Chapitre treizième
(Ariane)
Ce matin, je me levais le sourire aux lèvres. J’allais enfin revoir Grégoire !! Je n’avais presque pas dormi de la nuit tellement j’étais impatiente d’entamer le voyage du retour. J’avais par ailleurs passé la majeure partie de ma soirée à parler avec Carmen. Cette dernière était très intriguée par le fait qu’Alaric nous accompagne. Elle avait eu ce regard qui disait qu’elle en savait plus qu’elle ne le disait mais avait refusé de s’étendre plus sur le sujet.
Cependant, j'étais nerveuse à l'idée de revoir ma mère. La discussion que j'aurai avec elle n'allait pas être une partie de plaisir. Heureusement, je ne serai pas seule. Carmen sera avec moi. Et Alaric aussi, même si je ne suis pas tout à fait sûre que sa présence change grand chose. Peut-être même que ma manipulatrice de mère arrivera à le faire changer d'avis et nous forcera à nous marier ensemble.. Non ! Il ne faut pas partir défaitiste ! Tout va bien se passer. Et puis, je vais revoir Grégoire !
- Ariane, êtes-vous bientôt prête ?
La voix posée de Carmen me fit sursauter. J'étais tellement prise dans mes réflexions que je ne l'avais pas entendue arrivée.
- Oui, il ne me reste plus qu'à attacher mes cheveux.
(Carmen, 1 heure plus tôt)
Je marchais dans les couloirs à la recherche de Pia. Cette jeune fille était renseignée sur tout ce qui ce passait dans cette demeure. Elle voyait et entendait tout. C'était la fille de l'un des nombreux cuisiniers de ce somptueux manoir. Elle aussi se débrouillait bien en cuisine. Cependant Pia avait été affectée au service d'Ariane lors de son séjour ici. Mais Pia connaisait bien les habitudes de Monsieur de Sombreval, travaillant depuis longtemps pour lui. Il paraîtrait qu'il l'aurait embauchée après que Monsieur et Madame de Sombreval l'aient virée pour avoir volé un petit bout de pain rassi dans les ordures. Suite à cet événement, le père de Pia aurait rejoint les rangs des cuisiniers d'Alaric. L'on dit qu'à cette époque, il n'y avait pas besoin d'un nouveau cuisinier, mais que le père de Pia avait tout de même été engagé par bonté de coeur. Quand à la mère de la jeune fille, elle était morte en lui donnant naissance. Cela était en monnaie courante malheureusement. Surtout dans les familles n'ayant pas beaucoup d'argent et ne pouvant donc pas payer de médecin. Ces femmes acouchaient alors chez elles, la plupart du temps avec leur mère pour les aider et une fois de temps en temps, une "sorcière", selon la société, une femme pratiquant la médecine naturelle, venaient en renfort.
Je voulais en apprendre plus sur les intentions du maître de maison quant à Ariane. Je désirais également en savoir plus sur sa situation familiale. Depuis notre arrivée, je n'ai entendu parler qu'une seule fois de ses parents, et ce n'était que dans le cadre du mariage forcé entre lui et mon petit cygne. Mariage qui n'aurait finalement pas lieu. Enfin... en théorie.
Je trouvais Pia dans la salle à manger principale, en train d'allumer la cheminée en compagnie d'un beau jeune homme aux cheveux châtains. Ce n'était pas la première fois que je les voyais ensemble. Ces deux-là avaient l'air très complice. Leur vue me fit sourire. Une vieille dame comme moi ne peut que se réjouir du bonheur de deux jeunes s'aimant.
Je décidais de faire demi tour pour de ne pas les déranger, mais Pia m'avait déjà remarquée.
- Carmen ! Comme va ?
(Alaric, pendant ce temps)
- Alaric !
Je me retournais juste à temps pour voir Lucia débouler dans ma chambre. Moi qui voulais me préparer tranquillement, c'est rapé...
- Lucia, qu'est-ce qui t'amène de si bon matin dans ma chambre ?
- Il se trouve que j'ai réfléchi.
- Vraiment ? commentais-je d'un air moqueur.
Cela me valut un regard noir de ma très chère petite soeur.
- Si, veramente ! Et donc, j'en suis venue à la conclusion suivante: si tu pars, qui va s'occuper de notre petit voleur masqué ?
- Nicolas.
- Hum. Mais dans ce cas, je pourrais être utile. Après tout, deux têtes valent mieux qu'une.
- Il en est hors de question ! Tu restes loin de tout ça, Lucia.
- Mais enfin Alaric !
- C'est non Lucia. Je refuse que tu sois exposée. Et Nicolas est du même avis.
La jeune femme fit aussitôt la moue. Je savais bien qu'elle avait envie de résoudre ce mystère, mais elle le prenait trop à la légère. Ce n'était pas un jeu. Cet homme pouvait se révéler dangereux et je refusais qu'elle soit exposée.
- Cette fois, tu ne m'auras pas avec tes yeux de biche.
- Très bien, très bien. Je serais sage comme une image.
Il y avait quelque chose dans son regard qui ne m'inspirait pas confiance. Comme si elle ne me disait pas tout. Mais je ne voulais pas me disputer avec elle avant de partir, aussi laissais-je couler pour cette fois. De toute façon, je savais que Nicolas veillerait bien sur elle; je pouvais compter sur lui.
- Perfetto ! Autre chose ?
- Si ! Quelle est la vraie raison pour laquelle tu accompagnes Ariane ?
- Pardon ?
- On m'a dit que c'était pour parler avec sa mère afin d'annuler le mariage. Mais nous savons tout les deux que tu n'as pas besoin d'y aller en personne, alors pourquoi faire ce long voyage Alaric ?
- Hé bien, c'est l'occasion de retourner en France ! Et puis, j'avoue que je suis curieux de voir à quoi ressemble ce Grégoire de Clairval.
- Je le savais ! In realtà, tu es jaloux et tu veux voir pourquoi elle le préfère à toi !
- N'importe quoi ! Tu vas chercher trop loin Lucia. Pour moi, elle n'est encore qu'une inconnue avec qui je ne veux pas me marier. Je n'ai aucun sentiments pour elle et tu le sais. Cependant, je préfère m'assurer qu'elle soit entre de bonnes mains. Elle a l'air d'être une gentille fille et même si ce n'était pas le cas, personne ne mérite de vivre ce que tu as vécu. Je veux juste être sûr qu'il ne lui arrive pas la même chose. Surtout que je doute que quelqu'un la sorte de là, si cela arrivait.
- Oui, tu as raison. Mais de ce qu'elle m'a dit, il a l'air d'être un homme tout à fait respectable.
- Je l'espère bien.
- Petite question, s'il s'avérait, ce dont je doute, qu'il soit dangereux, que ferais-tu ?
- Je la dissuaderais de se marier avec.
- Hum, et que lui proposerais-tu à la place ?
- Comme ça, qu'est-ce que je lui proposerai ?
- Hé bien, elle ne pourrait pas retourner vivre avec ses parents et sa soeur et ne pourrait pas non plus vivre seule. Alors où irait-elle ?
- Je n'en sait rien et ce n'est pas mon problème.
- Veramente ?
- Veramente.
- Si tu le dis... Bref, tu me rapporteras des produits français n'est-ce pas ?
- Bien sûr ! Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?
- Je t'ai fait une petite liste, Pia te la donnera.
- Une liste, carrément ?
- Oui, il faut bien que ton voyage me soit bénéfique, rétorqua-t-elle avec un clin d'oeil. Bon, je te laisse te préparer, je crois que tu voulais faire un tour à cheval avant de partir ?
- En effet, mais tu as considérablement écourté ma promenade...
- Ce fut un plaisir pour moi aussi, grand frère adoré, répliqua-t-elle en riant.
Je grommelais un "t'es pas croyable" avant de filer finir de me changer et rejoindre Nicolas dans l'écurie.
***
Ça y est. Il est temps de partir. Je regarde ma "fiancée" faire ses adieux à Lucia, Nicolas, ainsi qu'au personnel domestique. Lucia, fidèle à elle-même, se perdit en embrassades et recommendations, notamment, des "n'oublies pas de m'écrire", "n'hésites pas à embêter Alaric et dis moi s'il est pénible", "et surtout, racontes moi comment ça se passe avec Grégoire!", ainsi de suite.
Après une bonne trentaine de minutes, nous pûmes enfin nous mettre en route. Je me retrouvais donc assis dans la première calèche avec Dame Ariane et Dame Carmen. La vieille dame commença alors à broder, tout en fredonnant un poème qui m'était jusque là inconnu.
" Vole l'oiseau chantant,
porté par le vent.
Tout autour de lui n'est que bonheur.
C'est l'oiseau migrateur.
Vole l'oiseau dans les cieux,
celui-ci est miraculeux.
Partout où il passe,
l'on s'amasse.
Vole l'oiseau du temps,
tu m'en diras tant.
Avec lui viennent les nouvelles heureuses,
tout comme ses chansons joyeuses."
- Madame, quel est le sens de ces paroles ? demandais-je réellement intrigué.
Elle leva alors ses yeux plissés vers moi. Son visage ridé se fendit alors d'un doux sourire, celui habituellement réservé aux enfants.
- À vous de le découvrir jeune homme.
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Coucou !!
J'espère que vous allez bien et que vous passez de bonnes vacances ! 😃
Je suis désolée pour cette longue absence d'activité. Il y a-t-il encore des personnes qui lisent mon histoire ? Si oui, votre avis sur ce chapitre et l'histoire en général serait le bienvenue ^^
Bref, bisous et bonne soirée
Arella <3
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