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Chapitre 41: Vie et mort

Deux jours plus tard, Yoann mourut. Honnêtement, je ne pensais pas qu'il tiendrait aussi longtemps. Mais même si je m'étais préparé à ce moment, sa mort fut un véritable coup dur.

Je venais le voir chaque matin, alors que la plupart des élémentaires dormaient encore. Je m'asseyais à côté de lui et lui racontais les progrès que j'avais faits sur mon don.

C'était bien la seule chose que je pouvais faire pour me vider l'esprit. Continuer à m'entrainer, comme je le faisais avec Yoann il n'y a pas si longtemps.

Je ne sais pas pourquoi je m'obstinais à lui parler, alors qu'il n'entendait rien. Son esprit était ailleurs. La seule chose qui le maintenait en vie c'était ce foutu tube à oxygène.

Son état n'avait cessé de se détériorer au fil des jours. Ses blessures étaient trop graves pour pouvoir être soignées.

J'étais avec Charlotte quand j'ai sentis le lien se briser, disparaître à jamais. Je n'ai pas eu besoin de parler pour qu'elle comprenne. Après tout, elle était une élémentaire de l'Esprit.

Il n'y eu pas de cérémonie, les élémentaires lui avait déjà rendus hommages il y plusieurs jours, lors de la commémoration collective.

Son enterrement fut comme il l'aurait souhaité. Sobre, silencieux. Pas de longs discours, pas de crises de larmes, pas de fleurs.

Je ne cessais de me repasser en boucle les paroles d'Eliott.

« Je te promets que ça passera ».

Elles me servaient de mantra. Elles me donnaient de l'espoir. A force de me le répéter, j'allais bien finir par y croire.

— Tu le vois, lui aussi ? interrogeai Charlotte.

Elle se tourna vers moi, un sourcil arqué.

— Comme Mary, précisai-je. Est-ce que tu peux le voir ?Est-ce qu'il peut encore te parler ?

— Je ne le vois pas en ce moment, mais ça ne veut pas dire qu'il n'est pas là.

Je soupirai. J'aurais aimé qu'elle me réponde que oui, elle le voyait. Peut-être que ça m'aurait rassuré, que j'aurais pu me dire qu'il existait encore, quelque part. Mais d'un autre côté, je n'étais pas sûr que je l'aurais cru. La limite entre la folie et la réalité est fine, surtout lorsqu'on est un élémentaire de l'Esprit.

Je marchais à pas lent. Les rayons du soleil filtraient à travers le feuillage des arbres. Il faisait beau, ce jour-là. Et ça m'énervait. Ça m'énervait que le soleil continue à briller alors que Yoann était mort. Comme si cela n'avait pas d'importance.

Mon pied frappa un caillou posé sur le sol, il alla rouler plusieurs mètres plus loin et se perdit dans un buisson.

Je me sentais stupide, à haïr le soleil.

« Je sais que pour l'instant ton futur te semble noir et empli de désespoir. Mais je te promets que ça passera. »

J'espérais de tout mon être qu'il avait raison.

— Kléa m'a dit qu'elle n'irait pas sur Caij.

Charlotte tourna la tête vers moi. Elle me sourit.

— Je sais.

— Tu ne viendras pas non plus.

Ce n'était pas une question. Je savais qu'elle ne monterait pas à bord d'un des vaisseaux.

— Pourquoi ? demandai-je simplement.

Elle s'arrêta au milieu du chemin. Puis me fit face.

—  Kléa a d'autres plans en tête. Elle a beau haïr la plupart des humains, elle n'est pas prête à abandonner cette planète. Et tu sais, tous les élémentaires ne partirons pas sur Caij. Certains resteront, et il faudra bien des gens pour continuer à essayer de faire progresser les choses ici.

Elles souhaitaient continuer à se battre lorsqu'on leur offrait une possibilité de vivre tranquille. Ce n'était pas mon choix, mais je respectais le leur. Après tout, elle avait consacré leur vie à cela, elle n'avait jamais rien connu d'autre. Je comprenais qu'elles ne puissent pas se résoudre à tout abandonner pour partir loin d'ici.

Mais je ne pouvais pas en faire autant. J'avais une sœur de treize ans sous ma responsabilité maintenant. J'avais déjà trop perdu durant cette guerre. Désormais, je me devais de passer à autre chose.

Je voulais traverser l'espace. Jouer de la guitare. Apprendre un métier. Construire une vie. Construire quelque chose de durable, qui ne menaçait pas de s'écrouler du jour au lendemain.

Je voulais continuer à apprendre à me servir de mon don, parmi des gens qui en savaient plus sur les éléments que tous les élémentaires de la Terre réunis.

C'était une opportunité qui s'offrait à moi. Une chance, pour changer un peu des derniers mois de malchance qui s'étaient succédés.

C'était ce à quoi j'avais aspiré toute ma vie.

— Ton cousin ne pourra pas te tuer si tu viens sur le vaisseau avec nous.

Je savais que cette tentative pour qu'elle m'accompagne ne fonctionnerait pas avant même qu'elle me réponde.

— Je ne vais pas fuir. Je ne vais pas le laisser me dicter mes actes. Personne ne l'a jamais fait, et Emile ne sera pas le premier.

Elle ne changerait jamais. Elle aurait beau couper ses cheveux, avoir de nouvelles cicatrices, de nouveaux tatouages, elle ne changerait jamais. Elle resterait fidèle à elle-même jusqu'à la fin. C'était ça qui lui donnait tout son charme. Cette flamme qui brillait en elle, sans jamais s'éteindre, sans jamais vaciller. Une flamme vive. Brûlante et robuste.

— Au fait, tu ne m'as jamais dit comment tu étais au courant, dis-je.

— Au courant de quoi ?

Je me remis en marche.

— Quand je t'ai appelée lorsque j'étais au centre de recherches, tu m'as dit « qu'ils arrivaient », en parlant des Caijis. Comment tu le savais ?

Charlotte ria doucement. Elle passa une main dans ses cheveux courts, chassant la mèche qui barrait son front.

— Les élémentaires de l'Esprit ont toujours eu... une sorte de connexion avec les Caijis.

Je fronçais les sourcils.

— Quel genre de connexion ?

Elle soupira en haussant les épaules.

— C'est compliqué à expliquer... C'est un peu comme une présence qu'on ressent. Parfois, une voix qui nous guide. Pas une voix comme quand je te parle, c'est beaucoup plus complexe que ça. Une sorte d'instinct, de pressentiment, tu vois ?

J'hochai la tête, même si je n'étais pas sûr d'avoir compris. On marcha encore plusieurs minutes, sans dire un mot.

— Elle est silencieuse, cette forêt.

Je me tournai vers Charlotte en souriant. Pour moi, elle était loin d'être silencieuse. Beaucoup de bruits me parvenaient, que ce soient les brindilles qui craquaient sous le poids des bêtes, le clapotement distinct de l'eau dans un trou, trop léger pour être causé par un animal, ou bien le bruissement des bosquets, le frémissement des feuilles. Et puis, plus éloigné, le frottement des ailes d'un oiseau qui prenait son envol. Et encore, c'était sans compter les sons qu'émettaient les toutes petites bestioles.

Parfois, mon don me paraissait plus être une malédiction qu'un avantage. Mais ce n'était heureusement pas toujours le cas. Au final, j'appréciais bien de pouvoir entendre tout ce que les autres ne percevaient pas. J'aimais à penser que mon monde était plus vaste que celui des autres, plus riche, plus précis. Yoann comprenait cela. Nous vivions dans le même monde. Désormais, j'y étais à nouveau seul. Incompris. Différent.

Peut-être était-ce une des raisons pourquoi je m'entendais bien avec Charlotte. Elle aussi, vivait dans son monde. Elle aussi, devait se sentir incomprise, sûrement plus que moi d'ailleurs.

— Est-ce qu'il y aura un lien entre nous aussi ? Lorsque j'aurais rejoint les Caijis, tu penses que ce serait possible ?

Avoir un lien avec elle, avec cette planète, avec ceux qui y vivait et qui ne monteraient pas sur le vaisseau avec moi.

Malgré ma réelle envie de partir avec les Caijis, je ne pouvais pas m'empêcher d'éprouver du regret à l'idée de me séparer de certaines personnes.

Les tentacules immatériels et remplies de pouvoir de Charlotte effleurèrent ma peau.

— Il y a toujours eu un lien entre nous, Sam. Depuis le jour où on s'est rencontrés.

J'accélérai le pas pour arriver à sa hauteur.

— Pourquoi tu m'as épargné, ce jour-là ? Tu avais dit que tu ne voulais pas prendre le risque de tuer un élémentaire. Mais maintenant que je connais mieux, je doute que c'était vrai.

Un sourire étira le coin de ses lèvres. Elle tourna la tête vers moi, ancrant ses yeux hypnotisant dans les miens.

— J'ai su que tu étais le fils de Christophe le moment où je t'ai vu.

— On ne se ressemblait pas tant que ça.

— Physiquement, non. Mais de mon point de vue, tu lui ressembles beaucoup plus que tu ne le pense.

J'ignorai ce qu'elle voulait dire. Parlait d'elle d'une aura ? De notre esprit ? D'autre chose ? Au fond, ça n'avait pas vraiment d'importance. Je prenais cela comme un compliment. Après tout, mon père, même absent, avait été celui qui m'avait permis de tenir toutes ses années. Comme une figure à qui s'accrocher, un héros d'enfance.

Je ne l'avais jamais vraiment retrouvé. Le petit garçon du centre de recherches était seulement un fragment de sa mémoire. Ou peut-être était-ce de la mienne ? Peut-être étais-je tellement désespéré à l'idée de le revoir un jour que j'avais voulu le faire revivre.

Certes, j'avais vu son nom sur une liste. Mais mon père avait été arrêté des années auparavant. Il était en réalité peu probable qu'il ait vécu tout ce temps dans le centre de recherches.

Alors peut-être que cet enfant n'avait jamais été mon père, que j'avais seulement réussi à me convaincre que c'était lui.

Ou peut-être que c'était bien lui.

Je ne savais pas. Personne ne le savait et personne ne le saurait jamais.

Certaines choses sont tout simplement destinées à rester des mystères.

Merci d'avoir lu !

Petit sondage : vous pensez que le petit garçon était le père de Samuel ou qu'il avait refusé de voir la vérité ? ^^

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