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Chapitre 29 : Dérapage

En fin de journée, je rejoignis Kléa et Eliott pendant qu'ils écoutaient - avec plus ou moins d'attention - le discours de leur chef qui leur annonçait le programme du lendemain.

Quand elle m'aperçut, Kléa attrapa Eliott par le bras et se détacha du groupe pour me rejoindre.

- Alors ? Tu as réussi à récupérer le badge ? m'interrogea-t-elle.

Non, et je n'avais aucune idée de la façon dont je devais m'y prendre. Honnêtement, je n'y avais pas vraiment réfléchi. Ma conversation avec Charlotte plus tôt dans la journée m'avait perturbé, je n'avais pas réussi à penser à autre chose les heures suivantes.

Pendant un instant, l'idée d'interroger Kléa à ce sujet me traversa l'esprit, mais je me ravisai rapidement. A quoi aurait-ce servi ? J'étais persuadée qu'elle n'était pas plus au courant que moi. Et si jamais elle l'était, elle n'en parlerait jamais devant Eliott.

- Il garde toujours son badge sur lui, c'est impossible de lui voler.

Kléa réfléchit un instant, avant de reprendre la parole.

- Dans ce cas on doit trouver une autre entrée.

- Pourquoi les autres entrées n'auraient-elles pas besoin d'un badge ? fit judicieusement remarquer Eliott.

La jeune fille se tourna vers lui.

- On ne cherche pas une entrée moins sécurisée, mais moins exposée.

Mon ami fronça les sourcils, l'air inquiet.

- Moins exposée ? Pourquoi ça ? Qu'est-ce que tu veux faire ?

Un sourire étira le coin de ses lèvres.

-Je vais essayer de forcer la porte.

*

Nous étions de retour à l'étage -2, à trois cette fois-ci. Etonnamment, je me sentais bien plus rassuré avec Kléa à mes côtés. Peut-être parce qu'elle avait plus d'expérience dans ce domaine, elle semblait savoir ce qu'elle faisait.

Je supposais qu'elle était plus habituée que moi, néanmoins je ne savais pas depuis combien de temps elle avait rejoint l'Association. En réalité, les élémentaires ne parlaient pas vraiment de leur passé. Yoann m'avait dit quelques mots sur son ancienne vie, mais c'était bien le seul. Charlotte était la deuxième personne avec laquelle je discutais le plus, cependant je me rendais compte désormais que je ne connaissais presque rien d'elle.

Tout ce que je savais, c'était que ses parents étaient des élémentaires, et qu'ils avaient été tués par son oncle. Je n'avais aucune idée de comment elle avait trouvé l'Association, ni même comment elle avait survécu jusque-là. Où était-elle allée quand ses parents avaient été assassinés ? Avait-elle déjà ses pouvoirs ? Ou bien s'étaient-ils déclenchés plus tard ?

Etre seul le jour où son don se manifeste est probablement une des pires expériences qu'on pouvait vivre, surtout lorsque l'élément en question était aussi complexe que celui de l'Esprit.

Si ses parents ne lui avaient rien appris, je me demandais bien qui l'avait fait, parce qu'apprendre à contrôler un tel pouvoir ne devait pas être simple.

Quoique, après réflexion, elle ne semblait pas le maitriser si bien que ça. A plusieurs reprises, elle m'avait donné l'impression d'être dépassé par son don. Comme si son corps ne suffisait pas à le contenir, qu'il était bien trop grand pour une jeune fille comme elle. Serait-elle une personne totalement différente si elle avait hérité d'un autre élément ?

Oui, à coup sûr.

De la même façon que je ne serais pas moi sans les vibrations.

- Qu'est-ce qu'on fera une fois que tu auras réussi à ouvrir la porte ? demanda Eliott. Je ne pense pas qu'une poignée totalement congelée passe inaperçue auprès des scientifiques.

- C'est peu probable, en effet, rétorqua-t-elle.

- Tu n'as pas répondu à ma question.

Kléa soupira et tourna brièvement la tête vers lui.

- Tout dépendra de ce qu'on trouvera.

- Il faudrait peut-être prévoir une issue de secours au cas où on croise un scientifique, tu ne crois pas ?

La jeune élémentaire ne prit pas la peine de répondre. J'ignorai si c'était parce-qu'elle ne voulait pas faire part de son plan à un humain, ou juste parce-qu'il l'énervait à parler sans cesse.

Elle n'avait pas vraiment l'air de se mettre à sa place. Ou alors, peut-être en avait-elle réellement rien à faire de lui, c'était une possibilité à considérer.

Je savais qu'elle n'appréciait pas les humains, mais avait-elle une autre raison que les nouvelles lois ? Avait-elle vécu une mauvaise expérience avec eux ?

Je n'en savais rien.

- Samuel, approche, m'appela Kléa.

Elle s'était arrêté devant une porte ressemblant fortement à celle de la veille, à la différence près qu'elle était située de l'autre côté du centre de recherches. Nous n'avions encore croisé personne, et j'en étais bien heureux.

Comprenant ce qu'elle voulait de moi, je me plaçai derrière la porte et me concentrai afin de déterminer s'il y avait une quelconque menace derrière. Comme la fois dernière, j'expirai tout l'air de mes poumons et fermai les yeux.

Je dus puiser dans mes dernières ressources pour réussir à discerner quelque chose. Ma nuit presque blanche de la vieille m'avait fatigué, plus que je ne voulais bien l'admettre.

L'image mit un certain temps à se former. Les ondes continuaient de grésiller tout autour de moi.

Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz...

Toujours ce bourdonnement qui résonnait dans le coin supérieur droit de mon crâne, à chaque fois que je me concentrais. Ce n'était pas la sensation la plus agréable du monde, mais je m'y étais fait avec le temps. Même si cette nouvelle façon d'utiliser mon don amplifiait ce bruit, l'amenant à la limite du supportable.

Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz...

Encore ce couloir...

Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz...

Et ces portes sur les côtés...

Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz... Zzzz.... Zzzz... Zzzz...

Pas de mouvement...

Avant que je n'aie le temps d'avertir Kléa, je fus brusquement ramené à moi par un éclat de voix.

Je rouvris les yeux et manquai de perdre l'équilibre. Une douleur me vrilla le crâne, le mur m'empêcha de tomber à terre.

Je ne compris pas tout de suite ce qui se passait, le paysage tournait autour de moi.

J'aperçus une silhouette vague qui semblait s'adresser à mes deux compagnons. Le visage d'Eliott trahissait sa panique, tandis que celui de Kléa était totalement fermé.

Elle tendit le bras. Je sentis l'air s'alourdir brusquement, les vibrations crépitaient.
Une lance de glace se forma dans sa main. Elle n'hésita pas.

La lance fusa jusqu'à l'homme.

Son sifflement résonna dans mes oreilles avec autant de force que le faible gémissement de l'homme.

Il regarda le sang imbiber sa blouse, les yeux écarquillés, avant d'émettre un petit gargouillis et de s'effondrer au sol.

La lance s'était fichée dans son cœur.

Eliott fixait le cadavre avec un air horrifié, une main plaquée contre sa bouche. Son menton tremblait, il semblait être au bord d'une crise de panique.

- Qu'est-ce que tu as fait ? murmura-t-il à l'attention du Kléa, sans quitter le scientifique des yeux.

- Ce que j'avais à faire.

Elle lui jeta un bref regard, avant de s'avancer vers le corps. Elle se pencha, tendit un bras vers lui et se saisit du badge accroché à sa poche.

- Tu l'as tué... Il est mort... articula Eliott, encore sous le choc.

Elle ferma les yeux et poussa un soupir d'exaspération.

- On m'a demandé d'amasser le plus d'informations possibles sur ce centre de recherches, peu importe les moyens utilisés pour y parvenir. Je ne pouvais pas laisser cet humain avertir les autres, je n'ai pas eu le choix.

Eliott passa une main dans ses cheveux dans un geste maladroit. Etait-ce à cause du scientifique ? Ou bien parce-qu'il venait d'avoir la preuve que Kléa le tuerait sans hésitation si on lui en donnait l'ordre ?

L'expression effrayée peinte sur son visage me faisait pencher pour la seconde option.

Je savais déjà que Kléa obéissait aux ordres de l'Association sans répliquer, la véritable question que je me posais était : comment est-ce que je réagirais si on ordonnait à un élémentaire de tuer Eliott ?

Kléa passa le badge dans la fente. Un clignotant vert s'alluma. La jeune fille poussa la porte lorsqu'un grésillement retentit, et déboucha sur un couloir et des portes sur les côtés, comme je m'y attendais.

- Eh l'humain, tu viens ou quoi ? lança Kléa.

- Non, hors de question que je vous suive. Vous êtes des tarés ! se révolta-t-il.

Kléa perdit son sourire narquois. Elle supportait la compagnie Eliott du moment qu'il suivait les ordres.

Je me redressai, tentant d'ignorer mon mal de crâne.

- Eliott, s'il te plait, le suppliai-je.

Il se tourna vers moi, me fixant comme si j'étais un monstre au même niveau que tous les autres élémentaires.

- Tu ne crois tout de même pas que je vais continuer à vous aider alors qu'elle vient de tuer quelqu'un ! Putain, Samuel... Elle l'a tué ! Et toi on dirait que t'en as rien à faire, depuis quand cautionnes-tu le meurtre ?

- Je ne le cautionne pas, mais il y a un enfant enfermé ici ! Alors désolé de ne pas avoir le temps de m'attarder sur la mort d'un des gars qui l'a emprisonné.

Je pouvais percevoir son souffle court et son pouls bien plus rapide que la normale.

- Peu importe qui a emprisonné qui, ce n'est pas une raison pour assassiner quelqu'un !

Alors quand c'était un élémentaire qui tuait un humain, ça ne le dérangeait pas qu'on l'exécute, mais alors quand c'est un humain qui faisait des expériences sur des gosses, là ça lui posait un problème ?

J'allais répliquer, mais me retins de justesse. Inutile d'envenimer les choses plus qu'elles ne l'étaient déjà. Je me forçai à me calmer en respirant doucement. La réaction d'Eliott n'était pas totalement illégitime. Après tout, j'avais bien réagi de la même façon quand Charlotte avait tué une jeune femme devant moi.

- Reste ici si tu veux, Eliott, mais si tu le fais, n'espère pas revoir ton frère un jour, intervint Kléa d'un ton glacial.

Son visage se crispa. Il semblait hésiter entre refuser de nous aider et rester ici, ou bien baisser la tête et nous suivre. Je savais qu'à cet instant, l'image de son frère s'imposait dans son esprit.

- Mon frère n'a rien à voir là-dedans. Il n'a rien fait, laissez-le en dehors de ça.

- Je sais. Toi non plus tu n'as rien fait, le scientifique que je viens d'abattre est peut-être innocent aussi. Mais la question n'est pas de savoir qui est coupable ou non. Tu n'as pas conscience de la guerre qui se joue entre nous et le gouvernement. Tu n'as pas conscience de ce qu'ils nous font subir. Alors je ne m'attends pas à ce que tu comprennes.

- Pourquoi vous ne me laissez pas juste partir ?

- On ne peut pas. Du moins, pas avant que Charlotte efface tous tes souvenirs de l'Association. Mais pour l'instant, tu es ici, avec nous. Je n'ai aucune envie d'avoir à te tuer toi ou ton frère, mais tu sais que c'est ce qui se passera si tu refuses de nous suivre.

Il baissa un instant la tête et ferma les yeux.

- Va à la porte tout au fond à droite, c'est là que j'ai entendu l'enfant, annonçai-je à Kléa. On te rejoint.

Elle se tourna vers moi et acquiesça d'un signe de tête, avant de faire volte-face, me laissant seul avec Eliott.

- Je ne voulais pas t'entrainer là-dedans, murmurai-je.

Il ne répondit pas.

- Quand on rentrera, je demanderai à ce qu'on te rende ta liberté. A toi et à ton frère. Tu ne te souviendras plus de ce meurtre, ni de tout ce que tu as vu à l'Association.

- J'oublierai aussi que tu es un élémentaire ?

- Oui. Charlotte peut même... faire en sorte que tu ne te souviennes plus de moi du tout. Comme ça, tu ne te demanderas pas où je suis parti. Tu pourras vivre ta vie comme si rien de ceci n'était jamais arrivé.

Il releva la tête vers moi. Ses yeux brillaient, on aurait dit qu'il était au bord des larmes.

- Je ne veux pas t'oublier, Sam.

Un sourire triste étira mes lèvres.

- Tu as une chance de pouvoir sortir de ce cauchemar, saisis-là. Elle n'est pas donnée à tout le monde alors... ne la gaspille pas, s'il te plait.

J'aurais aimé l'avoir, moi aussi, faillis-je ajouter. Mais je ne dis rien. Formuler ce souhait à voix haute n'aurait servi qu'à me rappeler qu'il m'était inaccessible. Et ça me déchirait de le cœur de l'admettre.

Je me détournai et prit la direction qu'avait empruntée Kléa. Eliott me suivit.

Au bout du couloir, la porte de droite était ouverte. Une boule d'appréhension se forma dans mon estomac. Qu'allais-je découvrir ?

Je rentrai avant de laisser le temps à mon imagination de m'envoyer des images d'enfants traités comme des rats de laboratoire. Kléa, qui se tenait dos à moi, pivota en m'entendant arriver.

- Tu es sûr de ne pas avoir de frère, Samuel ? Parce que ce gosse te ressemble vachement.

Elle se décala pour me laissa entrevoir un petit garçon de huit ans maximum, maigrichon, aux cheveux sombres et aux traits tirés par la fatigue.

Mon souffle se coupa dans ma poitrine quand je rencontrai ses yeux gris comme des nuages pendant un orage. Un regard que je reconnaitrais entre mille.

- Ce n'est pas mon frère, murmurai-je. C'est mon père.

Merci d'avoir lu !

Je voulais aussi faire un petit sondage pour savoir qui étaient vos personnages préférés (par simple curiosité ^^).
Donc si vous deviez me faire un podium, qui mettriez vous en 1ère, 2nd et 3ème place ?

Ps: Désolé pour la fin sadique. La prochaine est pire. 😏

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