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Chapitre 14: Vérité

« On s'attache à des gens parce qu'on a peur d'être seul et cette peur et plus forte que la crainte de les perdre... »
(Pierre Bottero)

   Eliott accourut vers moi, je ne tentai pas de fuir, c'était trop tard. Pourquoi m'étais-je approché déjà ? Encore une impulsion stupide, je suppose...

— Samuel ! s'exclama-t-il. Bon sang, mais t'étais passé où ?

   Que répondre ? Je n'en avais aucune idée. J'avais l'impression d'être face à un inconnu, il semblait être énervé contre moi, à moins que ce ne soit de l'inquiétude ? J'avais du mal à le comprendre.

— J'avais besoin de prendre l'air, répliquai-je.

   C'était ridicule comme réponse. Eliott lâcha un rire nerveux.

— Pendant près de deux jours ?

   Je haussai les épaules.

— Tout le monde s'inquiétait Samuel ! J'ai cru que... j'ai cru que tu étais mort !

— Mort ? répétai-je en arquant un sourcil. Pourquoi serais-je mort ?

   Il me regarda, incrédule.

- Le mec qui voulait te parler au lycée, c'était un élémentaire ! Et il faisait partie du gang qui s'attaque aux policiers. Il a été arrêté hier matin par les forces de l'ordre.

   Il n'allait pas rester enfermé longtemps, Yoann m'avait dit qu'ils comptaient le libérer, mais qu'ils attendaient simplement le bon moment. L'élémentaire ne révèlerait rien, du moins rien de vrai, c'était ce que tout le monde pensait. Moi, je n'en étais pas persuadé ; mais d'un autre côté, je ne le connaissais pas.

— Et, mon frère il a...

   Je relevai la tête vers lui. Ses yeux brillaient, comme s'il était sur le point de fondre en larmes. Son menton tremblait légèrement et ses paroles étaient presque inaudibles.

— Il a été enlevé...avec un autre policier. Les élémentaires ont laissé la femme du deuxième sur place. Elle est morte. Ils l'ont tuée.

   Sa voix se cassa. Je me souvenais de cette femme qui était arrivé en même temps que son frère. Au mauvais moment, au mauvais endroit. Tout s'était joué à seulement quelques minutes. S'ils étaient venus deux minutes plus tard, rien de tout ça ne serait arrivé. La femme serait encore en vie et son frère n'aurait pas été kidnappé.

— Samuel, t'écoute ce que je te dis ? m'interpella Eliott, sur un ton de reproche.

   J'étais dans une impasse, je le savais. Comment pouvais-je expliquer ma disparition soudaine ? Une fugue ? Et comment j'étais sensé réagir à propos de son frère ? Le problème, c'est que je n'arrivais pas à avoir l'air surpris et ça, il le remarqua immédiatement.

— Tu n'as pas l'air étonné. Tu étais au courant ?

— C'est passé aux infos, tout le monde sait ce qui s'est passé, mentis-je. Je suis sincèrement désolé pour ton frère.

   Le « sincèrement » sonna beaucoup trop faux, à mon goût. Il fronça les sourcils, l'air suspicieux.

— Tu suivais l'actualité au milieu d'une forêt ?

— J'étais chez un ami, corrigeai-je. Je te l'ai dit, j'avais besoin de souffler un peu, les choses sont un peu compliqué avec ma famille en ce moment.

— T'es un mauvais menteur, Samuel.

Ouais, je sais.

— Tu as disparu en même temps que mon frère, nota-t-il. Je pensais que tu avais été enlevé aussi, ou même que tu avais été tué, pourtant tu sembles en pleine forme. Où étais-tu ?

   Les choses prenaient une très mauvaise tournure. Tout cela allait mal se terminer, je le savais. Voilà pourquoi je ne devais pas revoir les gens de mon ancienne vie, j'étais tout simplement incapable de jouer un rôle. Eliott n'allait pas tarder à avoir le déclic et il comprendrait alors ce qui s'était vraiment passé, c'était inévitable. Aussi, décidai-je de le prendre de court.

— Ton frère est en vie. Mais si tu continues à le chercher, il ne le restera pas.

   C'était vraiment cruel, je me sentais mal de proférer des menaces contre lui. Il n'avait rien demandé à personne, mais je ne pouvais pas le laisser révéler tout ce qu'il savait. Ses yeux s'écarquillèrent en entendant mes paroles, je lus l'incompréhension dans son regard.

— De quoi tu parles ? me questionna-t-il.

   Je ne répondis rien. Il m'avait très bien compris.

— Tu es avec eux ?! s'époumona-t-il brusquement. Samuel, mais... pourquoi ? Ces gens sont des tueurs, des terroristes !

— Ils n'ont pas tué plus de personnes que les humains.

   Il se tut un instant, analysant ma phrase. J'avais dit « les humains », comme si je ne me considérais pas humain. Il ne mit pas longtemps à le remarquer.

— Tu veux dire que... tu es un élémentaire, toi aussi ?

   Il recula de quelques pas, terrifié. Comme quoi, j'avais fait le bon choix en choisissant d'effacer les souvenirs de mon amitié pour lui. Je suppose que ce regard m'aurait blessé, si je ne l'avais pas fait. Tandis que là, il ne provoquait rien en moi. Du moins, c'est ce que je croyais...

— Si tu révèles quoi que ce soit à la police ou à n'importe qui d'autre, ton frère mourra.

   Je fis brusquement volte-face pour m'éloigner. Ce n'était certainement pas la décision que j'aurais dû prendre, j'aurais dû l'amener à la base, pour que Charlotte ou Kaede décide de son sort. Rien ne prouvait qu'il allait tenir sa langue, le laisser partir était dangereux, mais je ne pouvais pas me résoudre à l'enlever. Je ne savais pas ce qu'on ferait de lui à la base, je ne voulais pas être responsable de ce qui lui arriverait. Inconsciemment, je lui faisais une faveur.

— Samuel, attends !

   Il me saisit le bras et me força à me retourner pour lui faire face. Je fus étonné qu'il agisse ainsi, je pensais qu'il était trop apeuré pour s'approcher de moi. Nous faisions presque la même taille, je plantai immédiatement mon regard dans le sien.

— Pourquoi tu fais ça ? souffla-t-il. Pourquoi tu me menaces ? Je... je croyais qu'on était amis...

Plus maintenant.

— Justement, en tant qu'ami, je te donne un conseil : garde ce que tu sais pour toi. Ça vaut mieux pour tout le monde, crois-moi.

   Je tentais de me dégager, mais il resserra sa prise et me fixa, presque suppliant.

— Samuel, bredouilla-t-il. C'est mon frère, je ne peux pas l'abandonner. Aide-moi, je t'en prie.

   Il semblait tellement désespéré, je sentis mon cœur s'alourdir. J'avais réussi à l'alléger pendant un moment, grâce à l'intervention de Charlotte, mais ça n'avait pas duré longtemps. De nouveaux poids se rajoutaient sans cesse, pourquoi ne pouvais-je pas n'éprouver aucun remord, comme les autres ?

   Ma vie serait tellement plus simple ainsi... Malgré moi, je ressentis de la pitié pour lui. Charlotte m'avait dit que son pouvoir ne marcherait pas indéfiniment sur moi, est-ce que l'influence commençait déjà à diminuer, ou alors est-ce que j'aurais eu pitié de lui, même si je ne l'avais jamais connu ?

— Je ne peux rien faire, répondis-je dans un souffle. Je n'ai pas la possibilité de le libérer, c'est impossible.

   Il détourna les yeux et fixa un point au loin. Le silence s'installa pendant quelques instants, puis il reprit la parole.

— Tu me jures qu'il va bien ? Et que vous n'allez pas le torturer ? demanda-t-il d'une voix étranglée.

   Je ne pouvais pas lui garantir qu'il n'allait pas être torturé. En vérité, je n'avais aucune idée de ce que l'Association comptait lui faire. La seule chose dont j'étais à peu près sûr, c'est qu'il ne le tuerait pas. Du moins, pas tant qu'il se tenait correctement.

— La dernière fois que je l'ai vu, il allait bien. Et s'il coopère, il n'y a aucune raison pour que les choses tournent mal pour lui.

   Il se tourna à nouveau vers moi, le menton tremblotant.

— Et s'il refuse de coopérer ?

— Je ne sais pas, avouai-je. Je ne connais pas leurs méthodes.

— Depuis quand es-tu avec eux ?

— C'est récent.

   Pourquoi est-ce que je lui disais tout ça ? Il n'était plus rien pour moi, pourtant je lui révélais tout. Il fallait à tout prix que je fasse attention à ce que je disais, je devais garder en tête qu'il était un potentiel ennemi. Ou du moins qu'il n'était pas un allié.

— Il faut que j'y aille, annonçai-je, même si personne ne m'attendait.

   Après un instant d'hésitation, il me lâcha et laissa glisser sa main jusqu'à lui. Avant de partir, je décidai de le mettre une dernière fois en garde. Si quelqu'un apprenait que je l'avais laissé partir, je risquai gros. Comment réagirait l'Association ?

— Eliott, ne dis rien. Si tu le fais, tu mettras beaucoup de gens en danger. Et ils risquent de venir de chercher, toi aussi.

   Il hocha lentement la tête.

— Je ne dirais rien, promit-il.

   Je m'éloignai de lui à grand pas. Par mesure de prudence, je choisis de ne pas prendre la direction de la base immédiatement. S'il m'avait suivi, je l'aurais sans doute entendu, mais je préférais ne pas prendre de risque. Eliott était plus malin qu'il ne le laissait présumer. La preuve, il avait réussi à venir aussi près de la base. Je pense même qu'il l'aurait trouvé si je ne l'avais pas arrêté.

   Je marchais aux abords de la ville. Elle était assez grande et les gens que je connaissais habitaient à l'opposé de celle-ci, je ne risquais donc pas de les croiser. La luminosité diminuait rapidement, il valait mieux que je fasse demi-tour maintenant si je ne voulais pas avoir à retraverser la forêt de nuit.

   Je m'apprêtais à rentrer, quand des cris étouffés retentirent à l'intérieur de ma tête. Je me concentrai afin de deviner leur provenance. Même s'ils étaient assez éloignés, je compris qu'ils venaient des bureaux en construction d'une société d'ingénierie. A cette heure-là, il n'y avait plus personne sur les chantiers, qu'est-ce qu'il se passait ?

   En temps normal, je ne serais sûrement pas allé voir mais cette fois-ci, les choses étaient différentes. Je ressentais des vibrations différentes des autres. Des vibrations qui ressemblaient étrangement à celle que Charlotte dégageait quand elle utilisait son don. Etait-ce ses cris ? Etait-elle en danger ?

   Je tournai les talons et partis en direction des bruits, presque en courant. Une clôture me barra le chemin, je jetai un rapide coup d'œil à droite, puis à gauche. L'entrée était de l'autre côté, pas le temps de faire le tour, je bondis et m'accrocha au sommet du rempart. Mes baskets me gênaient pour trouver une prise dans le grillage et les barbelés m'entaillaient les paumes. Je parvins à me hisser de l'autre côté, mais j'atterris brutalement à terre. Une douleur me vrilla la cheville, mais je savais qu'elle n'était pas cassée ; je n'avais pas entendu de craquement.

   Encore heureux.

   Occultant la douleur tout de même présente, je me faufilai sous l'échafaudage à l'extérieur de l'immeuble et par l'entrée sans porte. L'entreprise en construction avait déjà érigés les murs internes du rez-de-chaussée. Je traversai les futures parties communes le plus rapidement possible. Les cris provenaient d'un des niveaux supérieurs, je ne savais pas si c'est le deuxième ou le troisième, je montai l'escalier métallique situé dans le coin nord-est du bâtiment. Sans même prendre le temps de vérifier le premier étage, je m'élançai au deuxième.

   Les cris étaient toujours au-dessus de moi.

   Quand je déboulai au troisième étage, j'avais les jambes en feu. Je traversai l'étage en courant, les yeux rivés sur mes pieds tandis que j'enjambais des piles de planches et passais sous les futurs murs de l'immeuble. Je m'arrêtai un instant, pour vérifier la direction. Des bruits de pas feutrés résonnèrent sur le béton.

A droite.

   Je tournai à l'angle du mur et m'arrêtai brusquement en distinguant des silhouettes. Le soleil était presque couché et ses rayons ne parvenaient pas jusque-là. Mais je distinguai tout de même deux personnes. Une assise, une debout.

   Un homme attaché, et Charlotte debout.

Merci d'avoir lu !

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