Chapitre cinquième
( Ariane )
En rentrant, je tombai nez à nez avec ma mère. Celle-ci m'attendait sur le pas de la porte.
- Tu t'es bien amusée, à ce que je vois. Tu as même reçu une de ces affreuses bêtes que tu affectionnes tant, fit-elle avec dédain.
- Il s'agit d'un cheval, mère. Un cheval, répliquai-je, excédée.
- Où vas-tu comme ça ?
- Me changer.
- Très bien. Il est vrai que tu empestes la transpiration et le crottin. Je t'attends dans le grand salon, alors fait vite.
Je partis sans me retourner : je ne voulais plus la voir.
Je pris une douche bien chaude, presque brûlante, afin de me préparer à ce qui allait suivre. Je m'habillai aussi simplement que me le permettait mon extravagante garde-robe. En d'autres termes : une robe bleue foncé bouffante, plus ou moins banale, dépourvue d'ornements clinquants. Je décidai également de laisser mes cheveux lâches et de ne pas mettre de bijoux.
Lorsque j'arrivai dans le grand salon, je découvris ma mère et mon père en train de parler. Je ne distinguais pas ce qu'ils se disaient et je m'en moquais pas mal, à vrai dire. J'émis un petit raclement de gorge afin de leur signaler ma présence, comme il était d'usage dans cette famille.
- Ah, Ariane, fit ma génitrice, nullement ravie de me voir alors que c'était elle qui m'avait demandé de venir. Ton père allait justement partir.
Elle lui lança un regard appuyé qui le fit s'en aller en poussant un soupir. C'était toujours comme cela : il faisait tout ce que ma mère lui ordonnait. Ma mère dirigeait tout ici, c'était elle qui avait l'autorité et personne, ou presque, n'osait s'opposer à elle, que ce soient les serviteurs ou les autres habitants du village plus haut placés. Chacun savait qu'il risquait très gros en lui tenant tête et elle était réputée pour n'avoir aucune compassion et pour pourrir la vie de ses ennemis, si elle ne décidait pas, avant, de les rayer de la surface de la terre. Elle était crainte de tous, y compris de son mari, et en profitait énormément.
- Bien. Dès demain matin, tu suivras des cours qui te permettront de te familiariser avec la culture italienne et avec la langue de Dante. Car même si ton mari parle français et italien, il faudrait que tu puisses te débrouiller avec les serviteurs ainsi qu'avec les autres personnes.
Je hochais de la tête mais ne prêtai pas grande attention à ce qu'elle me disait. Je savais bien qu'il fallait que j'en apprenne plus sur l'Italie si j'allais vivre là-bas, mais la réalité était que je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas quitter tout ce que je connaissais, ma patrie et Grégoire ! Mais, j'étais tout de même contente de m'éloigner de cette soi-disant famille qui était la mienne. J'aurais pourtant préféré que cela se fasse dans d'autres circonstances...
- Ton premier cours commencera à 7 heures, tu n'as pas intérêt à être en retard, c'est moi qui te le dis !
- C'est tout de même un peu tôt...
- Je m'en moque éperdument. Tu pars bientôt, alors autant utiliser un maximum le temps qui est à notre disposition.
- D'accord. Je peux partir maintenant ? demandai-je d'un ton impatient.
- Ne sois pas en retard pour le dîner !
Je partis sans rien dire. Après tout, que vouliez-vous répondre à cela ? " Oui, maman chérie, je serai même en avance ! " ? Non merci, ce n'est pas pour moi. La seule fois où j'ai, prétendument, été en retard, c'était parce que ma très chère famille avait avancé l'heure et que je n'étais pas au courant. Peu importait, je m'en fichais complètement. A vrai dire, j'avais même envie d'être en retard juste pour l'énerver.
Ce matin, je m'étais levée à 6 heures afin de me préparer et ne pas être en retard pour le cours. Je l'avais déjà, volontairement, été la veille au soir, à l'heure du repas et cela n'avait pas du tout plu à ma mère. Lorsque j'arrivai dans la salle où se déroulerait ma leçon, je découvris mon professeur d'italien. C'était un homme de quarante ans, les cheveux noir foncé, les yeux brun-jaune et la moustache bien brossée. Il était grand et fin.
- Buongiorno !
- Bonjour, répondis-je avec un sourire timide.
- Nous allons commencer par apprendre les bases, reprit-il avec un fort accent.
Les cours s'enchaînèrent toute la journée, si bien que, lorsque l'heure du souper arriva, j'étais complètement épuisée. A vrai dire, je n'avais même pas envie de me rendre à ce repas. Heureusement pour moi, ma mère était partie pour des affaires et ne serait pas de retour avant deux jours. Cela ma permit donc de ne pas assister à ce foutu repas et d'aller manger avec Carmen, à la place. Carmen habitait une petite maison en pierres, située au fond du jardin. Enfant, je me réfugiais souvent dans cette maison accueillante. Contrairement à la demeure dans laquelle j'habitais, elle était chaleureuse et j'étais toujours la bienvenue ici. Carmen me prenait sur ses genoux et me racontait des histoires plus extraordinaires les unes que les autres. Elle m'expliquait aussi comment imiter le chant des oiseaux, comment trouver de la nourriture en forêt et me déplacer silencieusement. Ce soir-là, je n'eus pas d'histoire, non, mais Carmen me fit un massage pour me détendre et je m'endormis entre ses mains bienveillantes.
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Coucou tout le monde !
Voici enfin le chapitre 5, j'espère qu'il vous aura plu !! 😊
Concernant le chapitre 6, je ne pourrais malheureusement pas le sortir avant un bon moment. 😢 Mes semestrielles commencent demain et je n'aurai pas le temps d'écrire à cause de mes révisons. Désolé 😣
A bientôt !
Arella <3
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