompense pour ton dur travail, tu devrais être plus attentif et soigneux. C'est tellement dommage.
Seokjin : La meilleure des récompenses ce sont les bons retours que j'ai concernant mes histoires. Ce bibelot encombrant ne m'est d'aucune utilité.
Namjoon : Je suppose que je ne pourrais pas te faire changer d'avis sur ça.
A nouveau, mes yeux se dirigent vers l'horizon, créant un silence entre nous deux. Absorbé par mes pensées, j'entend mon ami soupirer tout en regardant malgré tout une dernière fois autour de lui.
Namjoon : On fait quoi maintenant ?
Seokjin : Je rentre chez moi, j'ai du travail.
Namjoon : Du travail ?! Tu as des idées pour une nouvelle histoire ?
Seokjin : Oui.
Namjoon : YAAAS !
Je prend le chemin du retour, le pas hâtif. Entre temps, Namjoon a prit le chemin de sa maison prenant soin de me saluer au passage, ce que je lui rend d'un bref signe de main. Honnêtement, l'avoir comme ami m'aide énormément. Si il n'était pas là, ma vie serait tellement vide et ennuyeuse, rien de réellement passionnant. Je suppose que d'avoir des amis est essentiel dans la vie. Malgré tout, même si on aime être seul, que l'on fuit la foule, la solitude peut avoir des aspects pesants. Aussi seul qu'on peut être, on a au moins besoin d'une personne, juste une suffit.
" Un marin comme moi n'a que faire de la terre. Sa vie reste la mer, ce bleu profond m'attire à lui, me séduit sans réellement en savoir la raison. Il regorge de choses mystérieuses, de trésors, que tous ignorent encore. Nous avons encore tant de choses à savoir sur ce bleu de l'eau. Chaque action de ma vie m'emmène à cet océan de lumière et aujourd'hui, il m'a amené à toi.
C'est un soir de pleine lune où je rentrais au port après une longue journée que j'ai fait la rencontre d'un être merveilleux. Je ne pouvais pas la rater, elle portait sur elle un tel éclat qu'elle faisait de l'ombre à la lune éternelle. Créature de la mer, tu avais l'âme de l'océan dans tes bras. Inaccessible amie mais si divine, c'est pour toi, toi seule, que j'écris ces lignes. C'est réellement merveilleux d'avoir, par hasard, rencontré quelqu'un comme toi.
C'est dans ton regard et ton sourire que j'ai trouvé en moi, la force de continuer à vivre.
Tu as réveillé en moi l'inspiration d'un nouveau monde. Un monde peut-être caché quelque part qui vient de renaître ou alors, comme des ignares, nous ignorions votre existence. Vous pouviez vivre en paix, faisant de vous, des êtres de légendes. Une partie curieuse de moi est attirée par toi. J'aimerai tant savoir. Apprends-moi tout ce que je ne connais pas de toi, voir ce monde qui est le tien, encore plus beau que dans mes rêves... "
- Chapitre 1; page 3
Installé à mon bureau à taper des lignes sur mon ordinateur, les lunettes sur le visage, sans voir le temps défiler et n'ayant pas mangé au déjeuner, j'avais passé ma journée à écrire les premières pages de mon livre. Ignorant les messages de Namjoon, concentré ou hésitant sur certaines phrases ou mots, je m'étais arrêté pour le moment. Agrippant mes cheveux, me torturant l'esprit pour trouver comment tourner la phrase à laquelle je pense, une façon jolie d'écrire ce paragraphe, avec des mots simples et courts.
Je pris une pause, allant chercher un bol de pâtes instantanées que je me fis chauffer. Des baguettes à la main et mon bol chaud, j'ouvre ma baie vitrée sur la marrée qui commence à remonter doucement mais encore loin d'arriver à ma hauteur. Je m'assois et mange mon repas, regardant ma plus vielle et plus fidèle amie : la mer, cette vaste étendue bleu marine qui m'accompagne et m'inspire jour et nuit.
Silencieusement, je me demande encore comment rédiger mes lignes tout en observant sur mes marches visibles quelques coquillages ou algues qui attendent de retrouver la mer.
Je ne veux pas une histoire compliquée à comprendre, juste une belle histoire. Je me demande quel en ressortira le plus beau chapitre.
Alors que le crépuscule venait de laisser place à la nuit, une émotion m'emporte. Nous sommes si différents... Je regrette de ne pas lui avoir adressé la parole. J'espére au plus profond de moi qu'elle revienne, tout comme elle l'a fait hier, que son regard lumineux m'apparaisse et qu'elle replonge tout au fond de moi.
Posant mon bol au sol à côté de moi, je repense aux années derrière moi. Les années de collège ou de lycée qui m'avaient tant torturé. Peut-être que ma dernière œuvre a eu tant de succès car elle était une partie de moi, de mon âme, de ma vie. Le harcèlement... Cette histoire reflète ma vie passée.
Ce trophée que j'ai perdu peut bien rester au fond de la mer, je n'en ai rien à faire, je n'en ai pas besoin. Etre récompensé pour avoir écrit une histoire inspirée de ma vie d'avant voilà ce qu'il représente pour moi, je ne veux pas être récompensé pour avoir tant souffert par le passé. Ce qu'on m'a fait a changé mon regard sur le monde. Je ne l'oublierai jamais.
Mais si seulement il n'y avait eu que ça... La confiance donnée pour rien car tous ceux que j'ai connu ont finit par m'oublier, me laisser de côté. Le rejet et l'abandon étaient aussi présents. Trop gentil ou peureux, tout le monde me mentait mais je ne disais rien. Quand on me frappait, je fermais les yeux me disant que j'étais certainement fautif. Devant les autres, montrait mon plus beau sourire mais pleurait à chaudes larmes lorsque je me cachais derrière un mur invisible ou que je plongeais dans mon lit. Je me disais que tout devait s'arrêter, que je n'étais fautif de rien. Je devais changer et faire changer les choses... Je le disais mais ce n'était pas ce que je faisais. Je suis comme ça.
Je reste seul pour ne blesser personne. Pourtant, j'ai tant de choses à donner et je le fais à travers mes histoires. Ce n'est pas si mal de se plonger dans l'imaginaire de façon continuelle, ça fait rêver.
Il faut se sentir mal pour écrire. Quand on va bien, on ne pense pas à rédiger des lignes. Peut-être que le bonheur ne s'écrit pas, je ne trouve pas la réponse à cela. Souvent ceux qui écrivent le mieux sont ceux qui se sentent le moins bien. Il faut avoir du vécu pour faire une œuvre tranchante qui raconte une réelle souffrance.
Je remarque un petit point noir ; un petit crabe grimpant sur les marches de béton en face de moi. Je me lève, le rejoignant doucement et le prend dans ma main pour le regarder les yeux brillants. Ce qui me fait sourire c'est qu'il y a quelques jours, Namjoon aurait payé cher pour en avoir un dans la main. Souvent, il me raconte que si il va sur la plage, c'est pour en voir. Avec les marrées montantes et descendantes, il y a toujours de nouvelles choses à découvrir sur le sable ou dans les rochers. C'est fascinant.
Regardant ce petit animal qui ne bouge pas le sourire aux lèvres, je m'approche du bord. L'eau remonte et est si proche de moi.
Seokjin : Tu n'as rien à faire sur mes marches, petit crabe, regagne donc l'océan.
Je le jette doucement dans l'eau et ne le vois plus. L'eau commence à toucher mes pieds, alors je décide de remonter mes escaliers tranquillement jusqu'à sentir quelque chose qui vient de me heurter la tête. Quelque chose de douloureux, semblable à une pierre, qui attire mon attention dans la direction dont il provient.
Seokjin : Aish... C'est quoi ?
Frottant douloureusement la zone touchée, je regarde l'horizon, n'apercevant que de l'eau. Ne me doutant pas une seule seconde que tu étais juste en-dessous de moi, sous l'eau.
Remontant les marches et fermant la baie vitrée une fois rentré, je tire les rideaux, ne voyant pas que tu es là, assisse sur l'unes des marches à regarder l'océan d'un air triste et songeur. De tes yeux clairs et brillants émane une immense tristesse alors que tes cheveux colorés de rose et de blond bougent légèrement au rythme de cette légère brise maritime. Moi, seul dans mon bureau où une fenêtre assez haute pour empêcher l'eau de rentrer est ouverte et laisse entrer l'air de la mer, j'essaie de continuer mes écrits. Dans cette pièce, anciennement la chambre de mes parents, j'espère et prie pour que je puisse, un jour, te voir de nouveau.
Je fais de toi, l'héroïne principale de mon histoire.
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